ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"312"> Grand, Cardan, & quelques autres, eurent, à ce qu'on dit, la témérité de tirer celle de Jesus - Christ.

On appelle aussi horoscope, une figure ou theme céleste, qui contient les douze maisons, c'est - à - dire les douze signes du zodiaque, dans lesquels on marque la disposition du ciel & des astres en un certain moment, pour faire des prédictions. Voyez Maison & Figures.

On dit tirer l'horoscope, faire l'horoscope, &c. On appelle aussi cela plus proprement dresser une nativité, quand il s'agit de prédiction sur la vie & la fortune des hommes; car on fait l'horoscope des villes, des états, des grandes entreprises.

L'horoscope lunaire est le point d'où sort la lune, quand le soleil est au point ascendant de l'orient. C'est ce qu'on nomme autrement la partie de fortune en Astrologie. Voyez Partie.

Horoscope est aussi un instrument de Mathématique fait en forme de planisphere, inventé par Jean Paduanus, qui en a fait un traité particulier. Voyez le Dictionnaire de Trévoux.

HORREA (Page 8:312)

HORREA, (Hist. anc.) c'étoient des magasins publics établis dans les cités & mansions, & pourvûs d'amas de blés & de chairs salées, pour les distribuer aux soldats en route sur les chemins militaires de l'empire. C'est de - là, que vient le titre de Droit au code, de conditis in publicis horreis; lesquels condita ou provisions de vivres, devoient être délivrées aux troupes saines, entieres, & non - corrompues.

Les Romains nommoient aussi horrea, les greniers publics dans lesquels ils serroient les grains, pour prévenir la famine, & pour pourvoir à la subsistance du peuple dans les années de disette. Cette police regne encore aujourd'hui dans les états de l'Eglise avec une sagesse admirable.

Outre ces greniers publics de grains établis à Rome, il s'en trouvoit par - tout dans l'empire romain, & même en des lieux champêtres, qui n'étoient connus que par leurs noms de horrea; c'est ce qui fait que nous rencontrons quelquefois dans l'itinéraire d'Antonin, & dans les tables de Peutinger, ces mots, ad horrea.

On sait, par exemple, qu'il y avoit plusieurs de ces greniers publics dits horrea, dans les Gaules, à Narbonne, à Treves, où une abbaye en retient encore le nom de Horreum; comme il y a eu pareillement en France divers seigneurs qui placerent leurs granges à quelques distances de leurs châteaux de peur d'incendie, & qui y ajoûterent des maisons pour serrer leurs grains, & pour loger leurs grangers, il s'est formé dans diverses provinces plusieurs villages & familles, qui portent encore aujourd'hui le nom de Grange, de la Grange, des Granges, &c. (D. J.)

HORREUR (Page 8:312)

* HORREUR, sub. fém. (Gram.) ce mot designe l'aversion, quand elle est extrème: les hypocrites s'empressent plus à témoigner l'horreur qu'ils n'ont pas pour le vice, que les gens de bien à témoigner celle qu'ils en ont. L'épouvante portée à son dernier degré, il faut avoir l'ame bien ferme, & la pensée de la mort bien familiere, pour en voir l'image sous ses yeux & la soutenir sans horreur. Nous appliquons encore la même expression à une sorte de sensation particuliere, mêlée de frémissement, de respect, & de joie, que nous éprouvons à la présence de certains objets, ou dans certains lieux; & nous disons alors le sombre d'une forêt épaisse, le silence & l'obscurité qui y regnent, nous inspirent une horreur douce & secrette. Nous transportons cette horreur aux choses mêmes, dans l'horreur de la nuit; la sainte horreur des temples. L'horreur prise en ce sens, vient moins des objets sensibles, que des idées accessoires qui sont réveil<cb-> lées sourdement en nous. Entre ces idées, sont l'éloignement des hommes, la présence de quelques puissances célestes, &c.

