ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"264"> de région ombilicale; celle qui est au - dessus, & qui va jusqu'au bas de la poitrine, se nomme région épigastrique; la troisieme qui s'étend au - dessous, & gagne jusqu'aux parties génitales de l'un & de l'autre sexe, a reçu le nom de région hypogastrique. Chacune de ces régions se divise encore en trois autres; savoir, celle du milieu & les deux latérales: le milieu de la région épigastrique se nomme épigastre; les côtés sont les hypochondres. Voyez Epigastre & Hypochondres.

Les côtés de la région du nombril s'appellent les lombes; le milieu a conservé le nom de région ombilicale.

La derniere des régions antérieures du ventre se partage en haute & basse; le milieu de la premiere est l'hypogastre; les parties latérales sont les îles ou les flancs: la partie basse répond au petit bassin, son milieu est le pénil, ses côtés sont les aines.

La face postérieure du ventre présente un grand enfoncement, qu'on appelle aussi région lombaire postérieure, ou plus communément le creux ou le pli des reins; ce qui est au - dessous se releve & fait saillie; c'est la région des fesses, entre lesquelles est l'ouverture par où le corps se débarasse de ses excrémens; on l'appelle le fondement, ou l'anus (Voyez Anus); l'espace qui est entre cette ouverture & les parties génitales de l'un ou l'autre sexe, porte le nom de périné, & la ligne qui le partage en partie droite & gauche, se nomme raphé. Les extrémités supérieures sont chacune composées de l'épaule, du bras, de l'avant - bras & de la main; les inférieures le sont chacune aussi des cuisses, des jambes & du pié.

Après cette idée générale des principales parties du corps humain, examinons chacune de ces mêmes parties: nous suivrons dans cet examen l'ordre le plus simple; nous ne ferons mention des organes qu'à mesure qu'ils se présenteront successivement à nos yeux: commençons par la tête. Les poils qui couvrent plus de la moitié de la surface de cette partie, sont au moins dans les blancs, beaucoup plus longs que ceux du reste du corps, on les nomme cheveux. Voyez Cheveux. La partie la plus haute de la région chevelue se nomme le vertex; le derriere s'appelle l'occiput; le devant porte le nom de sinciput; & les côtés celui de tempes. Le cuir qui porte les cheveux est plus crasse & moins sensible que la peau du reste du corps; on y voit un plus grand nombre de glandes sébacées. Voyez Glandes sébacées. Le tissu cellulaire qui est au - dessous, a la propriété de ne se charger que d'une certaine quantité de graisse assez petite, & logée dans des cellules étroites; ce tissu étant enlevé, on découvre en devant deux muscles minces qui vont sous la peau descendre sur le front jusqu'auprès des sourcils, qu'ils relevent en faisant rider la peau du front. Ce sont les muscles frontaux. Voyez Muscles frontaux. En marchant du sinciput vers l'occiput, le milieu de droite à gauche est occupé par une aponevrose, à laquelle tiennent les fibres des muscles frontaux; M. Winslow l'a nommée calotte aponevrotique du crâne. Voyez Calotte aponevrotique. Du bas & des côtés de cette aponevrose, partent en arriere des lames charnues qui vont s'attacher à l'os qui se trouve dans cet endroit, & qui à cause de cela, a reçû le nom d'os occipital; ce sont les muscles occipitaux, dont l'usage paroît être d'aider les frontaux dans leur action. Voyez Muscles occipitaux. Tout attenant ces muscles, on en apperçoit deux petits qui vont transversalement s'attacher au derriere de la conque de l'oreille externe, qu'ils tirent en arriere; on les nomme les muscles postérieurs de l'oreille. En remontant vers les tempes, il se présente de chaque côté une lame musculaire large & mince, qui du bord de la calotte aponevrotique, s'avance vers l'oreille, & s'y insere à quelque distance au - dessus du conduit; c'est le muscle supérieur de l'oreille externe; il sert à l'élever un peu. Voyez Releveur de l'oreille externe . L'artere temporale paroît à quelque distance de ce muscle en devant; on la voit serpenter dans cet endroit & se partager en deux branches principales, dont l'une va vers le front, & l'autre vers l'occiput; cette derniere s'anastomose avec l'artere occipital: le mot d'anastomose est employé par les Anatomistes pour désigner l'abouchement de deux vaisseaux qui se confondent & n'en font plus qu'un. Voyez Anastomose.

