ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"409"> ventre: en sorte que lorsqu'elle est déposée sur quelqu'un des visceres des hypochondres, ou qu'elle porte ses effets indirectement fur ces parties, par le moyen du spasme, elle constitue alors l'affection hypochondriaque; comme lorsqu'elle établit quelque rapport de lésion de fonction avec la matrice, elle forme ce qu'on appelle passion hystérique. Voyez Mélancholie, Vapeurs.

HYPOCHYMA, ou HYPOCHYSIS (Page 8:409)

HYPOCHYMA, ou HYPOCHYSIS, s. f. terme de Chirurgie, nom d'une maladie des yeux, qu'on appelle plus ordinairement cataracte. Voyez Cataracte. Ce mot est grec, UPOKOMA, & veut dire dans sa propre signification, épanchement de quelque humeur; les anciens croyant que cette maladie étoit occasionnée par l'épanchement d'une humeur crasse sur la prunelle.

HYPOCISTE (Page 8:409)

HYPOCISTE, s. m. (Botan.) la plante dont on tire depuis si long - tems le suc hypociste, est appellée par les Botanistes hypocistis. Elle naît sur les racines ou collets de différentes especes de cistes, & ressemble par sa forme à l'orobanche.

Sa tige est grosse de quatre ou cinq lignes dans sa partie inférieure, d'un ou deux pouces à son extrémité supérieure, & elle en a trois ou quatre de hauteur. Elle est charnue, pleine de suc, facile à rompre, blanchâtre, purpurine, ou de couleur jaunâtre, d'un goût amer & fort astringent, couverte de petites feuilles ou écailles épaisses, longues d'un demi - pouce, larges de deux ou trois lignes, terminées en pointe mousse, de différente couleur dans les différentes especes. Elle porte plusieurs fleurs à son sommet, garnies & enveloppées de beaucoup de petites feuilles épaisses, ou d'écailles semblables aux précédentes.

La fleur ressemble à un calice de la fleur du grenadler; elle est d'une seule piece, en cloche, longue de sept ou huit lignes; sa partie inférieure peut être regardée comme le calice; la supérieure est divisée en cinq quartiers, longs de deux lignes, ter minés en un globule cannelé, dont les cannelures en s'ouvrant dans le tems convenable, jettent une poussiere très - fine; ainsi cette partie tient lieu de pistil, d'étamines, & de sommet.

La partie inférieure de la fleur grossit peu - à - peu, jusqu'à un demi - pouce d'épaisseur, & devient un fruit arrondi, de même couleur que la fleur. Il est mou, partagé intérieurement comme par des rayons en six ou huit parties, plein d'un suc visqueux, gluant, limpide, d'un goût fade, & de plusieurs graines tres - menues & poudreuses. Ce globule cannelé qui termine le pistil, demeure toûjours attaché à ce fruit qui est sphérique. On enleve facilement cette tige des racines du ciste sur lequel elle naît; alors il reste sur la racine une petite fosse lisse, sans aucun vestige de fibres.

M. de Tournefort a observé dans l'île de Crete des especes d'hypociste différentes par la couleur, comme on peut le voir dans le corollaire de ses élémens de Botanique; il n'y avoit que l'hypociste à fleurs jaunes qui étoit odorant, & qui eût l'odeur du muguet; les autres especes étoient sans odeur.

Il n'est pas facile d'expliquer de quelle maniere l'hypociste se multiplie: cette plante ne croît jamais que sur les racines des arbustes appellés des cistes, qui se plaisent dans les landes les plus seches des pays chauds. Environ deux pouces au - dessus du collet de ces arbustes, il sort en maniere d'oeilleton, une plante bien différente du ciste; elle est charnue comme une asperge, accompagnée de quelques écailles au lieu de feuilles, & garnie d'un bouquet de fleurs en cloche, qui laissent chacune un fruit gros comme une noisette, assez rond, charnu, rempli de semences menues, couvertes d'une humeur gluante, qui se desseche lorsqu'elles sont mûres, mais qui revient quand on les humecte. Comme cette plante pousse au - dessus du collet de la racine, qui est quelquefois couvert d'environ un demi pié de terre, il semble qu'il n'y a pas d'autre chemin pour y faire passer les grames, que les crevasses de la terre; ces crevasses en été sont fort communes dans les landes des pays chauds, & se resserrent aux premieres pluies; ainsi la glue dont elles sont enveloppées, s'humectant peu - à - peu, ne les colle pas seulement contre les racines du ciste, mais elle les fait éclorre, & leur sert de premiere nourriture. C'est là l'explication que donne M. de Tournefort de l'origine & de la multiplication de l'hypociste. (D. J.)

