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L'hermine a une très - mauvaise odeur; à cela près,
c'est un joli petit animal; il a les yeux vifs, la physionomie
fine, & les mouvemens si prompts, qu'il
n'est pas possible de les suivre de l'oeil. La peau de
cet animal est précieuse; tout le monde connoît les
fourrures d'hermine: elles sont bien plus belles &
d'un blanc plus mâle que celles du lapin blanc; mais
elles jaunissent avec le tems, & même les hermines
de ce climat ont toujours une légere teinte de jaune.
Ces animaux sont très - communs dans tout le nord,
sur - tout en Russie, en Norvege, en Laponie; ils se
nourrissent de petits gris & de rats; ils sont rares
dans les pays tempérés, & ils ne se trouvent point
dans les pays chauds. Hist. nat. gen. & part. à l'article de l'Hermine tom. VII. pag. 240. & suivantes.
Voyez
Hermine (Page 8:172)
On se sert de l'hermine pour fourrer les habillemens d'hiver des dames; on en fait des manchons, des bonnets, des aumusses, & des fourrures pour les robes de président à mortier.
C'est aussi de peaux d'hermine qu'est doublé le manteau royal des rois de France, & ceux que les princes. & les ducs & pairs portent dans les grandes cérémonies.
Les queues d'hermine s'attachent ordinairement au bas des aumusses des chanoines, où elles forment des especes de pandeloques qui en augmentent la beauté & la valeur.
Hermine (Page 8:172)
Hermine (Page 8:172)
Hermine (Page 8:172)
C'est un champ d'argent semé de petites pointes de sable en forme de triangles.
HERMINÉ (Page 8:172)
HERMINÉ, adj. (Blason.) Une croix herminée
est une croix composée de quatre mouchetures
d'hermine, placées, comme on le voit, dans nos
Il faut remarquer que dans de telles armes les couleurs ne doivent point être exprimées, par la raison que ni la croix, ni les armes ne peuvent être que de couleur blanche ou de couleur noire.
Colombiere dans son blason appelle ces sortes d'armes quatre queues d'hermine en croix. L'éditeur de Guillim les appelle une croix de quatre hermines,
HERMINETTE (Page 8:172)
HERMINETTE, s. f. (Tailland.) espece de hache à un ciseau, qui sert à applanir le bois. Les Charpentiers l'emploient aux ouvrages cintrés: c'est aussi un outil du charron.
Il y a deux sortes d'herminette, une à marteau & l'autre à piochon.
L'herminette à marteau a la tête du marteau d'un côté de l'oeil, & la planche ou herminette de l'autre. La planche est dans un plan perpendiculaire à l'oeil & au manche. Depuis l'oeil jusqu'au tranchant en biseau, elle va toujours en s'élargissant jusqu'à cinq ou six pouces; son épaisseur est celle des coignées à épaule ou à touches. Elle se cintre un peu depuis l'oeil jusqu'au tranchant; mais la courbure est plus considérable à environ six pouces du tranchant. La longueur du manche varie selon l'usage & la force de l'herminette. A celles des Charpentiers, il a dix - huit pouces de long; de Déchireurs de bateau, environ trois piés.
L'herminette à piochon est ainsi appellée d'une espece de gouge, un peu cintrée sur sa largeur, & formant vers le tranchant un arc de cercle d'un pouce & demi ou environ. Cette forme sert à réparer les gorges ou moulures de menuiserie.
Pour faire une herminette, on prend une barre de fer, on perce l'oeil à la distance convenable des extrémités; on forge la tête, si l'herminette est à marteau; si elle est à piochon, on ne réserve de fer depuis l'oeil que ce qu'il en faut pour souder le piochon. L'oeil fini & tourné, on coupe la barre à pareille distance de l'oeil; les deux parties gardées à pareille distance de l'oeil, s'appellent collets. On prend une barre de fer plat proportionnée à la force qu'on veut donner à la planche. A l'extrémité de cette barre qui sera le tranchant, on adapte une bille d'acier plat, on soude, corroie & forme la planche.
Nous observerons ici qu'aux tranchans à deux biseaux, l'acier est entre deux fers, & qu'aux tranchans à un biseau, l'acier est soudé sur une des faces de la barre.