Quand on a enlevé l'aponévrose dont nous venons de parler, & les muscles qui y sont annexés, on découvre sur toute la tête, à l'exception des côtés, la membrane qui couvre les os immédiatement, on la nomme le péricrâne: elle ne differe point du périoste des autres parties; on la voit s'insinuer par les sutures entre les os de la tête, & communiquer avec la membrane qui tapisse les os en dedans, & qui se nomme la dure mere. Voyez Péricrane. Sur les côtés, dans les régions temporales, se trouve une aponévrose, que l'on a mal - à - propos prise pour une des lames du péricrâne; elle couvre un muscle qui occupe toute cette région, & qui est attaché aux os du crâne par son extrémité supérieure, & à l'apophise coronoïde de la mâchoire inférieure, par son extrémité inférieure; il a principalement la fonction de lever la mâchoire inférieure, il porte le nom de crotaphite. Voyez Muscle crotaphite. Sous ce muscle se découvre un nerf, qui part du maxillaire inférieur à sa sortie du crâne par le trou ovale de l'os sphénoïde; on le nomme le nerf temporal.

L'oreille extérieure est placée au bas de la région temporale; on distingue la partie supérieure qui est cartilagineuse, d'avec l'inférieure qui est faite par la peau seulement & le tissu cellulaire; on la nomme le lobule. La portion supérieure présente plusieurs replis & plusieurs enfoncemens qui ont différens noms; entre ces derniers, il y en a un qui mene à un canal appellé conduit auditif externe. Voyez Oreille externe.

Derriere l'oreille est le nerf auriculaire postérieur qui vient de la portion dure du nerf auditif; sur le devant sont les auriculaires antérieurs, qui sont produits par deux des nerfs cervicaux; je ne fais point mention du muscle antérieur de l'oreille, parce que je ne l'ai jamais vû.

Le muscle crotaphite & le péricrâne étant emportés, on voit en devant l'os frontal; sur les côtés & en haut, les deux os pariétaux; en bas & toujours sur les côtés, les grandes ailes de l'os sphénoïde, & les os des tempes, en arriere l'os occipital: ce dernier est uni avec les pariétaux & les temporaux par la suture lambdoïde; les pariétaux le sont entre eux par la suture sagitrale, & avec les os temporaux & les grandes aîles du sphénoïde, par la suture écailleuse; enfin par - devant, ils s'unissent avec l'os frontal par la suture appellée coronale; ces os sont la partie supérieure & les côtés de la boîte osseuse du crâne. Voyez Os frontal, Os pariétaux , &c.

Il y a dans les enfans une ouverture au crâne dans le milieu de la suture coronale, dans l'endroit où la sagittale la rencontre; on la nomme la fontanelle ou la fontaine de la téte. Voyez Fontanelle.

Pour découvrir ce que le crâne renferme, on le scie tout - au - tour; & quand on a séparé la calotte, les parties qui s'offrent aux yeux, sont d'abord une membrane forte, épaisse, composée de deux lames, & très - adhérente à la face interne du crâne: c'est la premiere des enveloppes du cerveau; on l'appelle la dure mere. Voyez Dure mere. Celle des deux lames qui regarde le cerveau, se réfléchit entre les deux principales portions de ce viscere, & forme une cloi<pb-> [p. 265] son nommée la faux: sur le dos de cette cloison est un conduit d'une forme triangulaire, qui va toujours en s'élargissant à mesure qu'il avance en arriere, & qui reçoit le sang des veines du cerveau; c'est le sinus longitudinal supérieur: au bord opposé de la faulx, est un autre conduit bien plus délié; c'est le sinus longitudinal inférieur: le long du premier de ces sinus, sur - tout en arriere, sont plusieurs grappes glanduleuses; on leur a donné le nom de glandes de P achioni.

