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L'établissement des inspecteurs est dû à M. Colbert. Si ce fut un bon établissement que celui - là, dit l'auteur des considérations sur les finances, dont les remarques orneront cet article; c'est un établissement bien plus habile d'avoir formé une école à ces mêmes inspecteurs, & de les avoir astreints à travailler sur le métier, ou plûtôt c'est lui avoir donné le seul genre d'utilité qu'il fût possible d'en retirer. Il seroit desirable sans doute qu'ils pussent avoir voyagé dans tous les pays où se consomment les ouvrages des manufactures qu'ils sont destinés à conduire: car c'est le goût du consommateur qui doit régler la fabrication; c'est dans le pays de la consommation que l'on prend connoissance des étoffes étrangeres qui se pourroient imiter, de l'avantage ou du desavantage que les uns & les autres ont dans leur concurrence mutuelle, & des causes qui y contribuent.
La maniere dont l'opération du commerce s'y fait, influe encore d'une maniere essentielle sur les mesures que les manufacturiers ont à prendre. Enfin, plus les inspecteurs s'approcheront de la fonction des consultans avec les manufacturiers ou de professeurs des arts, plus ils seront utiles.
Mais que penser des amendes décernées par M. Colbert contre l'impéritie des ouvriers à chaque article de ses réglemens de manufactures? Des amendes ne sont point des raisons, c'est tout au plus l'indication d'une volonté rigoureuse, à moins qu'elles ne regardent des choses faites contre la bonne foi; & peut - être dans ce cas les amendes ne suffisent-elles pas. Celui qui se défie de sa main & de son adresse, ne peut lire ce réglement de M. Colbert sans frémir. Sa premiere pensée est, qu'on est plus heureux en ne travaillant pas, qu'en travaillant. Si par malheur le réglement est impraticable, comme cela s'est vû quelquefois, l'ouvrier se dégoûte, & cesse au moins son travail pendant le tems de la tournée de l'inspecteur.
On demande à tout homme de bonne foi s'il seroit
bien invité à une profession, en lui disant:
Inspecteur (Page 8:793)
INSPIRATION (Page 8:793)
INSPIRATION, s. f. en termes de Théologie, est
une grace céleste qui éclaire l'ame & lui donne des
connoissances & des mouvemens extraordinaires &
surnaturels. Voyez
Les prophètes ne parloient que par l'inspiration
divine, & le pécheur se convertit quand il ne résiste
pas aux inspirations de la grace. Voyez
Inspiration se dit particulierement au sujet des livres de l'Ecriture - sainte: on la définit un mouvement intérieur du Saint - Esprit, qui détermine un homme à écrire, & qui lui suggere le choix des choses qu'il doit écrire. L'idée d'inspiration suppose donc
Les sentimens des Théologiens sont fort partagés sur ces deux questions. Les uns soutiennent que le Saint - Esprit a dicté aux écrivains sacres toutes les choses dont ils ont parlé, & qu'il leur a même suggéré les termes dont ils se sont servis. C'est le sentiment des facultés de Théologie de Douai & de Louvain dans leur censure de 1588.
D'autres prétendent que les écrivains sacrés ont été abandonnés à eux - mêmes dans le choix des termes; qu'ils n'ont eu ni révélation ni inspiration dans tout ce qu'ils ont écrit, mais que le Saint Esprit a tellement dirigé leur plume & leur esprit lorsqu'ils écrivoient, qu'il a été impossible qu'ils tombassent dans l'erreur. Lessius & quelques autres jésuites ont soutenu ce sentiment, qui occasionna la censure dont nous venons de parler, & M. Simon l'a embrassé depuis.
Holden, dans son ouvrage intitulé, Fidei divinoe analysis, soutient que les écrivains sacrés ont été inspirés par le Saint - Esprit dans tous les points de doctrine, & dans tout ce qui a un rapport essentiel à la doctrine, mais qu'ils ont été abandonnés à eux - mêmes dans les mêmes faits, & en général dans toutes les questions étrangeres à la religion.