Horreur du vuide (Page 8:312)

Horreur du vuide, (Phys.) mot vuide de sens, principe imaginaire dont on se servoit dans l'ancienne philosophie, pour expliquer l'ascension de l'eau dans les pompes, & d'autres phénomenes semblables. On disoit: l'eau monte dans les pompes, parce que la nature a horreur du vuide. Lorsqu'on se fut apperçu que l'eau ne montoit dans les pompes qu'à la hauteur de 32 piés on en vint jusqu'à ce point d'absurdité, de dire que la nature n'avoit horreur du vuide, que jusqu'à la hauteur de 32 piés. Mais on ne fut pas long - tems sans découvrir que le mercure ne s'élevoit dans les tuyaux qu'à la hauteur de 27 à 28 pouces; & comme il eût été trop ridicule de dire que la nature avoit horreur du vuide pour l'eau jusqu'à 32 piés, & pour le mercure jusqu'à 28 pouces seulement, on fut obligé d'abandonner cette étrange explication; & bien - tôt après, M. Pascal démontra dans son traité de l'équilibre des liqueurs, que tous ces effets étoient produits par la pesanteur de l'air. Cette vérité étant unanimement reconnue aujourd'hui, n'a pas besoin ici d'un plus long article. Voyez Air, Tube de Torricelli , & le traité cité de M. Pascal. (O)

Horreur (Page 8:312)

Horreur, horror, (Med.) se dit d'une sorte d'affection de l'ame, qui consiste dans une forte aversion que l'on conçoit pour quelque sorte d'aliment, de médicament; à l'égard desquels on se sent un dégoût, une répugnance insurmontable, qui portent non - seulement à ne pas en user, mais à les éloigner de soi le plus que l'on peut; tant on est affecté desagréablement par la sensation qu'ils excitent.

C'est ainsi que dans l'hydrophobie, l'aversion pour la boisson de l'eau, & souvent de toute sorte de liquide, est poussée jusqu'à l'horreur.

Il est un symptome de fievre qu'on appelle horreur. Voyez Fievre horrifique.

HORRIBLE (Page 8:312)

HORRIBLE, adj. (Gramm.) qui inspire de l'horreur. Voyez Horreur.

HORRIPILATION (Page 8:312)

HORRIPILATION, s. f. horripilatio, (Med.) c'est une sorte de frissonnement, qui n'est autre chose, qu'un mouvement convulsif des tégumens ordinairement étendu à toute l'habitude du corps. Par cet effet la peau se ride & se tend alternativement, comme par secousses très - promptes; ce qui resserre le bulbe des poils & le fait saillir sur la surface du corps: en sorte qu'ils paroissent se dresser, s'hérisser, pour ainsi dire, en conséquence de l'horripilation; ce qui est le plus souvent un symptome de fievre, accompagnée d'un sentiment de froid.

Ainsi l'horripilation est un véritable tremblement de l'habitude du corps, qui ne differe du tremblement proprement dit, qu'en ce que celui - ci se fait sentir dans tous les membres & dans toutes les parties charnues; au lieu que l'horripilation n'affecte que la peau. Voyez Frisson, Fievre, Fievre horrifique, Froid , (Econom. anim.) Tremblement, Spasme.

HORS (Page 8:312)

HORS, (Gramm.) préposition françoise, qui correspond à l'ex des Latins. Elle marque le transport d'un lieu dans un autre. Voyez les articles suivans.

On dit il est hors de Paris; il est dehors; il est hors de lui - même.

Hors de cour (Page 8:312)

Hors de cour, (Jurisprud.) voyez au mot Cour, à l'article Hors de cour.

