ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"690"> sonne étoit obligée de porter les armes, excepté les juges & les ecclésiastiques. Sous Henri VIII. il fut expressément ordonné à toutes personnes d'être instruits dès leur jeunesse aux armes, dont on se servoit alors, qui étoient l'arc & la fleche. XXXIII. h. viij. Voyez Arc.

Armes (Page 1:690)

Armes, selon leur signification en droit, s'entendent de tout ce qu'un homme prend dans sa main, étant en colere, pour jetter à quelqu'un, ou pour le frapper. Car armorum appellatio non ubique scuta & gladios, & galeas significat, sed & fustes & lapides.

Armes de parade (Page 1:690)

Armes de parade, c'étoient celles dont on se servoit dans les joûtes & dans les tournois. Voyez Joûte & Tournoi. C'étoit ordinairement des lances qui n'étoient pas ferrées; des épées sans pointe, & souvent des épées de bois, ou des cannes de roseau.

Passe d'armes, c'étoit une sorte de combat en usage parmi les anciens chevaliers. Voyez Fleuret.

Armes (Page 1:690)

Armes, signifie aussi les armes naturelles, ou les défenses des bêtes; comme les griffes, les dents & les défenses d'éléphans, & les becs des orseaux. Voyez Dent, Ongle, Bec , &c. Il y a des animaux qui sont suffisamment en garde contre tous les dangers ordinaires, par leur couverture naturelle, ou leur armure d'écaille, comme les tortues. Voyez Ecaille, Tortue. D'autres qui n'ont pas ces avantages, sont armés de cornes; d'autres de pointes aiguës, comme le porc - epic & le hérisson; d'autres sont armés d'aiguillon. Voyez Aiguillon, Corne, &c.

Armes (Page 1:690)

Armes, se disent aussi au figuré pour la profession de soldat. C'est dans ce sens que l'on dit étre élevé aux armes. Voyez Soldat.

Fraternité d'armes (Page 1:690)

Fraternité d'armes. Voyez Fraternité.

Lois d'armes (Page 1:690)

Lois d'armes. Voyez Loi.

Suspension d'armes (Page 1:690)

Suspension d'armes. Voyez Suspension.

Nous avons crû qu'il ne seroit pas hors de propos, après avoir parle de l'usage des armes dans la guerre, d'ajoûter quelques articles des ordonnances de nos Rois, sur le port des armes pendant la paix.

Article III. de l'ordonnance du Roi, du mois d'Août 1669. Interdisons à toutes personnes, sans distinction de qualité, de tems, ni de lieu, l'usage des armes à feu brisées par la crosse ou par le canon, & de cannes ou bâtons creusés, même d'en porter sous quelque prétexte que ce soit, ou que ce puisse être, & à tous ouvriers d'en fabriquer & façonner, à peine contre les particuliers de 100 livres d'amende, outre la confiscation pour la premiere fois, & de punition corporelle pour la seconde, & contre les ouvriers, de punition corporelle pour la premiere fois.

Article IV. même ordonnance. Faisons aussi défenses à toutes personnes de chasser à feu; & d'entrer ou demeurer de nuit dans nos forêts, bois & buissons en dépendans, ni même dans les bois des particuliers, avec armes à feu, à peine de 100 livres, & de punition corporelle, s'il y échet.

Article V. même ordonnance. Pourront néanmoins nos sujets de la qualité requise par les édits & ordonnances, passant par les grands chemins des forêts & bois, porter des pistolets & autres armes non prohibées, pour la défense & conservation de leur personne.

