ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"632"> extrémités brutes. Il y a des ardoises de quelques autres qualités, mais dont on ne fabrique guere: entre ces ardoises, on peut compter la fine, qui est assez propre à couvrir des domes, parce qu'elle a une convexité qui lui vient, non de l'ouvrier, mais de la pierre dont les couches sont convexes.

Comme la grandeur de la quarrée est déterminée, on seroit tenté de croire que les ouvriers prennent quelque précaution pour la couper: cependant il n'en est rien; ils ont une si grande habitude à donner à l'ardoise, de chaque espece ou sorte, les dimensions qui lui conviennent, qu'ils s'en acquittent très - exactement sans la moindre attention.

Les monceaux 6, 6, 6 sont les déchets des ouvriers qui fabriquent l'ardoise. Les ouvriers 8, 8, 8, &c. transportent ces déchets dans des hottes.

La maison E, autour de laquelle on travaille, vignette II. Planche I. est celle du clerc de la carriere. Ce clerc gouverne l'ouvrage, tient les livres, rend compte aux intéressés, &c. Celle qui lui est voisine est une forge où des forgerons sont continuellement occupés à la réparation des outils qui se gâtent dans la carriere.

On voit, fig. 18. une ardoise taillée en écaille, & fig. 20. & 19. les outils dont le Couvreur se sert pour la tailler, avec la maniere dont il la dispose, en 22, 22, 21, 21.

Les ardoises peuvent encore être considérées selon leurs échantillons. La grande quarrée forte fait le premier échantillon; on dit que le millier couvre environ cinq toises d'ouvrage: la grande quarrée fine fournit par millier cinq toises & demie, & fait le second échantillon: la petite fine environ trois toises par millier, & est du troisieme échantillon: la quatrieme, qu'on appelle quartelette, fait le quatrieme échantillon, & donne deux toises & demie de couverture. Nous finissons ici cet article des ardoises, où nous avons suivi l'ardoise du fond de la carriere jusque sur les toits.

Ardoises (Page 1:632)

Ardoises. Elles servent aux Passementiers pour les liantes lisses, au lieu de platines. Voyez Platine.

ARDONA (Page 1:632)

* ARDONA, (Géog.) ville autrefois, maintenant village de la Capitanate, province du royaume de Naples.

ARDRA, ANDRA, ou ORDA (Page 1:632)

* ARDRA, ANDRA, ou ORDA, (Géog.) ville d'Afrique dans la Guinée. Il y a aussi un royaume de ce nom en Guinée, entre la riviere de Volta & le lac de Duranto. Ardra en est la capitale.

ARDRES (Page 1:632)

* ARDRES, (Géog.) ville de France dans la basse Picardie, au milieu des marais. Lon. 19. 30. lat. 50. 35.

ARDSTIN ou STINCHARD (Page 1:632)

* ARDSTIN ou STINCHARD, (Géog.) petite riviere d'Ecosse qui se décharge dans le golfe de Cluyd, vis - à - vis de la pointe de la presqu'ile de Cantyr.

AREB (Page 1:632)

* AREB, (Comm.) monnoie de compte dont on se sert dans les états du grand - Mogol, & sur - tout à Amadabath.

L'areb vaut 25 lacs, ou le quart d'un crou, ou 2500000 rouptes. V. Crou, Lacs, Roupte

AREKCA (Page 1:632)

* AREKCA, (Géog.) port de la mer Rouge, à 22 lieues de Suaquem.

AREMBERG (Page 1:632)

* AREMBERG, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans le cercle de Westphalie, sur la riviere d'Ahr, capitale du comté de même nom, incorporé au cercle du bas Rhin, & érigé en principauté par l'empereur Maximilien II. Lon. 24. 33. lat. 50. 27.