M. le Clerc a été encore plus loin. Il prétend 1°. que Dieu a révélé immédiatement aux écrivains sacrés les prophéties qu'on trouve dans leurs livres, mais il nie que ce soit lui qui les ait portés à les mettre par écrit, & qu'il les ait conduits dans le moment même qu'ils les ont écrits. 2°. Il avance que Dieu n'a point révélé immédiatement aux écrivains sacrés toutes les autres choses qui se rencontrent dans leurs ouvrages, & qu'ils les ont écrites, ou sur ce qu'ils avoient vû de leurs propres yeux, ou sur le récit de personnes véridiques, ou sur des mémoires écrits avant eux, sans inspiration & sans aucune assistance particuliere du Saint - Esprit, en un mot, il enseigne que les livres saints sont l'ou vrage de personnes de probité, qui n'ont pas été séduites & qui n'ont voulu séduire personne. Sentimens de quelques théologiens d'Hollande, lettre xj. & xij. La Chambr. traité de la relig. tom. IV. dissert. iij. pag. 157 & suiv.
Le sentiment le plus commun est, que le Saint - Esprit a inspiré les écrivains sacrés quant aux prophéties, aux points d'histoire & aux doctrines relatives à la religion, & que quant au choix & à l'arrangement des termes, il les a laissés à la disposition de chaque écrivain.
Les Payens prétendoient que leurs prêtres &
leurs sibiles étoient divinement inspirés, lorsqu'ils rendoient leurs oracles. Les Poëtes, pour paroître
inspirés, invoquent Appollon & les Muses
lorsqu'ils veulent commencer quelque grand ouvrage.
Voyez
Inspiration (Page 8:793)
INSPRUCK (Page 8:794)
INSPRUCK, (Géog.) OEni - pons, ville d'Allemagne, capitale du Tirol; c'étoit autrefois la résidence d'un archiduc de la maison d'Autriche; son nom est allemand; il est composé du mot Inn, qui est le nom de la riviere sur laquelle cette ville est située; en latin OEno, & du mot bruck, qui veut dire un pont: en changeant le b en p, on a fait Inspruck; en latin OEni - pons, c'est - à - dire Pont - sur - l'Inn. Elle est dans un beau vallon, à 11 lieues N. O. de Brixen, 25 S. de Munich, 95 S. E. de Vienne. Long. selon Harris, 29. 16. 15. lat. 47. 15.
Il y a un jesuite, nommé le pere Tanner (Adam) natif d'Inspruck, qui est mis par son corps au rang des illustres écrivains que la société a produits dans le dernier siecle: je laisse à juger de son mérite par sa somme sur saint Thomas, sa théologie scholastique, spéculative & pratique, & son astrologie sacrée, pour apprendre aux Chrétiens à connoître les choses saintes par le concours des astres. (D. J.)
INSTABILITÉ (Page 8:794)
* INSTABILITÉ, s. f. (Gramm.) qui n'est pas stable, qui est sujet au changement. On dit l'instabilité du tems, de la fortune, des sentimens, des passions, des goûts, des desirs, du bonheur & des choses humaines. Il n'y a presque rien sur quoi nous puissions compter. Encore si l'on mesuroit son attachement aux objets, sur leur instabilité; mais non, on se conduit comme s'ils ne devoient jamais nous manquer: cependant il vient un moment où ils nous échappent, & nous nous plaignons, comme s'ils avoient dû changer de nature en notre faveur.
INSTADT (Page 8:794)
INSTADT, (Géog.) petite ville d'Allemagne sur le Danube, près de Passau, dont elle est seulement séparée par l'Inn, à son confluent. Long. 31. 15. lat. 48. 25. (D. J.)
INSTALLATION (Page 8:794)
INSTALLATION, s. f. (Jurisprud.) est l'acte par lequel un officier est mis en possession publique de la place en laquelle il doit siéger, quasi in stallum introductio.
Avant de parvenir à l'exercice d'un office, il y a trois actes différens à remplir; savoir, la provision qui rend propriétaire de l'office; la prestation de serment & réception qui rend titulaire, & du jour de laquelle on jouit de tous les priviléges attachés au titre de l'office; & l'installation par laquelle seule on entre en exercice & l'on participe aux émolumens qui sont dûs à cause de l'exercice.
Quand l'officier a un supérieur, il s'adresse à lui pour être installé; s'il n'y en a point dans son siége, celui qui le suit immédiatement fait l'installation.
Les juges des justices seigneuriales qui sont seuls, s'installent eux - mêmes.
Voyez Loiseau, des offices, liv. I. chap. vij. n. 27. & suiv. (A)
INSTANCE (Page 8:794)
INSTANCE, s. f. (Jurisprud.) signifie en général la poursuite d'une action en justice.
