ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"292"> quelques - uns des honoraires, ont la délicatesse de vouloir être distingués de ceux - ci, & la modestie de ne se pas compter parmi les autres; ils recherchent les places d'académiciens libres. Il y a apparence que cette classe absorbera insensiblement celle des honoraires. Fontenelle, qui entendoit mieux que personne les véritables intérêts de sa gloire, répondit au duc d'Orléans régent, qui lui offroit de le faire président perpétuel de l'académie des Sciences: eh, monseigneur, pourquoi voulez - vous m'empêcher de vivre avec mes pareils?

Il n'y a point d'honoraires dans l'académie françoise; il paroît même qu'elle ne reconnoît pas pour être de la langue l'acception dont il s'agit ici, car on ne la trouve pas dans son dictionnaire. Quelques membres de cette compagnie firent autrefois une tentative pour y introduire une classe d'honoraires. Il falloit qu'ils ne fussent pas trop faits pour ce titre, puisqu'ils en avoient tant de besoin, & ils ne méritoient pas davantage celui d'académicien, puisqu'il ne leur suffisoit pas. Le marquis & l'abbé de Dangeau qui, à tous égards, ne pouvoient pas éviter d'être honoraires, si l'on en faisoit, eurent assez d'amour propre pour s'y opposer. Ils s'adresserent directement au Roi, qui approuva leurs raisons, & rejetta ce projet. Si l'on continue l'histoire de l'académie, ce fait n'y sera vraissemblablement pas oublié. La personne qui par sa naissance & par ses sentimens s'intéressoit le plus à la mémoite de MM. de Dangeau, m'a demandé de faire mention de leur procédé pour l'académie, si j'en avois occasion; je m'acquitte ici de la parole que j'ai donnée. Charlemagne, ayant formé dans son palais une société littéraire, dont il étoit membre, voulut que dans les assemblées chacun prît un nom académique, & lui - même en adopta un, pour faire disparoître tous les titres étrangers. Charles IX. qui forma aussi une académie, dit dans les lettres patentes, à ce que ladite académie soit suivie & honorée des plus grands, nous avons libéralement accepté & acceptons le surnom de protecteur & premier auditeur d'icelle. Cet article est de M. Duclos, secrétaire de l'académie françoise.

Honoraire (Page 8:292)

Honoraire, (Jurisprud.) en matiere de dignités & de fonctions, a deux significations différentes.

Il y a des honoraires ou ad honores, c'est - à - dire, qui ne ren olissent pas toutes les fonctions, comme des consenlers honoraires, des tuteurs honoraires. Voyez Conseillers & Tuteurs.

Il y a aussi des honoraires, c'est - à - dire, des officiers qui ont obtenu des lettres d'honneur pour conserver le titre & les honneurs de leur place, quoiqu'ils se démettent de leur office: on n'accorde communément ces lettres qu'au bout de vingt ans; cependant quelquefois, en considération des services & du mérite personnel de l'officier, on en accorde au bout d'un moindre tems.

Les honoraires conservent leur rang ordinaire, excepté les chefs de compagnie, qui ne peuvent prendre que la seconde place. Ils n'ont point de part aux émolumens. (A)

HONORER (Page 8:292)

* HONORER, v. act. (Gramm.) donner des marques de soûmission, de respect, de vénération, & d'estime. On honore la mémoire des grands hommes par des éloges, par des monumens, & des cérémonies civiles. Un des préceptes du Décalogue promet une longue vie dans ce monde, à celui qui honorera son pere & sa mere. Les dieux ne veulent point être honorés par la cruauté, dit M. de Fenelon.

