ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"781"> académie, & la suite s'imprime à l'imprimerie royale, d'où ce qui a paru est sorti depuis 1733. M. le président Durey de Noinville a fondé un prix annuel, qui doit être distribué à celui qui, au jugement de l'Aacadémie, aura mieux réussi dans le sujet qu'elle proposera. La premiere distribution de ce prix s'est faite dans la séance publique d'après pâques de l'année 1734. Moréry.

Inscription (Page 8:781)

Inscription, (Jurisprud.) est lorsqu'on écrit son nom ou quelqu'autre chose sur un registre destiné à cet usage.

Dans les universités les étudians s'inscrivent en certains tems sur les registres de la faculté où ils étudient, & le certificat qu'on leur donne de ces inscriptions pour pouvoir prendre des degrés, est confondu dans l'usage avec les inscriptions même, & s'appelle aussi inscriptions.

Les dénonciateurs sont obligés d'inscrire leurs noms sur le registre du procureur du roi. Voyez Dénonciateur.

Inscription de faux ou en faux, est une voie judiciaire que l'on prend pour détruire par la voie du faux incident une piece que l'on soutient être fausse. Cette procédure est nommée inscription de faux, parce que celui qui attaque une piece soit par la voie du faux incident, est obligé de passer un acte au greffe, soit en personne ou par procureur fondé de procuration spéciale, contenant qu'il s'inscrit en faux contre la piece. Avant de former cette inscription de faux, il faut consigner une amende qui est de 100 livres dans les cours & aux requêtes de l'hôtel & du palais; de 60 livres dans les sieges ressortissans nuement aux cours, & de 20 livres dans les autres sieges.

La procédure que l'on doit tenir pour former une inscription de faux, est expliquée dans l'ordonnance du mois de Juillet 1737, concernant le faux principal & le faux incident.

Quand on prend la voie du faux principal, il n'y a point d'amende à consigner, ni d'inscription de faux à former au greffe. Voyez Faux. (A)

INSECTE (Page 8:781)

INSECTE, (Hist. nat.) petit animal qui n'a point de sang. On a distingué les animaux de cette nature en grands & en petits; les grands sont les animaux mous, les crustacés & les testacés; les petits sont les insectes. Il y a plus d'especes d'insectes que d'especes de poissons, d'oiseaux, ou de quadrupedes. Il y a aussi plus de différences de conformation parmi les insectes, que dans tout autre genre d'animaux. Sans cesser de considérer les insectes en général, tâchons de prendre une idée des différentes parties de leurs corps.

La peau des chenilles, des vers, &c. est fort tendre & très - foible; certaines araignées ont plusieurs peaux l'une sur l'autre, comme les pellicules d'un oignon. La peau de tous les insectes est poreuse; dans quelques - uns elle tombe une fois chaque année, & dans d'autres jusqu'à quatre fois; enfin il y a des insectes qui ont la peau fort dure & même garnie d'écailles.

La tête des insectes est fort petite dans les uns, & très - grosse dans d'autres à proportion du corps; elle a différentes formes dans diverses especes. On en voit de rondes, de plates, d'ovales, de larges, de pointues & de quarrées, d'unies, de raboteuses & de velues.

La situation de cette partie varie aussi; elle est droite ou inclinée, fort apparente ou presqu'entierement cachée.

Les insectes qui ont des aîles & des piés, ont aussi des antennes au front au - dessus des yeux; dans quelques-uns elles tiennent à la trompe. Ces antennes ont des articulations, dont le nombre varie dans les diverses especes d'insectes; on en a compté jusqu'à cent dans quelques sauterelles. Les phalanges qui sont entre ces articulations, ont différentes grosseurs & différentes longueurs dans différentes antennes; il y en a de rondes qui se touchent les unes les autres comme des grains de chapelet: quelquefois elles sont plus éloignées. On en voit qui sont couvertes de poils, ou qui ont la forme d'un coeur, & qui sont placées les unes au bout des autres. Les antennes de quelques insectes sont terminées par un renflement qui leur donne en quelque façon la forme d'une massue, ou d'une baguette de tambour; d'autres antennes sont fourchues ou divisées en plusieurs branches. Le corps des antennes est tout uni ou garni de barbe comme une plume, d'un seul côté ou des deux côtés; à l'aide du microscope, on apperçoit sur celles de quelques antennes d'autres barbes secondaires, qui en font une plume entiere. Les antennes se meuvent sur des petits tubercules qui leur servent de bases, & se fléchissent en différens sens par le moyen des articulations de leurs phalanges; pour l'ordinaire elles sont droites ou recourbées, dirigées en avant ou de côté.

