ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"266"> de la quatrieme paire, qui va se rendre dans l'orbite par la fente sphénoïdale, & se perd dans le muscle extérieur de l'oeil: dans la cavité des sinus orbitaires sont renfermés les nerfs de la troisieme paire, ceux de la cinquieme & sixieme, l'artere carotide interne & les filets qui sont la communication du nerf grand sympathique, avec la sixieme paire & la premiere branche de la cinquieme: dans le fond des fosses moyennes de la base du crâne, sont plusieurs petits sinus, & l'on voit au - dessous des aîles d'ingrassias, les fentes sphénoïdales: plus bas & plus en arriere, les trous ronds antérieurs qui laissent passer la seconde branche du nerf de la cinquieme paire: plus loin, en marchant toujours en arriere, les trous ovales, les trous innominés, & les trous épineux de l'os sphénoïde; ce dernier laisse passer l'artere qui se distribue à la dure - mere: le rocher dans lequel est renfermé l'organe de l'oüie, sépare les fosses moyennes du crâne d'avec les postérieures: on voit à sa face antérieure un petit trou, & sur son sommet un sinus nommé le sinus supérieur du rocher: les arteres carotides pénetrent dans le crâne vers la pointe de ce rocher, & se couchent en s'avançant en devant sur les côtés de la selle du turc pour gagner les apophyses clinoïdes antérieures: au niveau du rocher se découvre un plancher membraneux, un peu élevé dans son milieu, où s'appuie la partie la plus large de la faulx, & échancré en - devant pour laisser passer la moëlle allongée; il est fait par la réflexion de la lame interne de la dure - mere; c'est la tente du cervelet; il soutient les lobes postérieurs du cerveau: le pressoir d'Hérophile marche dans son milieu de devant en - arriere; c'est à ce sinus que la grande veine de Galien & le sinus longitudinal inférieur viennent se rendre; cette tente est attachée dans son contour, aux branches transversales de l'éminence cruciale de l'os occipital, & à l'angle supérieur du rocher; c'est dans la premiere partie de cette adhésion que se trouvent les sinus latéraux, dans lesquels vont se dégorger le sinus longitudinal supérieur, & le pressoir d'Hérophile; ces sinus vont en s'enfonçant, aboutir au golphe des jugulaires. Voyez Cerveau & tous les noms écrits en lettres italiques.

Le cervelet paroît quand on a enlevé la tente commune; c'est un viscere plus petit que le cerveau; mais qui, eu égard aux principales circonstances, a beaucoup de ressemblance avec lui: une petite faulx que l'on voit en - arriere, le partage en deux hémispheres; la substance grise est à l'extérieur, la blanche se ramifie en dedans, & forme ce qu'on nomme l'arbre de vie; en soulevant le bord antérieur, on voit une pellicule, c'est la grande valvule de Vieussens, qui couvre le quatrieme ventricule, & du voisinage de laquelle on voit aussi naître les nerfs de la quatrieme paire; cette valvule rompue, la cavité qui se présente est le quatrieme ventricule, ou le calamus scriptorius, dont les côtés sont formés par les pédoncules du cervelet; par le même renversement qui découvre ces parties, on met aussi sous les yeux dans son entier, l'appendice vermiforme: si vous coupez les deux pédoncules, & que vous emportiez le cervelet, les fosses postérieures de la base du crâne se font voir; vous appercevez aussi les sinus occipitaux, & sur la face postérieure du rocher, le méat auditif interne, dans lequel s'insinue la double portion du nerf acoustique & les arteres auditives: plus bas vous voyez les trous déchirés postérieurs, par lesquels sortent les sinus latéraux, la huitieme paire des nerfs, ou la paire vague & le nerf accessoire de Willis: sur le milieu est un gros cylindre médullaire; c'est la moëlle allongée qui descend vers le grand trou occipital, passe par cette ouverture, & descend dans le canal de l'épine en prenant le nom de moëlle épiniere. Renversez - la en arriere, l'éminence transversale que vous voyez en haut, est le pont de Varole: vous distinguez au bas les éminences olivaires & les piramidales: les deux nerfs que vous appercevez vers le milieu, sont ceux de la sixieme paire: plus