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Il suit donc de - là qu'en adoptant la distribution
des tems de la vie, par septenaires d'années, comme
l'ont fait la plûpart des auteurs qui ont traité de la
division des âges, la jeunesse se trouve comprise
dans le quatrieme & le cinquieme septenaires, après
lesquels vient l'âge viril ou de consistence. Voyez
Jeunesse (Page 8:545)
Les parties qui forment la tête ayant acquis les premieres la consistence, la solidité qui conviennent à leurs fonctions; elles deviennent susceptibles de résister davantage aux efforts des fluides qui portent ensuite leurs effets sur celles qui étant les plus voisines de proche en proche, n'ont pas encore à proportion autant de ressort, de force systaltique: conséquemment les visceres de la poitrine devienneut plus sujets à être affectés, comme l'a très - judicieusement remarqué Hippocrate (aphor. 29. sect. 3.) & à éprouver des engorgemens; d'où suivent des embarras inflammatoires, des dilatations forcées de vaisseaux, des solutions de continuité dans leurs parois, d'où se forment des angines, des pleurésies tant vraies que fausses, des fluxions de poitrine, des péripneumonies ou hémoptisies qui deviennent habituelles, & tous les effets qui peuvent s'ensuivre, tels que des toux d'abord peu fatigantes, ensuite seches & opiniatres; des tubercules, des ulceres dans la substance des poumons, la phtysie enfin avec tous les accidens & les dangers qui l'accompagnent.
Sur ces différentes maladies, leur nature & leur
traitement, voyez les articles de ce Dictionnaire qui
leur sont propres, ainsi que ceux de
JEVRASCHKA (Page 8:545)
JEVRASCHKA, s. m. (Hist. nat. Zool.) nom que les Russes donnent à un animal quadrupede qui est assez commun aux environs de la ville de Jakusk en Sibérie. Cet animal est une espece de marmotte, mais beaucoup plus petit que les marmottes ordinaires. Il y en a qui vivent sous terre, & leur demeure a une entrée & une sortie; ils y dorment pendant tout l'hiver. D'autres sont toujours en mouvement, & vont chercher des grains ou des plantes pour se nourrir. Voici comme M. Gmelin décrit le jevraschka: sa tête est assez ronde; son museau est très - court; on n'apperçoit point ses oreilles; il a tout au plus un pié de long; sa queue qui n'a qu'environ 3 pouces de longueur, est garnie de poils fort longs; elle est noirâtre, mêlée de jaune en dessus, & rougeâtre en - dessous; son corps est renflé comme celui d'une souris: les poils en sont gris mêlés de jaune; le
JÉZIDE (Page 8:545)
JÉZIDE ou JÉZIDÉEN, s. m. (Théolog.) nom
qui signifie hérétique chez les Mahométans. Voyez
Quelques - uns parlent des Jésides comme d'un peuple
particulier qui parle unelangue différente du turc
& du persan, quoiqu'elle approche de la derniere.
Ils disent qu'il y a deux sortes de Jésides, les blancs
& les noirs. Les blancs n'ont point le collet de leurs
chemises fendu; il n'a qu'une ouverture ronde pour
passer la tête, & cela en mémoire d'un cercle d'or
& de lumiere descendu du ciel dans le cou de leur
grand Scheik, ou chef de leurs sectes. Les Jéfides
noirs sont faquirs ou religieux. Voyez
Les Turcs & les Jésides se haïssent fort les uns les
autres; & la plus grande injure que l'on puisse dire
à un homme en Turquie, c'est de l'appeller jéside.
