ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"282"> un fluide homogene, parce que ses parties, ou ses différentes couches ne sont pas de la même densité. Voyez Athmosphere, Air & Densité.

Lumiere homogene, est celle dont les rayons sont tous d'une même couleur, & par conséquent d'un même dégré de réfrangibilité & réflexibilité. Voyez Lumiere & Couleur.

Quantités homogenes, en Algebre, sont celles qui ont le même nombre de dimensions, comme a3, b b c, b c d, &c. On dit que la loi des homogenes est conservée dans une équation algébrique, lorsque tous les termes y sont de la même dimension.

Quantités sourdes homogenes, sont celles qui ont le même signe radical, & . Voyez Sourdes.

Homogene de comparaison, en Algebre, est la quantité, ou le terme connu d'une équation, que l'on appelle aussi nombre absolu. Ainsi, dans l'équation x3 - 3x + 4 = 0, 4 est l'homogene de comparaison. On ne se sert plus gueresi de cette expression, & on désigne l'homogene de comparaison par le mot de dernier terme, ou terme tout connu de l'équation. Voyez Équation. (O)

Homogene (Page 8:282)

Homogene, adj. (Méd.) O(MOGENH\S2, homogeneus. Ce terme est souvent employé dans les ouvrages de Medecine, pour désigner les substances dont les parties sont égales entre elles, par leurs qualités intrinseques ou par leurs effets.

On trouve dans les définitions de Gorré, que le nom d'homogene est quelquefois donné à une sorte de fievre continue, dont les symptomes ne changent point, sont toujours les mêmes, soit par leur caractere, soit par leur durée: dans ce sens, homogene est synonyme d'homotone. Voyez Fievre homotone.

HOMOGÉNÉITÉ (Page 8:282)

HOMOGÉNÉITÉ, s. f. (Gramm. & Métaphysiq.) qualité qui donne à une chose le nom d'homogene. Voyez Homogene. L'homogénéité de la matiere est une question peut - être impossible à résoudre.

HOMOGRAMME (Page 8:282)

HOMOGRAMME, s. m. (Gymn.) nom que les anciens donnoient aux deux athletes qui tiroient au sort la même lettre, & qui par cette raison devoient combattre l'un contre l'autre. Quand les athletes étoient enrégistrés, il s'agissoit de les apparier, & le sort en décidoit. Pour cet effet on jettoit dans une urne un nombre de lettres égal à celui des athletes, c'est - à - dire qu'on jettoit dans cette urne, deux a, deux b, deux c, &c. Après que les lettres avoient été bien secouées & mèlées dans l'urne, pour lors les athletes les tiroient eux - mêmes; ceux qui se trouvoient avoir la même lettre, combattoient ensemble, & on les appelloit athletes homogrammes. (D. J.)

HOMOHYOIDIEN (Page 8:282)

HOMOHYOIDIEN, voyez Costo - Hyoidien.

HOMOIOTELEUTON (Page 8:282)

HOMOIOTELEUTON, s. m. (Belles - Lettres.) figure de rhétorique par laquelle les différens membres qui composent une période, se terminent de la même maniere: comme, ut vivis invidiosè, delinquis invidiosè, loqueris odiosè. Elle n'avoit lieu que dans la prose chez les anciens, & elle y formoit un agrément. Les modernes l'ont bannie de la leur, comme un défaut; & au contraire, ils l'ont introduite dans leur poésie; au moins quelques critiques pensent - ils trouver des traces de la rime dans l'homoïoteleuton des Grecs & des Latins, qui n'étoit autre chose qu'une consonnance de phrase.

Le mot est formé du grec OMOS2, pareil, & du verbe TELEW, définio, je termine: terminaison pareille. (G)

HOMOLOGATION (Page 8:282)

HOMOLOGATION, s. f. (Jurisprud.) est un jugement qui confirme & ordonne l'exécution de quelque acte passé par les parties; comme un contrat d'union entre créanciers, ou de direction, un contrat d'atermoyement, une délibération faite dans une assemblée de créanciers.