bas sur les côtés, sont ceux de la septieme paire, ou les nerfs auditifs: un peu au - dessous, plusieurs filets se ramassent pour former la paire vague; d'autres naissant après vont aux trous condiloïdiens antérieurs, & sont les nerfs de la neuvieme paire, ou nerfs hypoglosses; les nerfs sous - occipitaux paroissent ensuite: coupez la moëlle au niveau du trou occipital, & vous appercevez les arteres vertébrales se réunir pour former la basilaire, de laquelle vous voyez naître les spinales, les auditives, &c. ensuite la basilaire montant vers les apophyses clinoïdes postérieures, communique avec les carotides, donne au cervelet, & va aux lobes postérieurs du cerveau: au bas des apophyses que nous venons de nommer, sont les sinus caverneux, qui par le haut communiquent avec les orbitaires, & par le bas avec deux tuyaux assez déliés, qui sous le nom de sinus inférieurs du rocher, vont s'ouvrir à l'extrémité des sinus latéraux; enfin on voit ici la tubérosité occipitale interne, l'éminence cruciale de l'os occipital, & l'apophyse basilaire du même os, qui va jusqu'au sphénoïde pour s'unir & se confondre avec lui chez les adultes. Voyez Cervelet & tous les mots écrits en lettres italiques.

La tête renferme encore les principaux organes des sens: celui de l'ouïe est placé dans la portion dure de l'os des tempes. Nous avons déja remarqué le conduit auditif extérieur, il est terminé par une cloison membraneuse un peu enfoncée dans son milieu, on la nomme membrane du tympan: la cavité qu'elle ferme est le tambour, qui est assez peu régulier, & par - tout tapissé d'un périoste très - fin: ce qu'on distingue au premier coup - d'oeil, ce sont trois petits osselets, dont l'un est placé en - devant, & ne ressemble pas mal à une massue, on l'appelle le marteau; deux muscles viennent s'y insérer: l'un est renfermé dans un conduit osseux, qui suit la direction de la trompe d'Eustache; le second passe par la fêlure articulaire. Derriere le marteau sur la même ligne est un autre osselet appellé l'enclume, il s'unit avec la tête du marteau; il a deux branches, dont la plus courte s'avance dans l'ouverture des cellules mastoïdiennes, la plus longue va s'unir à un petit os, appellé l'étrier: ce dernier a un muscle fort petit, & qui est renfermé dans le conduit osseux de la pyramide: entre la tête de l'étrier & la branche de l'enclume qui s'y joint, il y a un petit osselet, qu'on nomme orbiculaire: on distingue entre ces parties un cordon nerveux, qui d'arriere s'avance en descendant en - devant, pour sortir par la fêlure articulaire de l'os des tempes & se joindre au nerf lingual qui vient de la cinquieme paire; ce nerf porte le nom de corde du tambour: plusieurs orifices s'ouvrent dans la cavité du tympan; celui qui est enhaut & en - arriere, conduit aux cellules mastoïdiennes, qui sont des cavités assez irrégulieres, creusées dans la base du rocher au - dessus des apophyses mastoïdes: la seconde ouverture est en - bas & en - devant, elle mene à un conduit, qui va toûjours en s'élargissant se terminer vers le fond des narines; c'est la trompe d'Eustache: la troisieme ouverture s'appelle la fenêtre ovale, elle est remplie par la base de l'étrier, & conduit au vestibule: la derniere est la fenêtre ronde qui communique avec le limaçon; entre la fenêtre ovale & le haut du tympan se trouve une partie de l'aqueduc de Fallope; c'est un conduit osseux qui part du fonds du méat auditif interne, &, après plusieurs contours, vient aboutir au trou stilo - mastoïdien; il renferme la portion dure du nerf auditif. La petite cavité qui est vis - à - vis la fenêtre ovale, ressemble à un petit dôme, où viennent se rendre les [p. 267] canaux demi - circulaires, & l'un des conduits du limaçon, on la nomme le vestibule: ces canaux demi circulaires sont au nombre de trois, le supérieur, l'inférieur, & le postérieur. Au bas de ces canaux est un canal partagé intérieurement en deux, qui tournant en spirale & toûjours en se retrécissant, fait environ deux tours & demi, & ressemble fort à un limaçon dont il a emprunté le nom. Voy. Oreille interne, & tous les mots écrits en lettres italiques.

