ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"294"> l'administration, les convertirent en bénéfices. Ce fut pour remédier à cet abus, que le concile de Vienne transféra l'administration des hôpitaux à des laïcs, qui prêteroient serment & rendroient compte à l'ordinaire, & le concile de Trente a confirmé ce decret. Voyez Économe.

Nous n'entrerons point dans le détail historique des différens hôpitaux; nous y substituerons quelques vûes générales sur la maniere de rendre ces établissemens dignes de leur fin.

Il seroit beaucoup plus important de travailler à prévenir la misere, qu'à multiplier des asiles aux misérables.

Un moyen sûr d'augmenter les revenus présens des hôpitaux, ce seroit de diminuer le nombre des pauvres.

Par - tout où un travail modéré suffira pour subvenir aux besoins de la vie, & où un peu d'économie dans l'âge robuste préparera à l'homme prudent une ressource dans l'âge des infirmités, il y aura peu de pauvres.

Il ne doit y avoir de pauvres dans un état bien gouverné, que des hommes qui naissent dans l'indigence, ou qui y tombent par accident.

Je ne puis mettre au nombre des pauvres, ces paresseux jeunes & vigoureux, qui trouvant dans notre charité mal - entendue des secours plus faciles & plus considérables que ceux qu'ils se procureroient par le travail, remplissent nos rues, nos temples, nos grands chemins, nos bourgs, nos villes & nos campagnes. Il ne peut y avoir de cette vermine que dans un état où la valeur des hommes est inconnue.

Rendre la condition des mendians de profession & des vrais pauvres égale en les confondant dans les mêmes maisons, c'est oublier qu'on a des terres incultes à défricher, des colonies à peupler, des manufactures à soûtenir, des travaux publics à continuer.

S'il n'y a dans une société d'asiles que pour les vrais pauvres, il est conforme à la Religion, à la raison, à l'humanité, & à la saine politique, qu'ils y soient le mieux qu'il est possible.

Il ne faut pas que les hôpitaux soient des lieux redoutables aux malheureux, mais que le gouvernement soit redoutable aux fainéans.

Entre les vrais pauvres, les uns sont sains, les autres malades.

Il n'y a aucun inconvénient à ce que les habitations des pauvres sains soient dans les villes; il y a, ce me semble, plusieurs raisons qui demandent que celles des pauvres malades soient éloignées de la demeure des hommes sains.

Un hôpital de malades est un édifice où l'architecture doit subordonner son art aux vûes du medecin: confondre les malades dans un même lieu, c'est les détruire les uns par les autres.

Il faut sans doute des hôpitaux par - tout; mais ne faudroit - il pas qu'ils fussent tous liés par une correspondance générale?

Si les aumônes avoient un reservoir général, d'où elles se distribuassent dans toute l'étendue d'un royaume, on dirigeroit ces eaux salutaires par - tout où l'incendie seroit le plus violent.

Une disette subite, une épidémie, multiplient tout - à - coup les pauvres d'une province; pour quoi ne tranfereroit - on pas le superflu habituel ou momentané d'un hôpital à un autre?

Qu'on écoute ceux qui se récrieront contre ce projet, & l'on verra que ce sont la plûpart des hommes horribles qui boivent le sang du pauvre, & qui trouvent leur avantage particulier dans le desordre général.

Le souverain est le pere de tous ses sujets; pour<cb-> quoi ne seroit - il pas le caissier général de ses pauvres sujets?

C'est à lui à ramener à l'utilité générale, les vûes étroites des fondateurs particuliers. Voyez l'article Fondation.

Le fond des pauvres est si sacré, que ce seroit blasphémer contre l'autorité royale, que d'imaginer qu'il fût jamais diverti, même dans les besoins extrèmes de l'état.

Y a - t - il rien de plus absurde qu'un hôpital s'endette, tandis qu'un autre s'enrichit? Que seroit - ce s'ils étoient tous pillés?

Il y a tant de bureaux formés, & même assez inutilement; comment celui - ci dont l'utilité seroit si grande, seroit - il impossible? La plus grande difficulté qu'on y trouveroit peut - être, ce seroit de découvrir les revenus de tous les hôpitaux. Ils sont cependant bien connus de ceux qui les administrent.

Si l'on publioit un état exact des revenus de tous les hôpitaux, avec des listes périodiques de la dépense & de la recette, on connoîtroit le rapport des secours & des besoins; & ce seroit avoir trop mauvaise opinion des hommes, que de croire que ce fût sans effet: la commisération nous est naturelle.

Nous n'entrerons point ici dans l'examen critique de l'administration de nos hôpitaux; on peut consulter là - dessus les différens mémoires que M. de Chamousset a publiés sous le titre de vûes d'un citoyen; & l'on y verra que des malades qui entrent à l'hôtel - Dieu, il en périt un quart, tandis qu'on n'en perd qu'un huitieme à la Charité, un neuvieme & même un quatorzieme dans d'autres hôpitaux: d'où vient cette différence effrayante? Voyez les articles Hôtel Dieu & Charité.