Article V. de l'ordonnance du Roi, du mois d'Avril 1669. Défenses à tous paysans, laboureurs, & autres habitans domiciliés en l'éténdue de nos Capitaineries, d'avoir dans leurs maisons ni ailleurs, aucuns fusils ni arquebuses simples ni brisées, mousquetons, ni pistolets, porter, ni tirer d'iceux, sous prétexte de s'exercer au blanc, ni aller tirer au prix, s'ils ne sont établis par permission du Roi, dûement enregistrée en ladite Capitainerie, ou sous autre prétexte que ce puisse être, à peine de confiscation & amende; à eux enjoint de porter lesdites armes à feu ès châteaux & maisons seigneuriales des lieux où ils résident, ès mains desdits seigneurs ou leurs concierges, qui en donneront le rôle au gresse de ladite Capitainerie, & demeureront responsables desdites armes à eux déposées.

Article VI. même ordonnance. Permis néanmoins auxdits habitans domiciliés qui auront besoin d'armes pour la sûreté de leurs maisons, d'avoir des mousquets à meche pour la garde d'icelle.

Article XV. de ladéclaration du Roi, du 18 Décembre 1660. Et ne pourront les gentilshommes se servir d'arquebuses & fusils pour la chasse, sinon à l'égard de ceux qui ont justice & droit de chasse, pour s'en servir & en tirer sur leurs terres, & autres sur lesquelles ils ont droit de chasser; & à l'égard de ceux qui n'ont ledit droit, pourront s'en exercer seulement dans l'enclos de leurs maisons.

Extrait de la déclaration du Roi, du 4 Décembre 1679. Enjoignons pareillement à tous nos autres sujets, tant pour lesdits coûteaux & bayonnettes, que pistolets de poche que nous voulons etre ompus, à peine de concation & de 80 livres parisis d'amende contre chacun contrevenant.

Extrait de l'ordonnance du Roi, du 9 Septembre 1700. Sa Majeste permet néanmoins par les mêmes declarations, à tous ses sujets, lorsqu ils feront quelque voyage, de porter une simple epée, à la charge de la quitter lorsqu'ils seront arrives dans les lieux où ils nont.

Armes à l'épreuve (Page 1:690)

Armes à l'épreuve, est une cuirasse de fer poli, consistant en un devant à l'epreuve du mousquet, le derriere à l'épreuve du pistolet, & un pot - en - tete aussi à l'épreuve du mousquet ou du fusil. Il y a aussi des calotes & de chapeaux de fer de la meme qualité.

Armes des pieces de Canon (Page 1:690)

Armes des pieces de Canon, ce sont tous les instrumens necessaires à son service, comme la lanterne, qui er à porter la poudre dans l'ame de la piece; le reouloir, qui est la boite, ou masse de bois montee sur une hampe, avec laquelle on foule le fourage mis sur la poudre, & ensuite sur le boulet; l'écouvillon, qui est une autre boite montée sur une hampe, & couverte d'une peau de mouton, qui sert à nettoyer & ratraîchir la piece; le dégorgeoir, qui sert à nettoyer la lumiere, &c. Voyez ces differens instrumens dans la sixieme figure de la Pl. 6. de l'art milit. Voyez encore Charge & Canon. Le mortier a aussi ses armes. Voyez Mortier.

Armes a outrance (Page 1:690)

Armes a outrance; c'étoit une espece de duel de six contre six, quelquefois de plus ou de moins, presque jamais de seul à seul. Ce duel étoit fait sans permission, avec des armes offensives & défensives, entre gens de parti contraire ou de différente nation, sans querelle qui eût précédé, mais seulement pour faire parade de ses forces & de son adresse. Un héraut d'armes en alloit porter le cartel, dans lequel étoit marqué le jour & le lieu du rendez - vous, combien de coups on devoit donner, & de quelles armes on devoit se servir. Le défi accepté, les parties convenoient des juges: on ne pouvoit remporter la victoire qu'en frappant son ennemi dans le ventre ou dans la poitrine; qui frappoit aux bras ou aux caisses, perdoit ses armes & son cheval, & étoit blâme par ses juges; le prix de la victoire étoit la ance, la cotte d'arme, & l'épée du vaincu. Ce duel se faisoit en paix & en guerre A la guerre, avant une action, c'en étoit comme le prélude; on en voit quantité d'exemples, tant dans l'histoire de S. Louis, que dans celle de ses successeurs, jusqu'au regne d'Henri II.

