ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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HING - PU (Page 8:210)

HING - PU, s. m. (Hist. mod.) c'est le nom qu'on donne à la Chine à un tribunal supérieur qui réside auprès de l'empereur. Il est chargé de la révision de tous les procès criminels de l'empire, dont il juge en dernier ressort. Il a sous lui quatorze tribunaux subalternes, qui résident dans chaque province. Nul Chinois ne peut être mis à mort sans que sa sentence ait été signée par l'empereur même, ce qui prouve le cas que l'on fait à la Chine de la vie d'un homme.

HINGUET (Page 8:210)

HINGUET, (Marine.) Voyez Elinguet.

HING - WANG (Page 8:210)

HING - WANG, s. m. (Hist. nat. Minéralog.) nom donné dans les Indes orientales à une espece de réalgar, ou d'arsenic rouge, dont on fait usage dans la Peinture & la Médecine. On dit qu'il se trouve dans le voisinage des mines de cuivre; on le calcine à plusieurs reprises pour l'usage intérieur, qui ne peut cependant qu'être fort dangereux. Dans la Peinture il donne un beau jaune orangé.

HINSBERG (Page 8:210)

HINSBERG, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans le duché de Juliers.

HINSER (Page 8:210)

HINSER, (Marine.) Voyez Hisser.

HIO (Page 8:210)

HIO, (Géog.) ville de Suede dans la Westrogotie, sur le lac Vater, à cinq lieues suédoises de Falkoping. Long. 31. 35. lat. 57. 53. (D. J.)

HIORING (Page 8:210)

HIORING, (Géog.) petite ville de Dannemarck dans le Jutland.

HIPHIALTES ou EPIALTES (Page 8:210)

HIPHIALTES ou EPIALTES, s. m. pl. (Mythol.) c'est ainsi que les poëtes grecs nommerent certaines divinités rustiques, qu'ils supposerent être des especes de génies qui venoient coucher avec les hommes & les femmes; épialtes est formé de E)W=IAU/W, je dors entre; les Latins appellerent ces prétendus génies, incubes. Voyez Incubes.

Je me ressouviens ici que Raoul de Presles, qui florissoit en 1360, dans son commentaire sur la cité de Dieu de saint Augustin, y parle ch. xxiij. liv. XV. des espéris qui apperent ès estables, & des dyables épicaltes, que l'on nomme, ajoute - t - il, l'appésart; on reconnoît sous le mot épicalte, les épicaltes des Grecs; quant au mot appésart, il répond clairement au terme italien il pesarvolo, qui signifie le cauchemar, ou pour parler en medecin, l'incube; cette espece d'oppression accompagnée de pesanteur & de resserrement qu'on éprouve quelquefois pendant le sommeil, comme si quelqu'un étoit sauté sur nous & nous empêchoit de respirer. Voyez Cauchemar. (D. J.)

HIPPARIS (Page 8:210)

HIPPARIS, (Géog. anc.) riviere de Sicile, sur la côte méridionale; elle traverse le lac nommé par les anciens camarina palus, & par les modernes lago di camarana; cette riviere est donc présentement le fiume di camarana. (D. J.)

HIPPARQUE (Page 8:210)

HIPPARQUE, s. m. (Art milit.) officier chez les Athéniens qui commandoit leur cavalerie; cette cavalerie au nombre de deux mille huit cens chevaux en tems de paix, étoit divisée en deux corps, qui chacun commandé par un hipparque, comprenoit les cavaliers de cinq tribus. On ne licencioit ces cavaliers en aucun tems, & les hipparques avoient soin de les exercer pour les tenir toujours en haleine. On voit bien que le mot hipparque vient de I)\W=W=OS2, cheval, & A(\RXW, je commande. Nous appellons A)/RXOS2, dit Aristote, les hommes que leur ministere met en droit de prononcer des jugemens, &, ce qui les caracterise plus particulierement, de donner, d'expédier des ordres; c'est pourquoi les premiers magistrats d'Athènes se nommoient Archontes. (D. J.)

