ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"419"> Son ombre vers mon lit a paru se baisser, Et moi je lui tendois les mains pour l'embrasser; Mais je n'ai plus trouvé qu'un horrible mélange D'os & de chairs meurtris & traînés dans la fange, Des lambeaux pleins de sang, & des membres affreux, Que des chiens dévorans se disputoient entr'eux. Acte I. Scene 5.

Enfin, pour conclure cet article, les belles hypotyposes, en vers ou en prose, sont des peintures vives, touchantes, pathétiques, d'un seul ou de plusieurs objets, soit laconiquement, soit avec quelques détails, mais formant toujours des images qui tiennent lieu de la chose même; & c'est ce que signifie le mot grec hypotypose. Voyez Image, Peinture, Description , &c. (D. J.)

HYPSILOIDE (Page 8:419)

HYPSILOIDE, terme d'Anatomie. Voyez Hyoide.

HYPSISTARIENS (Page 8:419)

HYPSISTARIENS, s. m. pl. (Theolog.) secte d'hérétiques qui parurent dans le quatrieme siecle, & qui surent ainsi appellés de la profession qu'ils faisoient d'adorer le Très - Haut. Ce mot est grec, UPSIS<-> ARIOS2, formé d'*UFISOS2, Hypsistos, Très - Haut.

La doctrine des Hypsistariens étoit un assemblage du paganisme, du judaisme & du Christianisme. Ils adororent le Très - Haut, de même que les Chrétiens; mais ils révéroient avec les payens le feu & les éclairs: ils observoient le sabbath, & la distinction des choses mondes & immondes avec les Juifs.

Ces hérétiques approchoient sort des Luchites ou Massaliens. Voyez Massaliens. Dictionnaire de Trévoux. (G)

HYRCANIE (Page 8:419)

HYRCANIE, s. f. (Géog. anc.) grand pays d'Asie, au midi de la mer Caspienne, dont une partie en prenoit le nom de mer d'Hyrcanie, Hircanum mare; elle avoit la Médie au couchant, la Parthie au midi, & étoit séparée de cette derniere par le mont Coronus. Ptolomée lui donne deux rivieres, savoir l'Oxus & la Maxéra, & il décrit tout le pays avec beaucoup d'exactitude; mais il faut remarquer que les anciens ne pouvoient avoir une idée juste de l'Hyrcanie, car comme ils prenoient la longueur de la mer Caspienne d'occident en orient, au lieu qu'elle est du nord au sud, cette erreur faisoit une étendue très - opposée à la vérité.

2°. L Hyrcanie désigne dans Xénophon un pays d'Asie au midi de la Babylonie, qui est par conséquent différente de l'Hyrcanie septentrionase de Ptolomée. Les Hyrcaniens de Xénophon habitoient le milieu du pays, nommé présentement I ac ou Irac - Arabi, pour le distinguer d'une grande province de Perse, nommée Irac Agémi ou étrangere, qui comprend une partie de l'Hyrcanie voisine de la mer Caspienne; ces deux Iracs sont séparés par les hautes montagnes du Curdistan & du Louvestan. Voyez sur l'Hyrcanie de Xénophon les mém. des Inscript. & Belles - Lettres, tome VI. (D. J.)

HYRIUM (Page 8:419)

HYRIUM, (Géog. anc.) ville de la Pouille Daunienne selon Ptolomée; l'on croit que Hyrium est l'Uria de Pline, mais Celsus Citadinus prétend que ce sont deux villes différentes; selon lui Hyrium est aujourd'hui Rhodes, & Uria est Oria; cette derniere est dans les terres, entre Brindes & Tarente, & l'autre est vers le mont Gargan. (D. J.)

HYSIUS (Page 8:419)

HYSIUS, (Mythologie.) surnom donné à Apollon, à cause d'un temple qu'il avoit à Hysica en Béotie, où il rendoit des oracles. Il y avoit un puits dont l'eau mettoit le prêtre en état de donner des réponses sûres lorsqu'il en avoit bû.