Armes boucanieres (Page 1:690)

Armes boucanieres; on appelle ainsi les fusils dont se servent les chasseurs des îles, & principalement ceux de Saint - Domingue. Le canon est long de quatre piés & demi, & toute la longueur du fusil est d'environ cinq piés huit pouces. La batterie est for<pb-> [p. 691] te, comme elle doit être à des armes de fatigue, & le calibre est d'un once de balle, c'est - à - dire, de 16 à la livre. La longueur de cette arme donne tant de force au coup, que les boucaniers prétendent que leurs fusils portent aussi loin que les canons; quoique cette expression ne soit pas exacte, il est néanmoins certain que ces fusils portent beaucoup plus loin que les fusils ordinaires. En effet, les boucaniers se tiennent assurés de tuer à trois cens pas, & de percer un boeuf à deux cens. Voyez Boucanier.

L'auteur anonyme de la maniere de fortifier, tirée des méthodes du Chevalier de Ville, du Comte de Pagan, & de M. de Vauban, voudroit que les arsenaux fussent fournis de sept à huit cens fusils boucaniers, & même davantage, selon la grandeur de la place, afin d'en armer les soldats placés dans les ouvrages les moins avancés. Les mousquets biscayens y seroient aussi également utiles. V. Mousquet Biscayen.

Armes courtoises (Page 1:691)

Armes courtoises, se disoit autrefois des armes qu'on employoit dans les tournois: c'étoient ordinairement des lances sans fer, & des épées sans taillans & sans pointe.

Armes à feu (Page 1:691)

Armes à feu, sont celles que l'on charge avec de la poudre & des balles: comme les canons, les mortiers, & les autres pieces d'artillerie; les mousquets, les carabines, les pistolets, & même les bombes, les grenades, les carcasses, &c. Voyez Canon, Mortifr, Artillerie , &c.

Pour le rebond ou ressaut des armes à feu, voyez Rebond: voyez aussi Poudre à Canon, Boulet, Canon , &c.

On trouve dans les Mémoires de l'Académie royale de l'année 1707, le détail de quelques expériences faites par M. Cassini avec des armes à feu différemment chargées. Il observe entr'autres choses, qu'en chargeant la piece avec une balle plus petite que son calibre, avec de la poudre dessus & dessous, il se fait un bruit violent, sans que la balle reçoive la moindre impulsion de la part de la poudre. Il prétend que c'est en cela que consiste le secret de ceux qui se disent invulnérables, ou à l'épreuve des armes à feu. (Q)

Armes (Page 1:691)

* Armes, (exercice des) Hist. anc. partie de la Gymnastique; les Romains l'inventerent pour perfectionner l'art militaire. Le soldat se couvroit de ses armes, & se battoit contre un autre soldat, ou contre un poteau: les membres devenoient ainsi souples & vigoureux; le soldat en acqueroit de la légerete & l'habitude au travail. Nos exercices ont le même but & les mêmes avantages.

Armes (Page 1:691)

Armes, (Hist. mod.) arma darc, donner les armes, signifie dans quelques anciennes chartres, armer quelqu'un chevalier.

Arma deponere, mettre bas les armes; c'étoit une peine que l'on imposoit autrefois à un militaire qui avoit commis quelque crime ou faute considérable. Les lois d'Henri I. le condamnoient à cette peine, qui est encore en usage parmi nous dans la dégradation de noblesse, où l'on brise les armes du coupable.

