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Hypotheque simple (Page 8:417)
Hypotheque spéciale (Page 8:417)
Hypotheque staende seker (Page 8:417)
On a douté si cette sûreté devoit être renouvellée au bout des trois premieres années, mais le bureau des Finances de Lille l'a ainsi décidé le 23 Juillet 1734. Voyez l'Inst. au droit belgique, part. II. tit. V. §. 9. n°. 17. (A)
Hypotheque tacite (Page 8:417)
Voyez ci - devant
HYPOTHENAR (Page 8:417)
HYPOTHENAR, s. m. (Anatomie.) nom d'un muscle situé sous le thenar; il prend ses attaches du ligament circulaire interne, un peu plus en - dedans de la main que le thenar de l'os du carpe qui soutient le pouce & se termine à l'os sesamoïde externe & à la partie inférieure de la premiere phalange du pouce.
HYPOTHESE (Page 8:417)
HYPOTHESE, s. f. (Métaphysiq.) c'est la supposition que l'on fait de certaines choses pour rendre raison de ce que l'on observe, quoique l'on ne soit pas en état de démontrer la vérité de ces suppositions. Lorsque la cause de certains phénomenes n'est accessible ni à l'expérience, ni à la démonstration, les Philosophes ont recours aux hypotheses. Les véritables causes des effets naturels & des phénomenes que nous observons, sont souvent si éloignées des principes sur lesquels nous pouvons nous appuyer, & des expériences que nous pouvons faize, qu'on est obligé de se contenter de raisons probables pour les expliquer. Les probabilités ne sont donc pas à rejetter dans les sciences; il faut un commencement dans toutes les recherches, & ce commencement doit presque toûjours être une tentative très imparfaite, & souvent sans succès. Il y a des vérités inconnues, comme des pays, dont on ne peut trouver la bonne route qu'après avoir essayé de toutes les autres; ainsi, il faut que quelques - uns courent risque de s'égarer, pour montrer le bon chemin aux autres.
Les hypotheses doivent donc trouver place dans les sciences, puisqu'elles sont propres à faire découvrir la vérité & à nous donner de nouvelles vûes; car une hypothese étant une fois posée, on fait souvent des expériences pour s'assûrer si elle est bonne. Si on trouve que ces expériences la confirment, & que non - seulement elle rende raison du phénomene, mais encore que toutes les conséquences qu'on en tire s'accordent avec les observations, la probabilité croît à un tel point, que nous ne
Il y a deux excès à éviter au sujet des hypotheses, celui de les estimer trop, & celui de les proscrire entierement. Descartes, qui avoit établi une bonne partie de sa philosophie sur des hypotheses, mit tout le monde savant dans le goût de ces hypotheses, & l'on ne fut pas long - tems sans tomber dans celui des fictions. Newton & sur - tout ses disciples, se sont jettés dans l'extrémité contraire. Dégoatés des suppositions & des erreurs, dont ils trouvoient les livres de philosophie remplis, ils se sont élevés contre les hypotheses, ils ont taché de les rendre suspectes & ridicules, en les appellant le poison de la raison & la peste de la philosophie. Cependant, ne pourroit - on point dire qu'ils prononcent leur propre condamnation, & le principe fondamental du Newtonianisme sera - t - il jamais admis à titre plus honorable que celui d'hypothese? Celui - là seul qui seroit en état d'assigner & de démontrer les causes de tout ce que nous voyons, seroit en droit de bannir entierement les hypotheses de la Philosophie.
Il faut que l'hypothese ne soit en contradiction avec aucun des premiers principes qui servent de fondement à nos connoissances; il faut encore se bien assûrer des faits qui sont à notre portée, & connoître toutes les circonstances du phénomene que nous voulons expliquer.
L'écueil le plus ordinaire, c'est de vouloir faire passer une hypothese pour la vérité elle - même, sans en pouvoir donner des preuves incontestables. Il est très - important pour le progrès des sciences, de ne se point faire illusion à soi - même & aux autres sur les hypotheses que l'on a inventées. La plûpart de ceux qui depuis Descartes ont rempli leurs écrits d'hypotheses, pour expliquer des faits que bien souvent ils ne connoissoient qu'imparfaitement, ont donné contre cet écueil, & ont voulu faire passer leurs suppositions pour des vérités, & c'est - là en partie la source du dégoût que l'on a pris pour les hypotheses; mais en distinguant entre leur bon & leur mauvais usage, on évite d'un côté les fictions [p. 418]
Hypothese (Page 8:418)
Dans cette proposition, si deux triangles sont équiangles, leurs côtés homologues sont proportionels; la premiere partie, si deux triangles sont équiangles, est l'hypothese; & la seconde, leurs côtés homologues sont proportionels, est la conséquence. (E)
Hypothese (Page 8:418)
HYPOTYPOSE (Page 8:418)
HYPOTYPOSE, s. f. (Rhetor.) l'hypotypose, dit Quintilien, est une figure qui peint l'image des choses dont on parle avec des couleurs si vives, qu'on croit les voir de ses propres yeux, & non simplement en entendre le récit.