HIPPIATRIQUE (Page 8:210)

* HIPPIATRIQUE, s. f. (Gramm.) c'est la medecine des chevaux; ce mot est composé de I)\W=W=OS2, cheval, & de I)/ATROS2, medecin. Cet art est très - étendu, & il est d'autant plus difficile que l'animal ne s'explique pas sur ses sensations, & que quand la maladie ne se déclare pas par des symptomes évidens, alors le maréchal est abandonné à sa seule sagacité. La medecine du cheval, & en général celle des ani<cb-> maux, suppose dans celui qui l'exerce les mêmes qualités & les mêmes études que celle de l'homme. Un bon traité d'hippiatrique n'est donc pas l'ouvrage d'un esprit ordinaire; pour s'en convaincre, on n'a qu'à parcourir ce que M. Bourgelat en a publié dans cet ouvrage & dans son Hippiatrique.

HIPPOCAMPE (Page 8:210)

HIPPOCAMPE, s. m. (Myth.) c'est ainsi qu'on appelle en Mythologie les chevaux de Neptune & des autres divinités de la mer: cet animal est fabuleux. Pline fait mention sous ce nom d'un petit animal, qui n'a rien de commun avec le cheval: c'est un insecte d'environ six pouces de longueur.

HIPPOCENTAURE (Page 8:210)

HIPPOCENTAURE, s. m. (Myth.) monstre fabuleux, qu'on feint avoir été demi - homme & demi-cheval; on donna ce surnom aux peuples de Thessalie, qui entreprirent les premiers dans la Grece de monter à cheval, ensorte que leurs voisins crurent d'abord que l'homme & le cheval ne faisoient qu'un même composé.

La fable dit que les centaures s'étant mêlés avec des cavales, engendrerent les hippocentaures, monstres qui tenoient en même tems de la nature de l'homme & de celle du cheval; mais comme de pareils monstres n'ont jamais existé, il est vraissemblable que lorsqu'on parloit d'un Thessalien, on le nommoit hippios ou cavalier; ces cavaliers dans la suite, pour montrer leur force & leur adresse, s'exercerent à se battre contre des taureaux qu'ils perçoient de leurs javelots, ou les renversoient en les prenant par les cornes. Pline nous apprend que non - seulement cet exercice étoit ordinaire aux Thessaliens qui en étoient les inventeurs, mais que Jules Cesar en donna le premier spectacle aux Romains; il y a donc bien de l'apparence, qu'on ajouta en parlant de ces Thessaliens au nom d'hippios celui de centaures; & que de ces trois mots I(\W=W=IOS2, KENTW=N, TAURO\S2, on composa celui d'hippio - centaure, cavalier perce taureau.

Enfin ces cavaliers s'étant rendus redoutables par leurs brigandages, on n'en parla que comme de monstres, & à l'aide de l'équivoque on les nomma des hippocentaures, confondant ainsi le cavalier avec le cheval qui les portoit. Les poëtes saisirent cette idée; on sait qu'ils profitoient de tout, pour donner du merveilleux aux sujets dont ils parloient; & rien certainement ne ressembloit mieux au monstre, tel qu'ils le dépeignoient, qu'un homme à cheval. Des gens qui faisoient passer les oranges pour des pommes d'or, les bergers déguisés pour des satyres, & les vaisseaux à voile pour des dragons aîlés, ne devoient pas faire difficulté dans le tems que l'usage de monter à cheval étoit nouveau, de travestir des cavaliers en hippocentaures.

Ce mot est composé de I(W=W=O\S2, cheval, KENTE/W, je pique, & TAU=ROS2, taureau, c'est - à - dire, piqueur de chevaux & de taureaux; voilà tout le merveilleux simplifié. (D. J.)

HIPPOCRATIES (Page 8:210)

HIPPOCRATIES, s. f. pl. (Antiq.) fête que les Arcadiens célebroient en l'honneur de Neptune équestre, parce que les anciens croyoient que ce dieu avoit fait présent du cheval aux hommes; c'est pour cela qu'ils lui donnent si souvent le nom de I(\W=W=EIOS2, I(\W=W=IOS2, I(W=W=IKO/S2, I(W=W=OKOU/RIOS2, I(W=W=ODRO/MIOS2, &c. Aussi pendant la durée des hippocraties, les chevaux étoient exemts de tout travail; on les promenoit par les rues ou dans les campagnes doucement, superbement harnachés, & ornés de guirlandes de fleurs. Le mot est grec; composé de I(\W=W=OS2, cheval, & KRATO\S2, force. Au reste, c'est ici la même fête que les Romains célebroient sous le nom de consualia. Voyez Consuales. (D. J.)

