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INSOLATION (Page 8:791)
INSOLATION, (Chimie.) insolatio, heliosis, digestion
exécutée à la chaleur du soleil. Voyez
Quelques chimistes ont cru que le soleil agissoit
dans cette opération par une vraie influence matérielle;
quelques autres plus circonspects ont pensé
qu'il n'agissoit que par la chaleur, & que l'insolation
ne différoit en rien de la digestion au bain - marie ou
à l'étuve, tout étant d'ailleurs égal. Ce dernier sentiment
est aujourd'hui le dominant & le plus vraissemblable: la corporification des rayons du soleil
n'est pourtant point une opinion dépourvue de tout
motif de probabilité. Voyez
INSOLENT (Page 8:791)
* INSOLENT, (Gramm.) qui se croit & ne cache point qu'il se croit plus grand que les autres. Un sauvage ni un philosophe ne sçauroient être insolens. Le sauvage ne voit autour de lui que ses égaux. Le philosophe ne sent pas sa supériorite sur les autres, sans les plaindre, & il s'occupe à descendre modestement jusqu'à eux. Quel est donc l'homme insolent? c'est celui qui dans la société a des meubles & des équipages, & qui raisonne à peu près ainsi. J'ai cent mille écus de rente; les dix - neuf vingtiemes des hommes n'ont pas mille écus, les autres n'ont rien. Les premiers sont donc à mille degrés au - dessous de moi; le reste en est à une distance infinie. D'après ce calcul il manque d'égards à tout le monde, de peur d'en accorder à quelqu'un. Il se fait mépriser & haïr; mais qu'est ce cela lui fait? sacram metiente viam cum bis ter ulnarum togâ, la queue de sa robe n'en est pas moins ample: voilà l'insolence financiere ou magistrale. Il y a l'insolence de la grandeur; l'insolence littéraire. Toutes consistent à exagérer les avantages de son état, & à les faire valoir d'une maniere outrageante pour les autres. Un homme supérieur qui illustre son état, ne songe pas à s'en glorifier, c'est la pauvre ressource des subalternes.
INSOLITE (Page 8:791)
INSOLITE, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui n'est point accoutumé. Une clause insolite est celle qui est singuliere & contre l'usage ordinaire; une dîme insolite est celle qui, suivant l'usage commun, n'est point dûe. (A)
INSOLVABILITÉ (Page 8:791)
INSOLVABILITÉ, (Jurisprud.) c'est lorsque
tous les biens meubles & immeubles du débiteur ne
suffisent pas pour payer ses dettes. Voyez
INSOLVABLE (Page 8:791)
INSOLVABLE, adj. (Jurisprud.) se dit d'un débiteur dont tous les biens ne suffisent pas pour payer ses dettes. Discuter un homme jusqu'à le rendre insolvable, c'est épuiser tous ses biens. (A)
INSOLUBILITÉ & INSOLUBLE (Page 8:791)
INSOLUBILITÉ & INSOLUBLE, (Chimie.)
l'insolubilité est la propriété d'un corps incapable d'être
dissout, ou ce qui est la même chose, résistant
invinciblement à l'action menstruelle. Voyez
Cette propriété, ainsi que la propriété opposée
à la solubilité, voyez
Ainsi, quoique les corps de ces deux ordres soient de leur nature véritablement & absolument insolubles; ce n'est pas de l'insolubilité de ces sujets que la Chimie s'occupe; & c'est même principalement parce qu'ils sont invinciblement insolubles: car comme cette propriété dérobe les sujets qui en sont doués à la plus grande partie des opérations, & par conséquent des recherches chimiques; & que le grand
Il y a, ou du moins on peut concevoir une insolubilité absolue, & une insolubilité relative. La premiere seroit celle d'un corps qu'aucun menstrue, de quelque façon & sous quelque forme qu'il fût appliqué, & de quelque degré de feu qu'il fût animé, ne sauroit attaquer. L'insolubilité relative est celle d'un corps, par rapport à un certain menstrue seulement.
La Chimie ne connoît plus d'insolubilité absolue
dans les objets propres; il n'en est aucun qu'elle ne
sache véritablement combiner avec une autre substance.
Les pierres & les terres ont été les dernieres
substances que l'art ait parvenu à dissoudre ou combiner;
mais enfin il n'en est plus aucune qui n'ait
trouvé un dissolvant dans les divers mélanges que le
célebre M. Pott a tentés, ensorte qu'il n'est point de
substance terreuse qui ne soit soluble par quelque sel,
par quelque substance métallique, ou par quelque
autre substance terreuse, soit terre proprement dite,
soit pierre. Voyez
L'insolubilité relative reside dans tous les sujets chimiques, aussi - bien qu'une solubilité relative, ou pour mieux dire, ne faisant qu'une seule propriété avec cette derniere; c'est - à - dire, que tout sujet chimique est soluble par tout menstrue approprié, & est insoluble par tout menstrue anomale: car un alkahest, ou une substance combinable avec tous les sujets chimiques quelconques (en ne lui accordant même que cette propriété), est du moins jusqu'à présent un être chimérique. Ces expressions sont familieres dans le langage chimique; la résine est insoluble par l'eau, la gomme est insoluble par l'huile, l'or par l'eau forte, la glaise pure par les acides, &c.
Nous exposerons la théorie de la solubilité & de
l'insolubilité à l'art.
