ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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mation de l'hippomenés, ou de la liqueur contenue entre l'amnios & l'allantoïde, étant une fois découverte, il est aisé de comprendre l'odeur forte d'urine qu'elle rend par l'évaporation, & le caractere du sédiment de cette liqueur; mais ne pouvant entrer dans de pareils détails, nous renvoyons les curieux au mémoire de ce physicien, qui se trouve dans le Recueil de l'acad. des Sciences, année 1751. (D. J.)

HIPPONE

* HIPPONE, s. f. (Mythol.) déesse des chevaux & des écuries. Plutarque en a fait mention dans ses hommes illustres; Apulée, au livre troisieme de son âne d'or; Tertullien, dans son apologétique, & Fulgence écrivant à Chalcidius. C'est de cette déesse que Juvenal a dit, juvat solam Hippo, & facies olida ad proesepia pictas. On dit qu'un certain Fulvius se prit de passion pour une jument, & qu'une fille très belle, qu'on appella Hippone, Epone, ou Hippo, fut le fruit de ces amours singuliers. Aristote raconte au livre second de ses paradoxes, un fait tout semblable: un jeune éphésien ayant eu commerce avec une ânesse, il en naquit une fille qui se fit remarquer par ses charmes, & qu'on nomma de la circonstance extraordinaire de sa naissance, Onoseilia. Il n'est pas besoin de prévenir le lecteur sur l'absurdité de ces contes; on y voit seulement que par une dépravation incroyable, les payens avoient cherché dans des actions infâmes, l'origine des êtres qu'ils devoient adorer. Il n'en est presque pas un seul dont la naissance soit honnête: quelle influence une pareille théologie ne devoit - elle pas avoir sur les moeurs populaires!

Hippone

Hippone, (Géog. anc.) ville de l'Afrique proprement dite; elle est surnommée Diarrhytus, à cause des eaux dont elle est arrosée, pour la distinguer d'une autre Hippone, aussi en Afrique dans la Numidie, surnommée la royale, Hippo regius. La premiere étoit une colonie florissante du tems de Pline; il y avoit tout auprès un lac navigable, d'où la marée sortoit comme une riviete, & où elle rentroit selon le flux & le reflux de la mer. Dans la notice épiscopale de l'Afrique, cette ville étoit le siége d'un évêque, c'est présentement Biserte. Hippone surnommée la Royale, étoit épiscopale aussi bien que la précédente; elle tire un grand lustre dans l'église Romaine, d'avoir eû pour évêque S. Augustin; c'est aujourd'hui la petite ville de Bone en Afrique. (D. J.)

HIPPOPHAÈS

HIPPOPHAÈS, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbrisseau qui croît en Grece & dans la Morée, à peu de distance de la mer; ses feuilles ressemblent assez à celles d'un olivier; mais elles sont plus longues, plus étroites, & plus tendres. Ses racines sont longues, épaisses, & remplies d'un suc laiteux extraordinairement amer; les Foulons en font usage dans leur métier.

HIPPOPODE

HIPPOPODE, s. m. (Géog.) on a donné ce nom dans l'antiquité à des peuples situés sur le bord de la mer de Scythie, que l'on disoit avoir des piés semblables à ceux des chevaux.

Ce mot est grec & composé d'I(PPOS2, cheval, & POUS2, pié. Denis le Géographe, v. 310. Mela, l. III. c. vj. Pline, l. IV. c. xiij. S. Augustin, de Civit. lib. XVI. cap. viij. parlent des Hippopodes; mais la vérité est qu'on leur donna cette épithete à cause de leur vîtesse. Dictionnaire de Trévoux.

HIPPOPOTAME

HIPPOPOTAME, s. m. (Hist. nat. Zool.) animal amphibie, à quatre piés, qui se trouve en Afrique sur les bords du Niger, sur ceux du Nil en Egypte, & de l'Indus en Asie.