On forme le piochon comme la planche, on les
soude aux collets de l'oeil, & on les place en les soudant
comme il convient à la forme de l'outil. Cela
fait, on les repare au marteau & à la lime, puis on
les trempe. La partie aciérée est en dehors, & le biseau
en dedans; ainsi la face non - aciérée regarde la
manche. Voyez nos
HERMINITE (Page 8:172)
HERMINITE, (Blason.) Ce mot paroît un diminutif d'hermine, & devroit naturellement signifier petite hermine; mais il signifie un fond blanc tacheté de noir, & dans lequel chaque tache noire est seulement mêlée d'un peu de rouge.
Quelques auteurs se servent du mot herminite, pour marquer un fond jaune tacheté de noir: mais les François lui donnent un nom plus juste en l'appellant, or semé d'hermines de sable.
HERMIONÉ (Page 8:172)
HERMIONÉ, (Géog. anc.) ancienne ville du Péloponnese au royaume d'Argos, bâtie à quatre stades du promontoire, sur lequel étoit le temple de Neptune. M. Fourmont la reconnut dans son voyage de Grece en 1730, sur la simple description qu'en fait Pausanias, liv. II. ch. xxxjv.
Une peninsule qui s'étend dans la mer, en s'élargissant & s'arrondissant ensuite, forme deux ports; la ville est située au - dessus; des canaux, dont on voit le reste, y apportoient l'eau de plus haut; deux villages des environs s'appellent encore Halica & Ilé. La vue du Didymos, de l'île Tiparénus, & la proximité du cap Scyllaeum, que l'on appelle encore Scylla, formoient de nouveaux caracteres de res<pb-> [p. 173]
La pourpre de cette ville passoit pour la plus précieuse qu'il y eût au monde. Alexandre s'étant rendu maître de Soze, trouva dans Hermissée, dit Plutarque, entr'autres richesses cinq mille quintaux de pourpre, qu'on y avoit amassé pendant près de deux siecles, & cette pourpre conservoit encore toute sa fleur & son éclat. On comprendra de quelle immense richesse étoit ce magasin de pourpre, quand on se rappellera qu'elle se vendoit jusqu'à cent écus de France la livre, monnoie de nos jours; en la supposant seulement à cent francs la livre, c'étoit un objet de cinquante millions. (D. J.)
HERMIONS (Page 8:173)
HERMIONS, s. m. (Géog. anc.) peuples de l'ancienne Germanie. Pline donne ce mot comme un nom collectif, qui étoit commun à quatre grandes nations; savoir, les Sueves, les Hermundures, les Cattes & les Chérusques; ils occupoient, selon Cluvier, les pays où sont maintenant la Silésie, la Moravie, la Boheme, les parties septent lonales de l'Autriche & de la Baviere, le Nortgow, une partie de la Franconie, la Hesse & la Thuringe; mais Cluvier s'est ici donné bien des peines inutiles; les noms d'Hermions & de Germains ne sont que différentes prononciations de noms du même peuple. (D. J.)
HERMITAGE (Page 8:173)
HERMITAGE, s. m. (Gram.) lieu solitaire où demeure un hermite ou anachorete qui est retiré, pour mener une vie religieuse.
Anciennement les hermitages étoient dans un desert, ou au fond de quelque forêt inhabitée, loin du commerce des hommes; l'histoire ecclésiastique n'est que trop pleine d'exemples, de gens que l'amour de la singularité ou de l'abnégation de soi - même entraînoient dans de telles solitudes; l'odeur de leur sainteté ne manquoit pas d'attirer auprès d'eux des disciples dont ils formoient un monastere, qui souvent étoit cause que la forêt se défrichoit, & qu'il se bâtissoit aux environs un bourg ou une ville. Il se trouve en Europe quantité de lieux qui doivent leur origine à un hermitage. devenu célebre par la réputation de l'hermite qui y demeuroit.
