ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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sonne étoit obligée de porter les armes, excepté les
juges & les ecclésiastiques. Sous Henri VIII. il fut
expressément ordonné à toutes personnes d'être instruits
dès leur jeunesse aux armes, dont on se servoit
alors, qui étoient l'arc & la fleche. XXXIII. h. viij.
Voyez Arc.
Armes
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Armes, selon leur signification en droit, s'entendent
de tout ce qu'un homme prend dans sa main,
étant en colere, pour jetter à quelqu'un, ou pour le
frapper. Car armorum appellatio non ubique scuta &
gladios, & galeas significat, sed & fustes & lapides.
Armes de parade
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Armes de parade, c'étoient celles dont on se
servoit dans les joûtes & dans les tournois. Voyez
Joûte & Tournoi. C'étoit ordinairement des
lances qui n'étoient pas ferrées; des épées sans pointe,
& souvent des épées de bois, ou des cannes de
roseau.
Passe d'armes, c'étoit une sorte de combat en usage
parmi les anciens chevaliers. Voyez Fleuret.
Armes
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Armes, signifie aussi les armes naturelles, ou les
défenses des bêtes; comme les griffes, les dents &
les défenses d'éléphans, & les becs des orseaux. Voyez
Dent, Ongle, Bec
, &c. Il y a des animaux qui
sont suffisamment en garde contre tous les dangers
ordinaires, par leur couverture naturelle, ou leur
armure d'écaille, comme les tortues. Voyez Ecaille, Tortue. D'autres qui n'ont pas ces avantages,
sont armés de cornes; d'autres de pointes aiguës,
comme le porc - epic & le hérisson; d'autres
sont armés d'aiguillon. Voyez Aiguillon, Corne, &c.
Armes
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Armes, se disent aussi au figuré pour la profession
de soldat. C'est dans ce sens que l'on dit étre
élevé aux armes. Voyez Soldat.
Fraternité d'armes
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Fraternité d'armes. Voyez Fraternité.
Lois d'armes
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Lois d'armes. Voyez Loi.
Suspension d'armes
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Suspension d'armes. Voyez Suspension.
Nous avons crû qu'il ne seroit pas hors de propos,
après avoir parle de l'usage des armes dans la guerre,
d'ajoûter quelques articles des ordonnances de nos
Rois, sur le port des armes pendant la paix.
Article III. de l'ordonnance du Roi, du mois d'Août
1669. Interdisons à toutes personnes, sans distinction
de qualité, de tems, ni de lieu, l'usage des armes à feu brisées par la crosse ou par le canon, & de
cannes ou bâtons creusés, même d'en porter sous
quelque prétexte que ce soit, ou que ce puisse être,
& à tous ouvriers d'en fabriquer & façonner, à peine
contre les particuliers de 100 livres d'amende,
outre la confiscation pour la premiere fois, & de punition
corporelle pour la seconde, & contre les ouvriers,
de punition corporelle pour la premiere fois.
Article IV. même ordonnance. Faisons aussi défenses
à toutes personnes de chasser à feu; & d'entrer ou
demeurer de nuit dans nos forêts, bois & buissons en
dépendans, ni même dans les bois des particuliers,
avec armes à feu, à peine de 100 livres, & de punition
corporelle, s'il y échet.
Article V. même ordonnance. Pourront néanmoins
nos sujets de la qualité requise par les édits & ordonnances,
passant par les grands chemins des forêts &
bois, porter des pistolets & autres armes non prohibées,
pour la défense & conservation de leur personne.
