ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"539"> estocade. Ce procédé l'oblige de parer, & on profite de ce défaut. Voyez Défaut.

Article V. Quand vous attaquez l'ennemi par une feinte, s'il ne va pas à l'épée, Voyez Aller a l'É<-> pée , vous entrez en mesure sans dégager, en vous tenant prêt à parer. Si l'ennemi ne vous porte pas l'estocade sur le tems que vous entrez en mesure, incontinent que vous y êtes arrivé, & de la position où vous êtes, vous détachez l'estocade droite; car il est à présumer que l'ennemi s'attend que vous allez faire une feinte. S'il n'alloit à l'épée que lorsque vous entrez en mesure, alors y étant arrivé, vous lui feriez une feinte. Voyez Feinte.

Article VI. Dans ce jeu, on entreprend ni botte de passe, ni de volte, ni desarmement, excepté le desarmement en faisant tomber l'épée de l'ennemi en la frappant, quand il porte une estocade de seconde.

Article VII. Toutes les fois que l'ennemi vous parera une estocade, & que vous lui en parerez une, il faut suivre ce qui est dit aux articles 1, 2, 3 du jeu sensible. Voyez Jeu sensible.

Article VIII. Si en attaquant l'ennemi il se défend par la parade du cercle, vous ferez sous les armes ce qui se pratique sur les armes au 10 article du jeu sensible. Voyez 10 article du jeu sensible.

Jeu sensible (Page 8:539)

Jeu sensible, est un assaut qui se fait par le sentiment de l'épée. Voyez Sentiment d'Épée, & Assaut.

Cet assaut s'exécute sur les armes, ou sous les armes, si les escrimeurs tiennent une garde basse ou ordinaire, & sous les armes s'ils en tiennent une haute. Voyez Garde ordinaire ou Garde haute.

Si l'ennemi tient une garde haute, il faut absolument la tenir de même; mais s'il en tient une basse, vous pouvez tenir la même, ou bien la garder haute.

On suppose dans ce jeu que l'ennemi laisse sentir son épée.

Avertissement. Pour entendre ce que je dirai sur ce jeu, j'avertis 1°. qu'il sera toujours supposé qu'on y tiendra la garde qu'il convient. 2°. Tout ce qui se fait dans la garde haute, se peut faire dans la garde ordinaire, à moins que je ne fasse des remarques particulieres. 3°. Quand je ferai tirer de pié ferme, il sera supposé qu'on est en mesure, & qu'il ne faut pas remuer le pié gauche 4°. Quand je parlerai d'estocade droite, il sera entendu qu'elle se portera sans dégager. 5°. Quand j'indiquerai un mouvement quelconque, de tirer quarte, ou parer quarte, ou tierce, &c. ils se feront comme il est expliqué en son lieu.

De ce qui doit se pratiquer dans l'assaut du jeu sensible sur les armes, ou sous les armes. Article I. On fait d'abord attention si l'on est en mesure ou hors de mesure. Voyez Mesure. Si l'on est en mesure, on regarde le pié droit de l'ennemi, par le mouvement duquel on connoît s'il faut parer, & l'on sent son épée, parce que ce sentiment nous en assure la position, & nous avertit s'il dégage, ou s'il porte l'estocade droite, ou s'il fait toutes autres attaques. Voyez Sentiment d'Épée. Supposons maintenant que les épées soient engagées dans les armes.

