ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"537"> dans les enfers; & les jeux institués pour honorer les dieux insernaux étoient de trois sortes, connus sous le nom de Taurilia, Compitalia, & Terentini ludi. Voyez Tauriliens, jeux, Compitales & Térentins.

Les jeux scéniques comprenoient toutes les représentations qui se faisoient sur la scene. Elles consistoient en tragédies, comédies, satyres, qu'on représentoit sur le théatre en l'honneur de Bacchus, de Vénus, & d'Apollon. Pour rendre ces divertissemens plus agréables, on les préludoit par des danseurs de corde, des voltigeurs, & autres spectacles pareils; ensuite on introduisit sur la scene les mimes & les pantomimes, dont les Romains s'enchanterent dans les tems où la corruption chassa les moeurs & la vertu. Voyez Scéniques, jeux, Schoenobate, Mime & Pantomime.

Les jeux scèniques n'avoient point de tems marqués, non plus que ceux que les consuls & les empereurs donnoient au peuple pour gagner sa bienveillance, & qu'on célébroit dans un amphithéatre environné de loges & de balcons; là se donnoient des combats d'hommes ou d'animaux. Ces jeux étoient appellés agonales, & quand on couroit dans le cirque, équestres ou curules. Les premiers étoient consaerés à Mars & à Diane; les autres à Ncptune & au soleil. Voyez Agonales, Equestres, Cirque , &c.

Les jeux séculaires en particulier, ne se célébroient que de cent ans en cent ans. Voyez Séculaires, jeux.

On peut ajouter ici les jeux Actiaques, Augustaux & Palatins, qu'on célébroit à l'honneur d'Auguste; les Néroniens à l'honneur de Néron, ainsi que les jeux à l'honneur de Commode, d'Adrien, d'Antinoüs, & tant d'autres imaginés sur les mêmes modeles. Voyez Jeux Actiaques, Augustaux, Néroniens, Palatins

Enfin, lorlque les Romains devinrent maîtres du monde, ils accorderent des jeux à la plûpart des villes qui en demanderent; on en trouve les noms dans les marbies d'Arondel, & dans une inscription ancienne érigée à Mégare, dont parle M. Spon dans son voyage de Grece.

Comme les édiles au sortir de charge donnoient toûjours des jeux publics au peuple Romain, ce fut entre Luculle, Scaurus, Lentulus, Hortensius, C. Antonius & Muroena, à qui porteroit le plus loin la magnificence; l'un avoit fait couvrir le ciel des théatres, de voiles azurés; l'autre avoit couvert l'amphithéatre de tuiles de cuivre surdorees, &c. Mais César les surpassa tous dans les jeux funebres qu'il fit célébrer à la mémoire de son pere; non content de donner les vases, & toute la fourniture du théatre en argent, il fit paver l'arène entiere de lames d'argent; de sorte, dit Pline, « qu'on vit pour la premiere fois les bêtes marcher & combattre sur ce métal ». Cet excès de dépense de César, étoit proportionné à son excès d'ambition; les édiles, qui l'avoient précédé, n'aspiroient qu'au consulat, & César aspiroit à l'empire.

C'en est assez sur les jeux de la Grece & de Rome, considérés d'une vue générale; mais comme ils sont une branche très - étendue de la littérature, le lecteur trouvera dans cet ouvrage les détails qui concernent chacun de ces jeux, sous leurs noms respectifs: voici la liste des principaux, dont il importe de consulter les articles.

Actiaques, Apollinaires, Augustaux, Capitolins, Céréaux, Circenses, Jeux de Castor et de Pollux, Compitales, Consuales, Floraux, Funebres, Gymniques, Isthmiens, Jeux de la Liberté, Luculliens, Martiaux, Mégalésiens, Néméens, Néro - niens, Olympiques, Palatins, Panhelléniens, Panathénées, Plébéiens, Pyrrhiques, Pythiens, Romains, Sacrés, Scéniques, Séculaires, Taurilifns, Térentins, Troyens, Voties, & quelques autres, dont les noms échappent à ma mémoire. (D. J.)

