ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"429"> le à rompre, & remplie de moëlle. Les feuilles, placées sur la tige, sont nombreuses, sans ordre, semblables à celles qui sont vers la racine, mais plus étroites, & dentelées à leur base. Des aisselles de ces feuilles s'élevent de petits rameaux garnis de folioles semblables, plus petites, portant à leur cime une, deux, ou trois fleurs composées de plusieurs fleurons en tuyau, découpées profondément vers leur sommet en cinq parties; ces fleurons sont purpurins, fort serrés, appuyés sur un embrion, & renfermés dans un calice; ce calice est composé d'écailles noirâtres, disposées en maniere de tuile, & garnies de poils à leurs bords. Quand les fleurs sont seches, les embryons se changent en des semences oblongues, petites, d'un noir - gris dans la maturité, chargées d'une aigrette, & nichées dans un duvet court & épais.

Cette plante est commune dans les pâturages. Elle contient beaucoup de sel alkali, fixe ou volatil, joint à une huile bitumineuse; ses feuilles & ses fleurs sont rarement d'usage, excepté pour déterger & résoudre les ulceres. (D. J.)

JACHAL (Page 8:429)

JACHAL, voyez Jaccal.

JACHERE (Page 8:429)

JACHERE, s. f. (Agricult.) c'est une terre labourable, sur laquelle on ne seme rien pendant une année, & que cependant on cultive pour la disposer à produire du blé.

Les spéculateurs en agriculture ont beaucoup raisonné pour & contre ce repos périodique, qui de trois années paroît en faire perdre une. L'usage constant de cette méthode dans beaucoup de pays est une présomption qu'elle est appuyée sur des raisons très - fortes; & le succès d'une culture différente dans d'autres lieux est une preuve que cette année de repos n'est pas par - tout d'une indispensable nécessité.

Il paroît difficile de se passer de l'année de jachere dans toutes les terres que la nature n'a pas douées d'une fertilité extraordinaire, ou dont on ne peut pas compenser la médiocrité par des engrais fort abondans. En général les terres qu'on fait rapporter sans interruption s'épuisent, à moins qu'on ne répare continuellement ce que la fécondité prend sur elles. L'année de repos est pour la plûpart une condition essentielle à la recolte du blé.

Pendant cette année la culture a deux objets; d'ameublir la terre, & de détruire l'herbe. Ces deux objets sont remplis par les labours, lorsqu'ils sont distribués & faits avec intelligence. On donne aux terres trois ou quatre labours pendant l'année de jachere, mais il vaut toujours mieux en donner quatre, excepté dans les glaises, parce que la difficulté de saisir le moment favorable pour les labourer, est beaucoup plus grande.

On dit lever la jachere, lorsqu'on donne le premier labour. Il doit être peu profond, & fait, autant qu'il est possible, pendant les mois de Novembre & de Décembre. Les gelées qui surviennent ameublissent & façonnent la terre, lorsqu'elle est retournée. Ce labour d'hiver a beaucoup plus d'influence qu'on ne croit sur les recoltes.

Vers la fin d'Avril, lorsque les semailles de Mars sont sinies, on donne le second labour aux jacheres, & les autres successivement, à mesure que l'herbe vient à croître. Voyez Labour. Dans les intervales de chacun de ces labours, les troupeaux paissent sur les jacheres qui leur sont très - utiles depuis le printems jusqu'au moment où la recolte des foins leur laisse les prés libres.

La terre exposée ainsi pendant un an, dans presque toutes ses parties, aux influences de l'air, acquiert une disposition à la fécondité qui est nécessaire pour assurer une récolte abondante de blé. Mais si l'on veut rendre & le repos & les labours aussi utiles qu'ils peuvent l'être, il faut que ces labours soient toujours faits par un tems sec, & suivis, quelques jours après, d'un hersage. Sans ces deux conditions la terre n'est point suffisamment ameublie, & les herbes ne sont pas assez détruites. Dans les années pluvieuses, souvent quatre labours ne suffisent pas; il faut les multiplier autant que les herbes qui renaissent en établissent la nécessité.