HYSSOPE (Page 8:419)

HYSSOPE, s. m. (Hist. nat. Bot.) hyssopus, genre de plante à fleur monopétale labiée; la levre supérieure est relevée, arrondie & échancrée, & l'inférieure est divisée en trois pieces, dont celle du milieu est creusée en cuiller, & terminée par deux pointes en forme d'ailes. Il sort du calice un pistil, attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & environné de quatre embryons, qui devienuent dans la suite autant de semences oblongues & renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Miller en compte cinq ou six especes; décrivons la plus commune, hyssopus officinarum, coerulea, spicata, C. B. P.

Sa racine est ligneuse, dure, fibrée, de la grosseur du doigt; ses tiges sont hautes d'une coudée, ligneuses, cassantes, branchues; ses feuilles naissent deux à deux & opposées; elles sont longues d'un pouce ou d'un pouce & demi, larges de deux lignes, pointues, lisses, d'un verd foncé, âcres, & d'une bonne odeur. Ses fleurs sont en grand nombre au sommet des branches, disposées en maniere d'anneaux sur de longs épis, tournées presque toutes d'un même côté; elles sortent de longs calices, cannelés, partagés en cinq segmens, pointus; elles sont grandes, d'une seule piece, bleues, & en gueule, la levre supérieure est redressée, arrondie, partagée en deux, & l'inférieure en trois, dont celle du milieu est creusée en cueilleron, échancré, & terminé par deux pointes.

Chaque fleur a quatre étamines, oblongues, bleues, garnies de petits sommets d'un bleu foncé. Il s'éleve du calice un pistil, attaché en manierde clou à la partie postérieure de la fleur, & comme accompagné de quatre embryons, qui se changent ensuite en autant de petites graines arrondies, brunes, cachées dans une capsule qui servoit de calice à la fleur.

On cultive communément cette plante dans les jardins; elle est toute d'usage, & a les qualités d'inciser, d'atténuer; & de discuter; elle est surtout destinée aux maladies tartareuses des poumons, & passe pour très - utile dans l'asthme humoral. Elle contient un sel ammoniacal uni avec une huile, soit subtile essentielle aromatique, soit épaisse & bitumineuse.

Nous ne connoissons point l'hyssope des anciens, mais ce n'étoit pas le même que le nôtre; Dioscoride. en parlant d'une plante appellée Chrysocomé, dit que c'est un petit arbrisseau qui a la fleur en raisin comme l'hyssope; dans un autre endroit, où il décrit l'origan héracléotique, il remarque qu'il a la feuille semblable à celle de l'hyssope, disposée en ombelle: or notre hyssope n'a point la feuille en forme de parassol, mais étroite & pointue, ni la fleur en raisin, mais en épi.

Il paroît d'ailleurs par l'histoire de la passion de Notre - Seigneur, rapportée dans les évangélistes, que l'hyssope des anciens devoit être un petit arbrisseau qui fournissoit du bois assez long. On emplit, dit S. Jean, chap. xix. v. 29. une éponge de vinaigre, & l'ayant mise au bout d'un bâton d'hyssope, on la porta à la bouche de Jesus - Christ en croix; à la vérité le grec dit seulement, l'ayant mise autour d'un hyssope; mais ce qui prouve que cet hyssope étoit un espece de bâton, c'est que S. Matthieu, racontant le même fait, dit qu'on attacha cette éponge autour d'un bâton.

Enfin, on peut tirer la même conséquence d'un passage de Josephe, ou il dit de Salomon, d'après le vieux testament, que ce prince avoit décrit chaque espece d'arbre, depuis le cedre jusqu'à l'hyssope. L'hyssope des anciens étoit donc un arbre, un arbrisseau, & par conséquent ce n'étoit point l'hyssope des modernes. Quelques commentateurs, comme le P. Calmet, répondent qu'en Judée l'hyssope s'élevoit à une assez grande hauteur; mais cette supposition est gratuite, & n'est point appuyée du témoignage des Botanistes modernes qui ont herborisé dans ces pays - là. (D. J.)