ARENE (Page 1:632)

ARENE, arena, (Hist. nat. foss.) amas de particules de pierres, formé du débris des matieres lapidifiques calcinables. L'arene, le gravier, & le sable calcinable, sont de la même substance, & ne different que par la grosseur des grains. Le cours des eaux, l'action de la gelée, l'impression de l'air, &c. réduisent peu - à - peu les pierres en petites parties plus ou moins fines: les plus petites forment le sable calcinable; les plus grosses sont du gravier; & on a donné le nom d'arene à celles qui sont plus grosses que le sable, & plus petites que le gravier. On a aussi divisé l'arene en fossile, fluviatile, & marine: mais quelle différence y a - t - il entre l'arene qui se trouve dans les terres, ou celle qui est sur les côtes de la mer ou dans les lits des rivierçs? Leur origine & leur nature ne sont - elles pas les mêmes? & à quoi servent en Histoire naturelle toutes ces divisions arbitraires? Vid. Terroe Musoei reg. Dresdensis aut. Gottlieb. Sudwig. pag. 75. Voyez Pierre. (I)

Arene (Page 1:632)

Arene, (Hist. anc.) partie de l'amphithéatre des Romains. C'étoit une vaste place sablée où combattoient les gladiateurs; d'où est venue l'expression in arenam descendere, pour signifier se présenter au combat. Le sable dont l'arene étoit couverte, outre qu'il amortissoit les chûtes, servoit encore aux athletes à se frotter, pour donner moins de prise à leurs adversaires. D'autres prétendent qu'on avoit pris la précaution de sabler l'amphithéatre, pour dérober aux spectateurs la vûe du sang qui couloit des blessures des combattans. On dit que Néron porta l'extravagance jusqu'à faire couvrir l'arene de sable d'or: cette partie du cirque étoit pour les gladiateurs ce que le champ de bataille étoit pour les soldats; & de - là leur vint le nom d'arenarii. V. Gladiateur. (G)

ARENER (Page 1:632)

ARENER, v. pass terme d'Architect. se dit d'un bâtiment qui s'est affaissé, qui a baissé, n'étant pas bâti sur un fonds solide. On dit: ce bâtiment est aréné. (P)

ARENSBERG (Page 1:632)

* ARENSBERG, (Géog.) ville d'Allemagne dans le cercle de Westphalie, sur la Roer. Lon. 25. 50. lat. 51. 25.

ARENSBOURG (Page 1:632)

* ARENSBOURG, (Géog.) ville maritime de Suede dans la Livonie, dans l'île d'Osel, sur la mer Baltique. Lon. 40. 20. lat. 58. 15.

ARENSWALDE (Page 1:632)

* ARENSWALDE, (Géog.) ville d'Allemagne dans la nouvelle Marche de Brandebourg, sur le lac Slavin, frontiere de la Poméranie. Long. 32. 22. lat. 53. 13.

AREOLE (Page 1:632)

AREOLE, s. f. est un diminutif d'aire, & signifie petite surface. Voyez Aire & Surface. (E)

Aréole (Page 1:632)

Aréole, en Anatomie, est ce cercle coloré qui entoure le mammelon. Voyez Mammelle, Mammelon, &c.

Ce cercle est d'un rouge agréable dans les filles, un peu plus obscur ou d'un rouge pâle dans les jeunes femmes, & tout - à - fait livide dans les vieilles.

On remarque sur les aréoles, tant des hommes que des femmes, des tubercules dont la situation n'est pas constante. Bidloo a observé qu'il s'écouloit de ces tubercules, lorsqu'on les comprime, une humeur limpide. Morgagni, adv. Anat. I. p. 11. ajoûte qu'il s'en écoule quelquefois une humeur fort semblable au petit lait, & qu'il a même fait sortir de ces tubercules quelques gouttes de lait, dans les hommes comme dans les femmes: il dit même avoir vû des conduits laiteux dans trois femmes, tels que sont ceux de la papille qui y aboutissent, desquels il a fait sortir à plusieurs reprises des gouttes de lait. (L)

AREOMETRE (Page 1:632)

AREOMETRE, s. m. mot dérivé d'A'RAIO, tenuis, & de METRON, mensura. On appelle aréometre un instrument qui sert à mesurer la densité ou la pesanteur des fluides. Voyez, Fluide, Gravité, Pesanteur , & Densité.