Sous la dure - mere est une membrane fine, transparente, composée de deux lames, dont l'intérieur s'enfonce dans les sillons qui sont creusés à la surface extérieure du cerveau; la premiere lame se nomme la pie - mere, la seconde a reçû le nom d'aracnoïde. Voyez Pie - mere, &c.

Le cerveau vient ensuite; c'est un viscere très gros, mol, insensible, arrosé d'un prodigieux nombre de vaisseaux, composé de deux substances, l'une extérieure & grise, où l'on pense que l'esprit vital est situé; l'autre blanche, & qu'on nomme médullaire, que l'on croit formée par l'assemblage des vaisseaux excréteurs de la premiere, & qui donne naissance aux nerfs, soit immédiatement, soit médiatement: ce viscere est partagé en deux portions principales nommées hémispheres; chaque hémisphere l'est en trois lobes; l'un antérieur, l'autre moyen, & le troisieme postérieur: à la surface extérieure sont différens enfoncemens connus sous le nom d'anfractuosités: la substance grise qu'on appelle aussi corticale, s'insinue dans toutes les anfractuosités: une lame blanche assez épaisse, fait par en bas & dans la partie moyenne, la réunion des deux hémispheres; c'est le corps calleux, où quelques - uns ont assez ridiculement placé le siége de l'ame: sur les côtés de ce corps, un peu plus bas que lui, sont creusées deux grandes cavités connues sous le nom de ventricules supérieurs ou latéraux du cerveau, qui sont fort irrégulieres, & qui s'enfoncent en le contournant comme les cornes d'un bélier; sous les lobes moyens du cerveau, une cloison transparente se voit entre les deux ventricules; elle les sépare, elle est formée de deux lames fort distinctes; c'est le septum lucidum: la premiere chose qui frappe dans les ventricules supérieurs, c'est une masse de vaisseaux très - sins, & différemment entortillés, laquelle, en s'élargissant en arriere, se prolonge jusqu'au fond des ventricules; elle a pris le nom de plexus choroïde: les vaisseaux qui la forment se réunissent en une grosse veine, nommée veine de Galien, qui décharge le sang dans un sinus, que nous observerons dans l'instant: otez le plexus choroïde, & vous apperceverez en devant & sur le côté dans chaque ventricule, une bosse oblongue, qui se termine en - arriere par une sorte de queue; elle est grise à l'extérieur, mais le dedans est mélé de la substance blanche & de la grise; c'est le corps cannelé. Sous le septum lucidum est une lame blanche qui s'élargit en s'avançant en - arriere, & s'y partage en deux branches minces; on la nomme la voûte à trois piliers: enlevez cette voûte, rejettez - la en devant, & vous apperceverez qu'elle s'y divise en deux cordons blancs, dans l'écartement desquels vous pourrez distinguer un troisieme cordon transversal nommé la commissure antérieure du cerveau: vis - à - vis est une ouverture qui va au troisieme ventricule: plus loin sont deux éminences ovales, appellées couches des nerfs optiques; ces éminences laissent entre leurs extrémités postérieures une autre ouverture qui va aussi au troisieme ventricule; on la nomme anus, l'antérieure s'appelle vulva: attenant l'anus est la commissure postérieure du cerveau; c'est un cordon transversal qui s'avance assez peu de chaque côté: dans le lieu où la cavité des ventricules supérieurs commence à s'enfoncer, on voit un petit pro<cb-> longement pointu en - arriere; c'est le processus anciroïde: on apperçoit dans le reste un bourrelet qui suit les contours de la cavité; les Anatomistes l'ont nommé la corne d'ammon; quand on écarte les couches des nerfs optiques, il se présente une cavité oblongue d'assez peu d'étendue, d'une forme à peu près triangulaire; c'est le troisieme ventricule du cerveau qui s'enfonce en devant, & forme l'entonnoir, dont le bec aboutit à une petite colonne médullaire, appuyée sur la glande pituitaire; on la nomme à cause de cela, tige pituitaire: on apperçoit à la face postérieure du troisieme ventricule, l'ouverture de l'aquéduc de Silvius; c'est un conduit qui du troisieme ventricule mene au quatrieme: sur le trajet de ce conduit, il y a quatre éminences arrondies, que les anciens ont assez ridiculement appellées natès & testès. Après avoir considéré tous les objets que nous venons d'indiquer, si l'on renverse la masse du cerveau de devant en arriere, on voit d'abord sous les lobes antérieurs les nerfs de la premiere paire, ou nerfs olfactoires, qui vont gagner la lame cribleuse de l'os ethmoïde; ensuite on voit les nerfs optiques, dont on observe la réunion sur le devant de la selle du turc, & le passage par les trous optiques de l'os sphénoïde: les arteres carotides sont à côté de ces nerfs, & les touchent; on les voit se partager en deux branches principales, dont l'une s'avance entre les deux lobes antérieurs du cerveau, & se réfléchit sur le corps calleux; l'autre s'engage dans la grande scissure de Silvius, & va se rendre au lobe moyen & à la plus grande partie du lobe postérieur: derriere la réunion des deux nerfs optiques, est l'extrèmité de la tige pituitaire, & dans le voisinage sont deux éminences appellées mamillaires: viennent ensuite deux grosses masses blanches & arrondies, qui marchant de devant en arriere, se rapprochent & s'enfoncent dans un gros bourrelet arrondi, appellé pont de varole, ou protubérance annulaire; ces deux masses sont les crura cerebri: dans ce trajet se voient les nerfs de la troisieme paire, ou nerfs grands moteurs des yeux, lesquels vont se rendre à l'orbite par la fente sphénoïdale: un peu plus en arriere & sur les côtés, se présentent aussi les gros nerfs de la cinquieme paire, qui vont, après s'être partagés en trois branches, à l'orbite, à la mâchoire supérieure, & à la mâchoire inférieure.