Les autres organes des sens qui ont leur siége à la tête, sont placés dans la face: le premier & le plus important est l'oeil qui est logé dans l'orbite, & couvert des paupieres: le front s'éleve au - dessus; & dessous la peau qui le couvre, on voit la veine préparate vers le milieu, & les deux nerfs frontaux qui viennent de la premiere branche, ou branche orbitaire supérieure de la cinquieme paire. La racine du nez est au milieu des fibres musculaires qui viennent des frontaux, la couvrent: on a compté ces fibres au nombre des muscles du nez: les sourcils se présentent ici, & suivent dans leur contour le bord supérieur de l'orbite; sous leur grosse extrémité ou tête est le muscle corrugateur, qui s'attache d'une part à l'apophyse orbitaire interne du frontal, & de l'autre au revers de la peau vers le milieu des sourcils qu'il abaisse. Sous la peau qui couvre & forme les paupieres est un muscle large, mince, dont les fibres disposées circulairement vont aboutir à un petit tendon placé à la partie intérieure des paupieres, il les rapproche, ferme l'oeil, & s'appelle le muscle orbiculaire des paupieres: chacune de ces parties est bordée d'une rangée de poils appellés cils, qui sont soutenus par certains petits cartilages applatis (les torses), & dans le voisinage desquels on voit à la face interne les glandes ciliaires: les endroits où ces cartilages se rencontrent, se nomment les angles de l'oeil; l'un grand ou interne, c'est celui du côté du nez; l'autre petit ou externe, c'est l'opposé. Au grand angle est la caroncule lacrymale; c'est une petite glande grenue & rouge: près d'elle est le repli semi - lunaire de la conjonctive: dans le même lieu, le bord de chaque paupiere porte une petite éminence au sommet de laquelle est un petit trou, c'est le point lacrymal, qui mene à un petit canal membraneux, lequel s'avance vers le grand angle de l'oeil; on le nomme conduit lacrymal: celui de la paupiere supérieure venant à rencontrer le canal de l'inférieure s'unit à lui, & de cette réunion résulte le canal commun, qui est très - court & qui s'ouvre dans un sac placé au grand angle de l'oeil, on le nomme sac lacrymal; il est membraneux, d'une forme oblongue, & finit en - bas par un conduit membraneux, qui s'enfonce dans le canal nasal & décharge dans le nez l'humeur des larmes que les conduits lacrymaux ont apportée dans le sac: la paupiere supérieure a un muscle qui l'éleve, & qu'on nomme le releveur de la paupiere supérieure; il vient du fond de l'orbite, & finit au cartilage de la paupiere: on trouve vers le petit angle en - haut dans un enfoncement creusé à la face interne de l'apophyse orbitaire externe, la glande qui fait la secrétion de l'humeur des larmes, on la nomme la glande lacrymale: de sa face concave partent douze ou quinze tuyaux excréteurs très - fins, qui percent la conjonctive & versent l'humeur sur l'oeil, ce sont les vaisseaux hygrophthlamiques: la tunique qui revêt les paupieres en - dedans, se nomme conjonctive, elle se réfléchit sur la face antérieure du globe de l'oeil, & la couvre jusqu'au bord de la cornée transparente.