Hôpital militaire (Page 8:294)

Hôpital militaire, c'est un hôpital établi par le Roi pour recevoir les officiers & les soldats malades ou blessés qui doivent y trouver tous les secours nécessaires, & qui les y trouveroient effectivement, si les reglemens faits à ce sujet, étoient exactement observés.

Il y a un grand nombre de ces hôpitaux en France; ils sont sous la direction du ministre de la guerre, qui nomme aux places de medecins & de chirurgiens que le Roi y entretient.

Il y a des entrepreneurs pour la fourniture des subsistances; des commissaires ordonnateurs pour veiller à ce que ces entrepreneurs fournissent aux troupes ce qu'ils sont obligés de fournir, & que les alimens soient bons; il y a aussi des inspecteurs de ces hôpitaux, &c.

Lorsque les armées sont en campagne, il y a un hôpital à la suite de l'armée. Celui qui la suit dans tous ses mouvemens est appellé par cette raison, l'hôpital ambulant. (Q)

Hôpital (Page 8:294)

Hôpital, (Marine.) c'est un vaisseau destiné pour mettre les malades, à la suite d'une armée navale ou escadre composée de dix vaisseaux, afin de les retirer des vaisseaux où leur nombre pourroit embarrasser le service, & les soigner plus particulierement. L'ordonnance de la Marine de 1689 dit que le bâtiment choisi pour servir d'hôpital sera sous la direction de l'intendant de l'armée, ou du commissaire préposé à la suite de l'escadre.

Le bâtiment choisi pour servir d'hôpital doit être garni de tous les agrès nécessaires à la navigation. Il faut que les ponts en soient hauts & les sabords bien ouverts, que les cables se virent sur le second pont, & que l'entre - deux ponts soit libre, afin que l'on y puisse placer plus commodément les lits destinés pour les malades. (Z)

HOPLITE (Page 8:294)

HOPLITE, sub. f. (Hist. nat. Lithol.) nom par lequel les anciens naturalistes désignoient des pierres luisantes comme une armure polie, & de la couleur du cuivre jaune, telles que sont nos pyrites, quel<pb-> [p. 295] ques cornes d'ammon pyritisées à la surface, &c.

HOPLITES (Page 8:295)

HOPLITES, s. m. pl. (Hist. anc.) nom que l'on donnoit à ceux qui dans les jeux olympiques & les autres combats sacrés couroient armés. Voyez Jeu. Ce mot est grec, OW=LIHS2, formé d'OW=LON, armure.

Un des beaux ouvrages du fameux Parrhasius étoit un tableau qui représentoit deux hoplites, dont l'un couroit & sembloit suer à grosses gouttes, & l'autre mettoit bas les armes & sembloit tout essoufflé. Pline, lib. XXXV. cap. x. & Paschal, de coronis, liv. VI. chap. xiv. Dict. de Trévoux.

HOPLITODROMES (Page 8:295)

HOPLITODROMES, s. m. pl. (Hist. anc.) on appelloit ainsi les athletes qui couroient armés dans les jeux olympiques, & dont les armes étoient au moins le casque, le bouclier, & les bottines. Pausanias, lib. II. des éliaques, cap. x. dit que de son tems on voyoit encore à Olympie la statue d'un hoplitodrome. Elle portoit, dit - il, un bouclier tout semblable aux nôtres; elle avoit un casque sur la tête & des bottines aux piés. Théagenes leur donne aussi la cuirasse, mais légere. La course des hoplitodromes avoit toûjours fait partie des jeux néméens; mais ils ne furent admis aux olympiques que dans la soixante - cinquieme olympiade, & ce fut Damarete qui remporta le premier prix. Cinq olympiades après ils eurent entrée aux jeux pythiques, & Timenete fut le premier qui se distingua par la vîtesse de sa course. Pindare fait aussi mention de ces coureurs armés, & l'on en conjecture qu'ils avoient place aux jeux isthmiques. Dans la suite, les Eléens, selon Pausanias, retrancherent de leurs jeux cette sorte de course, & les autres Grecs en firent autant. Mém. de l'acad. tom. III. (G)

HOPLOMAQUES (Page 8:295)

HOPLOMAQUES, s. m. pl. (Hist. anc.) étoient des especes de gladiateurs qui combattoient armés de pié en cap, ou du - moins du casque & de la cuirasse.