Les hermitages consistent d'ordinaire en un petit bâtiment, comprenant une chapelle & une habitation pour l'hermite, avec un jardin qui fournit sa nourriture, outre les aumônes qu'il recueille. Il y a encore en Dauphiné, vis - à - vis de Tournon sur la côte, un petit hermitage autrefois fameux, qui donne son nom au territoire & à l'excellent vin qu'on y recueille. (D. J.)
HERMITE (Page 8:173)
HERMITE, s. m. (Hist. eclés.) Homme dévot, qui s'est retiré dans la solitude, pour mieux vaquer à la priere & à la contemplation, & vivre éloigné
Un Hermite n'est point censé religieux, s'il n'a
point fait de voeux. Voyez
Saint Paul, surnommé l'Hermite, passe communément pour le premier qui ait embrassé ce genre de vie; quoique saint Jérôme dise au commencement de la vie de ce saint, que l'on ignore quel est celui qui a été le premier Hermite. Quelques - uns remontent à saint Jean - Baptiste, d'autres à Elie.
Les uns assûrent que saint Antoine est l'instituteur de la vie hérémitique; mais d'autres veulent qu'il n'ait fait qu'augmenter l'ardeur de cet état; & que des disciples de ce saint disoient que c'étoit Paul de Thebes qui l'avoit le premier embrassée. On croit que ce fut la persécution de Dece & de Valerien qui donna lieu à ce genre de vie.
Quoique les anciens Hermites, comme saint Antoine, vécussent dans le desert, ils ne laissoient pas
d'avoir plusieurs religieux avec eux. Voyez
On les nommoit aussi Cénobites, parce qu'ils ne possedoient rien en propre: Claustraux, parce qu'ils étoient renfermés dans une étroite clôture, & séparés du reste du monde: Asectes, parce qu'ils s'exerçoient dans la pratique de la piété: Clercs, parce qu'ils étoient considérés comme l'héritage du Seigneur; & Philosophes, parce qu'ils s'appliquoient à acquérir la vraie sagesse qui est la science du salut. Les femmes, à l'imitation des hommes, s'enfoncerent dans les deserts, & prirent, comme eux, la résolution de vivre en commun, & de s'enfermer dans des cloîtres ou dans leurs maisons. On les nomma Moniales, à cause de leur vie solitaire; & Sanctimoniales, à cause de la sainteté de leur vie, qui étoit d'ailleurs extremement austere.
Hermites de saint Augustin, nom d'un ordre de
religieux, qu'on appelle plus communément Augustins. Voyez
On croit communément que saint Augustin, évêque d'Hyppone & docteur de l'Eglise, a été l'instituteur de cet ordre; mais ce sentiment n'a aucune solidité. Il est vrai qu'il jetta les fondemens d'un ordre monastique vers l'an 388, qu'il se retira dans sa maison de campagne près de Tagaste avec quelques - uns de ses compagnons, pour y mener une vie religieuse; mais il ne paroît pas que cet ordre ait toujours subsisté, & que les hermites de saint Augustin en descendent sans interruption.
Cet ordre ne commença proprement que sous Alexandre IV. dans le milieu du xiij. siecle, & fut formé par la réunion de plusieurs congrégations d'hermites, qui n'avoient point de régle ou qui n'avoient point celle de saint Augustin. Ces congrégations ont celle de Jean Bonifas, la plus ancienne de toutes, celle des hermites de Toscane, celle des Sachets ou freres du Sac, celle de Vallerfusa, de saint Blaise, de saint Benoît de Monte - Tabalo, de la Tour des Calmes, de sainte Marie de Murcette, de saint Jacques de Molinio, & de Loupsavo près de Lucques.
Ce n'est point Innocent IV. qui fit cette union, comme la plûpart des historiens de cet ordre le prétendent; il avoit seulement uni ensemble quelques hermites en Toscane, auxquels il avoit donné la regle de saint Augustin, qui faisoient une congrégation séparée de celles dont nous venons de parler. Ce fut Alexandre IV. qui fit cette union, comme il paroît par sa bulle rapportée dans le Mare magnum des Augustins.
Ce pontife travailla à cette union dès la premiere
année de son pontificat, c'est - à - dire l'an
1254. Les supérieurs de toutes les congrégations
nommées ci - dessus, ne purent s'assembler qu'en
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