La premiere attaque que l'on fait à l'ennemi, est d'opposer en quarte. Voyez Opposition. Ce mouvement vous couvre tout le dedans des armes, & détermine l'ennemi ou à dégager, ou à porter l'estocade en dégageant, ou à demeurer en place. 1°. S'il dégage, détachez incontinent l'estocade de tierce - droite. 2°. S'il porte l'estocade en dégageant, son pié droit vous avertit de parer, & vous tâchez de riposter. Voyez Riposte. Et 3°. s'il demeure en place, vous détachez l'estocade de quarte - droite, ou vous faites un coulement d'épée. Voyez Coulement d'Épée de pié ferme

Article II. Si dans l'instant qu'on pare l'estocade, on ne saisit pas le tems de la riposte, voyez Riposte; on donne le tems à l'ennemi de se remettre en garde, pour le prendre dans le défaut de ce mouvement. Remarquez qu'après avoir poussé une botte, il faut absolument que l'ennemi se remette, ou qu'il le feigne, ce qu'il ne peut faire, & porter l'estocade; donc, si on l'attaque sur ce tems, on le mettra dans la nécessité de parer, & on le prendra dans le défaut de sa parade. Voyez Défaut.

Exemple. Pendant que l'ennemi feint de se remettre, sans quitter son épée, & en la sentant toujours également, on lui porte une estocade droite, qu'on n'allonge qu'à demi, c'est - à - dire, qu'on ne porte le pié droit qu'à moitié chemin de ce qu'il pourroit faire. Sur ce mouvement on doit s'attendre que l'ennemi parera, s'il pare, vous dégagez finement, & vous lui détachez l'estocade de tierce, tandis qu'il croit parer la quarte, & s'il ne paroit pas votre demiestocade droite, vous l'acheveriez, car il ne seroit plus à tems de la parer.

Article III. Si l'ennemi pare l'estocade que vous lui portez, il faut remarquer qu'il peut faire, en vous remettant, ce que vous lui avez fait; mais aussi qu'il peut tomber dans le défaut que voici, qui est de se remettre avec vous, c'est - a - dire, de quitter l'opposition, parce qu'il croit que vous vous remettrez en garde.

Exemple. Après que l'ennemi a paré votre estocade, vous feignez de vous remettre en garde, & si vous vous appercevez, par le sentiment de l'épée, qu'il cesse d'opposer, alors, au lieu d'achever de vous remettre, vous profitez de ce defaut, en lui repoussant la même estocade. Voyez Botte de reprise. Si au contraire l'ennemi résistoit toujours également à votre épée; alors, comme il aura le côté opposé à découvert, il est certain qu'il se portera nécessairement à parer de ce côté - là; c'est pourquoi en finissant de vous remettre, vous feindrez une estocade en dégageant, voyez Feinte; & dans l'instant qu'il se portera à la parade, vous dégagerez. Voyez second dégagement serré. Il portera la botte dans le défaut, c'est - à - dire qu'il recevra le coup d'un côté, tandis qu'il pare de l'autre. Si l'ennemi n'alloit pas à la parade de cette feinte, vous rompriez la mesure: si l'ennemi profite du tems que vous vous remettez en garde pour vous attaquer, faites retraite.

Article IV. Vous pourrez aussi attaquer l'ennemi par un battement d'épée, voyez Battement d'É<-> pée ; & s'il pare votre estocade, observez, en vous remettant, ce qui est contenu en l'article III. Si l'ennemi vous porte une botte, observez ce qui est contenu à l'article I. & II. & si l'ennemi ne pare pas, & qu'il n'ait pas reçu l'estocade, c'est signe qu'il a rompu la mesure, c'est pourquoi portez - lui une estocade de passe. Voyez Estocade de passe. Si l'ennemi pare l'estocade de passe, vous remettrez promtement votre pié gauche où il étoit, & vous reculerez un peu le droit. Vous devez vous attendre que l'ennemi va venir sur vous; mais remarquez qu'il n'est pas alors en mesure: (car vous êtes aussi éloigné de lui, qu'avant de porter l'estocade de passe;) c'est pourquoi il ne faut pas s'amuser à parer, mais remarquer son pié gauche, & aussi - tôt qu'il le remue, détacher l'estocade droite, s'il ne force pas votre épée, & si vous sentez qu'il la force, vous détacherez l'estocade en dégageant. Voyez Premier Dégagement forcé.

