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Le temple de l'honneur & de la vertu bâti à Rome par l'architecte Matius, étoit hexastyle. Voyez
HEXECANTHOLIT (Page 8:198)
HEXECANTHOLIT, s. f. (Hist. nat.) Pline dit que c'est une pierre fort petite, de plusieurs couleurs différentes, qui se trouvoit dans le pays des Troglodites.
HEYER (Page 8:198)
HEYER, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans le pays de Nassau - Dillembourg.
HHATIB (Page 8:198)
HHATIB, s. m. (Hist. mod.) nom que les Mahométans donnent à un des officiers de leurs mosquées, qui tient parmi eux le rang qu'occupe parmi nous un curé. Ce hhatib se place en un lieu élevé, & lit tel chapitre de l'alcoran qu'il lui plaît, en observant néanmoins de garder le plus long pour le vendredi, qui est parmi les musulmans le jour où ils donnent plus de tems à la priere publique. Dandini, voyage du mont Liban. (G)
HIAOY (Page 8:198)
HIAOY, (Géogr.) ville de la Chine dans la province
de Xansi, au département de Fuenchu, cinquieme
métropole de cette province. Auprès de cette
ville est la montagne de Castang, abondante en
sources d'eaux chaudes & minérales, différentes de
goût & de couleur, de sorte que ces fontaines bouillantes
en font un pays assez semblable à celui de
Pouzzoles au royaume de Naples. Cette ville de
Hyaoi est de 6
HIATUS (Page 8:198)
HIATUS, s. m. (Gramm.) ce mot purement latin
a été adopté dans notre langue sans aucun changement,
pour signifier l'espece de cacophonie qui résulte
de l'ouverture continuée de la bouche, dans
l'émission consécutive de plusieurs sons qui ne sont
distingués l'un de l'autre par aucune articulation.
M. du Marsais paroît avoir regardé comme exactement
synonymes les deux mots hiatus & bâillement;
mais je suis persuadé qu'ils sont dans le cas de tous
les autres synonymes, & qu'avec l'idée commune
de l'émission consécutive de plusieurs sons non articulés,
ils désignent des idées accessoires différentes
qui caractérisent chacun d'eux en particulier. Je crois
donc que bâillement exprime particulierement l'état
de la bouche pendant l'émission de ces sons consécutifs,
& que le nom hiatus exprime, comme je l'ai déjà
dit, la cacophonie qui en résulte: en sorte que l'on
peut dire que l'hiatus est l'effet du bâillement. Le bâillement est pénible pour celui qui parle; l'hiatus est
desagréable pour celui qui écoute: la théorie de l'un
appartient à l'Anatomie, celle de l'autre est du ressort
de la Grammaire. C'est donc de l'hiatus qu'il
faut entendre ce que M. du Marsais a écrit sur le
bâillement. Voyez
Ces observations de M. Harduin sont le fruit d'une attention raisonnée & d'une grande sagacité; mais elles me paroissent susceptibles de quelques remarques.
1°. Il est certain que la loi générale qui condamne
l'hiatus comme vicieux entre deux mots, a un autre
fondement que la prévention. La continuité du bâillement
qu'exige l'hiatus, met l'organe de la parole
dans une contrainte réelle, & fatigue les poûmons
de celui qui parle, parce qu'il est obligé de fournir
de suite & sans interruption une plus grande quantité
d'air: au lieu que quand des articulations interrompent
la succession des sons, elles procurent nécessairement
aux poûmons de petits repos qui facilitent
l'opération de cet organe: car la plûpart des
articulations ne donnent l'explosion aux sons qu'elles
modifient, qu'en interceptant l'air qui en est la matiere.
Voyez
D'autre part, c'est un principe indiqué & confirmé par l'expérience, que l'embarras de celui qui parle affecte desagréablement celui qui écoute: tout le monde l'a éprouvé en entendant parler quelque personne enrouée ou begue, ou un orateur dont la mémoire est chancelante ou infidelle. C'est donc essentiellement & indépendamment de toute prévention que l'hiatus est vicieux; & il l'est également dans sa cause & dans ses effets.
2°. Si les Latins pratiquoient rigoureusement l'élision d'une voyelle finale devant une voyelle initiale, quoiqu'ils n'agissent pas de même à l'égard de deux voyelles consécutives au milieu d'un mot; si nous - mêmes, ainsi que bien d'autres peuples, avons en cela imité les Latins, c'est que nous avons tous suivi l'impression de la nature: car il n'y a que ses décisions qui puissent amener les hommes à l'unanimité.
Ne semble - t - il pas en effet que le bâillement doit être moins pénible, & conséquemment l'hiatus moins desagreable au milieu du mot qu'à la fin, parce que les poûmons n'ont pas fait encore une si grande dépense d'air? D'ailleurs l'effet du bâillement étant de soûtenir la voix, l'oreille doit s'offenser plûtôt de l'entendre se soûtenir quand le mot est fini, que [p. 199]
Il faut pourtant avouer que cette contradiction a paru assez peu offensante aux Grecs, puisque le nombre des voyelles non élidées dans leurs vers est peut - être plus grand que celui des voyelles élidées: c'est une objection qui doit venir tout naturellement à quiconque a lu les poëtes grecs. Mais il faut prendre garde en premier lieu à ne pas juger des Grecs par les Latins, chez qui la lettre h étoit toûjours muette quant à l'élision qu'elle n'empêchoit jamais; au lieu que l'esprit rude avoit chez les Grecs le même effet que notre h aspirée; & l'on ne peut pas dire qu'il y ait alors hiatus faute d'élision, comme dans ce vers du premier livre de l'Iliade:
Cette premiere observation diminue de beaucoup le nombre apparent des voyelles non élidées. Une seconde que j'y ajoûterai peut encore réduire à moins les témoignages que l'on pourroit alléguer en faveur de l'hiatus: c'est que quand les Grecs n'élidoient pas, les finales, quoique longues de leur nature, & même les diphthongues, devenoient ordinairement breves; ce qui servoit à diminuer ou à corriger le vice de l'hiatus: & les poëtes latins ont quelquefois imité les Grecs en ce point:
Credimus? An qui amant ipsi sibi somnia fingunt? Virgile. Implerunt montes; flerunt Rhodop> rupes. idem.