On se sert de cette figure lorsqu'on a des raisons pour ne pas exposer simplement un fait, mais pour le peindre avec force, & c'est en quoi consiste l'éloquence, qui n'a pas tout le succès qu'elle doit avoir, si elle frappe simplement les oreilles sans remuer l'magination & sans aller jusqu'au coeur.
L'hypotypose s'exprime quelquefois en peu de mots, & ce n'est pas la tournure qu'on aime le moins; ainsi Virgile peint la consternation de la mere d'Euryale au moment qu'elle apprit sa mort,
Miseroe calor ossa reliquit: Excussi manibus radii, revolutaque pensa. Ainsi Cicéron se plaît à peindre la fureur de Verrès, pour le rendre plus odieux. Ipse inflammatus
La poësie tire tout son lustre de l'hypotypose; j'en pourrois alléguer mille exemples, un seul me suffira, j'entends le portrait de la Mollesse personnifiée dans le Lutrin.
La Mollesse oppressée Dans sa bouche à ce mot sent sa langue glacée; Et lasse de parler, succombant sous l'effort, Soupire, étend ses bras, ferme l'oeil & s'endort.
Je croyois ne pas citer d'autres exemples en ce genre; cependant la description que je trouve sous la main, d'un vieux livre, dans le même poëme, est une hypotypose si parfaite, que je ne puis la passer sous silence. Il est question du chanoine, qui, pour frapper ses ennemis,
Saisit un vieil infortiat, Grossi des visions d'Accurse & d'Alciat; Inutile ramas de gothique écriture, Dont quatre ais mal unis formoient la couverture, Entourée à demi d'un vieux parchemin noir, Où pendoit à trois clous un reste de fermoir. Lutrin, Chant V. Il y a d'autres hypotyposes, qui ressemblent à des tableaux, dont toutes les attitudes frappent; telle est cette peinture d'un repas de débauche qu'on lisoit dans une harangue de Ciceron, qui n'est pas parvenue jusqu'à nous. Videbar mihi videre alios intrantes, alios autem exeuntes, partim ex vino vacillantes, partim hesternâ potatione oscitantes; versabatur inter hos Gallius, unguentis oblitus, redimitus coronis. Humus erat immunda lutulento vino, coronis languidulis, & spinis cooperta piscium. Quintilien, qui nous a conservé ce beau passage, ajoute; quid plus videret, qui intrasset?
Mais une hypotypose sublime, c'est le tableau que Racine nous donne dans Athalie, de la maniere dont Jozabet sauva Joas du carnage: elle s'exprime ainsi.
Hélas! l'état horrible où le ciel me l'offrit, Revient à tout moment effrayer mon esprit. De princes égorgés la chambre étoit remplie. Un poignard à la main l'implacable Athalie, Au carnage animoit ses barbares soldats, Et poursuivoit le cours de ses assassinats. Joas laissé pour mort, frappa soudain ma vue; Je me figure encore sa nourrice éperdue, Qui devant les bourreaux s'étoit jettée en vain, Et foible le tenoit renversé sur son sein. Je le pris tout sanglant; en baignant son visage, Mes pleurs du sentiment lui rendirent l'usage, Et soit frayeur encore, ou pour me caresser, De ses bras innocens je me sentis presser. Grand Dieu que mon amour ne lui soit point funeste! Acte I. Scene 2.
Cet autre morceau de la même piece, où Athalie raconte à Abner & à Mathan le songe qu'elle a fait, n'est pas une hypotypose moins admirable; voici comme elle peint ce songe, ce cruel songe qui l'inquiete tant, & qui par - tout la poursuit.
C'étoit pendant l'horreur d'une profonde nuit,
Ma mere Jézabel devant moi s'est montrée,
Comme au jour de sa mort pompeusement parée.
Ses malheurs n'avoient point abattu sa fierté,
Même elle avoit encor cet éclat emprunté,
Dont elle eut soin de peindre & d'orner son visage,
Pour réparer des ans l'irréparable outrage.
Tremble, m'a - t - elle dit, fille digne de moi,
Le cruel Dieu des Juifs l'emporte aussi sur toi.
Je te plains de tomber dans ses mains redoutables,
Ma fille! En achevant ces mots épouvantables,
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