Hors (Page 8:312)

Hors, mettre hors, (Grosses forges.) dans les fourneaux à fondre la mine de fer, il se dit de la discontinuation du travail d'un fourneau de fusion; la mise hors s'entend toûjours en mauvaise part; quand un maître de forge a consommé tous les matériaux qu'il destinoit au fondage, ce qui est prévu & vo<pb-> [p. 313] lontaire; alors on dit qu'il a fermé la palle, qu'il a arrêté son fourneau; quand par quelqu'accident on est forcé de cesser la fusion, alors l'on dit que l'on a mis hors, quoique ce terme ne dût s'employer que dans le cas particulier de la cessation du travail, par la raison qu'il s'est entassé dans l'ouvrage & sur la thuyere une quantité, une masse de matiere mal digérée, qu'il n'est pas possible de fondre, soit à cause de son volume, soit à cause de sa nature; dans certain cas, ce n'est autre chose, qu'une fonte rapprochée par la séparation des fondans de l'état d'un fer mal travaillé: l'ouvrage commençant à s'embarrasser d'une partie un peu considérable de cette matiere, l'ouvrier cherche à la détacher par le travail d'un ringard, qui produit alors un effet tout contraire; car plus il travaillera, plus il lui donnera l'état du fer, & plus il l'augmentera par la jonction des matieres qui tombent continuellement. Le remede est d'augmenter la chaleur par le choix des charbons, & la quantité des fondans, qui tenus en grand bain, sont les seuls capables de ramener cette matiere à l'état de la fonte. On pourroit assûrer, qu'excepté le cas de force majeure, avec les précautions & le travail bien suivi, on ne mettra jamais hors.

J'ai vû des fourneaux au bout de trois à quatre jours de travail, être obligés de mettre hors: faute de chaleur dans un ouvrage neuf, & de poussiere de charbon, le métal n'avoit pû se tenir en bain. La mise hors est donc occasionnée par tout ce qui peut empêcher la vitrification.

Dans le cas de mise hors, pour se mettre en état de travailler de nouveau, il faut faire une ouverture dans le devant du sourneau, quelquefois jusqu'à la seconde marâtre, suivant la grosseur de la masse, pour pouvoir la tirer ou la mettre hors, refaire un nouvel ouvrage, &c. donc il est clair qu'un pareil accident est très - préjudiciable. Voyez l'article Grosses Forges.

Hors d'oeuvre (Page 8:313)

* Hors d'oeuvre, s. m. (Gramm. & Littérat.) il se dit de tout morceau qui ne tient pas essentiellement au sujet qu'on traite. Il est presque synonyme à digression.

On a transporté ce mot dans la cuisine; les hors d'oeuvre sont de petits plats qui accompagnent les grands, & qui remplissent les intervalles qu'ils laissent entre eux sur une table. Il y a des hors d'oeuvres à chaque service; & c'est le service qui en détermine la qualité.

HORSCHITZ (Page 8:313)

HORSCHITZ, (Géog.) ville & château de Bohème, près de l'Elbe, dans le cercle de Koniggratz.

HORSHAM (Page 8:313)

HORSHAM, (Géog.) ville à marché d'Angleterre, dans le Sussex, aux confins de Surrey, à 9 lieues de Londres: elle envoie deux députés au Parlement. Long. 17. 35. lat. 51. 12. (D. J.)

HORTA (Page 8:313)

HORTA, (Mythol.) déesse des Romains, qui présidoit sur la jeunesse, & l'excitoit au bien par ses fortes exhortations. Cette déesse est Hersilie; c'est à elle que Rome fit l'honneur de la déification après sa mort, en lui donnant le surnom de Horta. Romulus l'avoit choisie pendant qu'elle vécut pour sa femme, comme la plus digne des Sabines que les Romains eussent enlevés; & son choix fut consacré par la nation. Elle mit Hersilie dans le ciel avec son époux, & lui rendit des honneurs divins. Son temple ne se fermoit jamais, pour marquer que la jeunesse, cet âge si flexible au vice, cerea in vitium flecti, avoit besoin d'être portée sans cesse à la pratique de la vertu. (D. J.)

HORTAGILIER (Page 8:313)

HORTAGILIER, s. m. (Hist. mod.) terme de relation, tapissier du grand - seigneur. Voyez Tapisseries.

Il n'y a point de ville mieux reglée que le camp du grand - seigneur; & pour connoître la grandeur de ce prince, il faut le voir campé; car il y est bien mieux logé qu'à Constantinople, ni qu'en aucune autre ville de son empire.