On homologue aussi les sentences arbitrales; & au parlement on homologue les avis de la communauté des Avocats & Procureurs. (A)

HOMOLOGUE (Page 8:282)

HOMOLOGUE, adj. terme de Géométrie, qui se dit des côtés des figures semblables qui sont opposés à des angles égaux. Voyez Semblable.

Ce mot est grec, composé d'O(/MOS2, semblable, & LO/GOS2, ratio, raison; c'est - à - dire quantité semblable.

Les triangles équiangles ou semblables, ont leurs côtés homologues proportionnés. Tous les rectangles semblables sont entre eux, comme les quarrés de leurs côtés homologues. Voyez Rectangles. (E)

HOMOLOGUER (Page 8:282)

HOMOLOGUER, voyez Homologation.

HOMONYME (Page 8:282)

HOMONYME, adj. (Gramm.) O(MONOMOS2, de même nom; racines, O)MO/S2, semblable, & O)/NOMA, nom. Ce terme grec d'origine, étoit rendu en latin par les mots univocus, ou oequivocus, que j'employerois volontiers à distinguer deux especes différentes d'homonymes, qu'il est à propos de ne pas confondre, si l'on veut prendre de ce terme une idée juste & précise.

J'appellerois donc homonyme univoque tout mot qui, sans aucun changement dans le matériel, est destiné par l'usage à diverses significations propres, & dont par conséquent le sens actuel dépend toûjours des circonstances où il est employé. Tel est en latin le nom de taurus, qui quelquefois signifie l'animal domestique que nous appellons taureau, & d'autres fois une grande chaîne de montagnes située en Asie. Tel est aussi en françois le mot coin, qui signifie une sorte de fruit, malum cydonium; un angle, angulus; un instrument à fendre le bois, cuneus; la matrice ou l'instrument avec quoi l'on marque la monnoie ou les médailles, typus.

J'ai dit diverses significations propres, parce que l'on ne doit pas regarder un mot comme homonyme, quoiqu'il signifie une chose dans le sens propre, & une autre dans le sens figuré. Ainsi le mot voix n'est point homonyme, quoiqu'il ait diverses significations dans le sens propre & dans le sens figuré: dans le sens propre, il signifie le son qui sort de la bouche; dans le figuré, il signifie quelquefois un sentiment intérieur, une sorte d'inspiration, comme quand on dit la voix de la conscience, & d'autres fois, un suffrage, un avis, comme quand on dit, qu'il vaudroit mieux peser les voix que de les compter.

J'appellerois homonymes équivoques, des mots qui n'ont entre eux que des différences très - légeres, ou dans la prononciation, ou dans l'orthographe, ou même dans l'une & dans l'autre, quoiqu'ils aient des significations totalement différentes. Par exemple, les mots voler, latrocinari, & voler, volare, ne different entre eux que par la prononciation; la syllabe vo est longue dans le premier, & breve dans le second; vler, vler. Les mots ceint, cinctus; sain, sanus; saint, sanctus; sein, sinus; & seing, chirographum, ne different entre eux que par l'ortographe. Enfin les mots tâche, pensum, & tache, macula, different entre eux, & par la prononciation & par l'orthographe.

L'idée commune à ces deux especes d'homonymes est donc la pluralité des sens avec de la ressemblance dans le matériel: leurs caracteres spécifiques se tirent de cette ressemblance même. Si elle est totale & identique, les mots homonymes sont alors indiscernables quant à leur matériel; c'est un même & unique mot, una vox; & c'est pour cela que je les distingue des autres par la dénomination d'univoques. Si la ressemblance n'est que partielle & approchée, il n'y a plus unité dans le matériel des homonymes, chacun a son mot propre, mais ces mots ont entre eux une relation de parité, oequoe voces; & de - là la dénomination d'équivoques, pour distinguer cette seconde espece.