Article V. Si l'on est hors de mesure, il faut observer le pié gauche de l'ennemi, & sentir son épée. Voyez Sentiment d'Épée. [p. 540]

Les attaques qu'on doit faire hors de mesure, sont des coulemens d'épées; & toutes les fois que l'ennemi pare votre estocade, & que vous parez la sienne, il faut suivre les maximes des articles I. II. III.

Article VI. Quelque mouvement que l'ennemi puisse faire hors de mesure, vous n'y devez point répondre, à moins que vous ne preniez le tems pour l'attaquer. Observez continuellement son pié gauche, parce qu'il ne peut vous offenser qu'en l'avançant; mais aussi - ôt qu'il l'avance, détachez - lui l'estocade droite, s'il ne force pas votre épée, & s'il la force, portez l'estocade en dégageant. Voyez Premier Dégagement forcé.

Il faut aussi faire attention que l'ennemi pourroit avoir la finesse de forcer votre épée, pour vous faire détacher l'estocade, afin de vous la riposter; voyez Riposte: il n'y a que la pratique qui puisse vous faire connoître cette ruse. Cette remarque se rapporte au précepte 21; voyez Escrime, précepte 21, qui dit qu'il ne faut jamais tirer dans un jour que l'ennemi vous donne.

Article VII. Tout ce qui est enseigné aux articles 1, 2, 3, 4, 5, 6, peut s'exécuter en tierce, en quarte, en quarte basse, & en seconde; il n'y a qu'à déterminer une de ses positions, & suivre ce qui y est enseigné.

Article VIII. Vous devez connoître par les attaques que vous faites à l'ennemi, qu'il peut vous en faire autant; d'où il est clair que s'il vous fait les mêmes attaques, il vous avertit de son dessein, dont vous tâcherez de profiter.

Exemple. Si l'ennemi vous attaque par un coulement d'épée, ou battement d'épée, &c. vous feindrez d'en être ébranlé, pour lui faire détacher l'estocade, afin de lui riposter, ou de le desarmer; voyez Riposte & Désarmement; ou pour volter, voyez Estocade de Volte. Nota que le desarmement de tierce & de quarte ne s'exécute pas en quarte basse, ni en seconde; & l'estocade de volte ne se pratique que dans le jeu sensible.

Article IX. Quelque variées que puissent être les attaques d'un escrimeur, elles se rapportent toujours à la feinte ou double feinte, à l'appel, ou coulement d'épée, au battement d'épée, ou à forcer l'épée.

Article X. Si l'ennemi se défend par la parade du cercle, voyez Parade du contre, du contre - Dégagement , vous le poursuivrez dans le défaut de cette parade.

Exemple. Quand l'ennemi pare au contre du contre, il faut 1°. tenir la pointe de votre épée près de la garde, & du talon de la sienne; 2°. dégager finement cette pointe autour de sa lame, en suivant son même mouvement; 3°. pendant ce dégagement vous avancerez à chaque révolution la pointe de votre épée, jusqu'à ce qu'elle soit si près de son corps qu'il ne puisse plus parer, & alors vous enfoncerez l'estocade.

Nota que l'ennemi ne rencontrera pas votre épée; à moins qu'il ne rétrograde son mouvement, (maxime que doivent observer tous ceux qui font cette mauvaise parade); & que s'il rétrograde, alors il rencontrera necessairement votre épée: en pareil cas, vous lui détacherez aussi - tôt l'estocade du même côté que les épées se seront touchées; c'est - à - dire, que s'il rencontre votre épée dans les armes, vous lui porterez une estocade de quarte; & si c'est hors les armes, vous lui porterez une estocade de tierce.