Arma mutare, échanger les armes, étoit une cérémonie en usage pour confirmer une alliance ou amitié; on en voit des traces dans l'antiquité, dans l'Iliade, lorsque Diomede & Glaucus, après avoir combattu l'un contre l'autre, se jurent amitié, & changent de cuirasse; Diomede donne la sienne, qui n'étoit que d'airain, à Glaucus, qui lui rend en échange une cuirasse d'or; d'où est venu le proverbe, échange de Diomede, pour signifier un marché dans lequel une des parties a infiniment plus d'avantage que l'autre.

Arma moluta, étoient des armes blanches fort pointues; Fleta les appelle arma emolita.

Arma reversata, armes renversées, étoit une cérémonie en usage, lorsqu'un homme étoit convaincu de trahison ou de félonie. V. Degradation. (G)

Armes (Page 1:691)

Armes assomptives, en terme de blason, sont celles qu'un homme a droit de prendre en vertu de quelque belle action. En Angleterre un homme qui n'est pas gentilhomme de naissance, & qui n'a point d'armoiries, si dans une guerre légitime, il peut faire prisonnier un gentilhomme, un pair, ou un prince, acquiert le droit de porter les armes de son prisonnier, & de les transmettre à sa postérité: ce qui est fondé sur ce principe des lois militaires, que le domaine des choses prises en guerre légitime passe au vainqueur. (V)

Armes (Page 1:691)

Armes, ce terme s'employe en escrime de la maniere suivante: on dit, tirer dans les armes, c'est allonger un coup d'épée entre les bras de l'ennemi, ou, ce qui est la même chose, du côté gauche de son épée. Tirer hors les armes, c'est allonger un coup d'épée hors des bras de l'ennemi, ou, ce qui est le même, du côté droit de son épée. Tirer sur les armes, c'est porter un coup d'estocade à l'ennemi, dehors ou dans les armes, en faisant passer la lame de l'épée par - dessus son bras. Tirer sous les armes, c'est porter une estocade à l'ennemi, dehors ou dans les armes, en faisant passer la lame de l'épée par - dessous son bras.

Armes (Page 1:691)

Armes qu'on applique en or sur les livres; ces armes doivent être gravées sur un morceau de cuivre fondu, taillé en ovale ou en rond; il doit y avoir par derriere deux queues courtes, d'une force proportionnée à la grandeur du morceau, lesquelles queues servent à tenir le carton avec lequel on les monte. Voyez Pl. II. de la reliûre, fig. S. On applique ces armes des deux cêtés du volume sur le milieu, par le moyen d'une presse. Planche II. fig. 1.

Armé (Page 1:691)

Armé, adj. terme de Blason; il se dit des ongles des lions, des griffons, des aigles, &c. comme aussi des fleches, dont les pointes sont d'autre couleur que le fut. Il se dit encore d'un soldat & d'un cavalier, comme celui des armes de Lithuanie.

Bertrand de la Perouse & Chamosset, dont il y a eu plusiears présidens au sénat de Chambery, d'or au lion de sable, armé, lampassé & couronné de gueules.

Armé (Page 1:691)

Armé en guerre, (Marine.) c'est - à - dire équipé & armé pour attaquer les vaisseaux ennemis.

Un vaisseau armé moitié en guerre & moitié en marchandise, est celui qui outre l'équipage nécessaire pour le conduire, a encore des officiers, des soldats, des armes & des munitions propres pour l'attaque & la défense. La plûpart des vaisseaux marchands qui font des voyages de long cours, sont ainsi armés; ce qui diminue beaucoup le profit.

On ne peut armer un vaisseau en guerre sans commission de l'amiral: celui qui l'a obtenue, est obligé de la faire enregistrer au greffe de l'amirauté du lieu où il fait son armement, & de donner caution de la somme de 15000 livres, laquelle est reçûe par le lieutenant de l'amirauté, en présence du procureur du Roi. Articles I. & II. du tit. 9. du liv. III. de l'ordonnance de la Marine, du mois d'Août 1681.

Armé (Page 1:691)

Armé en cours ou en course. Voyez Course. (Z)


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