On comprend quelquefois sous le terme d'instance toutes sortes de contestations portées en justice; c'est en ce sens que l'on dit être en instance avec quelqu'un; cependant quandl on parle d'une instance, on entend ordinairement une affaire appointee, soit sur une demande, soit sur un appel verbal.
Instance appointée, est celle où les parties doivent écrire & produire.
Instance d'appointé à mettre, c'est lorsque le juge
ordonne que les parties remettront leurs pieces.
Voyez
Instance de licitation, est celle qui a pour objet la
licitation d'un immeuble indivis entre plusieurs copropriétaires.
Voyez
Instance d'ordre, est celle où l'on fait l'ordre & distribution du prix d'un immeuble vendu par decret entre les créanciers opposans.
Instance de partage, est celle qui a pour objet le partage d'un immeuble commun & indivis.
Instance périe ou périmée, est celle qui est comme
non avenue par le laps de trois années sans aucune
poursuite de part ni d'autre. Voyez
Instance de préférence, est celle où l'on discute entre
les créanciers saisissans & opposans lesquels doivent
être payés les premiers sur une somme de deniers,
soit comme privilégiés, ou comme premier
saisissant. Voyez
Premiere instance se dit de la poursuite qui se fait d'une action devant le premier juge.
Instance de saisie & arrêt, voyez
Instance de saisie - réelle, voyez
Instance sommaire, c'étoit une instruction qui se
faisoit en six jours à la barre de la cour: ces sortes
d'instructions ont été abrogées par l'ordonnance de
1667, tit. II, art. ij. Voyez
INSTANT (Page 8:794)
INSTANT, s. m. (Mét.) partie de la durée dans laquelle
on n'apperçoit aucune succession, ou ce qui
n'occupe que le tems d'une idée dans notre esprit.
Ce tems est le moment le plus court pour nous. V.
C'est un axiome en Méchanique, qu'aucun effet
naturel ne peut être produit en un instant. On voit
par là d'où vient qu'un fardeau paroît plus léger à
une personne à proportion qu'il le porte vîte, &
pourquoi la glace est moins sujette à se rompre lorsqu'on glisse dessus avec vîtesse, que lorsqu'on va
plus lentement. Voyez
Les Philosophes distinguent trois sortes d'instans, l'instant de tems, l'instant de nature, & l'instant de raison.
L'instant de tems est une partie de tems qui en précede immédiatement une autre: ainsi le dernier instant d'un jour précede réellement & immédiatement le premier instant du jour suivant.
L'instant de nature est ce qu'on appelle autrement priorité de nature: il se trouve dans les choses qui sont subordonnées pour agir, comme les causes premieres & les causes secondes; les causes & les effets, car la nature des choses demande qu'il y ait une cause premiere s'il y a des causes secondes; qu'il y ait une cause, s'il y a un effet.
L'instant de raison est un instant qui n'est point réel, mais que la raison, l'entendement, l'esprit conçoit avant un autre instant, avec un fondement de la part des choses qui donnent occasion de le concevoir. Par exemple, parce que Dieu a fait plusieurs choses librement, & qu'il pouvoit ne pas faire, il y a un fondement raisonnable de concevoir Dieu tel qu'il est en lui - même avant de concevoir les decrets libres qu'il a faits; mais parce qu'il n'y a jamais eu en effet de tems ou d'instant réel où Dieu n'eût formé aucun decret, cet instant s'appelle instant de raison, & non pas instant de tems.
D'instant on en fait instantanée, qui ne dure qu'un instant. C'est en ce sens qu'on dit que l'action de la matiere électrique est instantanée, & que la propagation de la lumiere ne l'est pas. Cependant l'acception de ce terme n'est pas toujours aussi rigoureuse; & on l'applique quelquefois à un phénomene dont la durée, courte à la vérité, a pourtant quelque durée commensurable; alors il est synonyme à prompt & passager.
INSTANTANÉE (Page 8:794)
INSTANTANÉE, adj. (Gram.) qui ne dure qu'un instant. On dit une douleur instantanée, un mouvement instantanée, un changement, une révolution instantanée.
INSTAURATION (Page 8:794)
INSTAURATION, s. f. rétablissement d'un temple, d'une religion dans son premier état.
Ce mot est dérivé par quelques uns d'instaurum,
vieux mot latin, qui signifie proprement tout ce qui
est nécessaire pour l'exploitation d'une terre, d'une
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