Jeux Augustaux (Page 8:537)

Jeux Augustaux, Augustales ludi; (Antiq. Rom.) les jeux Augustaux ou les Augustales, étoient des jeux Romains, qui furent établis en l'honneur d'Auguste, l'an 735 de la fondation de Rome, lorsque ce prince revint de Grece. On les célébra le quatrieme avant les ides d'Octobre, c'est - à - dire le 12 de ce mois; & le sénat par un decret solemnel, émané sous le consulat d'AElius Tuberon, & de P. Fabius, ordonna qu'ils fussent encore représentés le même jour au bout de huit ans. (D. J.)

Jeux Carniens (Page 8:537)

Jeux Carniens, (Antiq. greq.) fête célébrée à Sparte en l'honneur d'Apollon. Elle y fut instituée dans la xxxvj olympiade, & telle en fut l'occasion suivant Pausanias, liv. III. ch. xij.

Un Arcanien nommé Carnus, devin fameux, inspiré par Apollon même, ayant été tué par Hippotes, Apollon frappa de peste tout le camp des Doriens; alors ils bannirent le meurtrier, & appaiserent les manes du devin par des expiations, qui furent prescrites sous le nom de fêtes Carniennes; d'autres, continue Pausanias, donnent à ces fêtes une origine differente. Ils disent que les Grecs, pour construire ce cheval de bois si fatal aux Troyens, ayant coupé sur le mont I da beaucoup de cornoüilliers (KRAN IAS2), dans un bois consacré à Apollon, irriterent ce dieu contre eux, & que pour le fléchir ils établirent un culte en son honneur, & lui donnerent le surnom de Carnien, en lui appliquant celui de l'arbre qui faisoit le sujet de leur disgrace.

Cette fête Carnienne avoit quelque chose de militaire: on dressoit neuf loges, en maniere de tentes que l'on appelloit ombrages, SKIADES2; sous chac de ces ombrages soupoient ensemble neuf Lacédémoniens, trois de chacune des trois tribus, conformément à la proclamation du crieur public. La fete duroit neuf jours; on y célébroit des jeux, & l'on y proposoit un prix aux joueurs de cythare. Terpandre fut le premier qui le remporta, & Timothée y reçut un affront pour avoir multiplié les cordes de l'ancienne lyre, & avoir par conséquent introduit dans la musique le genre chromatique: les Lacédémoniens suspendirent sa lyre à la voûte d'un édifice, qu'on voyoit encore du tems de Pausanias. Mem. des Inscript. tom. XIV. (D. J.)

Jeux de Castoret de Pollux (Page 8:537)

Jeux de Castoret de Pollux, (Antiq. rom.) jeux qu'on célébroit à Rome en l'honneur de ces deux héros, qui étoient comptés au nombre des grands dieux de la Grece: voici quelle fut l'occasion de ces jeux.

A. Posthumius, dictateur, voyant les affaires des Romains dans un état déplorable, s'engagea par un voeu solemnel, au cas que la victoire les rétablît, de faire représenter des jeux magnifiques en l'honneur de Castor & de Pollux. Le succès de cette guerre ayant été favorable, le sénat, pour remplir le voeu de Posthumius, ordonna qu'on célébreroit chaque année, pendant huit jours, les jeux que leur dictateur avoit voués.

Ces jeux étoient précédés du spectacle des gladiateurs, & les magistrats accompagnés de ceux de leurs enfans qui approchoient de l'âge de puberté, & suivis d'une nombreuse cavalcade, portoient les statues ou les images des dieux en procession, depuis le capitole jusques dans la place du grand cirque. Voyez les autres détails dans Hospinien, de festis Groecorum, & dans le Dict. de Pitiscus. (D. J.)

Jeux Curules (Page 8:537)

Jeux Curules, (Antiq. Rom.) les jeux curules ou équestres consistoient en des courses de chars ou [p. 538] à cheval, qui se faisoient dans le cirque dédié à Neptune ou au soleil. (D. J.)