Il a toûjours deux garnitures de tentes, afin que pendant qu'il est dans l'une, l'on aille tendre l'autre au lieu où il doit aller.

Il a pour cet effet plus de quatre cens tapissiers, appellés hortagiliers, qui vont toûjours une journée devant, afin de choisir un lieu propre pour la dresser. Ils tendent premierement celle du sultan, & puis celles des officiers & des soldats de la Porte, selon leur rang. Dict. de Trévoux. (G)

HORTOLAGE (Page 8:313)

HORTOLAGE, sub. m. (Jardinage.) la partie d'un jardin potager, qui est coupée par des couches & carreaux de plantes basses & de légumes tels qu'il s'en voit dans le grand potager du Roi à Versailles.

HORVA (Page 8:313)

HORVA MOI THEAU, (Venerie.) cri du piqueur, lorsqu'il appelle les chiens à lui pour les faire entrer en quelque taillis ou fort.

HOSANNA (Page 8:313)

HOSANNA, s. m. (Théologie.) est le nom que les Juifs donnent à une priere qu'ils récitent le septieme jour à la fête des tabernacles. Voyez Tabernacle. Ce mot signifie sauvez - nous, conservez - nous.

R. Elias dit que les Juifs donnent aussi le nom d'hosanna, aux branches de saule qu'ils portent en cette fête; parce qu'en agitant de tous côtés ces branches de saules dans la cérémonie de ce jour - là, ils chantent fréquemment hosanna. Ce qu'Antonius Nebrissemis, dans son commentaire des mots hébreux de l'Ecriture, applique aux Juifs qui reçurent Jesus Christ comme le Messie en chantant hosanna. Grotius dans son commentaire sur le chap. xxj. de S. Matthieu, V. 9. observe que les fêtes des Juifs, & en particulier celle des tabernacles, ne signifioient pas seulement leur sortie d'Egypte, dont ils célébroient la mémoire, mais aussi l'attente du Messie, & que même encore les Juifs modernes, le jour qu'ils portent ces rameaux, disent qu'ils souhaitent célébrer cette fête à l'avénement du Messie qu'ils attendent. D'où il conclut que le peuple en portant ces rameaux devant J. C. témoignoit sa joie, le reconnoissant pour le Messie. Simon, Supplément aux cérémonies des Juifs.

Il y a plusieurs de ces hosannas: les Juifs les nomment hoschannoth, c'est - à - dire les hosannas. Les uns se récitent le premier jour, les autres le second, &c. & s'appellent l'hosanna du premier jour, l'hosanna du second, &c.

Hosanna rabba, ou grand hosanna, est le nom que les Juifs donnent à leur fête des tabernacles, qui dure au moins huit jours, parce qu'ils y demandent fréquemment le secours de Dieu, la rémission de leurs péchés, & sa bénédiction sur l'année qui vient de commencer; & pour ces demandes ils se servent fréquemment des hoschannoth, ou prieres dont nous avons parlé.

Les Juifs donnent encore le nom d'hosanna rabba en particulier, au septieme jour des tabernacles, parce que c'est ce jour - là qu'ils demandent plus particulierement le secours de Dieu. (G)

HOSCHE (Page 8:313)

HOSCHE, sub. fem. ou HOCHE, OUCHE, ou OULCHE, (Jurisprud.) tiré du mot osca, terme de la basse latinité, qui est employé dans quelques coûtumes pour signifier une certaine étendue de terre labourable & cultivée qui est près d'une maison, entourée de fossés ou de haies, & qui sert aux commodités de cette maison, comme pour faire venir des légumes, mettre des arbres fruitiers. Voyez la coûtume de Nevers, ch. v. art. 1. & le Gloss. de Ducange, au mot olche & osca. (A)

HOSI (Page 8:313)

HOSI, (Géog.) ville de la Chine, dans la province de Junnan, au département de Lingan, & la troisieme métropole de cette province. Elle est, dit

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