Honorer (Page 8:292)

Honorer, en termes de Commerce de lettres de change, se dit de l'acceptation & du payement qu'on en fait par considération pour le tireur, quoiqu'il n'en ait point encore remis les fonds. S'il vous revient quelqu'une de mes lettres de change prote<cb-> stées, je vous prie de les honorer, c'est - à - dire de les accepter. Dictionn. de Commerce. (G)

HONORIADE (Page 8:292)

HONORIADE, sub. fém. (Géog. anc.) contrée de l'Asie mineure; elle fit long - tems partie de la Bithynie, & n'étoit pas une province particuliere avant l'empire d'Honorius, successeur du vieux Théodose; mais dans la suite elle devint la onzieme partie du royaume du Pont, que les Romains avoient réduit en province; il en est parlé beaucoup dans les novelles & dans les conciles. (D. J.)

HONORIAQUE (Page 8:292)

HONORIAQUE, s. m. Honoriaci, (Hist. anc.) nom d'une espece de milice ancienne qui introduisit les Vandales, les Alains, les Sueves, &c. en Espagne.

Didyme & Vérinien, deux freres, avoient défendu à leurs propres frais, & avec beaucoup de valeur & de vigilance, les passages des Pyrénées contre ces barbares; mais ayant été tués, l'empereur Constantius mit en garnison dans ces passages les Honoriaques, qui non - contens de les ouvrir à toutes ces nations du Nord, qui ravageoient les Gaules, se joignirent à eux. Dict. de Trévoux. (G)

HONORIFIQUES (Page 8:292)

HONORIFIQUES (droits) Jurisprud. nous avons donné ci - devant les notions générales de cette matiere au mot Droits honorifiques; nous ajoûterons seulement ici par forme de supplément & d'explication sur ce qui est dit, qu'en Bretagne le patron jouit seul des droits honorifiques, & que le seigneur haut - justicier n'y participe pas. Je l'ai avancé d'après le sentiment de M. Guyot, qui dans ses observations sur les droits honorifiques, a fait une dissertation à ce sujet, fondée sur l'ordonnance de 1539, donnée pour la Bretagne. Mais voici le vrai sens de cette loi, suivant l'usage constant du Parlement de Bretagne, ainsi que me l'a observé M. du Parc Poulain.

Des gentilshommes prétendoient en Bretagne avoir non - seulement les moindres honneurs de l'Eglise, mais aussi les droits honorifiques, proprement dits; à l'égard des moindres honneurs, l'ordonnance y est formellement contraire, sauf néanmoins la modification qui y fut apportée par une déclaration du Roi, du 24 Septembre de la même année, qui conserve les possessions passées, & qui borne l'exécution de l'ordonnance à l'avenir.

A l'égard des grands honneurs de l'Eglise, qui sont les seuls droits honorifiques proprement dits, l'ordonnance de 1539, ne dit rien de ceux qui sont seigneurs de l'Eglise; elle veut que ceux qui prétendent être patrons ou fondateurs, le prouvent par titres.

Mais 1°. s'il n'y a pas de fondateur, le seigneur est réputé le fondateur, parce qu'il est réputé avoir donné le fonds pour le bâtiment de l'église; ainsi en prouvant que l'église est bâtie dans son fief, il satisfait pleinement à l'ordonnance de 1539, parce qu'en produisant le titre de sa féodalité sur l'église, il produit un titre suffisant pour établir présomptivement sa qualité de fondateur.

2°. S'il y a un patron & fondateur qui ne soit pas seigneur de l'église, il a les premiers honneurs, & le seigneur de l'église les a après lui, comme un honneur dû à la féodalité, auquel on pense que l'ordonnance de 1539, n'a point eu intention de donner atteinte. Cela a toûjours été ainsi décidé pendant que la réformation du domaine a duré; & c'est une maxime constante en Bretagne; c'est même une opininion assez commune dans cette province, à ce que m'assûre M. du Parc Poulain, mais qui souffre cependant des difficultés, qu'en Bretagne, lorsqu'il n'y a pas de fondateur, le seigneur du fief de l'église a tous les honneurs, quoiqu'il ne soit pas haut - justicier; M. du Parc dit qu'il a eu plusieurs fois occasion d'attaquer cette derniere proposition dans [p. 293] des procès, mais qu'elle n'a point été décidée. Voyez l'ordonnance de 1539 pour la Bretagne, & la déclaration du 24 Septembre de la même année. (A)

HONOSCA (Page 8:293)

HONOSCA, (Géogr. anc.) ville maritime de l'Espagne Tarragonoise, entre l'Hebre & Carthagène, selon Tite - Live, liv. XXII. Ortélius soupçonne que c'est présentement Villa - Joyosa, bourgade au royaume de Valence, dans le golfe d'Alicante. (D. J.)

