ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"487"> lés, bosselés, cintrés, applatis, crochus à une extrémité, tortueux, rhomboïdes, triangulaires, en un mot de toutes sortes de formes & de grandeurs. Il y en a depuis un dixieme de pouce jusqu'à deux pouces de long & un pouce de large; les uns lisses & polis, d'autres striés, cannelés, & d'autres tout couverts de tubercules; leur couleur n'est pas moins variée, on en voit de bruns, de fauves, de noirâtres, de noirs, de verds, de bleus, de jaunâtres, de blanchâtres, enfin de tachetés de diverses couleurs.

On les trouve enfouis dans différens lits pierreux, en. Allemagne, en France, en Italie, dans les îles de l'Archipel, en Syrie, & plus fréquemment en Angleterre que par - tout ailleurs; car il est peu de carrieres de pierres de ce pays - là qui n'en fournissent plus ou moins. Voyez l'Histoire des fossiles, écrite par M. Hill, en anglois. (D. J.)

ICI (Page 8:487)

ICI, adv. de lieu, (Gramm.) il désigne l'endroit où l'on est; mais il comprend une certaine étendue qui varie. Celui qui entre dans une maison & qui demande du maître s'il est ici, l'adverbe ici comprend l'étendue de la maison. En changeant la question, on concevra par la réponse que l'adverbe ici peut comprendre l'étendue d'une ville; mais je ne connois aucun cas où il puisse désigner une province, une très grande contrée; je ne crois pas qu'un homme qui seroit aux îles, dise d'un autre qu'il est ici. Il répéteroit le mot îles, ou il changeroit sa façon de parler.

ICICARIBA (Page 8:487)

ICICARIBA, s. m. (Botan. exot.) c'est l'arbre qui sournit la résine élémi d'Amérique; car l'arbre d'où découle le vrai élémi d'Ethiopie, est l'olivier d'Egypte assez semblable à ceux de la Pouille.

L'icicariba est caractérisé par Ray, arbor Brasiliensis, foliis pinnatis, flosculis verticillatis, fructu olivoe figurâ & magnitudine, hist. 2. 1546. C'est le prunus javanica, atriplicis foliis commelini, kakousa javanis, Hort Beaum. 35. Prunifera fago similis, ex insula Barbadensi, Pluken Almag. 306. Arbor ex surinamâ, myrti laureoe foliis, Breyn Prodrom. 2. 19. Kakuria, myrabolanus zeylanica, Herman. Mus. Zeylan 48, &c.

C'est un grand arbre qui s'éleve & vient comme le hêtre, son tronc cependant n'est pas fort gros; son écorce est lisse & cendrée; ses feuilles sont composées de deux & quelquefois de trois paires de petites feuilles, terminées à l'extrémité par une seule, semblable à celle du poirier, longue de trois doigts, finissant en pointe, épaisse comme du parchemin, d'un verd gai & luisant. Elles ont une côte qui les partage dans toute leur longueur, & des nervures qui s'étendent obliquement.

Vers la base des feuilles composées, sortent plusieurs petites fleurs ramassées en grappes ou par anneaux; elles sont fort petites, à quatre petales verds, en forme d'étoile, bordées d'une ligne blanche; le milieu de la fleur est occupé par quelques petites étamines jaunâtres.

Quand les fleurs sont tombées, il leur succede des fruits de la grosseur & de la figure d'une olive, & de la couleur de la grenade. Ils renferment une pulpe qui a la même odeur que la résine de cet arbre; car si l'on fait le soir une incision à l'écorce, il en découle pendant la nuit une résine très - odorante, ayant l'odeur de l'anis nouvellement écrasé, & que l'on peut recueillir le lendemain. Cette résine a la consistance de la manne, est d'une couleur verte un peu jaunâtre, & se manie aisément. Voyez son article. Si l'on presse un peu fortement l'écorce extérieure de l'icicariba sans l'ouvrir, elle donne par la seule pression une odeur assez vive. (D. J.)

ICIDIENS, ou DOMESTIQUES (Page 8:487)

* ICIDIENS, ou DOMESTIQUES, subst. m. pl. (Mytholog.) il se disoit des dieux lares ou pénates. Servius en fait des freres. Ce mot vient de OI)KI/DIOS2, dérivé de OIKOS2, maison.

