ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"505"> beaucoup davantage au midi de Juda. La ville capitale de l'Idumée orientale étoit Bosra, & la capitale de l'Idumée méridionale étoit Pétra ou Jectaël.

L'Idumée dont Strabon, Josephe, Pline, Ptolomée, & autres auteurs font mention, n'étoit pas le pays d'Edom, ou cette Idumée qui a donné le nom à la mer Rouge, mais une autre ancienne Idumée, d'une beaucoup plus grande étendue, car elle comprenoit toute cette région qui fut appellée Arabie Pétrée de Pétra sa capitale. Tout ce pays ayant été habité par les descendans d'Edom ou d'Esaü, fut delà nommé le pays d'Edom.

Dans la suite des tems une sédition, à ce que prétend Strabon, s'étant élevée parmi eux, une partie se sépara du reste, & vint s'établir dans les contrées méridionales de la Judée, qui se trouvoit alors comme deserte, par l'absence de ses habitans captifs à Babylone; ceux - ci conserverent le nom d'Iduméens, & le pays qu'ils occuperent prit celui d'Idumée.

Les Iduméens qui ne suivirent pas les autres, se joignirent aux Ismaélites, & furent appellés comme eux Nabathéens, de Nébajoth ou Nabath fils d'Ismael, & le pays qu'ils posséderent Nabathée; c'est sous ce nom qu'il en est souvent parlé dans les auteurs, tant grecs que latins.

Les Iduméens furent premierement gouvernés par des chefs ou princes, & puis par des rois; Nabuchodonosor, cinq ans après la prise de Jérusalem, subjugua toutes les puissances voisines de la Judée, & en particulier les Iduméens; Judas Macchabée leur fit la guerre, & les battit en plus d'une rencontre: enfin, Hircan les dompta & les obligea de recevoir la circoncision; dès lors ils demeurerent assujettis aux derniers rois de la Judée, jusqu'à la ruine de Jérusalem par les Romains. (D. J.)

IDYLLE (Page 8:505)

IDYLLE, terme de Poésie, petit poëme champêtre qui contient des descriptions ou narrations de quelques aventures agréables. Voy. Eclogue. Ce mot vient du grec EIDULLION, diminutif d'EIDOS2, figure, représentation, parce que le propre de cette poésie est de représenter naturellement les choses.

Théocrite est le premier auteur qui ait fait des idylles; les Italiens l'ont imité, & en ont ramené l'usage. Voyez Pastoral.

Les idylles de Théocrite, sous une simplieité toute naïve & toute champêtre, renferment des agrémens inexprimables; elles paroissent puisées dans le sein de la nature, & dictées par les graces elles - mêmes.

C'est une poésie qui peint naturellement les objets qu'elle décrit; au lieu que le poeme épique les raconte, & le dramatique les met en action. On ne s'en tient plus dans les idylles à la simplicité originale de Théocrite: notre siecle ne souffriroit pas une fiction amoureuse qui ressembleroit aux galanteries grossieres de nos paysans. Boileau remarque que les idylles les plus simples sont ordinairement les meilleures.

Ce poëte en a tracé le caractere dans ce peu de vers, par une image empruntée elle même des sujets sur lesquels roule ordinairement l'idylle.

Telle qu'une bergere au plus beau jour de fête De superbes rubis ne charge point sa tête; Et sans mêler a l'or l'éclat des diamans, Cueille en un champ voisin ses plus beaux ornemens. Telle aimable en son air, mais humble dans son style, Doit éclater sans pompe une élégante idylle; Son tour simple & naif n'a rien de fastueux, Et n'aime point l'orgueil d'un vers présomptueux. Art poëtique, chant II.

S'il y a quelque différence entre les idylles & les églogues, elle est fort légere; les auteurs les con<cb-> fondent souvent. Cependant il semble que l'usage veut plus d'action, de mouvement dans l'églogue, & que dans l'idylle on se contente d'y trouver des images, des récits, ou des sentimens seulement. Cours de belles - lettres, tom. I.