Article V. de l'ordonnance du Roi, du mois d'Avril
1669. Défenses à tous paysans, laboureurs, & autres
habitans domiciliés en l'éténdue de nos Capitaineries, d'avoir dans leurs maisons ni ailleurs, aucuns
fusils ni arquebuses simples ni brisées, mousquetons,
ni pistolets, porter, ni tirer d'iceux, sous prétexte
de s'exercer au blanc, ni aller tirer au prix,
s'ils ne sont établis par permission du Roi, dûement
enregistrée en ladite Capitainerie, ou sous autre prétexte
que ce puisse être, à peine de confiscation &
amende; à eux enjoint de porter lesdites armes à feu
ès châteaux & maisons seigneuriales des lieux où ils
résident, ès mains desdits seigneurs ou leurs concierges,
qui en donneront le rôle au gresse de ladite Capitainerie, & demeureront responsables desdites armes à eux déposées.
Article VI. même ordonnance. Permis néanmoins
auxdits habitans domiciliés qui auront besoin d'armes
pour la sûreté de leurs maisons, d'avoir des mousquets
à meche pour la garde d'icelle.
Article XV. de ladéclaration du Roi, du 18 Décembre
1660. Et ne pourront les gentilshommes se servir
d'arquebuses & fusils pour la chasse, sinon à l'égard
de ceux qui ont justice & droit de chasse, pour s'en
servir & en tirer sur leurs terres, & autres sur lesquelles
ils ont droit de chasser; & à l'égard de ceux
qui n'ont ledit droit, pourront s'en exercer seulement
dans l'enclos de leurs maisons.
Extrait de la déclaration du Roi, du 4 Décembre
1679. Enjoignons pareillement à tous nos autres sujets,
tant pour lesdits coûteaux & bayonnettes, que
pistolets de poche que nous voulons etre >ompus, à
peine de con>cation & de 80 livres parisis d'amende
contre chacun contrevenant.
Extrait de l'ordonnance du Roi, du 9 Septembre
1700. Sa Majeste permet néanmoins par les mêmes
declarations, à tous ses sujets, lorsqu ils feront quelque
voyage, de porter une simple epée, à la charge
de la quitter lorsqu'ils seront arrives dans les lieux
où ils nont.
Armes à l'épreuve
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Armes à l'épreuve, est une cuirasse de fer poli,
consistant en un devant à l'epreuve du mousquet,
le derriere à l'épreuve du pistolet, & un pot - en - tete
aussi à l'épreuve du mousquet ou du fusil. Il y a aussi
des calotes & de chapeaux de fer de la meme qualité.
Armes des pieces de Canon
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Armes des pieces de Canon, ce sont tous les
instrumens necessaires à son service, comme la lanterne,
qui >er> à porter la poudre dans l'ame de la piece;
le re>ouloir, qui est la boite, ou masse de bois montee
sur une hampe, avec laquelle on foule le fourage mis
sur la poudre, & ensuite sur le boulet; l'écouvillon,
qui est une autre boite montée sur une hampe, &
couverte d'une peau de mouton, qui sert à nettoyer
& ratraîchir la piece; le dégorgeoir, qui sert à nettoyer
la lumiere, &c. Voyez ces differens instrumens
dans la sixieme figure de la Pl. 6. de l'art milit. Voyez
encore Charge & Canon. Le mortier a aussi ses armes. Voyez Mortier.
Armes a outrance
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Armes a outrance; c'étoit une espece de duel
de six contre six, quelquefois de plus ou de moins,
presque jamais de seul à seul. Ce duel étoit fait sans
permission, avec des armes offensives & défensives,
entre gens de parti contraire ou de différente nation,
sans querelle qui eût précédé, mais seulement pour
faire parade de ses forces & de son adresse. Un héraut
d'armes en alloit porter le cartel, dans lequel
étoit marqué le jour & le lieu du rendez - vous, combien
de coups on devoit donner, & de quelles armes
on devoit se servir. Le défi accepté, les parties convenoient
des juges: on ne pouvoit remporter la victoire
qu'en frappant son ennemi dans le ventre ou
dans la poitrine; qui frappoit aux bras ou aux caisses,
perdoit ses armes & son cheval, & étoit blâme
par ses juges; le prix de la victoire étoit la ance, la
cotte d'arme, & l'épée du vaincu. Ce duel se faisoit
en paix & en guerre A la guerre, avant une action,
c'en étoit comme le prélude; on en voit quantité
d'exemples, tant dans l'histoire de S. Louis, que dans
celle de ses successeurs, jusqu'au regne d'Henri II.