ICONDRE (Page 8:487)

ICONDRE, (Géog.) petit pays d'Afrique dans l'île de Madagascar. Il est montueux, fertile en bons plantages & pâturages, par la hauteur de 22. 30. (D. J.)

ICONE (Page 8:487)

ICONE, (Géog. anc.) ancienne ville de la Cappadoce, dans le département de la Lycaonie, selon Ptolomée: Strabon, contemporain d'Auguste & de Tibere, en parle lib. XII. p. 586, comme d'une petite ville, mais bien bâtie; elle s'aggrandit sans doute peu de tems après; car nous lisons dans les actes des Apôtres, chap. xiv. v. 1. 18. 20. qu'il y avoit à Icone une grande multitude de Juifs & de Grecs. Il est encore question de cette ville dans les mêmes actes des Apôtres, chap. xiij. v. 51. chap. xvj. v. 2. & dans la I. à Timothée, chap. iij. v. 1. Tout cela s'accorde avec le témoignage de Pline, liv. V. chap. xxvij. qui dit que de son tems c'étoit une ville célebre; elle fut épiscopale de bonne heure. Hieroclès & les autres auteurs des Notices eccléliastiques, la nomment métropole.

Icone devint la conquête des Turcs avant qu'ils eussent passé en Europe; ils en formerent le siége d'un grand gouvernement, & défirent devant cette ville l'armée des Croisés d'Allemagne conduits par Conrard; l'empereur blessé, qui comptoit arriver à Jérusalem en général d'armée victorieux, s'y rendit en pélerin.

Cogni est le nom moderne de l'ancienne Icone; elle est grande, peuplée, située dans une belle campagne, fertile en blé, en arbres fruitiers, & en toutes sortes de légumes. Elle est la capitale de toute la Caramanie, & le Beglierbeg y fait sa résidence ordinaire. Le sangiac de Cogni a sous lui dix - huit ziamets & cinq cens douze timars. Rochefort, dans son voyage de Turquie, en a donné une ample description. (D. J.)

ICONIQUE Statue (Page 8:487)

ICONIQUE Statue, (Antiq. greq.) on nommoit ainsi dans la Grece les statues que l'on élevoit en l'honenur de ceux qui avoient été trois fois vainqueurs aux jeux sacrés. On mesuroit exactement ces statues sur leur taille & sur leurs membres, & l'on les appella statues iconiques, parce qu'elles étoient censées devoir représenter plus parfaitement qu'aucune autre, la ressemblance de ceux pour qui elles étoient faites. Voyez Statue. (D. J.)

ICONIUM (Page 8:487)

ICONIUM, (Géog. anc.) Voyez - en l'article sous le nom françios Icone.

ICONOCLASTES (Page 8:487)

ICONOCLASTES, s. m. (Théologie.) briseurs d'images. Nom qu'on donna dans le vij. siecle à une secte d'hérétiques qui s'éleva contre le culte religieux que les Catholiques rendoient aux images. Voyez Images.

Ce mot est grec *EIKONOKLASTHS2 formé de EIKWN, image, & KLASTEIN, rumpere, rompre, parce que les Iconoclastes brisoient les images.

On a depuis donné ce nom à tous ceux qui se sont déclarés avec la même fureur contre le culte des images. C'est dans ce sens qu'on appelle Iconoclastes non - seulement les réformés, mais encore quelquesunes des églises d'orient, & qu'on les regarde comme hérétiques, parce qu'ils s'opposent au culte des images de Dieu & des saints, & qu'ils en brisent toutes les figures & représentations dans les églises. Voyez Latrie, culte, &c.

Les anciens Iconoclastes soutenus d'abord par les califes sarrasins, ensuite par quelques empereurs grecs, tels que Leon l'Isaurien & Constantin Copronyme, remplirent l'orient de carnages & d'horreurs. Sous Constantin & Irene le culte des images fut rétabli, & l'on tint un concile à Nicée, où les Iconoclastes furent condamnés. Mais leur parti se releva sous Nicéphore, Leon l'Arménien, Michel le Begue & Theophile, qui les favoriserent & tolérerent, & commirent eux - mêmes contre les Catholiques des cruautés inouies, dont on peut voir le dé<pb-> [p. 488] tail dans l'histoire que M. Mainbourg a donnée de cette hérésie.