HONSLOW (Page 8:293)

HONSLOW, (Géog.) ville d'Angleterre dans la province de Middlesex.

HONTE (Page 8:293)

HONTE, s. f. (Morale.) c'est dans une ame honnête la conscience d'une faute qui l'avilit; c'est dans un homme ordinaire la crainte du blâme qu'il a mérité; c'est dans un homme foible la crainte de la censure même injuste. Le premier se releve par l'exercice de la vertu; le second répare selon les circonstances, & le troisieme rampe de peur de tomber. Voyez Ignominie.

HONTEUSES (Page 8:293)

HONTEUSES, en Anatomie, se dit des parties de la génération, & de celles qui leur sont relatives. Voyez Génération.

Honteuses (Page 8:293)

Honteuses, arteres, (Angélolog.) les Anatomistes en distinguent trois; la honteuse interne, la honteuse commune ou moyenne, & la honteuse externe.

La honteuse interne, branche de l'hypogastrique, est ordinairement renfermée dans le petit bassin, & se distribue à la vessie, aux vésicules séminales, aux prostates, & à quelques parties voisines. Elle est beaucoup plus considérable dans les femmes, à cause de la matrice & du vagin qu'elle arrose. Elle forme même plusieurs contours sur le corps de la matrice, afin qu'elle puisse s'étendre avec ce viscere dans l'état de grossesse. Cette artere est quelquefois double dans l'un & dans l'autre sexe, mais plus souvent dans les femmes. Il se trouve aussi plusieurs sujets, où cette artere vient du rameau postérieur dans la honteuse commune, dont nous allons parler.

La honteuse commune, ou moyenne, procede ordinairement du tronc de l'artere sciatique, quelquefois de l'artere hypogastrique, sur - tout dans la semme, & est toûjours située derriere la tubérosité de l'ischium; elle sort du petit bassin par la grande échancrure des os des îles, marche derriere l'apophyse épineuse de l'ischium, & le ligament qui le joint à l'os sacrum. Elle rentre ensuite dans la cavité du bassin, & fait un contour derriere l'ischium. Cette artere jette ordinairement derriere la tubérosité de cet os, une branche qui se porte à l'anus, & se répand principalement sur son sphincter; on la nomme alors hémorrhoïdale externe, qui vient aussi quelquefois de la honteuse interne.

La honteuse commune, continue son chemin tout le long de la branche antérieure de l'ischium, derriere le principe du corps caverneux & son muscle. Parvenue vers l'arcade cartilagineuse de l'os pubis, elle perce le ligament suspensoire pour se terminer sur le dos de la verge; elle donne dans ce trajet des rameaux au dartos, au bulbe de l'urethre, aux corps caverneux, & aux autres parties de la verge. Quelquefois aussi l'artere qui marche sur le dos du penis, vient de l'obturatrice; car les jeux de la nature sont ici fort communs. La honteuse commune suit dans le sexe la même route, & se perd à - peu - près de la même maniere sur le corps du clitoris; ses principaux rameaux se distribuent au corps & aux jambes du clitoris, au plexus rétiforme, aux muscles constricteurs, & à quelques parties de la vulve.

La honteuse externe n'est guere moins considérable que les deux autres honteuses dont nous venons de parler. Elle naît de la crurale, environ deux pouces au - dessous du ligament inguinal, & se porte transversalement vers les parties de la génération, dont elle arrose les tégumens, en communiquant avec la honteuse commune. (D. J.)

HOOGSTRATE (Page 8:293)

HOOGSTRATE, (Géog.) petite ville des Pays - Bas, dans le Brabant hollandois, au quartier d'Anvers, avec titre de comté. Elle est à 6 lieues N. E. d'Anvers, 3 S. O. de Breda. Long. 22. 16. latit. 51. 25.