Jeux Eléuthériens (Page 8:538)

Jeux Eléuthériens, voyez Jeux de la Liberté.

Jeux des enfans de Rome (Page 8:538)

Jeux des enfans de Rome, (Hist. Rom.) tous les enfans ont des jeux qui ne sont pas indifférens pour faire connoître l'esprit des nations. Les jeux de nos enfans sont ceux de la toupie, de cligne - musette, de colin - maillard, &c. Les enfans de Rome représentoient dans leurs jeux des tournois sacrés, des commandemens d'armées, des triomphes, des empereurs, & autres grands objets. Nous lisons dans Suétone que Neron dit à ses gens de jetter dans la mer son beau - fils Rufinus Crispinus, fils de Poppée, & encore enfant, quia ferebatur ducatus & imperia ludere.

Un de leurs principaux jeux étoit de représenter un jugement dans toutes les formes, ce qu'ils appelloient judicia ludere. Il y avoit des juges, des accusateurs, des défendeurs, & des licteurs pour mettre en prison celui qui seroit condamné. Plutarque, dans la vie de Caton d'Utique, nous raconte qu'un de ces enfans, après le jugement, fut livré à un garçon plus grand que lui, qui le mena dans une petite chambre, où il l'enferma. L'enfant eut peur, & appella à sa défense Caton, qui étoit du jeu; alors Caton se fit jour à - travers ses camarades, délivra son client, & l'emmena chez lui, où tous les autres enfans le suivirent.

Ce Caton, depuis si grand homme, tenoit déja dans Rome le premier rang parmi les enfans de son âge. Quand Sylla donna le tournoi sacré des enfans à cheval, il nomma Sextus, neveu du grand Pompée, pour un capitaine des deux bandes; mais tous les enfans se mirent à crier qu'ils ne courroient point. Sylla leur demanda quel camarade ils vouloient donc avoir à leur tête; alors tous répondirent à la fois Caton, & Sextus lui céda volontairement cet honneur, comme au plus digne. (D. J.)

Jeux de la Liberté (Page 8:538)

Jeux de la Liberté, (Antiq. greq.) on appelloit ainsi les jeux qui se célébroient à Platée, en mémoire de la victoire remportée par les Grecs à la bataille de ce nom, dans la lxxv. olympiade, l'an de Rome 275.

Aristide établit qu'on tiendroit tous les ans dans cette ville de la Béotie une assemblée générale de la Grece, & que l'on y feroit un sacrifice à Jupiter, pour lui rendre d'éternelles actions de graces. En même tems il ordonna que de cinq ans en cinq ans on y célébreroit les jeux de la liberté, où l'on couroit tout armé autour de l'autel de Jupiter, & il y avoit de grands prix proposés pour cette course.

On célébroit encore du tems de Plutarque, & ces jeux, & la cérémonie de l'anniversaire des vaillans hommes qui périrent à la bataille de Platée. Comme dans le lieu même où les Grecs défirent Mardonius, on avoit élevé un autel à Jupiter éléuthérien, c'est - à - dire libérateur, les jeux de la liberté s'appellerent aussi eleutheria, jeux ou fêtes éléuthériennes. Voyez Eleuthere. (D. J.)

Jeu de Fief (Page 8:538)

Jeu de Fief, (Jurisprud.) est une aliénation des parties du corps matériel du fief, sans division de la foi dûe pour la totalité du fief. Voyez ce qui en est dit au mot Fief. (A)

Jeux de hasard (Page 8:538)

Jeux de hasard. Voyez l'article Jouer.

Jeu (Page 8:538)

Jeu, (Marine.) on dit le jeu du gouvernail; c'est son mouvement.

Jeu de voiles (Page 8:538)

Jeu de voiles. Voyez Jet de voiles.

Jeu - parti (Page 8:538)

Jeu - parti; on dit faire jeu - parti quand de deux ou plusieurs personnes qui ont part à un vaisseau, il y en a une qui veut rompre la société, & qui demande en jugement que le tout demeure à celui qui fera la condition des autres meilleures, ou bien que l'on fasse estimer les parts.