A ces préparations on joint l'engrais. C'est pendant l'année de jachere qu'on porte le fumier sur les terres. Lorsque la cour en est suffisamment fournie, on fait bien de répandre ce fumier immédiatement avant le second labour. Il se desseche moins alors, que lorsqu'il est répandu pendant les grandes chaleurs de l'été, & il est mieux mêlé avec la terre par les labours qui suivent le second.

Si une terre est dans un état habituel de bonne culture, & qu'elle ait été long - tems engraissée, on peut, sans crainte, ne pas la laisser entierement oisive pendant l'année de jachere. Alors on retourne le chaume de Mars au mois de Novembre, & on herse bien ce labour. Au mois de Mars suivant on fume bien la terre, on la laboure de nouveau, & on y seme de bonne heure des pois ou de la vesce. Dès qu'ils sont recueillis, on laboure encore pour semer le blé dont on peut se promettre une bonne recolte. Mais il est sage de ne pas toujours demander à la terre cette fécondité continue. On doit conseiller aux cuitivateurs de ne traiter ainsi chaque année que la moitié de leurs jacherés, afin que leurs terres se réparent tous les six ans par un plein repos. Il y a cependant des méthodes qu'on peut tenter peut - être avec de grands succès, quoique le repos n'y entre pour rien. Telle est celle qui a été pratiquée par Patulot. Voyez l'Essai sur l'amélioration des terres.

JACHERER (Page 8:429)

JACHERER, v. act. (Agricult.) c'est donner à un champ le premier labour.

JACI d'Aquila (Page 8:429)

JACI d'Aquila, (Géog.) petite ville maritime de Sicile sur la côte orientale, entre le golphe de sainte - Thecle & Ponta Sicca, à mi - chemin de Catane à Tavormina. Long. 33. 2. lat. 37. 42. (D.J.)

JACINTE (Page 8:429)

JACINTE, hyacinthus, s. f. (Bot.) genre de plante à fleur liliacée, monopetale & découpée en six parties; elles a, en quelque façon, la forme d'une cloche, & par le bas celle d'un tuyau. Le pistil sort du fond de la fleur & devient dans la suite un fruit arrondi qui a trois côtes, qui est divisé en trois loges, & qui renferme des semences quelquefois arrondies, quelquefois plates. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

JACINTHE (Page 8:429)

JACINTHE, voyez Hyacinthe.

JACKAASHAPUCK (Page 8:429)

JACKAASHAPUCK, s. m. (Hist. nat. Botan.) c'est le nom que les sauvages de l'Amérlque septentrionale donnent à une plante qui est connue par les Botanistes sous le nom de busserole, vitis idoea, uva ursi, myrtillus ruber minor humi serpens. Il y a quelques années que cette plante étoit en vogue en Angleterre; on la faisoit venir d'Amérique, & on en mêloit les feuilles sechées avec le tabac à fumer. Ces feuilles donnoient une odeur agréable à la fumée, & comme elles sont fort astringentes, elles empêchoient la trop grande abondance de salive que la fumée du tabac excite ordinairement. On n'a pas besoin de faire venir cette plante d'Amérique; elle se trouve en très - grande quantité sur nos montagnes, & sur - tout sur les Pyrénées; on en trouve aussi sur les Alpes & en Suéde. Voyez les Mémoires de l'Académie de Suéde, année 1743. On attribue à cette plante des vertus beaucoup plus intéressantes, & sur - tout celle d'être un puissant litontriptique, & de diviser la pierre très - promptement de la vessie. ( - )

JACOBÉE (Page 8:429)

JACOBÉE, jacoboea, s. f. (Bot.) genre de plante à fleur radiée, dont le disque est composé de fleu<pb-> [p. 430] rons, & la couronne de demi fleurons; les fleurons & les demi - fleurons sont portés chacun sur un embryon, & tous soutenus par un calice presque cylindrique, & fendu en plusieurs pieces. Les embryons deviennent dans la suite des semences garnies d'une aigrette & attachées à la couche. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

On vient de lire les caracteres de ce genre de plante, dont on compte une vingtaine d'especes, toutes inutiles en Medecine; ainsi nous ne décrirons que la plus commune, nommée par les Botanistes jacoboea ou jacoboea vulgaris.

