ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"196"> les seuls Philosophes nous ont tirés. Cet article est de M. de Voltaire.

HEURT (Page 8:196)

* HEURT, sub. masc. (Gramm.) il se dit du choc de corps qui se rencontrent & se frappent rudement.

Heurt (Page 8:196)

Heurt, terme de Riviere, c'est l'endroit le plus élevé, ou le sommet de la montée d'un pont ou d'une rue, d'après lequel on donne à droite ou à gauche la pente pour l'écoulement des eaux; nota, les regards des robinets d'incendie se placent au heurt du pavé d'une rue.

HEURTÉ (Page 8:196)

HEURTÉ, adj. (Peinture.) on appelle heurté, des especes de tableaux qu'on devroit nommer esquisse, où l'on ne voit que le feu de l'imagination mal digeré.

On dit, un tel peintre ne fait que heurter les tableaux; cela n'est que heurté; il faut que les petits tableaux soient finis, & non heurtés.

HEURTES (Page 8:196)

HEURTES, sub. masc. terme de Blason, ce sont deux tourteaux d'azur que quelques armoristes ont ainsi appellés pour les distinguer des tourteaux d'autres couleurs.

Les Armoristes anglois distinguent les couleurs des tourteaux, & leur donnent en conséquence des noms qui leur conviennent; ceux des autres nations se contentent d'appeller ceux - ci simplement tourteaux d'azur; & dans d'autres cas, il ne faut qu'ajoûter au mot de tourteaux la couleur dont ils sont.

HEURTOIR (Page 8:196)

HEURTOIR, s. m. (Serrurrerie.) piece de menu ouvrage de serrurerie de fer forgé ou fondu en forme de gros anneau avec platine & battant, servant à frapper à une porte cochere.

Mais plus généralement dans les Arts, on appelle du nom de heurtoir, toute piece mobile qui vient frapper sur une autre. Voyez les articles suivans.

Heurtoir (Page 8:196)

Heurtoir, (Hydr.) est une piece de bois longue, grosse, & presque quarrée qui se place au pié de l'épaulement de la plate - forme d'une écluse. (K)

Heurtoir (Page 8:196)

Heurtoir, dans l'Artillerie, est une piece de bois de neuf piés de longueur sur neuf à dix pouces en quarré, qui se place au pié de l'épaulement d'une batterie au - devant des plate - formes. Voyez Plateforme & Batterie.

C'est aussi un morceau de fer battu fait comme une très - grosse cheville qui s'enfonce dans l'épaisseur du flaque de bois d'un affut à canon, & qui soutient la surbande de fer qui couvre le tourillon de la piece. Il y a des contre - heurtoirs & des sous - contreheurtoirs qui sont des morceaux ou bandes de fer qui accompagnent le heurtoir. (Q)

Heurtoir (Page 8:196)

Heurtoir, Fondeur de caractere d'Imprimerie, est une petite piece de fer qui s'ajoute au moule à fondre les caracteres d'Imprimerie. Cette partie est le point d'appui à la matrice qui est postée audit moule, & sert à la faire monter ou descendre vers l'ouverture intérieure du moule par où elle reçoit la matiere qui vient prendre la figure de l'objet représenté dans la matrice. Voyez Moule.

HEUSDEN (Page 8:196)

HEUSDEN, (Géog.) ville forte des Provinces - Unies, dans la Hollande, sur la Meuse, à 3 lieues N. O. de Bois - le - Duc, 2 S. O. de Bommel. Long. 22. 38. lat. 51. 47.