HIPPOCRATIQUE (Page 8:210)

HIPPOCRATIQUE, adj. (Médecine.) on se sert de cette épithete pour désigner la doctrine médicinale qui se trouve dans les ouvrages admirables [p. 211] d'Hippocrate. Ainsi on appelle medecine hippocratique la science & l'art de conserver & de rétablir la santé, selon les principes & les regles établis par ce grand homme. Voyez Hippocratisme.

HIPPOCRATISME (Page 8:211)

HIPPOCRATISME, s. m. (Medecine.) c'est la philosophie d'Hippocrate appliquée à la science des Medecins, qui en fait le principal objet: c'est la doctrine hippocratique considérée par rapport aux moyens d'éloigner le terme de la vie humaine autant qu'elle en est susceptible; de prévenir, de corriger les effets des accidens qui tendent à en abréger le cours; de conserver, de rétablir la disposition naturelle de tout animal à ne cesser de vivre que par une cause qui ne soit point prématurée, c'est - à - dire sans maladie, morte senili. Voyez Vie, Mort, Medecine .

C'est parce que cette philosophie a été portée tout - à - coup par son divin auteur, à un point de perfection auquel la Medecine étoit bien éloignée d'avoir atteint avant lui, & qui, pour l'essentiel, n'a ensuite presque rien acquis de plus, que l'on a constamment, depuis plus de vingt siecles, regardé Hippocrate comme l'instituteur & presque absolument comme l'inventeur de cet art salutaire; comme étant celui qui en a le premier recueilli, indiqué les principes enseignés par la nature même, & les a rédigés en corps de doctrine, en les déduisant des faits qu'une application infatigable & une expérience éclairée lui avoient appris à bien observer & à bien juger, soit en les comparant avec ceux qui lui avoient été transmis des plus célebres medecins qui l'avoient précédé, soit en confirmant les uns par les autres ceux qu'il avoit ramassés pendant le cours d'une longue vie qu'il avoit consacrée au service de l'humanité, pour la lui rendre à jamais utile par les monumens immortels qu'il lui a laissés de ses lumieres & de son zèle.

Ce célebre philosophe medecin, l'un des plus grands hommes qui aient paru dans le monde, naquit dans l'île de Coos, l'une des Cyclades, environ 460 ans avant J. C. la premiere année de l'olympiade lxxx. selon Soranus, 30 ans avant la guerre du Péloponnèse; selon d'autres auteurs, tels qu'Eusebe, Hippocrate étoit plus ancien, & d'autres le font moins ancien. On prétend qu'il descendoit d'Esculape par Héraclide son pere, & d'Hercule du côté de Praxithée sa mere: il étoit par conséquent de la race des Asclépiades, nom que l'on donnoit aux descendans du dieu d'Epidaure, desquels il paroît qu'Hippocrate se glorifioit d'être le dix - huitieme.

Cet Esculape grec, qu'il ne faut pas confondre avec l'égyptien, est le même dont Celse & Galien disent qu'il fut le premier qui retira la Medecine des mains du vulgaire & la rendit clinique; c'est - à - dire qu'il établit la coûtume de visiter les malades dans leurs lits: ce qui ne se pratiquoit point auparavant. On consultoit les Medecins au coin des rues, où ils se tenoient toute la journée à cet effet. La connoissance de la Medecine s'étant, pour ainsi dire, établie dans la famille des Asclépiades, & s'étant conservée pendant plusieurs siecles dans ses différentes branches, elle y passoit du pere au fils, & y étoit véritablement héréditaire.