Un autre auteur moderne y trouve cette différence, qui n'est pourtant pas absolument générale. Dans l'églogue, dit - il, ce sont des bergers qu'on fait dialoguer entr'eux, qui racontent leurs propres aventures, leurs peines & leurs plaisirs, qui comparent la douceur de la vie qu'ils menent avec les passions & les soins dont la nôtre est traversée. Dans l'idylle, au contraire, c'est nous qui comparons le trouble & les travaux de notre vie avec la tranquillité de celle des bergers, & la tyrannie de nos passions ou de nos usages, avec la simpiicité de leurs moeurs & de leurs sentimens. Celle - ci même peut rouler toute entiere sur une allégorie soutenue, tirée de l'instinct des animaux ou de la nature des choses inanimées; tel est le ton de quelques idylles de madame Deshoulieres: d'où il est aisé de conclure que l'idylle pourroit admettre un peu plus de force & d'élévation que l'églogue, puisque sous ce rapport elle suppose un homme qui vit au milieu du monde, dont il reconnoît les dangers & les abus: son esprit peut donc être plus orné, plus vif, moins simple & moins uni que ne seroit celui des bergers, principalement occupés d'idées relatives à leur condition. Princip. pour la lect. des poët. tom. I.

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ou GÉ, s. m. (Commerce.) mesure des longueurs dont on se sert en quelques endroits des Indes. Voyez .

, mesure des liqueurs dont on se sert en quelques lieux d'Allemagne, particulierement à Ausbourg. Le est de deux muids, ou de douze besons, le beson de douze masses; huit font le féoder. Voyez Beson, Masse, Féoder . Dict. de commerce.

JEAN - LE - BLANC (Page 8:505)

JEAN - LE - BLANC, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) oiseau de S. Martin, pigargus, oiseau du genre des aigles. Willughbi a donné la description d'un jeanle - blanc qui étoit mâle, & de la grandeur d'un coqd'inde, & qui pesoit huit livres & demie; il avoit six piés quatre pouces d'envergure, & environ deux piés & demi de longueur depuis l'extrémité du bec jusqu'au bout de la queue. Le bec étoit crochu, & la membrane qui recouvroit sa base avoit une couleur jaune; les yeux étoient grands & enfoncés, les piés avoient une couleur jaunâtre, les ongles étoient courbes, celui du doigt de derriere avoit un pouce de longueur; la tête étoit blanche, le commencement du cou avoit une couleur roussâtre, le croupion étoit noirâtre; au reste, le corps avoit une couleur obscure de rouille de fer. Il y avoit dans chaque aîle vingt - sept grandes plumes noirâtres, elles sont bonnes pour écrire; les bords des petites plumes étoient de couleur cendrée; la queue étoit composée de douze plumes, en partie noires & en partie blanches. Cet oiseau differe de celui qu'Aldrovande a décrit sous le nom de pigargus. Willugh. Ornit. Voyez Oiseau.

Jean de Gand (Page 8:505)

Jean de Gand, (Hist. nat.) nom donné par les navigateurs Hollandois à un oiseau qui se trouve dans le nord, sur les côtes de Spitzberg; il a la grosseur & la forme d'une cygogne, ses plumes sont blanches & noires comme les siennes; mais il a les pattes fort larges. Il vit de poissons, sur lesquels il s'élance avec une dextérité singuliere: cet oiseau habite les mers du nord, où se font les pêches du hareng.

JEAN (Page 8:505)

JEAN, (Evangile de S. Jean.) nom d'un des livres canoniques du Nouveau - Testament, qui con<pb-> [p. 506] tient l'histoire de la vie & des miracles de Jesus - Christ, écrite par l'apôtre S. Jean, fils de Zébédée & de Salomé.

On croit que cet apôtre étoit dans une extrème vieillesse, lorsque vers l'an du salut 97 les évêques & les fideles d'Asie lui ayant demandé avec empressement qu'il leur écrivît l'histoire de ce qu'il avoit vû & oui de notre Sauveur, il se rendit à leurs desirs. Il s'appliqua principalement à y rapporter ce qui sert à établir la divinité du Verbe, contre certains hérétiques d'alors qui la nioient. La sublimité des connoissances qui regne au commencement de cet évangile, a fait donner à S. Jean le surnom de théologien.