Gysbert & Paul Voët pere & fis, étoient d'Heusden; le premier est ce rigide calviniste, professeur en Théologie à Utrecht, qui soutint contre Desmarets, une guerre des plus longues & des plus furieuses. Il s'agissoit d'une conciliation que les magistrats de Bois - le - Duc avoient faite entre les Protestans & les Catholiques de leur ville, pour assister ensemble amicalement à la confrairie de la Vierge, en retranchant les cérémonies qui pouvoient déplaire aux Réformés. Desmarets fit l'apologie des magistrats, & Voët fulmina contre l'apologiste: les curateurs de Groningue & d'Utrecht offrirent en vain leur médiation aux deux athletes; ils ne se réunirent au bout de 20 ans de combats, que pour attaquer Coccejus, & le traiter d'hérétique, parce que ce bon homme, dont l'étude perpétuelle hébraïque avoit épuisé l'esprit, s'étoit trop dévoué à des interprétations mystiques de l'Ecriture. Au milieu de tant de disputes, Gysbert Voët prolongea sa carriere jusqu'à 87 ans; il enterra Desmarets, Coccejus, & Descartes, dont il avoit aussi attaqué la philosophie; il ne mourut que le premier Novembre 1676.

Paul Voët n'épousa point les querelles de son pere; il étudia le Droit, & publia dans cette science de bons ouvrages, qui ont encore été effacés depuis par ceux de son fils Jean Voët, un des hommes des plus savans de l'Europe dans le Droit Civil; on connoît l'excellent commentaire qu'il a donné sur les Pandectes. (D. J.)

HEUSE (Page 8:196)

HEUSE, sub. fém. (Marine.) c'est le piston ou la partie mobile de la pompe. Voyez Piston. (Z)

HEUSSE ou HURASSE (Page 8:196)

HEUSSE ou HURASSE, (terme de grosses Forges.) Voyez l'article Forges.

HEWECZE (Page 8:196)

HEWECZE, (Géog.) petite ville de la haute - Hongrie.

HEXACORDE (Page 8:196)

HEXACORDE, sub. masc. est en Musique, un instrument à six cordes, ou un système composé de six sons. Ce mot vient de E)\C, six, & de KORDOS2, corde. (s)

HEXAEDRE (Page 8:196)

HEXAEDRE, sub. masc. terme de Géometrie, c'est un des cinq corps réguliers qu'on appelle aussi cube. Voyez Cube & Régulier. Ce mot est grec & formé de E(/C, six, & E(/DRA sedes, siége, base; chaque face pouvant être prise pour la base du corps régulier. Voyez Base.

Le quarré du côté d'un hexaëdre est le tiers du quarré du diametre de la sphere qui lui est circonscrite. D'où il suit que le côté de l'hexaëdre est à celui de la sphere dans laquelle il est inscrit, comme 1 à 3, & par conséquent incommensurable. Chambers. (E)

HEXAGONE (Page 8:196)

HEXAGONE, s. m. terme de Géométrie, figure composée de six angles & de six côtés. Voy. Figure & Polygone. Ce mot est grec, & formé d'EC, sex, six, & GEONI/A, angulus, angle.

Un hexagone régulier est celui dont les angles & les côtés sont égaux. Voyez Régulier.

Il est démontré que le côté d'un hexagone est égal au rayon du cercle qui lui est circonscrit. Voy. Cercle & Rayon.

On décrit donc un hexagone régulier en portant six fois le rayon du cercle sur sa circonférence.

Pour décrire un hexagone régulier sur une ligne donnée A B (Pl. Géom. fig. 84.) il ne faut que former un triangle équilatéral ACB, le sommet c sera le centre du cercle circonscriptible à l'hexagone que l'on demande.

Un hexagone, en terme de Fortification, est une place fortifiée de six bastions. Voyez Bastion. Chambers. (E)

HEXAM (Page 8:196)

HEXAM, (Géogr.) petite ville ou bourg d'Angleterre dans le Northumberland, dont l'évêché a été uni par Henri VIII. à celui de Durham. Il est à 14 milles O. de Newcastle, 70 N. O. de Londres. Long. 15. 27. lat. 55. 2. (D. J.)

HEXAMERON (Page 8:196)

HEXAMERON, s. m. (Théolog.) on appelle ainsi des ouvrages, tant anciens que modernes, qui sont des commentaires ou traités sur les premiers chapitres de la Genese, & l'histoire de la création, ou des six premiers jours que Moyse y décrit. Ce mot est grec, ECAMERON, composé de EC, six, & AMERA, en dialecte dorique AMERA, jour. S. Basile & S. Ambroise ont écrit des hexamerons. Voyez Dictionnaire de Trévoux.