Ce mot est composé de deux autres mots grecs, FPLON, armes; & MAXOMAI, je combats. Dictionn. de Trévoux. (G)

HOQUET (Page 8:295)

HOQUET, s. m. (Médec.) LUGMOS2, singultus; c'est une sorte de lésion de fonction, qui est de la nature des affections convulsives; elle consiste donc dans une contraction subite & plus ou moins répétée des membranes musculaires de l'oesophage qui se raccourcit par cet effet & soûleve l'estomac & le diaphragme; tandis que celui - ci entrant en même tems en convulsion, opere une prompte & courte inspiration, avec une sorte de vibration sonore des cordes vocales, se porte par conséquent en en - bas avec effort violent, & comprime d'autant plus fortement l'estomac qu'il couvre, que celui - ci est plus tiré en en - haut par le raccourcissement de l'oesophage: en sorte qu'il se fait là des mouvemens opposés, qui tendent à rapprocher & à éloigner les deux extrémités de ce conduit; entant que l'orifice supérieur de l'estomac auquel il se termine, & le haut de la gorge, deviennent comme les deux points fixes de l'oesophage tiraillé douloureusement dans toute son étendue, qui éprouve d'une maniere simultanée un raccourcissement dans toutes ses membranes, par sa contraction convulsive, & une violente tension en sens contraire de toutes ces mêmes membranes, par la dépression de l'estomac qu'opere la contraction du diaphragme.

Le hoquet n'est donc autre chose qu'un mouvement convulsif de l'oesophage & du diaphragme, qui se fait en même tems dans ces deux organes, avec une prompte inspiration courte & sonore.

La cause efficiente du hoquet est moins connue que ses effets, qui sont très - sensibles & très - manifestes, selon l'exposition qui vient d'en être faite. Mais dans quelque cas que ce soit, on ne peut le regarder que comme un effort de la nature, qui tend à faire cesser une irritation produite dans quelque partie du diaphragme, ou dans l'orifice supérieur de l'estomac, qui donne lieu à l'action combinée des fibres musculaires, dont les secousses peuvent détacher ou expulser la matiere irritante. Voyez Effort.

Le hoquet est à l'estomac ou au diaphragme ce qu'est l'éternument par rapport à la membrane pituitaire, la toux pour les voies de l'air dans les poûmons, le ténesme pour le boyau rectum, &c. Voyez Eternument, Toux, Ténesme

Cet effort de la nature dans le hoquet peut être symptomatique ou critique, selon que la cause irritante est de nature à pouvoir être emportée ou non: mais il dépend toûjours d'une irritation dans quelques - uns des organes principalement affectés; & il doit être attribué essentiellement à celle du diaphragme, qu'il soit affecté immédiatement ou par communication.

L'irritation peut être produite dans l'estomac par la trop grande quantité d'alimens, qui distend douloureusement les parois de ce viscere, sur - tout à son orisice supérieur, lorsque le reste de ses tuniques ont assez de force pour résister à la distension qu'ils éprouvent. L'irritation de l'estomac peut aussi être l'effet de l'acrimonie des matieres qui y sont contenues, ou de celles des médicamens évacuans d'une nature trop violente; des poisons qui dépouillent les tuniques nerveuses du glu naturel, de la mucosité dont elles sont enduites, & les exposent à des impressions trop fortes; ou de l'action méchanique du cartilage xiphoïde enfoncé; ou de toute autre qui peut avoir rapport à celle - ci.

La cause irritante peut aussi être appliquée aux parties nerveuses du diaphragme, par une suite de l'inflammation, de l'engorgement de ce muscle, ou par un dépôt, une métastase d'humeurs acres dans sa substance, c'est - à - dire dans le tissu cellulaire qui pénetre dans l'interstice de ses fibres, ou entre les membranes dont il est comme tapissé, ou par extension de l'inflammation du foie, de l'estomac, & de l'irritation de ce dernier.

Un grand nombre d'observations concernant les différentes causes qui donnent lieu au hoquet, ne laissent pas douter que le diaphragme ne soit l'organe qui est principalement mis en jeu dans cette lésion de fonctions; tant lorsqu'il est affecté immédiatement, que lorsqu'il ne l'est que par communication. Ce qui le prouve d'une maniere convaincante, c'est que l'on peut contrefaire le hoquet à volonté; ce qui ne peut avoir lieu qu'autant qu'il est l'effet d'un mouvement musculaire que l'on peut exciter volontairement. Mais il n'est pas moins vrai que l'estomac est le plus souvent le siége de l'irritation qui se communique aisément au diaphragme, surtout lorsque c'est l'orifice supérieur, c'est - à - dire le cardia, qui est principalement affecté; d'autant plus que ces deux parties reçoivent des nerfs de la même distribution, qui est celle de la huitieme paire.

Les enfans éprouvent assez fréquemment le hoquet à cause de l'irritabilité du genre nerveux, qui est plus grande dans le bas âge que dans les adultes, & de la disposition qu'ils ont à ce que les alimens contractent une acrimonie acide dans leur estomac. Les remedes délayans, adoucissans, les absorbans, de légers purgatifs, peuvent suffire pour emporter la cause du hoquet dans ces différens cas, ou le changement de nourrice, s'il y a lieu de soupçonner la mauvaise qualité du lait.

Pour trouver un grand nombre d'observations sur les différentes causes du hoquet & sur des causes singulieres rares de cet accident, il faut consulter les oeuvres de Marcel Donat, hist. mirab. lib. II. celles de Skenkius, observ. lib. III. Bartholin, observ. cent. 2. fait mention d'un hoquet entr'autres, qui n'avoit pas discontinué pendant quatre ans.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.