Jeu (Page 8:538)

Jeu, (terme d'Horlogerie.) si l'on suppose une cheville plus petite que le trou dans lequel on la fait entrer, elle pourra se mouvoir dans ce trou de - çà & delà; c'est l'espace qu'elle parcourt, en se mouvant ainsi, que les Horlogers appellent le jeu. Ainsi ils disent qu'un pivot a du jeu dans son trou, lorsqu'il peut s'y mouvoir de cette façon; & qu'au contraire il n'a point de jeu, lorsqu'il ne le peut pas, & qu'il ne peut s'y mouvoir qu'en tournant. C'est encore de même qu'ils disent qu'une roue a trop de jeu dans sa cage, lorsque la distance entre ses deux parties n'est pas assez grande, & qu'elle differe trop de celle qui est entre les deux platines. Il faut que les roues ayent un certain jeu dans leur cage, & leur pivot dans leurs trous, pour qu'elles puissent se mouvoir avec liberté; sans cela elles sont génées, défaut essentiel, dont il résulte beaucoup de frottemens, & par conséquent beaucoup d'usure. Voyez Roue, Tige, Portée , &c.

Jeu (Page 8:538)

Jeu, en fait d'escrime; on entend par jeu, la position des épées de deux escrimeurs qui font assaut.

L'assaut comprend deux jeux, qui sont le sensible & l'insensible. Quelquefois on exécute ces deux jeux dans un même assaut, en passant de l'un à l'autre, & quelquefois on n'en exécute qu'un; c'est pourquoi je les traiterai séparement. Voyez Jeu sensible & insensible.

Jeu insensible (Page 8:538)

Jeu insensible, est un assaut qui se fait sans le sentiment de l'épée. Voyez Assaut, & Sentiment d'Epée.

Cet assaut s'exécute toujours sous les armes à votre égard, parce que de quelque façon que l'ennemi se mette en garde, d'abord qu'il ne souffre pas que les épées se touchent, vous tenez la garde haute.

On suppose dans ce jeu que les escrimeurs étant en garde, leurs épées ne se touchent point, mais qu'elles se rencontrent dans les parades, & dans les attaques.

De ce qu'on doit pratiquer dans l'assaut du jeu insensible. Article I. Dans ce jeu, 1°. comme on ne sent pas l'épée de l'ennemi, on se met toujours hors de mesure pour éviter d'être surpris. 2°. On tient une garde haute, le bras plus étendu que dans la garde basse, la pointe de l'épée vis - à - vis l'estomac de l'ennemi, afin de le tenir éloigné, & qu'il ne puisse faire aucune attaque sans détourner cette pointe. 3°. On regarde sa main droite, afin de s'appercevoir des mouvemens qu'il fait pour frapper votre épée avec la sienne.

Article II. Les attaques qui se font dans ce jeu, sont des feintes & doubles feintes. On les peut faire parce qu'on est hors de mesure; d'où il suit que l'ennemi ne peut pas vous prendre sur ce tems. Si ces feintes ébranlent l'ennemi, & qu'il aille à l'épée, voyez Aller a l'Épée, on les entreprend ainsi.

Exemple. Lorsque vous faites le premier tems de la feinte, ou feinte droite, voyez Feinte, si l'ennemi va à votre épée, vous profitez de son mouvement pour entrer en mesure en dégageant, & incontinent vous recommencez la feinte. Remarquez que dans cette attaque vous dégagez quatre fois par la feinte, & trois fois par la feinte droite, que le premier dégagement est volontaire, & les autres forcés (Voyez deuxieme Dégagement forcé), & qu'au dernier vous détachez l'estocade.

Article III. L'ennemi qui vous attaque, est obligé, par votre position, de détourner votre épée. Voyez Engagement. S'il la force, voyez premier Dégagement forcé. Et s'il la veut frapper, dégagez par le deuxieme dégagement forcé.

Article IV. On regarde le pié gauche de l'ennemi, & dès qu'on s'apperçoit qu'il l'avance pour entrer en mesure, on l'attaque sur ce mouvement par une

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