Hyssope (Page 8:419)

Hyssope, (Diete & Mat. med.) l'hyssope est une [p. 420] Plante aromatique d'une odeur forte; elle a une saveur vive & un peu âcre.

On s'en sert dans quelques provinces à titre d'assaisonnement, dans quelques ragoûts & dans les salades, mais son goût & son odeur ne plaisent qu'à peu de personnes.

Elle est destinée principalement dans l'usage medicinal, à diviser les glaires épaisses retenues dans les vésicules du poumon, & à en faciliter l'expectoration; ou bien, ce qui est la même chose, on l'emploie comme un béchique incisif très - puissant. C'est à ce titre qu'elle passe pour spécifique dans l'asthme humide, prise en infusion dans de l'eau ou dans du vin: on l'a employée aussi quelquefois avec succès dans l'aphonie; dans ce dernier cas on mêle ordinairement son infusion avec du lait; dans l'un & dans l'autre on peut employer le syrop simple & la conserve d'hyssope. L'eau distillée de cette plante passe encore pour utile dans les mêmes maladies; on peut assurer au moins que cette eau est du nombre de celles qui ne sont pas sans vertu. Voyez Eaux distillées.

L'infusion d'hyssope prise habituellement le matin à jeun, est encore un bon remede pour fortifier l'estomac, & pour donner de l'appétit. Elle est analogue en ceci aux feuilles de mélisse & à celles de petite sauge, qui sont plus en usage que celles - ci.

Les feuilles & les sommités d'hyssope entrent dans plusieurs compositions pharmaceutiques. (b)

HYSTERAPETRA (Page 8:420)

HYSTERAPETRA, (Hist. nat.) c'est la même chose que la pierre nommée hysterolite. Voyez cet article.

HYSTERALGIE (Page 8:420)

HYSTERALGIE, s. f. (Med.) ce mot grec composé d'U(STERA, uterus, & d'ALGOS2, dolor, signifie douleur de la matrice. Voyez Douleur, Matrice.

HYSTÉRIES (Page 8:420)

HYSTÉRIES, s. f. pl. (Antiq.) fêtes consacrées à Vénus, dans lesquelles on lui immoloit des cochons: U=(S2, gén. U=)OST en grec, signifie un cochon. (D. J.)

HYSTÉRIQUE (Page 8:420)

HYSTÉRIQUE, adj. U(STERIKOS2, uterinus, (Med.) est une épithete qui s'applique en général à tout ce qui a rapport à la matrice: ainsi on appelle hystérique la plûpart des maladies de cette partie; on dit colique hystérique, flux hystérique, fureur hystérique, &c. On donne le nom d'hystériques aux personnes mêmes qui sont affectées de ces maladies, & aux remedes qui sont employés spécialement pour leur traitement. Voyez Matrice.

Hystérique (Page 8:420)

Hystérique, (passion ou affection.) c'est ainsi que l'on désigne assez communément parmi les Medecins, une des maladies des plus compliquées qu'il y ait par rapport à ses causes & à ses symptomes, dans laquelle la plûpart de ceux qui en ont écrit, sur - tout parmi les anciens, ont pensé que la matrice est le siege de la cause principale du mal, ce qui lui a fait donner le nom de passion hystérique.

Mais comme la plus saine partie des auteurs modernes ne distingue la passion hystérique de la passion hypochondriaque, que parce que la cause occasionnelle de celle - là dépend souvent des lésions de fonctions particulieres au sexe féminin, quoique la cause prochaine soit la même, puisqu'ils conviennent que dans l'une & dans l'autre de ces maladies, c'est le genre nerveux qui est principalement affecté; ce qui est démontré par les symptomes aussi multipliés que variés, qui les accompagnent, qui ont tous rapport à la nature des mouvemens convulsifs ou spasmodiques; il s'ensuit que l'on doit aussi rapporter l'espece de maladie dont il s'agit ici, à la mélancholie qui en est comme le genre: ainsi voyez Mélancholie.