HEXAMETRE (Page 8:196)

HEXAMETRE, (Littérat.) il se dit d'un vers [p. 197] grec ou latin composé de six piés; voyez Pié & Vers. Ce mot est grec, ECAMETRON, composé d'EC, six, & METRON, pié ou mesure.

Les quatre premiers piés d'un vers hexametre peuvent être indifféremment dactyles ou spondées, mais le dernier doit être nécessairement un spondée, & le pénultieme dactyle. Tel est celui - ci d'Homere,

*EIS2 UDOR M)ER)R(IYAS2, EXEI QEOS2 EKDIPON OMMA, & celui - ci de Virgile,

Discite justitiam moniti & non temnere divos.

Les hexametres se divisent en héroïques, qui doivent être graves & majestueux: & en satyriques, qui peuvent être négligés comme ceux d'Horace. Voyez Héroique.

Les poëmes épiques, comme l'Iliade & l'Enéide, sont composés de vers hexametres; les élégies & les épitres de vers hexametres & pentametres. Voyez Pentametre.

Quelques poëtes anglois & françois ont voulu faire des vers hexametres en ces deux langues, mais ils n'ont pû y réussir. Jodelle en fit le premier essai en 1553, par un distique qu'il fit à la louange d'Olivier de Magny, & que Pasquier regarde comme un petit chef - d'oeuvre. Le voici:

Phoebus, Amour, Cypris, veut sauver, nourrir & orner Ton vers & ton chef, d'ombre, de flamme, de fleurs. Mais ce genre de poésie ne plut à personne. Les langues modernes ne sont point propres à faire des vers, dont la cadence ne consiste qu'en syllabes longues & breves. Voyez Quantité, Vers, &c. Dict. de Trévoux. (G)

HEXAMILLON (Page 8:197)

HEXAMILLON, s. m. (Hist. mod.) nom d'une muraille célebre que l'empereur Emanuel fit bâtir sur l'isthme de Corinthe en 1413, pour mettre le Péloponnese à couvert des incursions des Barbares. Elle a pris son nom de EC, six, & MILION qui en grec vulgaire signifie mille, à cause qu'elle avoit six milles de longueur.

Amurat II. ayant levé le siége de Constantinople en 1424, démolit l'hexamillon, quoiqu'il eût auparavant conclu la paix avec l'empereur grec.

Les Vénitiens le rétablirent en 1463, au moyen de 30000 ouvriers qu'ils y employerent pendant quinze jours, & le couvrirent d'une armée commandée par Bertold d'Est, général de l'armée de terre, & Louis Lorédaur, général de celle de mer.

Les infideles furent repoussés après avoir fait plusieurs tentatives, & obligés de se retirer de son voisinage. Mais Bertold ayant été tué peu de tems après au siége de Corinthe, Bertino Calcinato qui prit le commandement de l'armée, abandonna à l'approche du Beglerbey la défense de la muraille, qui avoit couté des sommes immenses aux Vénitiens, ce qui donna la facilité aux Turcs de s'en rendre maîtres, & de la démolir entierement. (G)

HEXAPLES (Page 8:197)

HEXAPLES, s. f. (Hist. eccles.) bible disposée en six colonnes, qui contient le texte & les différentes versions qui en ont été faites, recueilltes & publiées par Origene; voyez Bible. Ce mot est formé d'EC, six, & A)W=LOW, j'explique, je débrouille.

Eusebe (hist. eccles. lib. VI. cap. xvj.) rapporte qu'Origene étant de retour d'un voyage qu'il fit à Rome sous Caracalla, s'appliqua à l'étude de l'Hébreu, & commença à ramasser les différentes versions des livres sacrés, & à en composer des tétraples & des hexaples. Il y a cependant des auteurs qui prétendent qu'il ne commença cet ouvrage que sous Alexandre, après qu'il se fut retiré de la Palestine en 231. Voyez Tétraples.