HYPOCRAS (Page 8:409)

HYPOCRAS, s. m. (dicte) sorte de boisson, qui se prépare avec du vin, du sucre, de la canelle, du gérosle, du gingembre & autres ingrediens de cette nature. On en fait sur le champ avec de l'eau & des essences: il y a de l'hypocras de bierre, de cidre, du blanc, du rouge; il y a une essence d'hypocras, &c.

HYPOCRISIE (Page 8:409)

HYPOCRISIE, s. f. (Gramm.) espece de dissimulation qui fait donner à l'homme corrompu & faux qui en est coupable, le nom d'hypocrite. Voyez l'article suivant.

HYPOCRITE (Page 8:409)

HYPOCRITE, s. m. (Morale.) c'est un homme qui se montre avec un caractere qui n'est pas le sien: les distinctions flateuses & l'estime du public qu'obtient une sorte de mérite; la nécessité de paroître, la difficulté d'être, la force des penchans, la foiblesse de l'amour de l'ordre, & la crainte de paroître le blesser, mille autres causes, forcent les hommes à se montrer différens de ce qu'ils sont. Tout a ses hypocrites; la vertu, le vice, le plaisir, la douleur, &c.

Mais le nom d'hypocrite est donné plus particulierement à ces hommes constamment faux & pervers, qui sans vertus & sans religion, prétendent faire respecter en eux les plus grandes vertus & l'amour de la religion; ils sont zélés pour se dispenser d'être honnêtes; héros ou saints, pour se dispenser d'être bons. Des fanges du vice ils élevent une voix respectee pour accuser le mérite ou de crime ou d'impiété.

Le cielest dans leurs yeux, l'enfer est dans leurs coeurs.

HYPODIAZEUXIS (Page 8:409)

HYPODIAZEUXIS, dans la Musique des Grecs, est, au rapport du vieux Bacchius, l'intervalle de quinte qui se trouve entre deux tétracordes séparés par un troisieme tétracorde, & par une disjonction; ainsi il y a hypodiazeuxis entre les tétracordes hypaton & diezeugmenon, & entre les tétracordes synnemenon & hyperboleon. Voyez Tétracorde. (S)

HYPODORIEN (Page 8:409)

HYPODORIEN, (Musique.) le plus grave de tous les modes de l'ancienne musique. Euclyde dit que c'est le plus aigu; mais comme il est contredit par tous les autres auteurs, & qu'il se contredit lui - même un moment après; on doit croire que c'est une faute de copiste ou d'impression.

Le mode hypodorien a sa fondamentale une quarte au - dessous de celle du mode Dorien dont il tire son origine. Voyez Mode. (S)

HYPODROME (Page 8:409)

HYPODROME. s. m. (Antiq.) lieu fameux à Constantinople; c'étoit une espece de cirque ou de carriere, où l'on faisoit des exercices & des courses de chevaux. Ce mot est grec IPPODROMOS2, composé d'IPPOS2, cheval, & DROMOS2, course, du verbe DREMW, je cours.

HYPOEOLIEN (Page 8:409)

HYPOEOLIEN, (Musique.) est un des modes de l'ancienne musique, qu'Euclyde appelle aussi hypolydyen grave. Il tire son origine du mode éolien, dont la fondamentale est une quarte au - dessus de la sienne. Voyez Mode. (S)

HYPOGASTRE (Page 8:409)

HYPOGASTRE, s. m. hypogastrium, terme d'Anatomie, c'est la partie inférieure du bas - ventre, [p. 410] qui commence deux ou trois doigts au - dessous du nombril, & va jusqu'à l'os pubis. Voyez Ventre & Abdomen. Ce mot est grec, formé d'U/PO, sous, & GASTHR, ventre. Dictionnaire de Trévoux.

