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Entre les deux obélisques, on apperçoit une colonne de bronze de 15 piés de haut, formée par trois serpens tournés en spirale, & dont les contours diminuent insensiblement jusques vers le col des serpens, dont les têtes manquent.
Quelques antiquaires pensent que ce pourroit être le serpent de bronze à trois têtes qui fut consacré à Apollon, & qui portoit le fameux trépié d'or. Du moins, Zozime & Sozomene assûrent que Constantin fit transporter dans l'hippodrome de Constantinople le trépié du temple de Delphes; & d'un autre côté, Eusebe rapporte que ce trépié, transporté par l'ordre de l'empereur, étoit soutenu par un serpent roulé en spirale. On aime aussi peut - être trop à croire que la célebre colonne de bronze dont on n'osoit approcher qu'en tremblant, qui soutenoit le trépié sacré, & qu'on avoit placé si respectueusement près de l'autel, dans le premier temple du monde, se trouve aujourd'hui toute tronquée, & couverte de rouille dans un mauvais manege de mahométans. (D. J.)
HIPPOLITE (Page 8:216)
HIPPOLITE, s. f. (Hist. nat. Litholog.) quelques
auteurs se servent de ce nom pour désigner le bézoar
ou la pierre qui se forme dans la vésicule du fiel,
dans l'estomac & dans les intestins de quelques chevaux,
& qui se trouvent quelquefois dans le crottin.
Voyez Valentini historia simplicium reformata,
pag. 303. M. Lémery dit qu'il s'est trouvé dans la
vessie d'une cavale une pierre de cette espece de la
grosseur d'un melon ordinaire, mais plus arrondie,
fort pesante, inégale, & raboteuse à sa surface, &
couverte d'une croûte lisse & luisante d'un brun
rouge. Après avoir été séchée au soleil, elle pesoit
24 onces. Voyez Lémery, diction. des drogues. Dans
le journal des savans de 1666, il est parlé d'une
pierre tirée du corps d'un cheval d'Espagne, qui pesoit
quatre livres quatre onces & demie, ibid. Ces
sortes de pierres sont chargées d'huile & de beaucoup
d'alkali volatil; on les regarde comme sudorifiques,
propres à tuer tous les vers, & à résister au
venin. Voyez
Hippolyte Ste (Page 8:216)
HIPPOLYTION (Page 8:216)
HIPPOLYTION, s. m. (Hist.) c'est le temple que Phedre éleva sur une montagne près de Troène, en l'honneur de Vénus, & auquel elle donna le nom d'hippolyte, dont elle étoit éperduement amoureuse.
Cette princesse, sous prétexte d'aller offrir ses voeux dans son temple à la déesse, avoit l'occasion en s'y rendant, de voir le fils de Thésée, qui faisoit journellement ses exercices dans la plaine voisine. Dans la suite des siecles l'hippolytion de Phedre, fut nommé le temple de Vénus la spéculatrice. (D. J.)
HIPPOMANÉS (Page 8:216)
HIPPOMANÉS, sub. masc. (Hist. nat. & Littér.)
Ce mot signifie principalement deux choses dans les écrits des anciens: 1°. une certaine liqueur qui coule des parties naturelles d'une jument en chaleur. Voyez Aristote, Hist. anim. lib. VI. cap. xxij. & Pline, liv. XXVIII. chap. xj. 2°. une excroissance de chair que les poulains nouveaux - nés ont quelquefois sur le front, selon le même Pline, liv. VIII. chap. xlij.
Les anciens prétendent que ces deux sortes d'hip -
Virgile a su tirer parti de ces contes, en parlant des sortileges, auxquels la malheureuse Didon eut recours dans son desespoir.
Quoeritur, & nascentis equi de fronte revulsus Et matri proereptus amor. AEnéid. lib. IV. v. 515. Encore moins pouvoit - il oublier d'en faire mention dans ses Géorgiques; mais c'est toûjours avec cet art qu'il a d'annoblir les plus petites choses.
Hinc demùm Hippomanes, vero quod nomine dicunt Pastores; lentum distillat ab inguine virus, Hippomanes quod soepè maloe legere novercoe, Miscueruntque herbas, & non innoxia verba.
