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Les novices sont obligés de faire le service de la Marine pendant six mois sur les galeres, & de demeurer un mois dans un monastere. Autrefois ils étoient véritablement religieux, & faisoient voeu de chasteté; mais Alexandre III. leur permit de se marier. Ils ne font plus que les voeux de pauvreté, d'obéissance, & de chasteté conjugale, auxquels ils ajoutent celui de défendre l'immaculée conception de la Vierge, depuis l'an 1652. Leur habit de cérémonie est un manteau blanc avec une croix rouge sur la poitrine. Cet ordre est le plus considérable de tous ceux qui sont en Espagne. Le roi conserve avec soin le titre de grand - maître de S. Jacques, comme un des plus beaux droits de sa couronne, à cause des revenus, & des riches commanderies, dont il lui donne la disposition. Le nombre des chevaliers est beaucoup plus grand aujourd'hui qu'il ne l'étoit autrefois; les grands aimant mieux y être reçûs que dans celui de la Toison d'or, parce qu'ils esperent parvenir par - là aux commanderies, & que cette dignité leur donne dans tout le royaume d'Espagne, mais particulierement en Catalogne, des priviléges considérables.
Les anciennes armes de cet ordre étoient d'or à une épée de gueules, chargée en abîme d'une coquille de même, & pour devise, rubet ensis sanguine Arabum. Aujourd'hui c'est une croix en forme d'épée, le pommeau fait en coeur, & les bouts de la garde en fleurs - de - lis. On croit que ces fleursde - lis qui se rencontrent dans les armes des ordres militaires d'Espagne, sont un monument de reconnoissance des secours que les François donnerent souvent aux Espagnols contre les Maures.
Jacques (Page 8:431)
Jacques (Page 8:431)
Jacques (Page 8:431)
JACTANCE (Page 8:431)
JACTANCE, s. f. (Morale.) c'est le langage de la vanité qui dit d'elle le bien qu'elle pense. Ce mot a vieilli, & n'entre plus dans le style noble, parce qu'il est moins du bon ton de se louer soi - même que de dire du mal des autres. La jactance est quelquefois utile au mérite médiocre, elle seroit funeste au mérite supérieur; je ne hais point trop la jactance, son but est de s'élever & non de rabaisser.
JACTATION (Page 8:431)
JACTATION, s. f. (Medec.) c'est un symptome de maladie; il consiste en ce que les malades étant extrèmement inquiets, ne peuvent rester au lit dans une même attitude, & en changent continuellement, parce que, comme on dit communément, ils ne trouvent point de bonne place: ils se jettent d'un côté du lit à l'autre; ils se tournent souvent; ils s'agitent, s'étendent, se courbent; ils promenent leurs membres çà & là, & ne discontinuent point ces différens mouvemens du corps entier ou de ses parties, ayant la physionomie triste, & poussant souvent des soupirs, des gémissemens.
Cet état accompagne souvent les embarras douloureux d'estomac, les nausées fatiguantes, la disposition au vomissement prochain, les douleurs vives, comme convulsives, qui viennent par tranchées, par redoublemens, comme dans certaines coliques, dans le travail de l'enfantement & dans les cas où les humeurs morbifiques d'un caractere délétere, portent des impressions irritantes dans le genre nerveux; quoiqu'il y ait d'ailleurs beaucoup de foiblesse.
La jactation est toûjours un mauvais signe dans les maladies, sur - tout lorsqu'elle survient à l'abattement des forces constant & considérable; lorsque le vice morbifique a son siége dans quelques parties nobles; lorsqu'elle est accompagnée de sueurs de mauvaise qualité, de froid aux extrémités; mais elle est de moindre conséquence, lorsqu'elle arrive dans les tems de crise; qu'elle ne se trouve avec aucun autre mauvais symptome, & qu'elle n'est point suivie de défaillance, de délire ou de phrénésie.
La jactation est à - peu - près la même chose que l'anxiété, l'inquiétude: on peut consulter sur ce qui y a rapport, les traités de Séméiotïque dans la partie qui roule sur les prognostics: mais on trouve le précis très - bien circonstancié de tout ce qu'ont observé les anciens sur le sujet dont il s'agit, dans l'excellent ouvrage de Prosper Alpin, de proesagiendâ vitâ & morte oegrotantium, lib. III. cap. iv. &c. dans celui de Duret, in coacas proenotiones Hippocratis passim, &c.