L'aréometre ordinairement est de verre; il consiste en un globe rond & creux, qui se termine en un tube long, cylindrique, & petit; on ferme ce tube hermétiquement, après avoir fait entrer dans le globe autant de mercure qu'il en faut pour fixer le tube dans une position verticale, lorsque l'instrument est plongé dans l'eau. On divise ce tube en degrès, comme on voit Pl. de Pneumat. fig. 18. & l'on estime la [p. 633] pesanteur d'un fluide, par le plus ou le moins de profondeur à laquelle le globe descend; en sorte que le fluide dans lequel il descend le moins bas est le plus pesant; & celui dans lequel il descend le plus bas, le plus léger.

En effet c'est une loi générale, qu'un corps pesant s'enfonce dans un fluide, jusqu'à ce qu'il occupe dans ce fluide la place d'un volume qui lui soit égal en pesanteur: de - là il s'ensuit que plus un fluide est dense, c'est - à - dire, plus il est pesant, plus la partie du fluide, qui sera égale en poids à l'aréometre, sera d'un petit volume, & par conséquent le volume de fluide que l'aréometre doit déplacer sera aussi d'autant plus petit, que le fluide est plus pesant: ainsi plus le fluide est pesant, moins l'aréometre doit s'y enfoncer. Il doit donc s'enfoncer moins dans l'eau que dans le vin, moins dans le vin que dans l'eaude - vie, &c. comme il arrive en effet.

Il y a un autre aréometre de l'invention de M. Homberg: on en trouve la description suivante dans les Transact. ph. n°. 262. A, fig. 19. est une bouteille de verre ou un matras dont le col C B est si étroit, qu'une goutte d'eau y occupe cinq ou six lignes; à côté de ce col est un petit tube capillaire D, de la longueur de six pouces, & parailele au col C B. Pour remplir ce vaisseau, on verse la liqueur par l'orifice B, dans lequel on peut mettre un petit entonnoir: on versera jusqu'à ce qu'on voye sortir la liqueur par l'orifice D, c'est - à - dire, jusqu'à ce qu'elle soit dans le col C B, à la hauteur C; par ce moyen on aura toûjours le même volume ou la même quantité de liqueur; & conséquemment on pourra trouver par le moyen d'une balance, quelle est, parmi les différentes liqueurs dont on aura rempli cet aréometre, celle dont la pesanteur absolue est la plus grande, ou qui pese le plus.

Il faut avoir quelqu égard à la saison de l'année, & au degré de chaleur ou de sioid qui egne dans l'air; car il y a des liqueurs que la chaleur rarésie, & que le froid condense beaucoup plus /que d'autres, & qui occupent plus ou moins d'espace, selon qu'il fait plus ou moins chaud ou froid. Voyez Pesanteur spécifique, Raréfaction , &c.

A l'aide de cet instrument, son savart auteur a construit la table suivante, qui montre, tant pour l'été que pour l'hyver, les différentes pesanteurs spécifiques des fluides, dont l'usage est le plus ordinaire en Chimie.

  AREOMETRE         pesé   en   été,   en    hyver.
    plein de         Onc.   Drag.   Gr.   Onc.   Drag. Gr.
Vif - argent . . . . . . 11    00   06     11    00   32
Huile de tartre . . . . 01    03   08     01    03   31
Esprit d'urine . . . .  01    00   32     01    00   43
Huile de vitriol . . .  01    03   58     01    04   03
Esprit de nitre . . . . 01    01   40     01    01   70
Sel . . . . . . . . . . 01    00   39     01    00   47
Eau - forte . . . . . .  01    01   38     01    01   55
Esprit de vin . . . .   00    06   47     00    06   61
Eau de riviere . . . .  00    07   53     00    07   57
Eau distillée . . . . . 80    07   50     00    07   54

L'instrument vuide pesoit une dragme vingt - huit grains.