HYPOGASTRIQUE (Page 8:410)

HYPOGASTRIQUE, (Région). Voyez Hypogastre. On donne aussi le nom d'hypogastrique à la branche de l'artere iliaque, qui descend dans le bassin, & à la veine qui l'accompagne. L'artere hypogastrique produit la petite iliaque, la sciatique, la fessiere, la honteuse tant interne qu'externe, la petite hémorrhoïdale, &c. Voyez Iliaque, Sciatique, &c. & les articles suivans.

Hypogastrique (Page 8:410)

Hypogastrique (artere), Angéiologie, grosse artere que les iliaques jettent à environ deux pouces de leur origine.

Elle paroît dans le foetus aussi considérable que le tronc de l'iliaque qui la produit; mais dans l'adulte, ce n'en est qu'une branche, qui se distribue, tant aux parties contenues dans le bassin, qu'à celles qui occupent les dehors de cette cavité.

La division de cette artere varie si fort, suivant la remarque de M. Lieutaud, qu'on n'en sauroit donner une description qui puisse convenir à un nombre même médiocre de sujets; ainsi nous n'assurerons point que l'artere hypogastrique se divise en quatre, cinq, six, ou sept branches, parce que nous ne pouvons pas le savoir; mais nous dirons qu'il résulte ordinairement de sa division huit arteres, qui sont l'ombilicale, la petite iliaque, la honteuse interne, l'obturatrice, la fessiere, la sciatique, la honteuse commune, & l'hémorrhoïdale externe.

On pourroit ajouter à ces vaisseaux la sacrée, qui vient souvent du tronc de l'hypogastrique, & quelquefois de la grande iliaque. (D. J.)

Hypogastrique (Page 8:410)

Hypogastrique (veine), Angéiolog. cette veine autrement dite iliaque interne, est formée des veines qui viennent des parties internes & externes du bassin. Les noms qu'on donne aux arteres des mêmes parties, conviennent également aux veines; mais il faut remarquer que ces veines sont quelquefois multipliées, & qu'on en trouve assez souvent deux ou trois pour une artere. Elles forment des plexus très - remarquables aux environs des parties de la génération; elles communiquent encore avec les vaisseaux mésentériques, cruraux, &c. On doit observer aussi qu'il n'y a point de veine qui accompagne l'artere ombilicale, qu'on sait être une production de l'artere hypogastrique. A ces cas différens près, la distribution des veines de toutes ces parties se rapporte assez bien à celle des arteres.

Messieurs Ruysch, Littre, & du Verney, ont observé que les extrémités des veines hypogastriques sont percées de trous assez sensibles. Il est clair que le sang qui doit passer des arteres dans les petits filets des extrémités des veines, y passera plus facilement en vertu de cette méchanique. M. Mery la découvrit il y a plus de 80 ans dans les veines de la rate du veau; & parce que le besoin de faire rentrer le sang dans les veines, est assez le même par tout le corps, & que la difficulté est toûjours assez grande, quoiqu'inégale en différens endroits, il a soupçonné que toutes les racines des veines pourroient bien être ainsi percées, du - moins d'une maniere insensible; mais les injections les plus délicates n'ont point confirmé cette conjecture. (D. J.)

Hypogastrique (Page 8:410)

Hypogastrique, (Medec.) dans les maladies où la vessie & la matrice peuvent être intéressées, les Medecins ne doivent pas négliger l'examen de la région hypogastrique; parce qu'ils en peuvent tirer bien des signes diagnostics & prognostics pour tout ce qui a rapport à ces parties; parce qu'en touchant, en pressant avec les doigts l'hypogastre, on s'apperçoit s'il y a tumeur, dureté, ou tension; si l'on cause un sentiment douloureux au malade, &c. Voyez Ves - sie, Urine, Matrice, Menstrues, Lochies

HYPOGÉE (Page 8:410)

HYPOGÉE, s. m. terme d'Astrologie, est le nom que les Astrologues donnent aux maisons célestes qui sont au - dessous de l'horison, sur - tout à la partie la plus basse du ciel.