Pour comprendre ce que c'étoit que les hexaples d'Origene, il faut savoit qu'outre la traduction des livres sacrés appellée la version des Septante, & faite sous Ptolomée Philadelphe, plus de 200 ans avant J. C. l'Ecriture avoit encore depuis été traduite en grec par d'autres interpretes. La premiere de ces versions, ou la seconde en comptant celle des septante, étoit celle d'Aquila, qui la fit vers l'an 140. La troisieme étoit celle de Symmaque, qui parut à ce que l'on croit sous Marc Aurele La quatrieme étoit celle que Théodotien donna sous Commode. La cinquieme fut trouvée à Jéricho, la septieme année de l'empire de Caracalla, 217 de J. C. La sixieme fut découverte à Nicopolis sur le cap d'Actium en Epire, vers l'an 228. Origene en trouva une septieme, qui ne comprenoit que les pseaumes.

Origene, qui avoit eu souvent à disputer avec les Juifs en Egypte & en Palestine, remarquant qu'ils s'inscrivoient en faux contre les passages de l'Ecriture qu'on leur citoit des Septante, & qu'ils en appelloient toujours à l'hébreu; pour défendre plus aisément ces passages, & mieux confondre les Juifs, en leur faisant voir que les Septante n'étoient point contraires à l'hébreu, ou du moins pour montrer par ces différentes versions ce que signifioit l'hébreu, il entreprit de réduire toutes ces versions en un seul corps avec le texte hébreu, afin qu'on pût aisément & d'un coup d'oeil confronter ces versions & le texte.

Pour cet effet, il mit en huit colonnes d'abord le texte hébreu en caracteres hébreux, puis le même texte en caracteres grecs, & ensuite les versions dont nous avons parlé. Tout cela se répondoit verset par verset, ou phrase par phrase, vis - à - vis l'une de l'autre, chacune dans sa colonne. Dans les pseaumes, il y avoit une neuvieme colonne pour la septieme version. Origene appella cet ouvrage hexaple, E(CAPLA, c'est - à - dire, sextuple, ou ouvrage à six colonnes, parce qu'il n'avoit égard qu'aux six premieres versions greques.

S. Epiphane, qui comptoit les deux colonnes du texte, a appellé cet ouvrage octaple, à cause de ses huit colonnes. Voyez Octaple.

Ce fameux ouvrage a péri il y a long - tems; mais quelques anciens auteurs nous en ont conservé des morceaux, sur - tout S. Chrysostome sur les pseaumes, Philoponus dans son hexameron. Quelques modernes en ont aussi ramassé les fragmens, entr'autres Drusius & le P. Montfaucon.

Cependant comme cette collection d'Origene étoit si considérable que peu de personnes étoient en état de se procurer un ouvrage si cher dans un tems où l'on ne connoissoit encore que les manuscrits, Origene lui même l'abrégea; & pour cet effet il publia la version des Septante, à laquelle il ajoûta des supplémens pris de celle de Théodotion dans les endroits où les Septante n'avoient point rendu le texte hébreu, & ces supplémens étoient designés par une astérique ou étoile. Il ajoûta de plus une marque particuliere en forme d'obélisque ou de broche aux endroits où les Septante avoient quelque chose qui n'étoit point dans l'original hébreu; & ces notes ou signes qui étoient alors en usage chez les grammairiens, faisoient connoître du premier coup d'oeil ce qui étoit de plus ou de moins dans les Septante que dans l'Hébreu, & par - là les Chrétiens pouvoient prévoir les objections des Juifs tirées de l'Ecriture; mais dans la suite les copistes négligerent les astériques & les obélisques, ce qui fait que nous n'avons plus la version des Septante dans sa pureté. Voyez Septante & Version. Simon, hist. critiq. du vieux testam. Dupin, biblioth. des auteurs eccl. Fleury, hist. eccles. tom. II. liv. VI. n°. 11. p. 138. & suiv. (G)

HEXASTYLE (Page 8:197)

HEXASTYLE, s. m. terme d'Architecture, qui a six colonnes de front. Ce mot est composé de EC, six, & S2ULOS2, colonne.

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