Armes boucanieres
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Armes boucanieres; on appelle ainsi les fusils
dont se servent les chasseurs des îles, & principalement
ceux de Saint - Domingue. Le canon est long de
quatre piés & demi, & toute la longueur du fusil est
d'environ cinq piés huit pouces. La batterie est for<pb->
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te, comme elle doit être à des armes de fatigue, &
le calibre est d'un once de balle, c'est - à - dire, de 16 à
la livre. La longueur de cette arme donne tant de force
au coup, que les boucaniers prétendent que leurs
fusils portent aussi loin que les canons; quoique cette
expression ne soit pas exacte, il est néanmoins certain
que ces fusils portent beaucoup plus loin que les
fusils ordinaires. En effet, les boucaniers se tiennent
assurés de tuer à trois cens pas, & de percer un boeuf
à deux cens. Voyez Boucanier.
L'auteur anonyme de la maniere de fortifier, tirée des
méthodes du Chevalier de Ville, du Comte de Pagan, &
de M. de Vauban, voudroit que les arsenaux fussent
fournis de sept à huit cens fusils boucaniers, & même
davantage, selon la grandeur de la place, afin
d'en armer les soldats placés dans les ouvrages les
moins avancés. Les mousquets biscayens y seroient
aussi également utiles. V. Mousquet Biscayen.
Armes courtoises
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Armes courtoises, se disoit autrefois des armes
qu'on employoit dans les tournois: c'étoient ordinairement
des lances sans fer, & des épées sans taillans
& sans pointe.
Armes à feu
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Armes à feu, sont celles que l'on charge avec
de la poudre & des balles: comme les canons, les
mortiers, & les autres pieces d'artillerie; les mousquets,
les carabines, les pistolets, & même les bombes,
les grenades, les carcasses, &c. Voyez
Canon, Mortifr, Artillerie , &c.
Pour le rebond ou ressaut des armes à feu, voyez
Rebond: voyez aussi
Poudre à Canon, Boulet, Canon , &c.
On trouve dans les Mémoires de l'Académie royale
de l'année 1707, le détail de quelques expériences
faites par M. Cassini avec des armes à feu différemment
chargées. Il observe entr'autres choses, qu'en
chargeant la piece avec une balle plus petite que son
calibre, avec de la poudre dessus & dessous, il se fait
un bruit violent, sans que la balle reçoive la moindre
impulsion de la part de la poudre. Il prétend que c'est
en cela que consiste le secret de ceux qui se disent
invulnérables, ou à l'épreuve des armes à feu. (Q)
Armes
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* Armes, (exercice des) Hist. anc. partie de la
Gymnastique; les Romains l'inventerent pour perfectionner
l'art militaire. Le soldat se couvroit de ses armes, & se battoit contre un autre soldat, ou contre
un poteau: les membres devenoient ainsi souples &
vigoureux; le soldat en acqueroit de la légerete &
l'habitude au travail. Nos exercices ont le même but
& les mêmes avantages.
Armes
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Armes, (Hist. mod.) arma darc, donner les armes,
signifie dans quelques anciennes chartres, armer quelqu'un chevalier.
Arma deponere, mettre bas les armes; c'étoit une
peine que l'on imposoit autrefois à un militaire qui
avoit commis quelque crime ou faute considérable.
Les lois d'Henri I. le condamnoient à cette peine,
qui est encore en usage parmi nous dans la dégradation
de noblesse, où l'on brise les armes du coupable.