JACUA - ACANGA (Page 8:431)
JACUA - ACANGA. s. m. (Botan. exot.) espece d'héliotrope du Brésil décrite par Pison, & que les Portugais appellent fédagoso; sa tige rameuse & velue croît à la hauteur de deux à trois piés; ses feuilles sont grandes comme la main, de la figure de celles de l'herbe aux chats, rudes, plus piquantes que celles de l'ortie, & repliées. Il s'éleve d'entre elles, une sorte d'épic long d'un pié, garni de grains verds comme au plantain, excepté que ces épics sont courbés en queue de scorpion, finissant par de petites fleurs bleues & jaunes, faites en forme de calice; sa racine est longue d'un pié, presque droite, ligneuse, jettant peu ou point de filamens, [p. 432]
JACULATOIRE (Page 8:432)
JACULATOIRE, ou ÉJACULATOIRE, adject. (Théolog.) par cette épithete, on désigne des prieres courtes & ferventes adressées à Dieu du fond de l'ame; les pseaumes de David en sont remplis.
JACUPÉMA (Page 8:432)
JACUPÉMA, s. m. (Ornith. exot.) espece de faisan du Brésil de la grosseur de nos poules; sa large queue est d'un pié de longueur; ses jambes sont hautes, couvertes de plumes noirâtres; il peut élever les plumes de sa tête en maniere de crête, qui est bordée de blanc; sa gorge a un appendice assez semblable aux barbes du coq; son ventre est legerement tacheté de blanc; ses piés sont d'un beau rouge; on apprivoise aisément cet oiseau; il tire son nom de son cri qui est jacu, jacu, jacu. Margrave, Hist. Brasil. (D. J.)
JACUT (Page 8:432)
JACUT, s. m. (Hist. nat.) on croit que les Médedecins arabes désignent sous ce nom le rubis; ils croyoient que c'étoit à l'or que cette pierre prétieuse étoit redevable de sa couleur, & en conséquence la regardoient comme un excellent cordial. D'autres pensent que les arabes désignoient par ce mot général le rubis, le saphir, & l'hyacinthe; ce qui paroît certain, c'est que rien n'est plus mal fondé que les vertus médicinales que l'on attribue à ces sortes de pierres.
JACUT - AGA (Page 8:432)
JACUT - AGA, s. m. (Hist. mod.) nom d'un officier à la cour du grand - seigneur. C'est le premier des deux eunuques qui ont soin du trésor; ils sont l'un & l'autre au - dessus de l'esneder - bassi. Le jacut - aga a le tiers du deuxieme denier que l'esnederbassi prend sur tout ce qui se tire du trésor. Dict. de Trév. & Vigece.
JADDESES (Page 8:432)
JADDESES, s. m. pl. (Hist. mod.) c'est ainsi
que l'on nomme dans l'isle de Ceylan des prêtres
d'un ordre inférieur & obscur, qui sont chargés de
desservir les chapelles ou les oratoires des génies
qui forment un troisieme ordre de dieux parmi ces
idolâtres. Chaque habitant a droit de faire les fonctions
des jaddeses, sur - tout lorsqu'il a fait bâtir à
ses dépens une chapelle, dont il devient le prêtre;
cependant le peuple a recours à eux dans les maladies
& les autres calamités, & l'on croit qu'ils
ont beaucoup de crédit sur l'esprit des démons, qui
passent chez eux pour avoir un pouvoir absolu sur
les hommes, & à qui les jaddeses offrent un coq en
sacrifice dans la vûe de les appaiser. Les jaddeses
sont inférieurs aux gonnis & aux koppus. Voyez
JADE (Page 8:432)
JADE, s. m. (Hist. nat. Lithologie.) c'est une pierre, ou d'un verd pâle, ou olivâtre, ou grisâtre; elle est d'une dureté extrème, au point qu'on ne peut la travailler qu'avec la poudre de diamant; elle ne prend jamais un beau poli, mais sa surface paroît toûjours comme humide ou grasse; elle donne des étincelles lorsqu'on la frappe avec de l'acier; quand elle est brisée, son tissu intérieur est parfaitement semblable à celui du quartz ou du caillou; elle n'a que très - peu de transparence, à - peu - près comme un morceau de cire blanche; sa couleur, quoique toûjours verte, varie pour les nuances; on en trouve d'un verd jaunâtre très - clair, & d'un verd foncé & terne comme celui de l'olive.