Dans le premier cas, un mot est homonyme absolument, & indépendamment de toute comparaison avec d'autres mots, parce que c'est identiquement le même matériel qui désigne des sens différens: dans [p. 283] le second cas, les mots ne sont homonymes que relativement, parce que les sens différens sont désignés par des mots qui, malgré leur ressemblance, ont pourtant entre eux des différences, légeres à la vérité, mais réelles.

L'usage des homonymes de la premiere espece, exige que dans la suite d'un raisonnement, on attache constamment au même mot le même sens qu'on lui a d'abord supposé; parce qu'à coup sûr, ce qui convient à l'un des sens ne convient pas à l'autre, par la raison même de leur différence, & que dans l'une des deux acceptions, on avanceroit une proposition fausse, qui deviendroit peut - être ensuite la source d'une infinité d'erreurs.

L'usage des homonymes de la seconde espece exige de l'exactitude dans la prononciation & dans l'orthographe, afin qu'on ne présente pas par mal - adresse un sens louche ou même ridicule, en faisant entendre ou voir un mot pour un autre qui en approche. C'est sur - tout dans cette distinction délicate de sons approchés, que consiste la grande difficulté de la prononciation de la langue chinoise pour les étrangers. Walton, d'après Alvarès Semedo, nous apprend que les Chinois n'ont que 326 mots, tous monosyllables; qu'ils ont cinq tons différens, selon lesquels un même mot signifie cinq choses différentes, ce qui multiplie les mots possibles de leur langue jusqu'à cinq fois 326, ou 1630; & que cependant il n'y en a d'usités que 1228.

On peut demander ici comment il est possible de concilier ce petit nombre de mots avec la quantité prodigieuse des caracteres chinois que l'on fait monter jusqu'à 80000. La réponse est facile. On sait que l'écriture chinoise est hyéroglyphique, que les caracteres y représentent les idées, & non pas les élémens de la voix, & qu'en conséquence elle est commune à plusieurs nations voisines de la Chine, quoiqu'elles parlent des langues différentes. Voyez Ecriture chinoise. Or quand on dit que les Chinois n'ont que 1228 mots significatifs, on ne parle que de l'idée individuelle qui caractérise chacun d'eux, & non pas de l'idée spécifique ou de l'idée accidentelle qui peut y être ajoûtée: toutes ces idées sont attachées à l'ordre de la construction usuelle; & le même mot matériel est nom, adjectif verbe, &c. selon la place qu'il occupe dans l'ensemble de la phrase. (Rhétorique du P. Lamy, liv. I. ch. x.) Mais l'écriture devant offrir aux yeux toutes les idées comprises dans la signification totale d'un mot, l'idée individuelle & l'idée spécifique, l'idée fondamentale & l'idée accidentelle, l'idée principale & l'idée accessoire; chaque mot primitif suppose nécessairement plusieurs caracteres, qui servent à en présenter l'idée individuelle sous tous les aspects exigés par les vûes de l'énonciation.

Quoi qu'il en soit, on sent à merveille que la diversité des cinq tons qui varient au même son, doit mettre dans cette langue une difficulté très - grande pour les étrangers qui ne sont point accoutumés à une modulation si délicate, & que leur oreille doit y sentir une sorte de monotonie rebutante, dont les naturels ne s'apperçoivent point, si même ils n'y trouvent pas quelque beauté. Ne trouvons - nous pas nous - mêmes de la grace à rapprocher quelquefois des homonymes équivoques, dont le choc occasionne un jeu de mots que les Rhéteurs ont unis au rang des figures, sous le nom de paronomase. Les Latins en faisoient encore plus d'usage que nous, amantes sunt amentes. Voyez Paronomase. « On doit éviter les jeux qui sont vuides de sens, dit M. du Marsais, (des tropes, part. III. artic. 7.) mais quand le sens subsiste indépendamment des jeux de mots, ils ne perdent rien de leur mérite ».