Remarquez que je vous fais pousser l'estocade du même côté où les épées se touchent, pour prendre le défaut du mouvement de l'ennemi; car (voyez Défaut & Assaut) quand il a porté son bras du côté de votre épée, pour la détourner de la ligne, il a découvert le côté. opposé, & il lui est natu<cb-> rel de venir le couvrir craignant d'y être frappé. Remarquez encore qu'au lieu de venir parer le côté qu'il découvre par son mouvement de rétrograder, il pourroit détacher l'estocade au même instant, & du même côté que les épées se touchent; c'est pourquoi j'ai eu raison de vous faire détacher cette estocade, puisqu'en la portant avec opposition, ainsi que je l'ai enseigné, voyez Opposition, vous vous garentissez en même tems de celle de l'ennemi.

Jeux (Page 8:540)

Jeux, (Orgue.) noms que l'on donne aux tuyaux d'orgue qui sont rangés sur le même registre. Tous les tuyaux du même jeu rendent des sons qui ne different que par les différences de l'aigu au grave; au lieu que les tuyaux d'un autre jeu rendent des sons qui different encore d'une autre maniere, de même que plusieurs nuances de bleu, par exemple, different des nuances de rouge qui participeroient également du clair & de l'obscur, qui dans cette comparaison répondent à l'aigu & au grave.

Les jeux, outre les noms qui les distinguent les uns des autres, prennent encore une dénomination de la longueur en piés de leur plus grand tuyau qui est le c sol ut, le plus grave des basses. Celui qui répond à la premiere touche du clavier du côté de la main gauche de l'organiste, lorsque le clavier n'est point à ravalement. Ainsi on dit que le prestant sonne le quatre - pié, parce que son plus grand tuyau (le c sol ut) a quatre piés de long. La doublette sonne le deux - pié, parce que son plus grand tuyau, le même c sol ut au clavier, n'a que deux piés; de même des autres jeux, comme on peut voir dans la table du rapport des jeux, dans nos Planches d'orgue, & à leurs articles particuliers.

Cette table du rapport des jeux représente par les espaces ou colonnes verticales les octaves réelles, c'est - à - dire celles qui sont au - dessus & au - dessous du son fixe marqué un pié. Nous prenons pour son fixe le son que rend un tuyau d'un pié; ce son est moyen entre les extrèmes de l'orgue, & est l'octave du son fixe de M. Sauveur; le pié harmonique est au pié de roi comme 17 à 18; ainsi il n'a que 11 pouces 4 lignes. On a marqué par les longueurs qui rendent les sons, & par les signes + ou - , les octaves de ces sons, savoir les octaves aiguës ou au - dessus du son fixe par + 1, + 2, + 3, + 4, les octaves graves, ou au - dessous du même son fixe par - 1, - 2, - 3, - 4, & par les longueurs un pié, qui est le ton; ½ pié, qui est l'octave au - dessus; ¼ pié, la double octave, & pié, qui est la triple octave aiguë.

On trouve les octaves graves en doublant successivement la longueur du tuyau de ton; pour la premiere 2 piés, pour la seconde 4 piés, pour la troisieme 8 piés, pour la quatrieme 16 piés, & pour la cinquieme 32 piés; dans laquelle les tuyaux ne descendent au plus que jusqu'à la quinte. Voyez la table du rapport des jeux qui sont ceux qui suivent.

Montre de 16 piés toute d'étain, dont le plus grand tuyau le c sol ut des basses, a 16 piés de long. Voyez Montre de 16 piés, & la figure Planche d'orgue.

Bourdon de 16 piés. Les basses, c'est - à - dire deux octaves, & quelquefois trois sont en bois, & les dessus ont seulement une octave en plomb bouchés aussi - bien que les basses & à oreilles pour les accorder. Voyez l'article Bourdon de seize piés , & la fig. Planche d'orgue.

Bombarde d'étain ou de bois, est un jeu d'anche. Voyez Trompette. Elle sonne le 16 piés. Voyez Bombarde, & la figure Planche d'orgue.

Bourdon de 4 piés bouché sonnant le 8 piés; les basses de ce jeu sont de bois, les tailles de plomb bouchées à rase & à oreilles; & les dessus à cheminées & à oreilles. Voyez Bourdon de quatre piés bouché , & la fig. Planche d'orgue.

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