ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"262"> ligamens, on la nomme péridesme; & quand enfin elle s'étend sur les cartilages, elle reçoit le nom de périchondre. Voyez Périoste. Cette membrane se glisse & s'insinue jusques dans les cavités intérieures des os, elle les tapisse exactement; c'est le périoste interne qui enveloppe la moelle, & fournit les cloisons sans nombre qui forment les cellules dans lesquelles cette humeur onctueuse est renfermée. Voy. Moelle. Les os sont formés de deux substances, l'une dure & d'un tissu très - serré, composée de lames très - étroitement unies les unes aux autres, c'est la substance ou matiere compacte; l'autre est cellulaire, & quand elle résulte de l'assemblage de plusieurs lames, on l'appelle substance spongieuse; mais quand elle résulte de l'entrelacement d'un grand nombre de filets, c'est la substance réticulaire. Voyez Substance osseuse & Ossification.

Les os, & avec eux toutes les autres parties des animaux, sont mis en mouvement par certaines puissances que les Anatomistes appellent muscles. Ce sont des organes mous, d'une couleur rouge, formés de fibres, qui ont la faculté de se raccourcir, & qui par ce raccourcissement tirent les parties auxquelles ils sont annexés: un tissu cellulaire plus ou moins fin, lie toutes ces fibres entre elles, & soûtient les divisions presque infinies des nerfs, des arteres & des autres vaisseaux qui pénétrent la substance du muscle; un autre tissu cellulaire plus lâche, & communément chargé de graisse, unit entre eux les différens muscles, ou les attache à d'autres parties: on nomme contraction, l'action par laquelle un muscle se raccourcit; & fibre musculaire ou contractile, celle qui peut exercer cette action: il faut que ce pouvoir dépende en partie de la maniere dont les fibres sont unies entre elles; car dans le milieu du muscle, où les fibres sont molles & rouges, on les voit se contracter, & l'on n'observe rien de semblable dans les extrémités, qui sont blanches & d'un tissu bien plus ferme & bien plus serré: cependant ce sont les mêmes fibres qui, sans interruption, vont d'un bout à l'autre du muscle, mais qui, ramassées vers les extrémités, sont si étroitement serrées entre elles qu'elles en perdent l'aptitude au mouvement, il faut, pour qu'une fibre musculaire se raccourcisse, qu'elle se gonfle & se renfle; ce renflement devient impossible quand les fibres sont trop rapprochées & trop fermement unies entre elles; quand en se rapprochant ainsi, elles forment par leur assemblage des cordes blanches, souples & fléxibles, c'est ce qu'on nomme des tendons, voyez Tendons; lorsqu'elles s'épanouissent en maniere de membranes, elles sont ce qu'on appelle des aponévroses, voyez Aponévrose; c'est par le moyen de ces tendons ou de ces aponévroses que les muscles s'attachent aux os, ou bien aux autres parties qu'ils doivent mouvoir; ainsi dans chaque muscle il y a toûjours un milieu rouge & mollet (les anciens le nommoient le ventre du muscle) & deux extrémités tendineuses plus ou moins longues, dont l'une portoit chez les anciens le nom de tête, & l'autre, celui de queue: ces noms étoient tirés de la comparaison qu'ils faisoient d'un muscle avec un rat écorché: au reste, les noms qu'on a donnés aux différens muscles viennent ou de leur figure, comme deltoïde, triangulaire, quarré; ou de leur situation, comme fessier, dorsal, pectoral; ou de leur action, comme fléchisseur, extenseur, abaisseur, ou de quelque autre circonstance. Voyez Muscle.

C'est aux nerfs & aux vaisseaux sanguins que les muscles doivent la faculté, dont ils jouissent, de se contracter, & de mouvoir par - là toutes les autres parties. Les nerfs sont des cordons blanchâtres, composés de filets extrèmement fins, qui tous tirent leur origine du cerveau, de la moelle allongée, ou de la moelle épiniere: ils communiquent différemment entre eux; cependant les deux manieres de communication établies les plus ordinaires sont ou par forme d'entrelacement & de réseau, ce qu'on nomme plexus, & qui spécialement a lieu à l'intérieur pour les visceres de la poitrine & du ventre, voyez Plexus; ou par le moyen de certaines tumeurs rougeâtres, d'une consistence assez marquée, & de différentes figures qu'on appelle ganglions, lesquelles se rencontrent dans différentes parties, mais surtout le long de la colonne épiniere, voyez Ganglions. Quoique les yeux ne puissent saisir de cavité dans les nerfs, on ne sauroit cependant se dispenser d'y en admettre: bien des expériences semblent prouver qu'un fluide très - subtil passe sans cesse, à la faveur de ces cavités, du cerveau & de la moelle vers les autres parties, & reflue peut - être de ces mêmes parties vers les organes desquels il avoit commencé à couler; ce fluide qui paroît fait pour animer toute la machine, s'appelle esprit animal, voy. Esprit animal ou Esprit animaux. La nature de cet esprit ne nous est pas encore bien connue: il n'est guere raisonnable d'en nier l'existence; peut - être y en a - t - il de plusieurs especes. Quand un nerf s'insinue dans une partie, il s'y divise de façon qu'en le suivant avec soin, il semble que toute la partie elle - même ne soit faite que par sa division: ce qui a donné lieu de penser que dans son principe & son origine le corps des animaux n'étoit qu'un épanouissement nerveux différemment fait dans les différentes parties. Quoi qu'il en soit de toutes ces choses, toûjours est - il certain que c'est aux nerfs que les parties de notre corps doivent le sentiment & le mouvement: une chose singuliere, sans doute, c'est que le principe du sentiment dérivant du cerveau, du cervelet & de la moelle épiniere, ces parties soient cependant insensibles. On nomme Névrologie la partie d'Anatomie qui traite des nerfs & de leurs distributions: cette partie est une des moins développées, & cependant c'est une des plus importantes & des plus intéressantes. Voyez Nerf & Névrologie.