Cette ville est la patrie du Dominicain Jacques Hoogstraten, inquisiteur général en Allemagne, au commencement du xvj. siecle; son nom s'est conservé dans l'Histoire, pour la violence avec laquelle il exerça sa charge, & par ses injusies procédures contre le savant Reuchlin, un des premiers qui se soit appliqué à l'étude de la langue hébraïque. Hoogstraten surprit de Maximilien un édit pour brûler tous les livres des Juifs, qui furent trop heureux d'obtenir la suspension de l'édit. L'empereur qui n'avoit pas osé le refuser à Hoogstraten, demanda l'avis des universités d'Allemagne, avec celui de Reuchlin. Cet habile homme opina sincerement, qu'il ne convenoit pas de brûler tous les livres de ce peuple, dont plusieurs étoient utiles, mais seulement ceux qui attaquoient directement la Religion Chrétienne; il soûtint son opinion dans un livre intitulé, le Miroir oculaire: Hoogstraten fulmina contre le livre & l'auteur. Le proces fut évoqué à Rome, & la faculté de Théologie de Paris déclara le 2 Août 1514, que le Miroir oculaire devoit être jetté au feu, & l'auteur suspect d'hérésie, contraint à se rétracter. (D. J.)

HOORN, ou HORN (Page 8:293)

HOORN, ou HORN, (Géog.) ville des Provinces - Unies, dans la Westsrise, avec un assez bon port. Quoiqu'Amsterdam lui ait enlevé une partie de son commerce, elle ne laisse pas de faire encore un grand trafic: c'est dans ses pâturages que l'on engraisse les boeufs qui viennent du Dannemarck & du Holstein. Hoorn commença à être bâtie vers l'an 1300; elle est sur le bord occidental du Zuiderzée, à 2 lieues N. d'Edam, 5 N. E. d'Amsterdam. Long. 22. 30. lat. 52. 38. 45.

Junius (Hadrien) né à Hoorn le premier Juillet 1511, a été un des plus savans hommes de son tems; il perdit sa bibliotheque & tous ses manuscrits dans le pillage de Harlem par les Espagnols en 1573; le regret qu'il en eut hâta sa mort, qui arriva le 16 Juillet 1575. Ses principaux ouvrages sont, un Nomenclator en huit langues; une traduction d'Eunapius, de Vitis Sophistarum; une Description de la Hollande, sous le titre de Batavia, & des Miscellanes intitulés, Animadversorum, lib. VI. Gruter les a insérés dans son trésor critique. (D. J.)

HOOZEN (Page 8:293)

HOOZEN, sub. m. (Phys.) est le nom que les Hollandois donnent aux trombes qu'on observe en mer. Voyez Trombe. (O)

HOPITAL (Page 8:293)

* HOPITAL, s. m. (Gramm. Morale & Politiq.) ce mot ne signifioit autrefois qu'hôtellerie: les hôpitaux étoient des maisons publiques où les voyageurs étrangers recevoient les secours de l'hospitalité. Il n'y a plus de ces maisons; ce sont aujourd'hui des lieux où des pauvres de toute espece se réfugient, & où ils sont bien ou mal pourvus des choses nécessaires aux besoins urgens de la vie.

Dans les premiers tems de l'Eglise, l'évêque étoit chargé du soin immédiat des pauvres de son diocèse. Lorsque les ecclésiastiques eurent des rentes assûrées, on en assigna le quart aux pauvres, & l'on sonda les maisons de piété que nous appellons hópitaux. Voyez les articles Dixmes, Clergé.

Ces maisons étoient gouvernées, même pour le temporel, par des prêtres & des diacres, sous l'inspection de l'évêque. Voyez Evêque, Diacre.

Elles furent ensuite dotées par des particuliers, & elles eurent des revenus; mais dans le relâchement de la discipline, les clercs qui en possédoient

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