Hypogée (Page 8:410)

Hypogée, (Antiq.) tombeau sous terre. Les Grecs après avoir perdu l'usage de brûler les corps des morts, les enterrerent sous terre dans des cercueils qu'ils nommerent hypogées, & qui étoient assez semblables aux caveaux qu'on voyoit autrefois communément dans nos églises. Chaque corps parmi les Grecs avoit sa place dans ces sortes de monumens séparés, qui s'élevoient en forme de voûte.

Les hypogées des premiers Romains étoient au rez - de - chaussée, & n'occupoient point autant de profondeur que ceux de Grece, parce qu'on n'y renfermoit que les urnes qui contenoient les cendres des morts; mais dans la suite, les grandes richesses des particuliers les porterent à imiter en ce point la magnificence des Grecs, & bien - tôt ils la surpasserent à tous égards.

Non contens de bâtir à leur imitation des tombeaux soûterrains composés de plusieurs appartemens, dans chacun desquels il y avoit un grand nombre de niches pour placer des urnes sépulchrales; ils ornerent encore ces appartemens soûterrains de peintures à fresque, de mosaïques, de figures de relief en marbre, & autres décorations d'une richesse & d'une dépense infiniment plus considérable, que celles des plus belles sépultures élevées sur terre. On a eu lieu de le voir par les hypogées qu'on a découverts de tems - en - tems, en fouillant des ruines auprès de Rome.

Ce mot est formé d'U(PO\, dessous, & de GH=, terre. Vitruve a appliqué ce terme abusivement à toutes les parties d'un bâtiment qui sont sous terre, comme les caves, les celliers, les gardes mangers, &c. mais ce n'étoit point - là le sens du mot hypogée dans son origine. (D. J.)

Hypogée (Page 8:410)

Hypogée, hypogoeum, terme d'Architecture; les anciens appelloient hypogées les parties des bâtimens qui étoient sous terre, comme les caves, les celliers, les gardes - manger, & autres lieux semblables. Vitruve, lib. VI. chap. xj. Ce mot est grec UPOGEION, formé de UPO, sous, & GAIA, terre.

HYPOGLOSSE (Page 8:410)

HYPOGLOSSE, adj. en Anatomie, se dit de quelques parties qui se remarquent sous la langue.

Les nerfs hypoglosses externes ou grands hypoglosses, appellés communément la neuvieme paire de nerfs de la moëlle allongée, ou paire linguale, naissent de côté & d'autre entre les éminences pyramidales & les éminences olivaires, par plusieurs petits filets qui se collent ensemble, percent la dure - mere, & sortent du crâne par le trou condyloïdien antérieur de l'os occipital. Voyez Occipital.

Ces nerfs, dans leur passage entre la jugulaire & la carotide, jettent plusieurs filets aux glandes jugulaires, &c. un de ces filets s'unit à la huitieme paire. Ces nerfs viennent ensuite gagner la mâchoire inférieure, & communiquent avec le rameau lingual du nerf maxillaire inférieur, & de la huitieme paire avec la premiere paire cervicale, avec la premiere & la seconde paire vertébrale, avec la portion dure du nerf auditif, & après cela ils se distribuent dans la langue. Voyez Langue.

HYPOGLOTTIDE (Page 8:410)

HYPOGLOTTIDE, s. f. (Art numism.) couronne de laurier d'Alexandrie, qui étoit très - odorant. On voit la figure d'une hypoglottide sur une médaille de la ville de Myrine en Troade, qui couronne la célebre amazone de ce nom, dont il est parlé dans Athénée, dans Strabon, & sur tout dans Diodore de Sicile. Tristan a tâché de l'expliquer,

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