On a donné au jade les noms de pierre divine, à cause des propriétés merveilleuses que les Indiens lui ont attribuées; ils croyoient que cette pierre appliquée sur les reins étoit très - propre à en soulager les douleurs, & faisoit passer le sable & la pierre par les urines; ils la regardoient aussi comme un remede souverain contre l'épilepsie, & étoient persuadés que de la porter en amulette c'étoit un préservatif contre les morsures des bêtes venimeuses. On a un
On a donné aussi au jade le nom de pierre néphrétique, mais il ne faut point le confondre avec d'autres
pierres, à qui quelques auteurs ont aussi donné
ce nom. Voyez
Les Turcs & les Polonois font avec le jade des manches de sabres & de coutelas, ainsi que d'autres ornemens.
Quelques auteurs donnent au jade le nom de pierre des Amazones, parce qu'on assure qu'il se trouve sur les bords de la riviere des Amazones, dans l'Amérique méridionale; quelques naturalistes ont prétendu que les pierres qu'on y trouve ne sont point la même chose que le vrai jade qui vient des Indes orientales, & qui se rencontre dans l'île de Sumatra; mais M. de la Condamine assure que la pierre des Amazones ne differe en rien du jade oriental: elle se trouve chez les Topayos, nation indienne établie sur les bords de la riviere des Amazones, plus aisément que par - tout ailleurs.
Les morceaux de jade qu'on trouve en Amérique sont très - artistement travaillés, & paroissent l'avoir été par les anciens Américains; on en rencontre des morceaux qui sont cylindriques, & percés depuis un bout jusqu'à l'autre; cela paroît d'autant plus surprenant, que la pierre est extrèmement dure, & que ces peuples ignoroient l'usage du touret & du fer; cela a donné lieu de croire que cette pierre n'étoit que le limon de la riviere des Amazones, à qui on avoit donné différentes formes en le paitrissant quand il étoit mou, & qu'il s'étoit ensuite durci à l'air, fable que l'expérience a suffisamment réfutée. Voyez le voyage de la riviere des Amazones, par M. de la Condamine, page 140. & suiv. édit. in - 8°.
On trouve aussi des morceaux de jade creusés, & taillés en vases & en figures différentes; d'autres sont en plaques, sur lesquelles on a gravé des figures d'animaux pour en faire des talismans, &c.
Quelques naturalistes regardent le jade comme une espece de jaspe; mais il semble en différer par sa dureté, qui est beaucoup plus considérable que celle du jaspe; outre cela, il a plus de transparence que le jaspe, il ne prend point le poli comme lui, puisque, comme nous l'avons déja remarqué, le jade a toujours un air gras à sa surface. ( - )
Jade (Page 8:432)
JADÉRA (Page 8:432)
JADÉRA, (Géog. anc.) ancienne ville & colonie de la Liburnie, selon Pline & Ptolomée; elle est appellée sur une médaille de Claudius, Col. Claudia, Augusta, Felix, Jadera; & une médaille de Domitien porte, Col. Augusta, Jadera; c'est aujourd'hui Zara Vecchia. (D. J.)
JADIS (Page 8:432)
JADIS, (adv. de tems.) Jadis est synonyme a autrefois, ils se disent l'un & l'autre d'un tems trèséloigné dans le passé; mais autrefois est d'usage dans la prose & dans la poésie, au lieu que jadis semble réservé à la poésie: on s'en sert aussi dans le style plaisant; on dit quelquefois une femme de jadis; on n'aime plus comme on aimoit jadis.
JAEN (Page 8:432)
JAEN, (Géog.) ville d'Espagne, capitale d'un
canton appellé Royaume, dans l'Andalousie, avec
un évêché suffragant de Tolede, riche de 20 mille
ducats de revenu fixe. Ferdinand III. roi de Castille
prit Jaen sur les Maures en 1243; elle est dans un
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