Et comme un des symptomes des plus ordinaires dans la passion hystérique comme dans l'affection hypochondriaque, est l'embarras dans la tête, si connu sous le nom de vapeurs, c'est celui sous lequel il en sera traité, qui fournira en son lieu matiere à un ar<cb-> ticle'dans lequel sera circonstancié ce qui est particulier à chaque sexe, dans ces deux especes de mélancholie. Voyez Vapeurs.

Hystérique (Page 8:420)

Hystérique pierre, (Hist. nat. Lythol.) c'est une pierre noire, arrondie, qui prend assez bien le poli; elle est fort pesante, & se trouve en Amérique dans la nouvelle Espagne; on lui attribue des vertus singulieres dans les maladies de l'uterus, qu'elle guérit lorsqu'on l'applique extérieurement sur le nombril. Voyez Boëce de Boot, de gemmis & lapidibus.

De Lact parle d'une pierre d'Amérique qu'il possédoit; elle étoit taillée en un plateau ovale, & d'un très - beau noir; on y voyoit deux taches d'un blanc brillant comme de l'argent; il croit que c'étoit la pierre connue sous le nom de lapis uterinus, ou hystericus.

Il ne faut point confondre la pierre dont il s'agit ici, avec celle qu'on nomme hystérolite. Voyez cet article.

HYSTÉROCELE (Page 8:420)

HYSTÉROCELE, s. f. terme de Chirurgie, tumeur formée par le déplacement de la matrice, qui forme une hernie dans le pli de l'aine. Voyez Hernie.

La situation de la matrice dans le milieu du bassin, & la structure de ce viscere, n'en paroissent guere favoriser le déplacement; il sembleroit même que dans l'extension considérable que cette partie acquiert dans la grossesse, son volume devroit être un obstacle à l'hernie: mais il y a des phénomenes dans la nature, que la théorie ne préverroit jamais; des observations bien constatées mettent l'hernie de matrice hors de tout doute. Sennert rapporte un fait bien singulier sur un cas de cette nature. La femme d'un tonnelier aidant à son mari à courber une perche pour en faire un cerceau, fut frappée dans l'aine gauche par l'extrémité de cette perche. Quelque tems après, il parut une hernie qui augmenta au point qu'elle ne put être réduite: la femme étoit enceinte; la tumeur devenoit grosse de jour en jour. On voyoit sous les tégumens tous les mouvemens de l'enfant, qu'on fut obligé de tirer à la fin du neuvieme mois par une ouverture à la poche, dans laquelle il étoit renfermé.

Ruisch rapporte qu'une femme eut une hernie de la matrice à la suite d'une suppuration à l'aine. Dans le tems d'une grossesse, cette hernie pendoit jusqu'aux genoux; mais dans les douleurs de l'accouchement, la sage - femme fit rentrer la matrice avec le foetus, qui sortit naturellement par les voies ordinaires.

L'hernie de la matrîce exige le secours d'une compression modérée, & d'une situation propre à en favoriser l'effet. Par ces moyens, lorsque cette incommodité est commençante, on pourroit parvenir à remettre peu - à - peu la matrice à sa place; on previendroit les adhérences qu'elle pourroit contracter, lesquelles dans le cas de grossesse, peuvent devenir des causes déterminantes de l'opération césarienne. L'observation de Ruisch prouve qu'une matrice formant une hernie considérable, peut rentrer dans le bassin, se contracter, permettre & favoriser un accouchement par les voies naturelles. Ce fait est bien extraordinaire. (Y)

HYSTÉROLITE (Page 8:420)

HYSTÉROLITE, s. f. (Hist. nat. Lithol.) en latin, hysterolithus, hystera petra, cunnolithus, pierre ainsi nommée, parce qu'elle représente d'une maniere distincte l'extérieur des parties de la génération du sexe féminin. Elle est fort dure, d'un gris ou d'un brun noirâtre, de la grandeur de la moitié d'une noix, à qui elle ressemble aussi, parce qu'elle est convexe & peu lisse d'un côté; par l'autre côté elle a un enfoncement duquel il sort comme en relief un corps oblong, partagé en longueur par le milieu, & ressemblant aux labia pudenda.

Langius distingue deux especes d'hystérolites, l'une

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