Parmi les nouveaux Iconoclastes, on peut compter les Pétrobrusiens, les Albigeois & les Vaudois, les Wiclefites, les Hussites, les Zuingliens & les Calvinistes, qui dans nos guerres de religion, se sont portés aux mêmes excès contre les images que les anciens Iconoclastes. (G)

ICONOGRAPHIE (Page 8:488)

ICONOGRAPHIE, s. f. iconographia, (Antiq.) description des images ou statues antiques de marbre & de bronze, des bustes, des demi - bustes, des dieux pénates, des peintures à fresque, des mosaïques & des miniatures anciennes. Voyez Antique, Statue, &c.

Ce mot est grec, EIKONOGRAFIA, & vient d'EIKWN, image, & GRAFW, je décris.

ICONOLATRE (Page 8:488)

ICONOLATRE, s. m. (Théologie.) qui adore les images, est le nom que les Iconoclastes donnent aux Catholiques qu'ils accusent faussement d'adorer les images, & de leur rendre le culte qui n'est dû qu'à Dieu.

Ce mot vient du grec EIKWN, image, & LATREUW, j'adore. Voyez Image, Idolatrie, &c. (G)

ICONOLOGIE (Page 8:488)

ICONOLOGIE, s. f. (Antiq.) science qui regarde les figures & les représentations, tant des hommes que des dieux.

Elle assigne à chacun les attributs qui leur sont propres, & qui servent à les différencier. Ainsi elle représente Saturne en vieillard avec une faux; Jupiter armé d'un foudre avec un aigle à ses côtés; Neptune avec un trident, monté sur un char tiré par des chevaux marins; Pluton avec une fourche à deux dents, & traîné sur un char attelé de quatre chevaux noirs; Cupidon ou l'Amour avec des fleches, un carquois, un flambeau, & quelquefois un bandeau sur les yeux; Apollon, tantôt avec un arc & des fleches, & tantôt avec une lyre; Mercure, un caducée en main, coeffé d'un chapeau ailé, avec des talonnieres de même; Mars armé de toutes pieces, avec un coq qui lui étoit consacré; Bacchus couronné de lierre, armé d'un tirse & couvert d'une peau de tigre, avec des tigres à son char, qui est suivi de bacchantes; Hercule revêtu d'une peau de lion, & tenant en main une massue; Junon portée sur des nuages avec un paon à ses côtés; Vénus sur un char tiré par des cignes, ou par des pigeons; Pallas le casque en tête, appuyée sur son bouclier, qui étoit appellé égide, & à ses côtés une chouette qui lui étoit consacrée; Diane habillée en chasseresse, l'arc & les fleches en main; Cérès, une gerbe & une faucille en main. Comme les Payens avoient multiplié leurs divinités à l'infini, les Poëtes & les Peintres après eux se sont exercés à revêtir d'une figure apparente des êtres purement chimériques, ou à donner une espece de corps aux attributs divins, aux saisons, aux fleuves, aux provinces, aux sciences, aux arts, aux vertus, aux vices, aux passions, aux maladies, &c. Ainsi la Force est représentée par une femme d'un air guerrier appuyée sur un cube; on voit un lion à ses piés. On donne à la Prudence un miroir entortillé d'un serpent, symbole de cette vertu; à la Justice une épée & une balance; à la Fortune un bandeau & une roue; à l'Occasion un toupet de cheveux sur le devant de sa tête chauve par - derriere; des couronnes de roseaux & des urnes à tous les fleuves; à l'Europe une couronne fermée, un sceptre & un cheval; à l'Asie un encensoir, &c.

ICONOMAQUE (Page 8:488)

ICONOMAQUE, adj. (Gramm.) qui attaque le culte des images. L'empereur Leon Isaurien fut appellé iconomaque après qu'il eut rendu l'édit qui ordonnoit d'abattre les images. Iconomaque est synonyme à Iconoclaste. Voyez Iconoclaste.