Mais Hippocrate ne se borna pas à la tradition & aux observations qu'il avoit reçues de ses ancêtres; il eut encore pour maître dans l'étude qu'il fit de bonne heure de la Medecine, Hérodicus qui est un de ceux auxquels on a attribué l'invention de la Medecine gymnastique. Voyez Gymnastique. Il fut aussi disciple de Gorgias frere d'Hérodicus, & selon quelques - uns il le fut encore de Démocrite, comme on le peut inférer du passage de Celse, lib. I. proem. mais s'il apprit quelque chose de ce dernier, il y a apparence que ce fut plûtôt par les entretiens qu'il eut avec lui lorsqu'il fut demandé par les Abdéritains pour traiter ce philosophe leur compatriote, que l'on croyoit en démence. On pourroit aussi penser qu'Hippocrate avoit suivi Héraclite, dont il adopta entre autres choses le principe sur le feu, qu'ils ont regardé l'un & l'autre comme étant l'élément de toute matiere, d'où tout vient, & par lequel tout s'est fait.

Les premiers Medecins s'étant bornés pendant plusieurs siecles, dans la pratique de leur art, à observer avec grande attention les différens phénomènes de la santé & de la maladie, & à les comparer entre eux, pour en tirer leur indication, sans se mettre en peine d'expliquer ce qui les produit; ils s'appliquoient en même tems à chercher le régime le plus salutaire & les remedes les plus efficaces, sans entreprendre de rendre raison des effets qui s'ensuivoient; ils pensoient que des observations exactes & des secours expérimentés étoient beaucoup plus utiles que tous les raisonnemens.

La famille des Asclépiades, qui, comme on vient de le dire, possédoit, pour ainsi dire, en propre l'art de guérir, n'avoit point eu d'abord d'autre maniere de pratiquer, jusqu'à ce que, même avant Pythagore, qui le premier a introduit la Philosophie dans la Medecine, environ quatre - vingts ans avant Hippocrate, les Medecins prirent goût pour le fanatisme & la superstition: pour se dispenser du soin pénible qu'exige l'observation, ils avoient volontiers recours aux charmes & aux amulettes; superstition qui devint fort commune parmi les Pythagoriciens, qui ne laissoient pas d'ailleurs, à l'exemple de leur chef, de vouloir expliquer les causes des maladies & autres choses de ce genre. Mais il est vrai que ces philosophes pour la plûpart, se bornerent à la simple théorie de la Medecine, & ne firent pas beaucoup de mal. Mais un des plus fameux disciples de Pythagore, le célebre Empédocle, à qui le mont AEthna fit payer cher sa curiosité, se mêla de pratiquer: quelques autres de sa secte commençoient à suivre cet exemple, & leur pratique étoit accompagnée de toutes les mystérieuses chimeres de la philosophie de leur maître.

C'est au milieu des brouillards de cette fausse philosophie, qu'Hippocrate travailloit à acquérir des lumieres qui devoient le rendre le fondateur de la vraie Medecine: mais, ce qui est très - remarquable, ni ses raisonnemens, ni ses observations, ni ses remedes n'ont pas la moindre teinture de cette superstition philosophique qui régnoit de son tems: son bon sens la lui fit mépriser, & lui fit sentir la nécessité d'ôter l'exercice de l'art de guérir des mains de ceux qui n'étoient que philosophes; à quoi il travailla de tout son pouvoir & avec succès: ce qui a fait dire qu'il avoit séparé la Medecine de la Philosophie, dont en effet il ne retint que ce qui pouvoit être d'une utilité réelle; c'est - à - dire qu'il joignit avec sagesse le raisonnement à l'expérience, en prenant toûjours celle - ci pour principe; ce qu'aucun médecin n'avoit fait avant lui. C'est pour cela qu'Hippocrate a été regardé assez généralement par les anciens comme le pere de la Medecine raisonnée, le chef des medecins dogmatiques; ce dont conviennent aussi la plûpart des modernes, avec Boerrhaave, sans avoir égard au sentiment de M. de Haller. Cet auteur a pris à ce sujet occasion de s'expliquer d'une maniere peu favorable à notre respectable maître, dans la note 2 sur le §. xiij. du commentaire sur les institutions du célebre medecin de Leyde, qui cependant faisoit tant de cas des écrits d'Hippocrate, qu'il a écrit, ex professo, un discours à leur louange (de commendando studio Hippocratico inter opuscula); il le reconnoissoit, avec tout le monde, pour le véritable inventeur de l'art de guérir, à plus juste titre

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