Une autre méthode pour connoître le degré de pesanteur d'un fluide, est de suspendre une masse de verre massif & de figure ronde à un crin de cheval, que l'on attache au - dessous d'un petit plat: cette masse ainsi suspendue dans l'air à une balance bien juste, demeure en équilibre avec un poids fait en forme de bassin, & suspendu à l'autre bras de la balance; on plonge ensuite le corps de verre dans la liqueur dont on veut examiner la pesanteur, & sur le champ l'autre bras de la balance s'éleve & devient plus léger, parce que le corps de verre a perdu dans la liqueur une partie de son poids: on met ensuite sur le petit plat auquel le crin de cheval est attaché, autant de poids qu'il en faut pour que l'équilibre soit rétabli; & ces poids ajoûtés indiquent ce que la masse de verre a perdu de son poids dans la liqueur: or le poids que ce corps a perdu est égal au poids d'un pareil volume de la liqueur; donc on connoît par - là ce que pese un volume de la liqueur égal à celui du petit corps de verre.

M. Musschenbroek paroît préférer cette derniere méthode à toutes les autres qu'on a iaginées pour peser les liqueurs. Il prétend que la méthode de M. Homberg en particulier a ses inconvéniens, parce que la vertu attractive du tuyau étroit fait que la liqueur y monte plus haut que dans le col large; & comme les liqueurs ont une vertu attractive différente, il devra y avoir aussi une grande différence entre leurs hauteurs dans le col large, lorsqu'elles se seront élevées jusqu'à l'orifice du tuyau étroit.

Si au haut de la tige de l'aréometre on met quelque petite lame de métal, &c. il s'enfonce plus avant, quoique dans la même liqueur. En effet, la partie plongée de l'aréometre soûleve autant de liqueur qu'il en faut, pour faire équilibre à l'instrument entier. S'il pese une once, par exemple, il soûleve moins d'eau que de vin, quant au volume, parce qu'il faut plus de vin que d'eau pour le poids d'une once; & comme il ne fait monter la liqueur qu'en s'enfonçant, il doit donc plonger plus avant dans celle qui est la plus légere. Si l on augmente le poids de l'aréomtre par l'addition de quelque lame de métal, ou autrement, il s'onfonce plus avant, quoique dans la même liqueur; parce qu'alors il en faut une plus grande quantité pour lui faire équilibre. M. Formey.

Cela sert à expliquer divers faits. Si tous les corps qui flottent, s'enfoncent plus ou moins, suivant la densité du fluide, une barque chargée en mer aura donc moins de parties hors de l'eau, si elle vient à remonter une riviere; car l'eau salée pese plus que l'eau douce, & les nageurs assûrent qu'ils en sentent bien la différence. On doit donc avoir égard à cet effet, & ne pas rendre la charge aussi grande qu'elle pourroit l'être, si l'on prévoit qu'on doive passer par une eau moins chargée de sel, que celle où l'on s'embarque. On a vû quelquefois des îles flottantes, c'est - à - dire, des portions de terre assez considérables qui se détachent du continent, & se trouvant moins pesantes que l'eau, se soûtiennent à la surface, & flottent au gré des vents. L'eau mine peu - à - peu certains terrains, qui sont plus propres que d'autres à se dissoudre: ces sortes d'excavations s'augmentent avec le tems, & s'étendent au loin; le dessus demeure lié par les racines des plantes & des arbres, & le sol n'est ordinairement qu'une terre bitumineuse, fort légere; de sorte que cette espece de croûte est moins pesante que le volume d'eau sur lequel elle est reçûe, quand un accident quelconque vient à la détacher de la terre ferme, & à la mettre à flot. L'exemple de l'aréometre fait voir encore qu'il n'est pas besoin pour surnager que le corps flottant soit d'une matiere plus légere que l'eau. Car cet instrument ne se soûtient point en vertu du verre ou du mercure, dont il est fait, mais seulement, parce qu'il a, avec peu de solidité, un volume considérable, qui répond à une quantité d'eau plus pesante. Ainsi l'on pourroit faire des barques de plomb, ou de tout autre métal, qui ne s'enfonceroient pas. Et en effet, les chariots d'artillerie portent souvent à la suite des armées des gondoles de cuivre, qui servent à établir des ponts pour le passage des troupes. M. Formey.

Il faut apporter diverses précautions dans la cons<pb->

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