Si l'on enleve la paroi supérieure de l'orbite, on voit d'abord le périoste de cette cavité qui paroît n'être qu'un prolongement de la dure - mere, ensuite on distingue le nerf orbitaire supérieur, c'est la premiere branche de la cinquieme paire, puis le muscle releveur de la paupiere, sous lequel est le muscle superbe ou rele veur de l'oeil; au côté extérieur est placé l'oblique abducteur de l'oeil, & le nerf de la quatrieme paire qui va s'y distribuer tout entier: du côté du nez paroît d'abord le muscle grand oblique de l'oeil, vulgairement dit trochéateur: il vient comme les autres du fond de l'orbite, mais il passe son tendon par une petite poulie cartilagineuse placée vers le grand angle de l'oeil, & de - là se réfléchit en arrière & en - dehors pour s'insérer au globe de l'oeil entre le superbe & le dédaigneux. Sous le grand oblique est placé le muscle adducteur ou bibiteur: on trouve aussi dans cet endroit le nerf accessoire de l'olfactif, & la branche de l'orbitaire supérieure qui va au sac lacrymal, &c.

Le globe de l'oeil paroît en écartant les muscles supérieurs, il n'est pas tout - à - fait au milieu de l'orbite; le gros cordon blanc que vous voyez partir en arriere de son fond & gagner la pointe de l'orbite, est le nerf optique; les petits filets qui l'entourent, forment le plexus optique; vous les voyez naître pour la plûpart d'une petite tumeur, c'est le ganglion lenticulaire, auquel se rendent des nerfs qui viennent de la troisieme paire & de la cinquieme: la premiere tunique du globe est épaisse, forte & grise, c'est la sclérotique; elle se change en - devant en une lame transparente, nommée cornée, à - travers laquelle passent les rayons visuels: derriere cette cornée est un espace qui contient une humeur fort claire, & qui se régénere avec une extrême facilité, on la nomme l'humeur aqueuse, ses sources nous sont inconnues; le lieu qui la renferme s'appelle la chambre antérieure de l'oeil; sous la sclérotique se trouve une membrane composée de deux lames, qui est d'une couleur brune, & à la surface de laquelle sont les filets nerveux du plexus optique qui ont traversé la sclérotique & qui s'avancent en devant: cette seconde tunique porte le nom de choroïde; quand elle est venue près du bord de la cornée, elle adhere fortement à la face interne de la sclérotique: cette adhérence est marquée par un bourrelet assez mal - à - propos appellé ligament ciliaire: les filets nerveux que nous venons d'observer s'y terminent: de - là la choroïde se refléchit & forme une cloison qui sépare la chambre antérieure de l'oeil d'avec la postérieure, qui loge l'humeur vîtrée & le crystallin; cette cloison est percée dans son milieu, le trou est rond & il peut se resserrer & s'élargir, c'est la pupille; la face antérieure de cette même partie est teinte de plusieurs couleurs, on la nomme iris; la face postérieure est brune, elle s'appelle uvée par quelques Anatomistes: c'est - là qu'on voit les fibres musculaires qui resserrent & dilatent la pupille; plus loin sont plusieurs lignes disposées en rayons, nommées processus ciliaires; ces lignes vont aboutir au lieu où la circonférence de la cloison adhere à la sclérotique: la rétine est sous la choroïde, c'est une membrane molle & pulpeuse qui s'étend en s'amincissant jusqu'à la cloison; on la regarde comme l'organe immédiat de la vûe: dans le creux que toutes ces tuniques forment, est renfermé une masse claire, brillante & semblable à du verre fondu, c'est le corps vitré; une membrane très - fine, connue sous le nom de membrane hialoïde, l'enveloppe: elle est composée de deux lames; l'intérieure se replie en - dedans & forme un prodigieux nombre de cellules: le crystallin est placé endevant entre ces deux lames, qui font sa capsule ou son chaton; cette partie est un corps transparent, d'une certaine consistance situé immédiatement derriere la pupille, sa forme approche assez de celle d'une lentille un peu applatie en - devant. Sous le globe de l'oeil sont placés deux muscles, l'humble ou l'abaisseur, & le petit oblique: si l'on enleve le globe

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