Si l'on enleve la masse du cerveau, après avoir coupé vers les cuisses, ou cruva cerebri, voici les choses qui se présentent à la vue: en devant est le plancher osseux qui soutenoit les lobes antérieurs du cerveau; il est fait par l'os frontal en partie, & par certaines productions de l'os sphénoïde, nommées aîles d'Ingrassias; le milieu de ce plancher s'enfonce plus que le reste, & c'est dans cet enfoncement qu'est logée la lame cribreuse de l'os ethmoïde; sur le milieu de cette lame en devant, est l'éminence crista galli, à laquelle s'attache la pointe de la faulx du cerveau: sur le devant de cette éminence, est le trou borgne, duquel part le sinus longitudinal supérieur de la dure mere, au - dessus duquel s'éleve l'épine frontale: sur le bord de la lame cribreuse est le nerf accessoire de l'olfactif, qui sort de l'orbite par un des trous orbitaires internes: au bord postérieur du plancher dont nous parlons, vers le milieu, sont les deux apophyses clinoïdes antérieures, & tout auprès, les deux trous optiques: au - dessous de ce bord sont deux grandes fosses séparées par une éminence mitoyenne; la paroi de ces fosses est formée par les os temporaux & le sphénoïde: sur l'éminence moyenne, est creusée la selle du turc qui renferme la glande pituitaire & son accessoire, avec quelques petits sinus; cette cavité est terminée en arriere par les apophyses clinoïdes postérieures: sur les côtés de la selle du turc, sont les deux sinus orbitaires, au - dessus desquels se glisse le nerf pathétique, ou nerf

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