Outre cet évangile, & l'apocalypse dont nous avons parlé sous son titre, cet apôtre a composé trois épitres, que l'Eglise reconnoît pour canoniques. On lui a supposé quelques écrits apocryphes, par exemple, un livre de ses prétendus voyages; des actes dont se servoient les Encratites, les Manichéens & les Priscillianistes; un livre de la mort & de l'assomption de la Vierge; un symbole, que l'on prétendoit avoir été donné à S. Grégoire de Néocésarée par la sainte Vierge & par saint Jean. Ce symbole fut cité dans le cinquieme concile écuménique; mais les actes & l'histoire dont nous venons de parler, ont été de tout tems généralement reconnus pour apocryphes. Calmet, Dict. de la Bible.

Jean (Page 8:506)

Jean, S. (Hist. eccles.) il y a un grand nombre de communautés ecclésiastiques & religieuses instituées sous le nom de S. Jean. Les unes subsistent encore; d'autres se sont éteintes. L'histoire ecclésiastique fait mention des chanoines hospitaliers de S. Jean - Baptiste de Conventry, en Angleterre. Honorius III. les approuva; ils porterent une croix noire sur leurs robes & sur leurs manteaux, qui les fit nommer porte - croix. Il y avoit aussi des soeurs hospitalieres du même nom. Il est parlé des hospitaliers & des hospitalieres de S. Jean - Baptiste de Dottingam; des hermites de S. Jean - Baptiste de la pénitence, établis en Navarre sous l'obéissance de l'évêque de Pampelune, & confirmés par Grégoire XIII; des hermites de S. Jean - Baptiste, fondés en France par le frere Michel de Sainte - Sabine, en 1630, pour la réformation des hermites; une congrégation de chanoines particuliers en Portugal, sous le titre de S. Jean l'évangéliste; l'ordre de S. Jean de Jérusalem, de S. Jean de Latran, &c.

Jean (Page 8:506)

Jean, (mal de S.) c'est une espece de maladie convulsive, qui tient de la nature de l'épilepsie, dans laquelle on tombe de son haut, après s'être fort agité, comme en dansant, en sautant, ce qui l'a fait confondre avec le mal caduc, selon le Dictionnaire de Trévoux. Elle a beaucoup de rapport avec la maladie du même genre, appellée la danse de S. Wit. Voyez Epilepsie, Danse de S. Wit

Jean (Page 8:506)

Jean, S. (Géog.) petite ville de France au Vasgau, aux confins de la Lorraine, sur la Sarre, dans le Comté de Sarbruck; elle est à 5 lieues O. de Deux - Ponts. Long 25. 47. lat. 49. 16. (D. J.)

Jean (Page 8:506)

Jean, riviere de S. (Géog.) grande riviere de l'Amérique septentrionale, dans l'Acadie, où elle coule derriere le cap Rouge, à 45 deg. 40 min. de lat. septentr. Cette riviere est fort dangereuse, si on ne reconnoît bien les basses, les rochers, & les pointes qui sont des deux côtés; elle est renommée pour la pêche des saumons.

Il y a une autre riviere de ce nom dans la Louisiane; cette derniere riviere a un cours d'une quarantaine de lieues d'occident en orient, & se jette dans la mer à environ dix lieues de la riviere de May. (D. J.)

Jean d'Angély (Page 8:506)

Jean d'Angély, S. (Géog.) Angeriacum, ancienne ville de France en Saintonge, avec une ab<cb-> baye de bénédictins, fondée en 942 par Pepin, roi d'Aquitaine; elle est sur la Boutonne, à 6 lieues N. E. de Saintes, 13 S. E. de la Rochelle, 92 S. O. de Paris. Long. 17. 5. lat. 45. 55.

Cette ville a été le lieu de la naissance de Priolo, & celui de la mort du premier prince de Condé.