Il paroît par Juvenal, satyre VI. que cette opinion étoit assez accréditée; car ce poëte attribue la plûpart des desordres de Caligula, à une potion que sa femme Caesonie lui avoit donnée, & dans laquelle elle avoit fait entrer l'hippomanés.
Cependant Ovide se moque de toutes ces niaiseries dans les vers suivans.
Fallitur AEmonias quisquis descendit ad artes, Datque quod à teneri fronte revulsit equi; Non faciunt ut vivat amor medeides herboe, Mixtaque cum magicis versa venena sonis. Sit procul omne nefas; ut amaberis, amabilis esto! Enfin, le mot hippomanés designe encore dans Théocrite une plante de l'Arcadie, qui met en fureur les poulains & les jumens; ici nos Botanistes recherchant quelle étoit cette plante, se sont épuisés en conjectures. Les uns ont pensé que c'étoit le cynocrambe ou apocynum, d'autres le suc de tithymale, & d'autres, avec Anguillard, le stramonium, fructu spinoso rotundo, semine nigricante de Tournefort, que nos François appellent pomme épineuse.
Saumaise, qui ne veut point entendre parler de
cette plante, aime mieux altérer le texte de Théocrite; il soutient que ce poëte n'a point dit
Les sages modernes ont entierement abandonné les anciens sur le prétendu hippomanés, comme plante, comme philtre, veneficium amoris, & comme excroissance sur le front des poulains. La description publiée par Raygerus en 1678, dans les actes des curieux d'Allemagne, ann. 8, d'une substance charnue toute fraîche, tirée du front d'un poulain, que sa mere avoit ensuite nourri, ne peut passer que pour un cas extraordinaire, un vrai jeu de la nature.
Mais, suivant M. Daubenton, l'hippomanés est une matiere semblable à de la gelée blanche qui se trouve constamment placée dans la cavité qui est entre l'amnios & l'allantoïde de la jument pleine; il peut arriver assez souvent, que cette matiere vienne au - dehors avec la tête du poulain, étant ordinairement à l'endroit le plus bas de la matrice. Cette matiere qui est flottante sans aucune attache, doit tomber dans cet endroit, & passer au - dehors aussi - tôt que les membranes sont déchirées; la for<pb-> [p. 217]
HIPPONE (Page 8:217)
* HIPPONE, s. f. (Mythol.) déesse des chevaux & des écuries. Plutarque en a fait mention dans ses hommes illustres; Apulée, au livre troisieme de son âne d'or; Tertullien, dans son apologétique, & Fulgence écrivant à Chalcidius. C'est de cette déesse que Juvenal a dit, juvat solam Hippo, & facies olida ad proesepia pictas. On dit qu'un certain Fulvius se prit de passion pour une jument, & qu'une fille très belle, qu'on appella Hippone, Epone, ou Hippo, fut le fruit de ces amours singuliers. Aristote raconte au livre second de ses paradoxes, un fait tout semblable: un jeune éphésien ayant eu commerce avec une ânesse, il en naquit une fille qui se fit remarquer par ses charmes, & qu'on nomma de la circonstance extraordinaire de sa naissance, Onoseilia. Il n'est pas besoin de prévenir le lecteur sur l'absurdité de ces contes; on y voit seulement que par une dépravation incroyable, les payens avoient cherché dans des actions infâmes, l'origine des êtres qu'ils devoient adorer. Il n'en est presque pas un seul dont la naissance soit honnête: quelle influence une pareille théologie ne devoit - elle pas avoir sur les moeurs populaires!
Hippone (Page 8:217)
HIPPOPHAÈS (Page 8:217)
HIPPOPHAÈS, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbrisseau qui croît en Grece & dans la Morée, à peu de distance de la mer; ses feuilles ressemblent assez à celles d'un olivier; mais elles sont plus longues, plus étroites, & plus tendres. Ses racines sont longues, épaisses, & remplies d'un suc laiteux extraordinairement amer; les Foulons en font usage dans leur métier.