Il y a beaucoup de variété dans la forme & la couleur des yeux des insectes qui sont pourvus de cet organe; ils sont hémisphériques ou sphériques; ils sont blancs, noirs, verds comme l'éméraude, de couleur d'or ou de vermillon, bruns, rougeâtres, lorsqu'ils sont exposés au soleil; il y en a qui ont presqu'autant de brillant qu'une pierre précieuse. Les yeux sont ordinairement placés sur le front au - devant des antennes, & quelquefois derriere; ceux des grillons des champs avancent un peu hors de la tête; ceux des petites demoiselles aquatiques sont si saillans, qu'ils ne semblent tenir à la tête que par une articulation. Le nombre des yeux varie dans différens insectes; la plûpart en ont deux; les mouches en ont cinq; les araignées huit pour l'ordinaire. Il y a quelques insectes dont les yeux sont composés d'un très - grand nombre d'hexagones disposés comme les alvéoles des abeilles. Chaque hexagone est un oeil qui a un point de vûe particulier, puisqu'ils sont tous placés sur un demi - globe. La situation & le grand nombre de ces yeux supplée au mouvement qui leur manque; quoiqu'ils soient fixes, l'animal voit autant d'objets que s'il n'avoit de chaque côté qu'un oeil qu'il pût mouvoir. Les yeux des insectes sont nuds, mais leur cornée est dure.

La bouche des insectes a différentes formes; elle est large ou pointue, ou longue comme un groin de cochon; les uns ont les levres placées en haut & en bas, les autres sur les côtés. Il y a aussi sur les côtés de la bouche de plusieurs insectes deux ou quatre barbillons qui ont plusieurs articulations, deux, trois, quatre, cinq & plus: l'extrémité de ces barbillons est le plus souvent renflée en forme de massue. Cette extrémité est cannelée dans les scarabés noirs qui viennent des vers du lard. On a soupçonné que ces barbillons pourroient être les organes de l'odorat; au moins les insectes s'en servent pour porter les alimens à la bouche. Il y a dans la bouche des serres qui tiennent lieu de dents; quoique très - déliées, elles sont dures & fortes, & si tranchantes qu'elles percent le bois, & broyent les alimens les plus dures comme des dents. Ces serres sont unies dans quelques insectes, & ressemblent aux ergots des coqs; il s'en trouve qui ont sur la face intérieure de chaque piece des dents pointues & courbes; c'est avec ces serres que les insectes saisissent leur proie: elles leur servent aussi d'armes offensives & défensives.

La trompe des insectes leur sert de langue; elle est placée entre les serres de quelques - uns comme les grillons des champs. Il y en a qui l'étendent & la raccourcissent à leur gré; les papillons la roulent entre deux lames barbues qui la mettent à couvert, d'au<pb-> [p. 782] tres la couchent sous leur ventre dans une petite cannelure qui s'y trouve. La trompe de quelques insectes est très - petite & très peu apparente, d'autres l'ont plus longue que tout le corps. Dans certaines especes d'insectes elle est renfermée dans une sorte de fourreau, dont le bout est pointu & peut percer différentes substances; ensuite il s'ouvre, & la trompe en sort pour sucer ce qui se trouve dans les trous faits par le fourreau.

Le corcelet est une partie de l'insecte placée entre la tête & le corps; il est plus ou moins dur, il est plat ou renflé, terminé en pointe par derriere ou arrondi, couvert de poils, de tubercules, ou d'éminences qui ont diverses formes.

Il y a sur le corps des insectes des incisions, ou des articulations qui se divisent en plusieurs anneaux, & c'est de ces incisions qu'est venu le mot d'insecte. Les anneaux qu'elles forment sont larges ou étroits; il y en a de quatrés; ils sont placés les uns au bout des autres, ou en partie les uns sur les autres. Certains insectes n'en ont que cinq; la plûpart en ont un plus grand nombre, le mille - piés long & plat en a cinquante quatre. Les insectes se meuvent en écartant ou en rapprochant ces anncaux; ils se couvrent & se découvrent plus ou moins, selon le dégré de température qu'ils veulent se procurer. Il y a presqu'autant de différences dans la figure du corps des insectes, qu'il y a d'especes de ces animaux. Ceux qui n'ont point de piés, ont sur le corps des piquans ou de petites pointes, par le moyen desquelles ils se maintiennent en place; le ver qui se trouve dans l'estomac du cheval seroit bientôt entrainé par les matieres qui passent de ce viscere dans les intestins, s'il n'avoit de ces pointes pour s'accrocher aux parois de l'estomac. Les insectes ont aussi sur le corps des éminences unies ou crénelées, ou des tubercules, dont les couleurs sont quelquefois très - belles.

La partie postérieure du corps des insectes est revêtue de poils, ou couverte d'une sorte d'écusson, ou terminée par une membrane roide, qui leur sert de gouvernail lorsqu'ils volent, ou par des mamelons d'où sort la soie qu'ils filent; d'autres insectes ont sur cette pa tie postérieure des soies ou des queues minces, au nombre d'une, deux, trois ou quatre, ou des cornes droites ou courbes, qui se raccourcissent lorsqu'on les touche, ou qui ont des pointes ou des barbillons qui sont quelquefois articulés; quelques insectes ont sur cette même partie une queue fourchue, ou une serre en forme de pince, avec laquelle ils saisissent leur proie.