Priolo (Benjamin) naquit en 1602; il est auteur d'une histoire latine de France, qui s'étend depuis 1602 jusqu'à 1664; il la composa dans un esprit éloigné de la flatterie, quoiqu'il eût des pensions du roi, qui l'employa à des négociations importantes. Cette histoire doit plaire à ceux qui aiment les portraits & les caracteres, car les phrases de Tacite en fournissent presque toutes les couleurs, & semblent s'y être placées d'elles - mêmes.

Henri de Bourbon, premier du nom, prince de Condé, mourut vraissemblablement de poison à S. Jean d'Angély, en 1588, âgé de 35 ans. Le roi de Navarre (Henri IV.) son cousin, n'en reçut la nouvelle qu'en versant un torrent de larmes, purpureos & ego spargam flores; il les mérite par ses malheurs & par ses vertus. Humain, brave, affable, ferme, généreux, éloquent, il joignit, d'après l'exemple de son pere, toutes les vertus du héros à l'amour & à la pratique de sa religion; ayant échappé comme on sait avec le roi de Navarre au massacre de la S. Barthélemi, il répondit à Charles IX. qui vouloit par la force l'engager à changer de religion, que son autorité ne s'étendoit pas sur les consciences, & en même tems il quitta la cour. Il est grand - pere du célebre prince de Condé (Louis de Bourbon, II. du nom), si fameux par les batailles de Rocroy, de Fribourg, de Nortlingue, de Lens, de Sénef, &c. (D. J.)

Jean de Lône (Page 8:506)

Jean de Lône, S. (Géog.) petite ville de France en Bourgogne, dans le Dijonois, chef lieu du bailliage de même nom, & la sixieme qui députe aux états. Les armées de l'empereur, du roi d'Espagne, & du duc Charles de Lorraine, formant 80 mille hommes, furent contraintes d'en lever le siege en 1635. Louis XIII. par reconnoissance lui accorda une exemption perpétuelle de tailles, taillons, & de tous autres subsides en 1636. Peut - être que le nom qu'elle porte lui vient d'un temple que Latone avoit dans l'endroit où elle est située; c'est sur la Saône, à 6 lieues S. de Dijon, 3 d'Auxonne, 62 S. E. de Paris. Long. 22. 44. lat. 47. 10. (D. J.)

Jean de Luz (Page 8:506)

Jean de Luz, S. (Géog.) Lucius Vicus; le nom basque est Loitzun, petite ville de France en Gascogne, la deuxieme du pays de Labour, & la derniere du côté de l'Espagne, avec un port. Elle est sur une petite riviere, que Piganiol de la Force nomme la Ninette, & M. de Lisle le Nivelet, à 4 lieues N. E. de Fontarabie, 4 S. O. de Bayonne, 174 S. O. de Paris. Long. 15. 59. 28. lat. 43. 23. 15. (D. J.)

Jean de Maurienne (Page 8:506)

Jean de Maurienne, S. (Géog.) petite ville de Savoie, sans murailles, capitale du comté de Maurienne, dans la vallée du même nom, avec un évêché suffragant de l'archevêché de Vienne; elle est sur la riviere d'Arche, aux consins du Dauphiné, à 5 lieues S. O. de Moutiers, 10 N. E. de Grenoble, 9 S. E. de Chambéry. Long. 24. 1. lat. 45. 118. (D. J.)

Jean - pied - de - Port (Page 8:506)

Jean - pied - de - Port, S. (Géog.) ville de France en Gascogne, à une lieue des frontieres d'Espagne, autrefois capitale de la basse Navarre, avec une citadelle sur une hauteur. Antonin appelle ce lieu imus Pyrenoeus, le pié des Pyrénées, parce qu'en effet il est au pié de cette chaîne de montagnes; dans ce pays - là on appelle port les passages ou défilés par où l'on peut traverser les Pyrénées, & comme cette ville de S. Jean est à l'entrée de ces ports ou passages, on la nomme S. Jean - pied - de port; elle est sur la Nive, à l'entrée d'un des passages des

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