ICOSAEDRE (Page 8:488)

ICOSAEDRE, s. m. terme de Géométrie, c'est un corps ou solide régulier terminé par vingt triangles équilatéraux & égaux entre eux.

On peut considérer l'icosaëdre comme composé de vingt pyramides triangulaires, dont les sommets se rencontrent au centre d'une sphere, & qui ont par conséquent leurs hauteurs & leurs bases égales; d'où il suit qu'on aura la solidité de l'icosaëdre, en multipliant la solidité d'une de ces pyramides par 20, qui est le nombre des bases. Harris & Chambers. (E)

ICOSAPROTE (Page 8:488)

* ICOSAPROTE, s. m. (Hist. mod.) dignité chez les Grecs modernes. On disoit un icosaprote ou un vingt - princier, comme nous disons un cent - suisse.

ICREPOMONGA (Page 8:488)

ICREPOMONGA, s. m. (Hist. nat.) serpent marin des mers du Brésil, qui se tient communément immobile sous les eaux; on lui attribue la propriété d'engourdir comme la torpille; on assure que tous les animaux qui s'en approchent y demeurent si fortement attachés, qu'ils ne peuvent s'en débarasser, & le serpent en fait sa proie. Il s'avance quelquefois sur le rivage, où il s'arrange de maniere à occuper un très - petit espace; les mains des hommes qui voudroient le saisir demeurent attachées à son corps, & il les entraîne dans la mer pour les dévorer.

ICTERE (Page 8:488)

ICTERE, (Medecine.) Voyez Jaunisse.

ICTERIUS Lapis (Page 8:488)

ICTERIUS Lapis, (Hist. nat.) nom que les anciens ont donné à une pierre fameuse par la vertu de guérir la jaunisse qu'on lui attribuoit. Pline en décrit quatre especes; la premiere étoit d'un jaune foncé; la seconde d'un jaune plus pâle & plus transparente; la troisieme se trouvoit en morceaux applatis, & étoit d'une couleur verdâtre avec des veines foncées; la quatrieme espece enfin étoit verdâtre, avec des veines noires. Sur une description aussi seche, il est très - difficile de deviner de quelle nature étoit cette pierre si vantée. Voyez Pline, Hist. nat. ( - )

ICTIAR (Page 8:488)

ICTIAR, s. m. (Hist. d'Asie.) officier qui a passé par tous les grades de son corps, & qui par cette raison a acquis le droit d'être membre du divan. Pococ. oegypt. pag. 166. (D. J.)

IDA (Page 8:488)

IDA, s. m. (Géog. anc.) il y a deux montagnes de ce nom également célebres dans les écrits des anciens, l'une dans la Troade, & l'autre dans l'île de Crete.

Le mont Ida en Troade, pris dans toute son étendue, peut être regardé comme un de ces grands réservoirs d'eau, que la nature a formé pour fournir & entretenir les rivieres; de celles - là, quelques - unes tombent dans la Propontide, comme l'AEsepe & le Granique; d'autres dans l'Hellespont, comme les deux entre lesquelles la ville d'Abidos étoit située; j'entends le Ximois, & le Xante qui se joint avec l'Andrius: d'autres enfin vont se perdre au midi dans le Golphe d'Adramyte, entre le Satnioeis & le Cilée. Ainsi Horace, liv. III. ode 20, a eu raison d'appeller l'Ida de la Troade, aquatique, lorsqu'il dit de Ganymede,

Raptus ab aquosâ Idâ.

Diodore de Sicile ajoute que cette montagne est la plus haute de tout l'Hellespont, & qu'elle a au milieu d'elle un antre qui semble fait exprès pour y recevoir des divinités; c'est là où l'on prétend que Paris jugea les trois déesses, qui disputoient le prix de la beauté. On croit encore que dans ce même endroit, étoient nés les Dactyles d'Ida, qui furent les premiers à forger le fer, ce secret si utile aux hommes, & qu'ils tenoient de la mere des dieux; ce qui est plus sûr, c'est que le mont Ida s'avance par plusieurs branches vers la mer, & de là vient qu'Homere se sert souvent de cette expression, les montagnes d'Ida. Virgile, AEneid. liv. III. v. 5. parle de même.

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