Les parties de la génération sont placées à la partie postérieure du corps ou sous le ventre. Il y a des femelles qui ont un long tuyau terminé en forme de masse pointue, avec laquelle elles font des trous pour y déposer leurs oeufs. Ce tuyau tient à l'ovaire, l'oeuf en y entrant le fait gonfler; il se resserre à l'instant pour pousser l'oeuf en avant; ainsi en se dilatant & se resserrant successivement, le tuyau conduit l'oeuf jusque dans le trou qui a été creusé pour le recevoir. Certains insectes aquatiques ont un tuyau à la partie postérieure du corps, par laquelle ils respirent en s'élevant à la surface de l'eau.

Quelques insectes ont encore dans la partie postérieure du corps un aiguillon, qu'ils en font sortir pour différens usages; dans d'autres il est toujours au - dehors du corps. Lorsque cet aiguillon est court, il se trouve placé sous le ventre dans une rainure, lorsqu'il est plus long il déborde en arriere, & il est renfermé dans un étui composé de deux pieces longitudinales, terminées en pointes très - déliées; elles s'ouvrent pour donner passage à l'aiguillon, dont la pointe ressemble à celle d'un hameçon, & le reretient dans la chair lorsque l'insecte a fait sa piquûre, en même tems il tire d'une vessie qui est placée près du ventre à la racine de l'aiguillon, une liqueur qui coule le long du tuyau de l'aiguillon, qui s'insinue dans la plaie & qui y cause de la douleur. Quoique cet aiguillon soit très - délié, il perce des substances dures; on a éprouvé que celui d'une abeille peut percer un gant de peau de bouc.

Le nombre des jambes varie beaucoup dans les différentes especes d'insectes; il y a aussi de gran. des variétés dans la longueur des jambes & dans le nombre de leurs articulations; ordinairement les dernieres jambes sont les plus longues, quelquefois aussi elles sont les plus courtes. Il s'en trouve qui n'ont qu'une seule articulation; d'autres en ont jusqu'à huit: pour l'ordinaire elles ne sont composées que de trois parties; la premiere est une sorte de cuisse, la seconde peut être regardée comme la jambe proprement dite, & la troisieme est le pié. Quelques insectes ont la jambe & la cuisse revêtues de poils forts & pointus. Le pié est ordinairement composé de quelques pieces qui sont rondes, ou qui ont la forme d'un coeur renversé; il y a en a deux & même jusqu'à cinq dans quelques insectes. La derniere de ces pieces a deux pointes crochues; d'autres insectes ont entre ces pointes une plante, par le moyen de laquelle ils adherent aux corps, lorsqu'ils ne peuvent pas s'y accrocher par les pointes du pié. Il y a des insectes mâles qui ont aux genoux une espece de palette avec laquelle ils serrent la semelle dans l'accouplement. Certains insectes ont les jambes très fortes & font de très - grands sauts; on dit qu'une puce peut parcourir en sautant un espace deux cent fois plus long que son corps. Les insectes se servent de leurs jambes & de leurs piés pour nager & pour essuyer leurs yeux, leurs antennes & leurs corps, pour creuser & déplacer la terre, pour saisir leur proie, &c.

Les insectes aîlés ont deux ou quatre aîles; leur situation est très - différente, car elles sont horisontales, obliques ou verticales. Dans plusieurs insectes, comme les scarabés, elles ont une sorte de couverture ou de fourreau, dans d'autres elles n'en ont point; celles - ci sont lisses ou garnies d'une espece de farine ou de poussiere; telles sont les aîles des papillons; celles qui sont lisses ont des nervures très apparentes, elles sont très - minces & même transparentes. La poussiere des aîles des papillons vûe au microscope, paroît sous la forme d'écailles qui ont diverses figures. Dans les différentes especes de ces insectes, il y en a dont les aîles sont composées de longues plumes, qui ont des barbes comme celles des oiseaux. Toutes ces aîles varient beaucoup pour la figure & pour les couleurs, qui sont très - belles dans plusieurs especes de papillons; on y voit aussi des caracteres qui ressemblent à des lettres. Les fourreaux qui se trouvent sur les aîles de plusieurs insectes, ont une consistance très - ferme, & sont plus ou moins durs, plus ou moins épais, & plus ou moins transparens, ou entierement opaques; ils sont aussi plus ou moins longs. Dans quelques insectes ils ne couvrent qu'une petite partie du corps en - de - là du cervelet, dans d'autres ils s'étendent jusqu'au milieu du corps, quelquefois plus loin & même jusqu'à l'extrémité. Il y a beaucouq de variété dans leurs figures & dans leurs couleurs; il y en a qui sont garnis de poils, d'autres sont striés ou couverts de tubercules, &c. Les aîles qui se trouvent sous ces fourreaux sont très - minces & transparentes; elles ont dans plusieurs insectes beaucoup plus de longueur que les fourreaux: dans ce cas la partie qui déborderoit au - de - là des fourreaux, se replie avant que l'insecte n'abaisse les fourreaux sur les aîles.

Il y a plusieurs insectes qui ont des poils; ils sont si fins dans quelques - uns, qu'on ne les apperçoit qu'àtravers une loupe. Les chenilles en ont sur la tête,

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