Sa racine est attachée fortement en terre, & on a peine à l'en tirer, à cause du grand nombre de fibres blanchâtres qu'elle jette de toutes parts. Ses tiges sont souvent nombreuses; quelquefois il n'y en a qu'une, cylindrique, cannelée; quelquefois elles sont lisses, d'autres fois un peu cotonneuses, purpurines, solides, garnies de beaucoup de feuilles, placées alternativement & sans ordre, hautes d'une coudée & demie & plus, partagées à leur partie supérieure en quelques rameaux; ses feuilles sont oblongues, divisées profondément, d'abord en quelques paires de découpures, qui vont presque jusqu'à la côte; ensuite par d'autres découpures secondaires, lisses, d'un verd foncé, sur - tout en - dessus.

Ses fleurs naissent à la cime des tiges & des rameaux; elles sont disposées en forme de parasols d'une grandeur médiocre, radiées de couleur jaune; leur disque est composé de plusieurs fleurons en tuyaux, divisés en cinq - segmens à leur sommet, & la couronne est de demi fleurons pointus, portés sur des embryons, & renfermés dans un calice tubulaire, qui est partagé en plusieurs pieces. Les embryons se changent après que la fleur est séchée, en des semences très - menues, oblongues, garnies d'aigrettes rougeâtres quand elles sont mûres.

Cette plante vient par - tout dans les champs, fleurit en été, & est quelquefois d'usage pour sécher, déterger, & consolider les ulceres; ses feuilles ameres, adstringentes, & très - desagréables au goût, changent légérement la teinture de tournesol. Il paroît qu'elles contiennent un sel essentiel uni à beaucoup d'huile & de terre.

Comme les tiges de la jacobée qu'on cultive dans les jardins s'élevent à quatre, cinq, ou six piés, on lui donne des appuis pour l'empêcher de se rompre; elle soutient le froid des plus grands hivers, & se multiplie de bouture. (D. J.)

JACOBINS (Page 8:430)

JACOBINS, s. m. (Hist. ecclés.) est le nom qu'on donne en France aux religieux & aux religieuses qui suivent la regle de S. Dominique, à cause de leur principal couvent qui est près de la porte S. Jacques, à Paris; c'étoit auparavant un hôpital de pélerins de S. Jacques, quand ils s'y vinrent établir en 1218. Voyez Dominicain.

D'autres prétendent qu'ils s'appellerent Jacobins, dès qu'ils vinrent s'établir en Italie, parce qu'ils prétendoient imiter la vie des apôtres.

On les appelle aussi les freres prêcheurs; ils font un des corps des quatre mendians. Voyez Prêcheur & Mendiant. Dictionnaire de Trévoux.

JACOBITE (Page 8:430)

JACOBITE, s. m. (Hist. d'Angl.) c'est ainsi qu'on nomma dans la grande Bretagne, les partisans de Jacques II. qui soutenoient le dogme de l'obéissance passive, ou pour mieux m'exprimer en d'autres termes, de l'obéissance sans bornes. Mais la plûpart des membres du parlement & de l'église anglicane, penserent avec raison, que tous les Anglois étoient tenus de s'opposer au roi, dès qu'il voudroit changer la constitution du gouvernement; ceux donc qui persisterent dans le sentiment opposé, formerent avec les Catholiques, le parti des Jacobites.

Depuis, on a encore appellé Jacobites, ceux qui croyent que la succession du trone d'Angleterre ne devoit pas être dévolue à la maison d'Hanovre; ce qui est une erreur née de l'ignorance de la constitution du royaume.