HIPPOPODE (Page 8:217)
HIPPOPODE, s. m. (Géog.) on a donné ce nom dans l'antiquité à des peuples situés sur le bord de la mer de Scythie, que l'on disoit avoir des piés semblables à ceux des chevaux.
Ce mot est grec & composé d'
HIPPOPOTAME (Page 8:217)
HIPPOPOTAME, s. m. (Hist. nat. Zool.) animal amphibie, à quatre piés, qui se trouve en Afrique sur les bords du Niger, sur ceux du Nil en Egypte, & de l'Indus en Asie.
Le mérite de l'invention de la saignée attribué à l'hippopotame, dit M. de Jussieu, dans une dissertation sur ce quadrupede, & l'idée qu'il vomissoit du feu, avoit tellement excité la curiosité des anciens,
Les siecles qui depuis se sont écoulés jusqu'à nous, ne nous ayant ni détrompés du merveilleux de cet animal, ni guere mieux instruits de sa figure & de son caractere, nous ne pouvons presque rien ajouter à ce que Pline en a dit, & nos découvertes ne regardent que son anatomie, ou quelques usages des parties les plus solides de son corps.
Quoique Bellon en ait donné le dessein d'après un de ceux qu'il avoit vûs à Constantinople, & Fabius Columna, d'après un autre qu'il avoit vû en Italie, & qui y avoit été apporté mort d'Egypte; néanmoins quelque exacts que soient ces deux auteurs, ils ne sont point d'accord sur la configuration de toutes les parties de l'hippopotame.
Ce que M. de Jussieu nous en a détaillé dans les mémoires de l'acad. des Scienc. année 1724, ne concerne que quelques parties du squelette de la tête & des piés d'un de ces animaux, envoyé du Sénégal à l'académie par ordre des directeurs de la compagnie des Indes. Mais au bout du compte, puisque c'est à - peu - près tout ce que nous savons de certain de l'hippopotame, je vais continuer d'en compléter cet article, après avoir donné en gros la description de cet animal.
M. Linaeus en constitue un genre particulier de l'espece des jumens, dont les caracteres sont qu'il a deux pis & deux larges dents proéminentes en guise de défenses. C'est un quadrupede amphibie qui tient par sa figure du buson & de l'ours; il est plus gros que le buson ou boeuf sauvage, a la tête assez semblable à celle du cheval, très - grosse à proportion du corps, la gueule très - grande, & qui peut s'ouvrir de l'étendue d'un pié; les naseaux gros & larges, les mâchoires garnies de dents de la derniere dureté.
Il a dans son état fini d'accroissement, treize à quatorze piés de longueur de la tête à la queue; la circonférence de son corps est presque égale à celle de sa longueur, à cause de la graisse dont il abonde ordinairement; ses yeux sont petits, ses oreilles courtes & minces; son cou est court; ses nazeaux jettent des moustaches à la maniere de celles des chats, & plusieurs barbes épaisses sortent du même trou; ce sont - là les seuls poils du corps de cet animal; sa mâchoire supérieure est mobile comme celle du crocodile; il a dans la mâchoire inférieure deux especes de défenfes à la maniere du sanglier.
Ses jambes sont grosses & basses comme celles de l'ours; son sabot est semblable à celui des bêtes à pié fourchu, mais il est seulement divisé en deux, & a quatre doigts; cette structure de la sole de l'hippopotame, montre qu'il n'est pas fait pour nager, & que son allure est de se promener sur terre & dans les rivieres; sa queue ressemble à celle de l'ours; elle est très - grosse à son origine, & va en s'amincissant en pointe vers l'extrémité; elle n'a guere que six à huit pouces de long, & elle est trop épaisse, pour qu'il puisse la fouetter de côté & d'autre; son cuir est fort dur, fort épais, sans poil, & de couleur tannée.
On darde ces animaux dans l'eau avec des harpons,
en donnant aux dards qu'on lance sur eux,
autant de corde que l'animal blessé en entraîne en
fuyant, jusqu'à ce que s'affoiblissant par la perte du
sang qui coule de sa blessure, il vienne expirer sur
le rivage; sa chair est de difficile digestion.
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