Il n'en est pas ainsi de ceux qui servent de fonde<cb-> ment à ces pitoyables rébus dont on charge ordinairement les écrans, & qui ne sont qu'un abus puérile des homonymes. C'est connoître bien peu le prix du tems, que d'en perdre la moindre portion à composer ou à deviner des choses si misérables; & j'ai peine à pardonner au P. Jouvency, d'avoir avancé dans un très - bon ouvrage (de ratione discendi & docendi), que les rébus expriment leur objet, non sine aliquo sale, & de les avoir indiqués comme pouvant servir aux exercices de la jeunesse: cette méprise, à mon gré, n'est pas assez réparée par un jugement plus sage qu'il en porte presque aussitôt en ces termes: hoc genus facilè in pueriles ineptias excidit.

Qu'il me soit permis, à l'occasion des homonymes, de mettre ici en remarque un principe qui trouvera ailleurs son application. C'est qu'il ne faut pas s'en rapporter uniquement au matériel d'un mot pour juger de quelle espece il est. On trouve en effet des homonymes qui sont tantôt d'une espece & tantôt d'une autre, selon les différentes significations dont ils se revêtent dans les diverses occurrences. Par exemple, si est conjonction quand on dit, si vous voulez; il est adverbe quand on dit, vous parlez si bien; il est nom lorsqu'en termes de musique, on dit un si cadencé. En est quelquefois préposition, parler en maître; d'autres fois il est adverbe, nous en arrivons. Tout est nom dans cette phrase, le tout est plus grand que sa partie; il est adjectif dans celle - ci, tout homme est menteur; il est adverbe dans cette troisieme, je suis tout surpris.

C'est done sur - tout dans leur signification qu'il faut examiner les mots pour en bien juger; & l'on ne doit en fixer les especes que par les différences spécifiques qui en déterminent les services réels. Si l'on doit, dans ce cas, quelque attention au matériel des mots, c'est pour en observer les différentes métamorphoses, qui ne sont toutes que la nature sous diverses formes; car plus un objet montre de faces différentes, plus il est accessible à nos lumieres. Voyez Mot. (B. E. R. M.)

HOMOOUSIENS, HOMOUSIENS, HOMOUSIONISTES, HOMOUSIASTES (Page 8:283)

HOMOOUSIENS, HOMOUSIENS, HOMOUSIONISTES, HOMOUSIASTES, s. m. pl. (Théol.) sont les noms que les Ariens donnoient autrefois aux Catholiques, parce qu'ils soutenoient que le fils de Dieu est homoousios, c'est - à - dire consubstantiel à son pere. Voyez Heterousiens, Trinité, &c.

Hemeric, roi des Vandales, qui étoit arien, a adressé un rescrit à tous les évêques homousiens. Voyez Personne, &c. Dictionnaire de Trévoux. (G)

HOMOOUSIOS (Page 8:283)

HOMOOUSIOS, adj. terme de Théologie, qui est de même substance ou essence qu'un autre. Voyez Substance, Personne, Hypostase

La divinité de J. C. ayant été niée par les Ebionites & les Cérinthiens dans le premier siecle, par les Théodotiens dans le second, par les Artemoniens au commencement du troisieme, & par les Samosateniens ou Pauliens vers la fin du même siecle, on assembla un concile à Antioche en 272, où Paul de Samosate, chef de cette derniere secte, & l'évêque d'Antioche furent déposés. Ce même concile publia aussi un decret dans lequel J. C. est appellé fils de Dieu, & OMOWSIOS2, c'est - à - dire consubstantiel à son pere. Voyez Consubstantiel.

Le concile général de Nicée tenu en 325, contre Arius, adopta & consacra la même expression comme très - propre à énoncer la consubstantialité du verbe, & il n'y eut rien que les Ariens n'employassent pour faire condamner ce terme, ou du - moins le faire omettre ou rayer dans les professions de foi. Voyez Arianisme & Ariens. (G)

HOMOPATORIES (Page 8:283)

* HOMOPATORIES, s. f. (Hist. anc.) assemblées qui se tenoient chez les anciens; elles étoient composées des peres dont les enfans devoient passer dans les curies. Dict. de Trévoux.

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