Que reste - t - il donc à conclure de ce qui n'est pas encore justifié par ces observations? que ce sont des licences autorisées par l'usage en faveur de la difficulté, ou suggérées par le goût pour donner au vers une mollesse relative au sens qu'il exprime, ou même échappées au poëte par inadvertance ou par nécessité; mais que comme licences ce sont encore des témoignages rendus en faveur de la loi qui proscrit l'hiatus.
3°. Quoique les Latins n'élidassent pas au milieu du mot, l'usage de leur langue avoit cependant égard au vice de l'hiatus; & s'ils ne supprimoient pas tout - à - fait la premiere des deux voyelles, ils en supprimoient du - moins une partie en la faisant breve. C'est - là la véritable cause de cette regle de quantité énoncée par Despautere en un vers latin:
Vocalis brevis antè aliam manet usque Latinis. & par la Méthode latine de Port - Royal, en deux vers françois:
Il faut abréger la voyelle, Quand une autre suit après elle.
Ce principe n'est pas propre à la langue latine: inspiré par la nature, & amené nécessairement par le méchanisme de l'organe, il est universel & il influe sur la prononciation dans toutes les langues. Les Grecs y étoient assujettis comme les Latins; & quoique nous n'ayons pas des regles de quantité aussi fixes & aussi marquées que ces deux peuples, c'en est cependant une que tout le monde peut vérifier, que nous prononçons breve toute voyelle suivie d'une autre voyelle dans le même mot: l>er, n>er, pr>eur, cr>ant.
On trouve néanmoins dans le Traité de la Prosodie
françoise par M. l'abbé d'Olivet (page 73 sur la terminaison
Mais qu'on y prenne garde: dans tous les cas que l'on vient de voir, toutes les langues ont pensé à diminuer le vice de l'hiatus; la premiere des deux voyelles est longue à la vérité, mais la seconde est breve; ce qui produit à - peu - près le même effet que quand la premiere est breve & la seconde longue. Si quelquefois on s'écarte de cette regle, c'est le moins qu'il est possible; & c'est pour concilier avec elle une autre loi de l'harmonie encore plus inviolable, qui demande que de deux voyelles consécutives la premiere soit fortifiée, si la seconde est muette ou très - breve, ou que la premiere soit foible, si la seconde est le point où se trouve le soûtien de la voix.
4°. C'est encore au même méchanisme & à l'intention
d'éviter ou de diminuer le vice de l'hiatus,
qu'il faut rapporter l'origine des diphthongues; elles
ne sont point dans la nature primitive de la parole;
il n'y a de naturel que les sons simples. Mais dans
plusieurs occasions, le hasard ou les lois de la formation
ayant introduit deux sons consécutifs sans
articulation intermédiaire, on a naturellement prononcé
bref l'un de ces deux sons, & communément
le premier, pour éviter le desagrément d'un hiatus
trop marqué, & l'incommodité d'un bâillement trop
soûtenu. Lorsque le son prépositif s'est trouvé propre
à se prêter à une rapidité assez grande sans être totalement
supprimé, les deux sons se sont prononcés
d'un seul coup de voix: c'est la diphthongue. C'est
pour cela que toute diphthongue réelle est longue,
dans quelque langue que ce soit, parce que le son
double réunit dans sa durée les deux tems des sons
élémentaires dont il est résulté: & que quand les
besoins de la versification ont porté les poëtes à
décomposer une diphthongue pour en prononcer séparément
les deux parties élémentaires (Voyez
5°. Quoiqu'il soit vrai en général que l'hiatus est un vice réel dans la parole, sur - tout entre deux mots qui se suivent; loin cependant d'y déplaire toûjours, il y produit quelquefois un bon effet, comme il arrive aux dissonnances de plaire dans la Musique, & aux ombres dans un tableau, lorsqu'elles y sont placées avec intelligence. Par exemple, lorsque Racine (Athalie, act. I. sc. j.) met dans la bouche du grand-prêtre Joad ce discours si majestueux & si digne de sa matiere:
Celui qui met un frein à la fureur des flots,
Sait aussi des méchans arréter les complots.
est - il bien certain que l'hiatus qui est à l'hémistiche
du premier vers, y soit une faute? M. l'abbé d'Olivet (Prosod. franç. page 47.) se contente de l'excuser
par la raison du repos qui interrompt la continuité
des deux sons & le bâillement: mais je serois fort
tenté de croire que cet hiatus est ici une véritable
beauté; il y fait image, en mettant, pour ainsi dire,
un frein à la rapidité de la prononciation, comme
le Tout - puissant met un frein à la fureur des flots.
Je ne prétends pas dire que le poëte ait eu explicitement
cette intention: mais il est certain que le fondement
des beautés qu'on admire avec enthousiasme
dans le procumbit humi bos, n'a pas plus de solidité;
peut - être même en a - t - il moins.
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