Le mérite de l'invention de la saignée attribué à l'hippopotame, dit M. de Jussieu, dans une dissertation sur ce quadrupede, & l'idée qu'il vomissoit du feu, avoit tellement excité la curiosité des anciens, que quelques édiles, qui dans le tems de la république romaine, voulurent gagner les bonnes graces du peuple, lui en présenterent en spectacle. Scaurus fut le premier, à ce que rapporte Pline, qui en fit paroître aux jeux publics; & long - tems après lui, les auteurs ont remarqué comme un trait de magnificence, que l'empereur Philippe en eût fait voir plusieurs dans les jeux séculaires qu'il célébra.

Les siecles qui depuis se sont écoulés jusqu'à nous, ne nous ayant ni détrompés du merveilleux de cet animal, ni guere mieux instruits de sa figure & de son caractere, nous ne pouvons presque rien ajouter à ce que Pline en a dit, & nos découvertes ne regardent que son anatomie, ou quelques usages des parties les plus solides de son corps.

Quoique Bellon en ait donné le dessein d'après un de ceux qu'il avoit vûs à Constantinople, & Fabius Columna, d'après un autre qu'il avoit vû en Italie, & qui y avoit été apporté mort d'Egypte; néanmoins quelque exacts que soient ces deux auteurs, ils ne sont point d'accord sur la configuration de toutes les parties de l'hippopotame.

Ce que M. de Jussieu nous en a détaillé dans les mémoires de l'acad. des Scienc. année 1724, ne concerne que quelques parties du squelette de la tête & des piés d'un de ces animaux, envoyé du Sénégal à l'académie par ordre des directeurs de la compagnie des Indes. Mais au bout du compte, puisque c'est à - peu - près tout ce que nous savons de certain de l'hippopotame, je vais continuer d'en compléter cet article, après avoir donné en gros la description de cet animal.

M. Linaeus en constitue un genre particulier de l'espece des jumens, dont les caracteres sont qu'il a deux pis & deux larges dents proéminentes en guise de défenses. C'est un quadrupede amphibie qui tient par sa figure du buson & de l'ours; il est plus gros que le buson ou boeuf sauvage, a la tête assez semblable à celle du cheval, très - grosse à proportion du corps, la gueule très - grande, & qui peut s'ouvrir de l'étendue d'un pié; les naseaux gros & larges, les mâchoires garnies de dents de la derniere dureté.

Il a dans son état fini d'accroissement, treize à quatorze piés de longueur de la tête à la queue; la circonférence de son corps est presque égale à celle de sa longueur, à cause de la graisse dont il abonde ordinairement; ses yeux sont petits, ses oreilles courtes & minces; son cou est court; ses nazeaux jettent des moustaches à la maniere de celles des chats, & plusieurs barbes épaisses sortent du même trou; ce sont - là les seuls poils du corps de cet animal; sa mâchoire supérieure est mobile comme celle du crocodile; il a dans la mâchoire inférieure deux especes de défenfes à la maniere du sanglier.

Ses jambes sont grosses & basses comme celles de l'ours; son sabot est semblable à celui des bêtes à pié fourchu, mais il est seulement divisé en deux, & a quatre doigts; cette structure de la sole de l'hippopotame, montre qu'il n'est pas fait pour nager, & que son allure est de se promener sur terre & dans les rivieres; sa queue ressemble à celle de l'ours; elle est très - grosse à son origine, & va en s'amincissant en pointe vers l'extrémité; elle n'a guere que six à huit pouces de long, & elle est trop épaisse, pour qu'il puisse la fouetter de côté & d'autre; son cuir est fort dur, fort épais, sans poil, & de couleur tannée.

On darde ces animaux dans l'eau avec des harpons, en donnant aux dards qu'on lance sur eux, autant de corde que l'animal blessé en entraîne en fuyant, jusqu'à ce que s'affoiblissant par la perte du sang qui coule de sa blessure, il vienne expirer sur le rivage; sa chair est de difficile digestion.

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