ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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deux parties; l'une connue, c'est l'intérêt du capital
entier sur le pié du denier donné; l'autre inconnue,
c'est une certaine portion du capital qu'il faut prendre
pour completter le payement. Le capital étant
écorné par le premier payement, l'intérêt sera moins
fort la seconde année, & conséquemment (vû l'égalité
des payemens) la portion qu'on prendra sur le
capital sera plus grande, & ainsi de suite d'année en
année. Ce qui donne deux suites, l'une décroissante
pour les intérêts, l'autre croissante pour les diverses
portions du capital, je m'attache à celle - ci; & pour
découvrir la loi qui y régne, je nomme z, y, x,
&c. dans le même ordre, les portions du capital compétantes
aux premier, second, troisieme, &c. payemens,
de sorte que z + y + x + &c. = a.
Le premier payement sera .... [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
Le second ............ [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
Le troisieme ....... [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
&c.
14. Comme ces payemens sont supposés égaux,
on en peut former diverses équations, comparant
le premier avec le second, celui - ci avec le troisieme,
&c.
La premiere équation fait trouver ... [omission: formula; to see, consult fac-similé version]
La seconde .... [omission: formula; to see, consult fac-similé version], ou
(substituant au lieu de y sa valeur).. [omission: formula; to see, consult fac-similé version]
Ce qui suffit pour donner à connoître que la suite en
question est une progression géométrique, dont l'exposant
est [omission: formula; to see, consult fac-similé version]: & dès - là le problème est résolu;
car des cinq élémens qui entrent en toute progression
géométrique, (Voyez Progression) trois
pris comme on voudra étant connus, donnent les
deux autres. Or on connoît ici la somme a, le nombre
des termes n, & l'exposant p: on connoîtra
donc les deux autres, & nommément le premier
terme dont il s'agit ici principalement ... il sera [omission: formula; to see, consult fac-similé version];
à quoi ajoutant l'intérêt du capital entier
qui est [omission: formula; to see, consult fac-similé version], on aura [omission: formula; to see, consult fac-similé version],
ou (réduisant tout au dénominateur pn - 1) [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
Mais comme cette expression de la
valeur de r exige dans l'application des réductions
pénibles, au lieu de p remettant [omission: formula; to see, consult fac-similé version] qui lui est
égal, naît une nouvelle formule qui a cela de commode,
que toute les réductions y sont faites d'avance,
& qu'il n'y a qu'à substituer. On la voit ci - dessous avec celles qui en dérivent d'une part, & vis - à - vis les mêmes par les logarithmes.
15. [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
Envain ressasseroit - on ces formules pour en tirer
une qui donnât directement la valeur de [omission: formula; to see, consult fac-similé version] ou
de p; on se trouve nécessairement renvoyé à une
équation du degré n.
16. Comme z (ou la portion du capital qui entre
dans le premier payement) est la seule vraie inconnue
de cette question; si on veut l'avoir directement,
de l'équation ci - dessus z+y+x+&c.=a
(après avoir préalablement réduit tout en z) on
tirera généralement
[omission: formula; to see, consult fac-similé version]
C'est - à - dire que pour avoir z, il faut multiplier a
par une fraction dont le numérateur étant dn - 1, le
dénominateur est la somme des produits des puissances
successives de d (depuis l'exposant [omission: formula; to see, consult fac-similé version] jusqu'à l'exposant o inclusivement) multipliées terme
à terme, mais dans un ordre renversé, par les puissances
pareilles de [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
17. Remarquez que cette derniere formule n'est
la formule particuliere de z (premier & plus petit
terme de la progression que forment entr'elles les diverses
portions du capital) que parce qu'on a pris
pour numérateur de la fraction le premier & plus petit
terme du dénominateur, savoir dn - 1. Si, (laissant d'ailleurs tout le reste du second membre dans le
même état) on eût pris pour numérateur le second
terme du dénominateur, sçavoir [omission: formula; to see, consult fac-similé version], on eût
eu la formule de y; celle de x, si on eût pris le troisieme,
&c. En un mot, la formule donnera la valeur
du terme de la progression correspondant (quant au
rang) à celui du dénominateur qu'on aura pris pour
numérateur de la fraction... Cette remarque trouvera
plus bas son application.