Les vaisseaux sanguins sont des tuyaux membraneux, cylindriques, plus ou moins élastiques, dont les uns, sous le nom d'arteres, portent le sang du coeur aux autres parties; les autres se nomment veines, & leur office est de reprendre le sang que les arteres ont apporté, & de le ramener au coeur: le mouvement par lequel le sang est ainsi porté & rapporté, s'appelle circulation. Voyez Circulation du sang. Les arteres ont leurs tuniques plus fortes & plus épaisses que les veines; elles ont un mouvement sensible de pulsation, c'est le pouls, voyez Pouls, & le sang marche bien plus vîte dans ces tuyaux que dans les veines: toutes les arteres ne sont que des ramifications de deux troncs principaux, connus sous les noms d'aorte & d'artere pulmonaire, voyez Artere. Les membranes des veines sont foibles & minces, elles ont peu d'action: mais pour suppléer à ce défaut, la nature a placé dans leurs cavités des replis membraneux qu'on appelle valvules, & qui sont disposés de maniere qu'ils cedent sans peine à l'impulsion du sang qui retourne au coeur, mais ils se levent pour l'empêcher de revenir sur ses pas: les arteres n'ont point de valvules; on n'en découvre point non plus dans les grosses veines placées dans le ventre ou dans la poitrine: toutes les veines vont se rendre à cinq tuyaux communs, dont l'un, qui est le principal & le plus gros de tous, se nomme veine - cave, & va se rendre à l'oreillette droite du coeur: trois autres partent du poulmon, & viennent décharger le sang dans l'oreillette gauche du coeur: le cinquieme amasse le sang de tous les visceres qui servent à la digestion des [p. 263] alimens, & le charie au foie, on le nomme veineporte. Outre ces tuyaux, il y en a d'autres dans le corps humain, dont les uns sont pleins d'une liqueur claire, transparente, sans goût & sans odeur; on la nomme lymphe, & les tuyaux qui la contiennent, s'appellent vaisseaux lymphatiques. Voyez Lymphe & Vaisseaux lymphatiques. Les autres conduits, qui ne contiennent ni sang, ni lymphe, sont destinés à recevoir l'air, on les appelle bronches: ils naissent tous d'un canal, en partie cartilagineux & en partie membraneux, qui du fond de la bouche gagne jusques dans la poitrine; on lui donne le nom de trachée - artere, voyez Trachée - artere & Bronche: l'air amené par ces tuyaux gonfle les poûmons & soûleve la poitrine; quand il en sort, la poitrine se resserre & les poûmons s'affaissent: ce double mouvement qui se fait alternativement pendant tout le cours de la vie, constitue cette importante fonction, connue de tout le monde sous le nom de respiration: quand l'air rentre, c'est l'inspiration; quand il sort, c'est l'expiration. Voyez Respiration.