Au contraire les Jézides aiment fort les Chrétiens,
parce qu'ils sont persuadés que Jézide leur chef est
Jesus - Christ,ou parce qu'une de leurs traditions porte
que Jézide fit autrefois alliance avec les Chrétiens
contre les Musulmans. Voyez
Ils boivent du vin même avec excès, & mangent du porc. Ils ne reçoivent la circoncision que quand ils y sont forcés par les Turcs. Leur ignorance est extrème; ils n'ont aucuns livres; ils croient cependant à l'Evangile & aux livres sacrés des Juifs, sans les lire ni sans les avoir; ils font des voeux & des pélerinages; mais ils n'ont ni mosquées ni temples, ni oratoires, ni fêtes, ni cérémonies; & tout leur culte se réduit à chanter des cantiques spirituels à l'honneur de Jesus - Christ, de la Vierge, de Moïse & de Mahomet. Quand ils prient ils se tournent du côté de l'orient à l'exemple des Chrétiens, au lieu que les Turcs regardent le midi; ils croient qu'il se pourra faire que le diable rentre en grace avec Dieu, & ils le regardent comme l'exécuteur de la justice de Dieu dans l'autre monde. De - là vient qu'ils se font un point de religion de ne le point maudire, de peur qu'il ne se vange: aussi quand ils en parlent ils le nomment l'ange paon, ou celui que les ignorans maudissent.
Les Jézides noirs sont réputés saints, & il n'est pas permis de pleurer leur mort; on s'en réjouit; ils ne sont pour - tant la plûpart que des bergers. Il ne leur est pas permis de tuer eux - mêmes les animaux dont ils mangent la viande; & ils laissent ce soin aux Jézides blancs. Les Jézides vont en troupe comme les Arabes, changent souvent de demeure, & habitent sous des pavillons noirs faits de poil de chevre, & entourés de gros roseaux & d'épines liés ensemble. Ils disposent leurs tentes en rond, & mettent leurs troupeaux au milieu. Ils achetent leurs femmes, dont le prix ordinaire est de deux cent écus, quelles qu'elles soient. Le divorce leur est permis, pourvû que ce soit pour se faire faquir. C'est un crime parmi [p. 546]
IF (Page 8:546)
IF, s. m. taxus, (Hist. nat. Bot.) genre de plante
à fleur composée de sommets, qui, pour la plûpart,
ont la forme d'un champignon, cette fleur est
stérile, l'embryon devient dans la suite une baie
concave faite en forme de cloche & pleine de suc;
elle renferme une semence. Il y a de ces fruits qui
ressemblent à un gland, car ils ont une calotte qui
embrasse la semence. Tournefort, Instit. rei herb.
Voyez
If (Page 8:546)
Cet arbre est très - robuste; & quoiqu'il habite les pays tempérés, on l'y trouve plus volontiers sur le sommet des montagnes les plus froides, dans les gorges serrées & exposées au nord, dans des côteaux à l'ombre, dans les lieux secs & pierreux, dans les terres légeres & stériles. Il peut venir sous les autres arbres, & il est si traitable, qu'on le voit réussir dans tous les terreins où on l'emploie pour la décoration des jardins, & où il n'y a que l'humidité qui puisse le faire échouer.