INSOMNIE (Page 8:791)
INSOMNIE, (Medec.) voyez
Insomnie (Page 8:791)
Il paroît que l'insomnie fébrile procede sur - tout des commencemens d'une légere inflammation du cerveau, qui venant à s'augmenter, la fait dégénérer en coma, en délire, en convulsions, & en plusieurs autres accidens très - dangereux. Il importe donc de travailler à dissiper promptement l'inflammation commençante du cerveau, & à en arrêter les progrès.
On y parviendra pa: la saignée, les diluans, les atténuans, les relâchans, les remedes propres à diminuer la force, la quantité des humeurs de la circulation, & à les détourner de la tête. On recommande à cet effet les boissons légeres du petit lait, d'orge, d'avoine, de riz & autres semblables. On conseille les alimens, les médicamens farineux, un peu huileux, émolliens, humectans, adoucissans. Ils conviennent en effet, parce qu'ils humectent par leur lenteur farineuse; ils adoucissent l'acrimonie par leurs parties huileuses, & ils nourrissent en même tems. Telles sont les décoctions d'orge & d'avoi<pb-> [p. 792]
Ante fores antri foecunda papavera florent, Innumer oeque herboe, quarum de lacte soporem Nox legit, & spargit per opacas humida terras. Enfin, en cas de continuation d'insomnie, & lorsque tous les signes indiquent qu'on n'a plus à craindre l'inflammation du cerveau, on peut hardiment employer les anodins, les parégoriques, les calmans, en les donnant avec ordre & avec prudence, jusqu'au rétablissement du sommeil nécessaire.
En même tems qu'on pratiquera les remedes qu'on vient d'indiquer, il est permis pour guérir les malades attaqués d'insomnie fébrile, de recourir à plusieurs des moyens inventés par le luxe, pour endormir les sybarites en santé.
Les moyens dont je parle, consistent à procurer un froid modére, à humecter l'air de vapeurs aqueuses, à imaginer quelque murmure doux, égal, continuel & agréable aux sens. La lyre d'Orphée assoupit Cerbere, calma sa fureur, enchanta les puissances infernales, & leur arracha des larmes. Le dieu du sommeil avoit établi sa demeure dans le pays des Cimmériens, & le seul bruit qu'on y entendoit, étoit celui du fleuve Léthé, qui coulant sur de petits cailloux, faisoit un murmure perpétuel pour inviter au repos.
Saxo tamen exit ab imo Rivus aquoe Lethes, per quem cum murmure labens Invitat somnos crepitantibus unda lapillis.
Mais un secret important pour appaiser l'insomnie fébrile, secret pratiquable chez le pauvre comme chez le riche, c'est d'éloigner de la vûe & des oreilles du malade tous les objets qui peuvent frapper ses sens, les émouvoir & les agiter. Pour y réussir immanquablement, imitez en partie le domicile du fils de l'Erebe & de la Nuit; Ovide l'a peint d'une main de maître, & je crois que son tableau fera plus d'impression sur l'esprit du lecteur, que les tristes ordonnances de la Medecine.
Hîc nunquam radiis oriens, mediusve cadensque Phoebus adire potest. Nebuloe caligine mixtoe Exhalantur humo, dubioeque crepuscula lucis.
Les prognostics qu'on peut tirer de l'insomnie fébrile, méritent d'être connus des praticiens. Cette affection morbifique précede quelquefois un saignement de nez favorable; mais s'il est accompagné de sueurs froides, d'excrétions ou d'évacuations crues, sans soulagement du patient, c'est un mauvais augure. Si elle est jointe à de grandes douleurs de tête, à des vomissemens érugineux, elle annonce le délire ou la mort, dit Hippocrate, lib. I. Prorrhét. 10. Le coma succédant à une insomnie fébrile qui a été continuelle, est d'un dangereux présage, &c. (D. J.)
INSONDO (Page 8:792)
INSONDO, s. m. (Hist. nat.) c'est ainsi que l'on nomme en Afrique, dans les royaumes de Congo & d'Angola, un insecte qui n'est gueres plus gros qu'une fourmi, qui souvent fait périr les élephans. Il entre dans leur trompe, & y excite un piquotement si incommode, que l'élephant en devient comme fou, & va se heurter contre les arbres & contre les rochers, ou contre tout ce qu'il rencontre en son chemin, jusqu'à ce qu'il tombe mort.
INSOUTENABLE (Page 8:792)
INSOUTENABLE, adj. (Gramm.) il se dit des choses & des personnes, & signifie qu'on ne peut défendre ou qu'on ne peut supporter. Dans le premier sens une proposition est insoutenable; dans le second, un homme est insoutenable par l'impertinence de ses propos & de ses manieres. Les insoutenables les plus cruels, ce sont ceux qui ont encore des prétentions.
INSPECTEUR (Page 8:792)
INSPECTEUR, s. m. inspector; (Hist. anc.) celui
à qui l'on confie le soin & la conduite de quelque
ouvrage. Voyez
On appelloit inspecteurs chez les Romains des personnes commises pour examiner la qualité & la valeur des biens & effets des citoyens, afin de proportionner les taxes & les impôts aux facultés d'un chacun.
Les Juifs ont aussi un officier dans leur synagogue qu'ils nomment inspecteur, mazam. Il est chargé d'avoir l'oeil sur les prieres & sur les leçons, de les préparer & de les montrer au lecteur, & de se tenir auprès de lui pour voir s'il lit comme il faut, & le reprendre lorsqu'il manque.
Inspecteur (Page 8:792)
Inspecteur (Page 8:792)
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