18. Exemple. Que la somme prétée soit 10000 livres,
l'intérêt à 4 pour >, & qu'il y ait 4 payemens
égaux.
a=10000 livres.
Faisant d=100 > [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; & substituant,
i=4 on trouvera
n=4
1°. Par la formule du N°. 15)
[omission: formula; to see, consult fac-similé version].
2°. Par celle du N°. 16.
> [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
Ajoutant 400 liv. pour l'intérêt de la 1re année, on
a comme ci - devant ... [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
3°. Par les logarithmes) celui de r se trouve
3.4401058: or le nombre qui répond à ce logarithme
est entre 2754 & 2755, beaucoup plus près de
ce dernier.
19. Dans la question qu'on vient de résoudre (le
capital, l'intérêt, le nombre & les termes des payemens
restant d'ailleurs les mêmes) si l'on supposoit
que la dette originaire ne fût exigible que dans un
an, au lieu de l'être actuellement, comme on l'avoit
supposé N°. 12: quel seroit alors chaque payement
égal?
Ce qui rend l'espece du cas présent différente de
celle du précédent; c'est que le premier payement
se faisant au même terme que la dette originaire
eût dû être payée, n'est point sujet à intérêts, &
sera pris en entier sur le capital. Procédant d'ailleurs
comme ci dessus, on retrouve encore entre les diverses
portions du capital z, y, x, &c. la progression
géométrique dont l'exposant est [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; avec
cette difference que z (qui en étoit là le premier &
plus petit terme, parce qu'il étoit joint au plus fort
intérêt) en est au contraire ici le dernier & plus
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grand, parce que l'intérêt auquel il est joint, est le
moindre qu'il soit possible ou nul, & qu'il complette
seul son payement. Pour en avoir donc la valeur,
il faut, conformément à la remarque N°. 17, substituer
(dans la formule du N°. 16) [omission: formula; to see, consult fac-similé version] au lieu
de dn - 1 pour numérateur de la fraction. Ce qui
donnera
[omission: formula; to see, consult fac-similé version]
Comme on peut le vérifier.
Il seroit inutile de pousser plus loin cette spéculation.
20. Il est évident que le calcul de l'intérêt & celui
de l'escompte (Voyez Escompte) sont fondés sur
les mêmes principes & assujettis aux mêmes regles,
avec quelque légere différence dans l'application,
qui en produit d'essentielles dans les résultats. Que,
dans la premiere formule du N°. 6, on renverse la
fraction [omission: formula; to see, consult fac-similé version], en sorte qu'elle devienne [omission: formula; to see, consult fac-similé version], on
aura la formule de r pour l'escompte simple, & par
elle les autres qui en dérivent. De même, que
dans les formules du N°. 9, on prenne p non pour
[omission: formula; to see, consult fac-similé version], mais pour [omission: formula; to see, consult fac-similé version], elles deviendront celles
même de l'escompte correspondante.
Article de M. Rallier des Ourmes.
On a vû ci - dessus que [omission: formula; to see, consult fac-similé version] est l'intérêt redoublé
ou composé pour un nombre m d'années
quelconque, en y comprenant le principal; & que
[omission: formula; to see, consult fac-similé version] est l'intérêt simple pour un nombre
pareil d'années, en y comprenant de même le principal.
Or il est aisé de voir, 1°. que si m est un
nombre entier > que l'unité, on a [omission: formula; to see, consult fac-similé version];
car [omission: formula; to see, consult fac-similé version]
&c. Voyez Puissance
& Binome; or cette quantité est évidemment égale
à [omission: formula; to see, consult fac-similé version] une quantité réelle positive; donc elle
est plus grande que [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
2°. Si m = 1, les deux quantités sont égales,
comme il est très - aisé de le voir.
3°. Si [omission: formula; to see, consult fac-similé version], on aura [omission: formula; to see, consult fac-similé version]
ou [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; car en élevant de part & d'autre à la
puissance p, on aura d'une part [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; & de l'autre,
[omission: formula; to see, consult fac-similé version] une quantité positive.
4°. Delà il est aisé de voir que si m est un nombre
fractionnaire quelconque plus grand que l'unité, on
aura en général [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; & au contraire
si m est un nombre fractionnaire quelconque
plus petit que l'unité.