L'if se multiplie aisément de semences, de boutures ou de branches couchées. Le premier moyen est le plus lent, mais le meilleur qu'on puisse employer pour avoir des arbres forts & bien enracinés. Les deux autres méthodes seroient préférables par leur célérité, si elles n'avoient l'inconvénient de donner des plants défectueux, soit parce qu'ils sont courbes, ou qu'ils n'ont point de tige déterminée. La graine de l'if est mûre au mois de Septembre, elle reste ordinairement sur les arbres jusqu'en Décembre; mais comme les oiseaux en sont fort avides, on court risque de n'en plus trouver en différant plus long - tems de la faire cueillir: il vaut donc mieux faire cette récolte dans le mois d'Octobre. On peut la semer sur - le - champ, ou attendre le printems, ou bien l'autonne suivante, ou même différer jusqu'à l'autre printems. En prenant le premier parti, il en pourra lever quelques - unes au printems suivant; mais le plus grand nombre ne levera qu'au second printems, & il en sera de même des graines que l'on aura semées dans les trois autres tems; ensorte qu'il faut que cette graine soit surannée pour être assuré de la voir lever au bout de six semaines. Comme il n'y a presque rien à gagner en la semant immédiatement après qu'elle a été recueillie, il vaut encore mieux la garder pendant la premiere année, dans de la terre ou du sable, en un lieu sec; on épargnera l'occupation du terrein, & la peine de le tenir en culture. Si cependant on avoit intérêt d'accéléter, il y a différens moyens d'en venir à bout que
Il faut semer la graine d'if dans un terrein frais & léger, contre un mur exposé au nord. Bien des gens la sement en plein champ; mais il vaut mieux la mettre en rayons, que l'on recouvrira d'un de mi pouce de terreau fort léger; cela donnera plus de facilité pour la culture. La premiere année les plants s'éleveront à un pouce; la seconde, à environ trois ou quatre pouces; & la troisieme année, ils auront communément un pié; c'est alors qu'ils seront en état d'être mis en pepiniere. Mais comme les racines de cet arbre sont courtes, menues, en petite quantité, & à fleur de terre, il faut avoir la précaution de transplanter les jeunes plants tous les deux ans, afin de les empêcher d'étendre leurs racines, & les disposer à pouvoir être enlevés avec la motte lorsqu'on voudra les placer à demeure: pendant le séjour qu'ils font à la pepiniere on les taille tous les ans, pour les faire brancher & épaissir, & on les prépare ainsi à prendre les figures auxquelles on les destine.
Si on veut multiplier l'if de branches couchées, on doit faire cette opération au printems; on se sert pour cela des branches qui se trouvent au pié des vieux arbres, & pour en assurer le succès il faut marcotter les branches en les couchant; elles auront de bonnes racines au bout de deux ans, & alors on pourra les mettre en pepiniere. Si on prend le parti de propager cet arbre de boutures, il faut les faire au mois d'Avril, par un tems humide, dans un terrein frais & bien meuble, contre un mur, à l'exposition du nord. Les plus jeunes branches sont les meilleures pour cet oeuvre; le plus grand nombre de ces boutures poussera la premiere année, & annoncera du succès; mais la plûpart malgré cela n'ayant point encore fait racine, ou n'en ayant que de bien foibles, on les verra se dessécher & périr par le hâle du printems suivant, si on n'a grand soin de les couvrir & de les arroser: il ne faut s'attendre à les trouver bien enracinés qu'après la troisieme année, qui sera le tems de les transplanter en pepiniere.
Par les précautions que l'on a conseillé de prendre pour l'éducation de ces arbres durant le tems qu'ils sont en pepiniere, on doit juger qu'il ne faut pas moins d'attention pour les transplanter à demeure, & c'est sur - tout aux choix de la saison qu'il faut s'attacher. Le fort de l'hiver & le grand été n'y sont nullement propres; tous autres tems sont convenables, à l'exception toutes - fois des commencemens du printems, & particulierement de ce tems sec, vif & brûlant, que l'on nomme le hâle de Mars. Ce hâle est le fléau des arbres toûjours verds; c'est l'intempérie la plus à craindre pour les plants de ces arbres, qui sont jeunes ou languissans, ou nouvellement plantés. Les mois que l'on doit présérer pour la transplantation de l'if sont ceux d'Avril & de Septembre, encore faut - il profiter pour cela d'un tems doux, nébuleux & humide; garantir les plants du soleil en les couvrant de paille, & les arroser souvent, mais modérément. Si cependant les ifs que l'on prend le parti de transplanter sont trop forts, il sera bien difficile de les faire reprendre avec toutes les précautions possibles, & les plants jeunes ou moyens que l'on sera dans le cas d'envoyer au loin, doivent être enlevés avec la motte de terre, & mis en manequin pour en assurer le succès. L'if est un arbre agreste, sauvage, robuste; dès qu'il est repris, il n'exige plus aucune culture.
Le bois de l'if est rougeâtre, veineux & fléxible,
très - dur, très - fort, & presque incorruptible; sa solidité
le rend propre à différens ouvrages de Menui<pb->
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