On peut faire actuellement aux Jacobites, soit qu'ils prêtent serment, ou n'en prêtent point, une objection particuliere, qu'on ne pouvoit pas faire à ceux qui étoient ennemis du roi régnant, dans le tems des factions d'Yorck & de Lankastre. Par exemple, un homme pouvoit être contre le prince, sans être contre la constitution de son pays. Elle transportoit alors la couronne par droit héréditaire dans la même famille; & celui qui suivoit le parti d'Yorck, ou celui qui tenoit le parti de Lankastre, pouvoit prétendre, & je ne doute pas qu'il ne prétendît, que le droit ne fût de son côté. Aujourd'hui les descendans du duc d'Yorck sont exclus de leurs prétentions à la couronne par les lois, de l'aveu même de ceux qui reconnoissent la légitimité de leur naissance. Partant, chaque Jacobite actuellement est rébelle à la constitution sous laquelle il est né, aussi bien qu'au prince qui est sur le trone. La loi de son pays a établi le droit de succession d'une nouvelle famille; il s'oppose à cette loi, & soutient sur sa propre autorité, un droit contradictoire, un droit que la constitution du royaume a cru devoir nécessairement éteindre. (D. J.)

JACOBSTADT (Page 8:430)

JACOBSTADT, (Géog.) petite ville maritime du royaume de Suede, en Finlande, dans la province de Cajanie, sur la côte orientale du golfe de Bothnie.

JACOUTINS (Page 8:430)

JACOUTINS, s. m. (Hist. nat.) espece de faisans du Brésil, dont le plumage est noir & gris; ils different pour la grosseur: suivant les voyageurs, leur chair est si délicate, qu'elle surpasse pour le goût celles de tous nos oiseaux d'Europe.

JACQ ou JACQUE (Page 8:430)

JACQ ou JACQUE, s. m. (Marine.) on nomme ainsi le pavillon de Beaupré d'Angleterre; il est bleu, chargé d'un sautoir d'argent & d'une croix de gueule bordée d'argent. Voyez Planche XIX. suite des pavillons, celui de Jacque. (Q)

JACQUERIE (Page 8:430)

JACQUERIE (la) s. f. Hist. de France, sobriquet qu'on s'avisa de donner à une révolte de paysans, qui maltraités, rançonnés, desolés par la noblesse, se souleverent à la fin en 1356, dans le tems que le roi Jean étoit en Angleterre. Le soulevement commença dans le Beauvoisis, & eut pour chef un nommé Caillet. On appella cette révolte la jacquerie, parce que les gentilshommes non contens de vexer ces malheureux laboureurs, se mocquoient encore d'eux, disant qu'il falloit que Jacque - bonhomme fît les frais de leurs dépenses. Les paysans réduits à l'extrémité, s'armerent; la noblesse de Picardie, d'Artois, & de Brie, éprouva les effets de leur vengeance, de leur fureur, & de leur desespoir. Cependant au bout de quelques semaines, ils furent détruits en partie par le dauphin, & en partie par Charles - le - Mauvais, roi de Navarre, qui prit Caillet, auquel on trancha la tête; & tout lè reste se dissipa. Mais s'ils eussent été victorieux? (D. J.)

JACQUES DE (Page 8:430)

JACQUES DE L'ÉPÉE (St.) second juge de l'Espadal, (Hist. mod.) nom d'un ordre militaire établi en Espagne en 1170, sous le regne de Ferdinand II. roi de Léon & de Galice.

Sa fin fut d'empêcher les courses des Maures qui troubloient les pélerins de St Jacques de Compostelle. Treize chevaliers s'obligerent par voeu à assurer les chemins.

Ils proposerent aux chanoines de St Eloi, qui avoient un hôpital sur la voie françoise, de s'unir à leur congrégation. L'union se fit en 1170, & l'ordre fut confirmé en 1175.

La premiere dignité de l'ordre est celle de grand<pb->

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