Toute partie qui remplit une fonction d'une certaine importance, & qui est renfermée dans l'une des grandes cavités de la machine, se nomme viscere, voyez Viscere. On voit encore certaines parties arrondies, assez fermes, de différentes couleurs, & qui pour la plûpart séparent du sang une humeur particuliere, on les appelle en général du nom de glandes; quand elles sont isolées & détachées les unes des autres, elles se nomment glandes conglobées; elles prennent le nom de glandes conglomérées, quand elles sont ramassées plusieurs ensemble & renfermées sous une même enveloppe. Voyez Glande. L'action par laquelle les glandes, ainsi que d'autres parties, séparent de la masse commune des humeurs une liqueur particuliere, porte en général le nom de sécrétion, voyez Sécrétion; & les canaux par lesquels cette humeur est reçûe pour être conduite en un lieu différent, se nomment vaisseaux excréteurs: quand ils sont très - fins & très - déliés, on les nomme pores, & du nombre de ces derniers il en est dont la fonction differe des autres, & qui sont destinés à pomper quelque humeur, à s'en charger, pour la ramener à la masse, soit médiatement. soit immédiatement; ils ont reçû le nom de pores absorbans, & il paroît que la surface de tous nos visceres en est aussi criblée que celle de la peau. Voyez Pores absorbans. Cette derniere partie couvre tout notre corps, ainsi que tout le monde le sait: on l'appelle à cause de cela le tégument universel; elle est composée de plusieurs lames, dont la plus superficielle & la plus mince se nomme épiderme: celle - ci est insensible, & formée d'un grand nombre de petites écailles très - fines; elle se replie dans les grandes ouvertures de la peau, & s'y confond, ou s'y perd dans la membrane qui revêt l'extérieur de l'oeil, les narines, la bouche, le gosier, l'oesophage, &c. Voyez Epiderme. On apperçoit à la face de l'épiderme qui touche la peau, un réseau plus ou moins fin dans les différentes parties; il semble être une appendice de l'épiderme, on le nomme le corps réticulaire. Voyez Corps réticulaire. Quelques anatomistes pensent que ce qui fait la liaison de l'épiderme & de la peau est une certaine substance à - peu - près muqueuse, qu'ils ont appellée le corps muqueux, & qu'ils croient être le siege de la couleur blanche de la peau des Européens, &c. & celui de la couleur noire de la peau des Négres. Voyez Corps muqueux. La peau, proprement dite, est immédiatement sous ce corps; elle est faite par l'assemblage & l'entrelacement le plus singulier de fibres qui approchent fort de la nature des fibres ligamenteuses: à travers cet entrelacement pénetrent mille & mille filets nerveux, qui viennent à sa superficie s'épanouir en papilles applaties, ou se gonfler de maniere à former les papilles pyramidales: ces papilles sont l'organe immédiat du plus étendu, du plus important & peut - être du plus utile de tous nos sens, du toucher, voyez Toucher. C'est dans la peau que s'opere l'excrétion la moins sensible, & cependant la plus abondante de toutes celles qui se font dans notre machine; elle est connue sous le nom d'insensible transpiration: l'humeur qu'elle fournit est chassée par les pores de la peau. Voyez insensible Transpiration. La peau ne se réfléchit point comme l'épiderme par la bouche, le nez, le fondement, &c. elle est vraiment trouée dans tous ces endroits - là: il s'en manque beaucoup que la peau ait par - tout la même sensibilité, la même consistence, la même élasticité: toutes ces choses varient suivant les lieux. Voyez Peau. Ajoûtez à tout cela que cette partie soûtient les poils & les ongles. Ces premiers sont des filets très - déliés, de diverses couleurs, de différentes longueurs, toûjours insensibles dans l'état naturel, lesquels naissent d'un petit oignon placé à la face interne de la peau, & qui paroissent destinés à couvrir & défendre du froid, &c. la surface du corps. Voyez Poils. Les ongles paroissent faits d'une substance assez semblable à celle des poils: chacun sait qu'ils garnisient le bout des doigts, des mains & des piés: leur racine jouit d'une grande sensibilité; l'extrémité se coupe sans qu'on en sente rien. Voyez Ongle. Dans la plûpart des quadrupedes, on trouve sous la peau une lame musculaire, qui s'appelle le pannicule charnu: cette partie manque dans l'homme, voyez Pannicule charnu. Il n'y a sous la peau du corps humain qu'un tissu formé par un grand nombre de cellules irrégulieres, lesquelles renferment une humeur huileuse condensée, douce & jaunâtre, connue sous le nom de graisse, voyez Graisse: ces cellules sont autant de petits réservoirs où la nature met en dépôt l'humeur dont nous venons de parler, & qu'elle saura bien reprendre en cas de besoin, par exemple, dans le tems des maladies, soit pour nourrir le corps, soit pour adoucir l'acrimonie des humeurs morbifiques: les membres gagnent à ce dépôt une forme plus réguliere, des contours plus gracieux & une souplesse très - marquée: la sagesse de la nature sait tirer plusieurs avantages d'une même chose; elle les épuise; le tissu cellulaire joint aux propriétés que nous venons d'indiquer, celle de servir de lien à toutes les parties du corps; c'est lui qui les soûtient, qui les fixe à leurs places, & qui fait que, quoiqu'adhérentes les unes aux autres, elles peuvent pourtant se mouvoir les unes sur les autres sans la moindre difficulté. Voyez Tissu cellulaire ou graisseux.

Le corps de l'homme se divise en plusieurs parties principales, qui sont la tête, le tronc & les extrémités: ces dernieres sont, les unes supérieures, ce sont les bras; les autres inférieures, qui sont formées des cuisses & des jambes. Chacune de ces parties se divise encore en plusieurs autres régions.

On distingue dans la tête deux régions principales: l'une couverte de poils, on la nomme partie chevelue; l'autre en est dépouillée pour la plus grande partie, c'est la face. Voyez Tête.

La tête est unie à la poitrine par le moyen du cou. Voyez Cou. Le tronc se divise en thorax ou poitrine, & bas - ventre ou abdomen. Le devant de la poitrine retient le nom de thorax; le derriere s'appelle le dos. C'est du haut & des côtés de cette région, que sortent les extrémités supérieures.

Le bas - ventre a comme la poitrine une face en devant & l'autre en arriere; la premiere se partage en trois régions: la premiere est au milieu, elle est marquée par le nombril, & de là elle a pris le nom

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