Arma mutare, échanger les armes, étoit une cérémonie
en usage pour confirmer une alliance ou amitié;
on en voit des traces dans l'antiquité, dans l'Iliade, lorsque Diomede & Glaucus, après avoir combattu
l'un contre l'autre, se jurent amitié, & changent
de cuirasse; Diomede donne la sienne, qui n'étoit
que d'airain, à Glaucus, qui lui rend en échange
une cuirasse d'or; d'où est venu le proverbe, échange
de Diomede, pour signifier un marché dans lequel une
des parties a infiniment plus d'avantage que l'autre.
Arma moluta, étoient des armes blanches fort pointues;
Fleta les appelle arma emolita.
Arma reversata, armes renversées, étoit une cérémonie
en usage, lorsqu'un homme étoit convaincu
de trahison ou de félonie. V. Degradation. (G)
Armes
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Armes assomptives, en terme de blason, sont celles
qu'un homme a droit de prendre en vertu de quelque
belle action. En Angleterre un homme qui n'est pas
gentilhomme de naissance, & qui n'a point d'armoiries,
si dans une guerre légitime, il peut faire prisonnier
un gentilhomme, un pair, ou un prince, acquiert
le droit de porter les armes de son prisonnier,
& de les transmettre à sa postérité: ce qui est fondé
sur ce principe des lois militaires, que le domaine des
choses prises en guerre légitime passe au vainqueur.
(V)
Armes
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Armes, ce terme s'employe en escrime de la maniere
suivante: on dit, tirer dans les armes, c'est allonger
un coup d'épée entre les bras de l'ennemi, ou,
ce qui est la même chose, du côté gauche de son épée.
Tirer hors les armes, c'est allonger un coup d'épée hors
des bras de l'ennemi, ou, ce qui est le même, du côté
droit de son épée. Tirer sur les armes, c'est porter
un coup d'estocade à l'ennemi, dehors ou dans les armes, en faisant passer la lame de l'épée par - dessus son
bras. Tirer sous les armes, c'est porter une estocade à
l'ennemi, dehors ou dans les armes, en faisant passer
la lame de l'épée par - dessous son bras.
Armes
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Armes qu'on applique en or sur les livres; ces armes doivent être gravées sur un morceau de cuivre
fondu, taillé en ovale ou en rond; il doit y avoir par
derriere deux queues courtes, d'une force proportionnée
à la grandeur du morceau, lesquelles queues
servent à tenir le carton avec lequel on les monte.
Voyez Pl. II. de la reliûre, fig. S. On applique ces armes des deux cêtés du volume sur le milieu, par le
moyen d'une presse. Planche II. fig. 1.
Armé
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Armé, adj. terme de Blason; il se dit des ongles
des lions, des griffons, des aigles, &c. comme aussi
des fleches, dont les pointes sont d'autre couleur que
le fut. Il se dit encore d'un soldat & d'un cavalier,
comme celui des armes de Lithuanie.
Bertrand de la Perouse & Chamosset, dont il y a
eu plusiears présidens au sénat de Chambery, d'or
au lion de sable, armé, lampassé & couronné de
gueules.
Armé
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Armé en guerre, (Marine.) c'est - à - dire équipé &
armé pour attaquer les vaisseaux ennemis.
Un vaisseau armé moitié en guerre & moitié en
marchandise, est celui qui outre l'équipage nécessaire
pour le conduire, a encore des officiers, des soldats,
des armes & des munitions propres pour l'attaque &
la défense. La plûpart des vaisseaux marchands qui
font des voyages de long cours, sont ainsi armés; ce
qui diminue beaucoup le profit.
On ne peut armer un vaisseau en guerre sans commission
de l'amiral: celui qui l'a obtenue, est obligé
de la faire enregistrer au greffe de l'amirauté du lieu
où il fait son armement, & de donner caution de la
somme de 15000 livres, laquelle est reçûe par le lieutenant
de l'amirauté, en présence du procureur du
Roi. Articles I. & II. du tit. 9. du liv. III. de l'ordonnance
de la Marine, du mois d'Août 1681.
Armé
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Armé en cours ou en course. Voyez Course. (Z)
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