Donc en général, quand on en emprunte à intérêt composé, la somme dûe est plus forte s'il y a
plus d'un an écoulé, qu'elle ne le seroit dans le cas
de l'intérêt simple; & au contraire, s'il y a moins
d'un an écoulé, la somme dûe est moins forte que
dans le cas de l'intérêt simple.
Pour rendre sensible à tous nos lecteurs cette observation
importante, supposons qu'un particulier
prête à un autre une somme d'argent à 3 pour 1
d'intérêt par an; cette usure exorbitante ne peut sans
doute jamais avoir lieu en bonne morale; mais l'exemple
est choisi pour rendre le calcul plus facile:
il est clair qu'au commencement de la premiere année,
c'est - à - dire dans l'instant du prêt, le débiteur
devra simplement la somme prêtée 1; qu'au commencement
de la seconde année il devra la somme
4, & que cette somme 4 devant porter son intérêt à
3 pour 1, il sera dû au commencement de la troisieme
année la somme 4, plus 12 ou 16; ensorte
que les sommes 1, 4, 16, dûes au commencement
de chaque année, c'est - à - dire à des intervalles
égaux, formeront une proportion qu'on appelle
geométrique, c'est - à - dire dans laquelle le troisieme
terme contient le second comme celui - ci contient
le premier. Or, par la même raison, si on cherche
la somme dûe au milieu de la premiere année, on
trouvera que cette somme est 2, parce que la somme
dûe au milieu de la premiere année doit former
aussi une proportion géométrique avec les sommes
1 & 4 dûes au commencement & à la fin de cette
année; & qu'en effet la somme 1 est contenue dans
la somme 2, comme la somme 2 l'est dans la somme
4. Présentement dans le cas de l'intérêt simple, le
débiteur de la somme 4 au commencement de la seconde
année, ne devroit que la somme 7 & non 16
au commencement de la troisieme: mais au milieu
de la premiere année, il devroit la somme 2 & ½;
car l'argent qui rapporte 3 pour 1 à la fin de l'année
dans le cas de l'intérêt simple, & 6, c'est - à - dire
le double de 3 à la fin de la seconde année, doit
rapporter >, c'est - à - dire la moitié de 3 au milieu de
la premiere année. Donc dans le cas de l'intérêt
composé, le débiteur devra moins avant la fin de la
premiere année, que dans le cas de l'intérêt simple.
Donc si l'intérêt composé est favorable au créancier
dans certains cas, il l'est au débiteur dans d'autres
cas; la compensation, il est vrai n'est pas égale,
puisque l'avantage du débiteur finit avec la premiere
année, & que celui du créancier commence alors
pour aller toûjours en croissant à mesure que le
nombre des années augmente: néanmoins il est toûjours
utile d'avoir fait cette observation, ne fût - ce
que pour montrer que l'intérêt simple dans certains
cas, est non - seulement moins favorable au débiteur,
mais qu'il peut même être regardé comme injuste,
si la convention est telle que le débiteur soit
obligé de s'acquitter dans le courant de l'année de
l'emprunt.
Si on représente les sommes dûes par les ordonnées
d'une ligne courbe dont la premiere ordonnée
(celle qui répond à l'abscisse = o) soit=à la somme
prêtée, & dont les ordonnées répondantes à chaque
abscisse représentent les sommes dûes à la fin du tems
représenté par cette abscisse; il est aisé de voir 1°.
que dans le cas de l'intérêt simple cette courbe sera
une ligne droite; 2°. que dans le cas de l'intérêt composé,
elle tournera sa convexité vers son axe; 3°.
que dans le cas de l'intérêt composé si on nomme a la
premiere ordonnée, & a + b l'ordonnée qui répond
à une abscisse = t; l'ordonnée qui répondra à une
abscisse quelconque p t sera [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; p étant un nombre
quelconque entier ou rompu, plus grand ou
plus petit que l'unité. Voyez Logarithme & Logarithmique. Donc en général la somme dûe au
bout du tems p t sera [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; & si on suppose
p infiniment petit, la différence des quantités
a & [omission: formula; to see, consult fac-similé version] sera à la quantité a comme la
quantité p t est à la soutangente d'une logarithmique,
qui ayant a pour premiere ordonnée, t pour
abscisse, auroit a + b pour l'abscisse correspondan<pb->
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