ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"164"> Institution d'héritier & Institution contractuelle. (A)

Héritier ab intestat (Page 8:164)

Héritier ab intestat, voyez ci - devant la premiere subdivision de cet article.

Héritiers irréguliers (Page 8:164)

Héritiers irréguliers, sont certaines personnes qui recueillent les biens d'un défunt comme successeurs extraordinaires, & non comme héritiers naturels, tels que le roi & les seigneurs, lorsqu'ils succedent par droit d'aubaine, bâtardise, déshérence, confiscation: tels sont aussi les mari & femme, qui succedent en vertu du titre unde vir & uxor, & la femme pauvre, lorsqu'elle prend une quarte en vertu de l'authentique proeterea.

Héritier légitime (Page 8:164)

Héritier légitime, est celui qui est appellé par la loi; cette qualité est opposée à celle d'héritier institué ou testamentaire. (A)

Héritier maternel (Page 8:164)

Héritier maternel, est le plus proche parent du côté maternel, & qui recueille les biens provenus au défaut de ce côté, suivant la régle paterna paternis, materna maternis. Voyez le tr. des propres de Renusson, ch. ij. sect. 9. (A)

Héritier des meubles et acquets (Page 8:164)

Héritier des meubles et acquets, est le plus proche parent du défunt qui succede à tous ses meubles meublans, effets & droits mobiliers, & à tous ses acquêts; c'est - à - dire à tous les immeubles qui ne sont pas propres. L'héritier des meubles & acquêts peut aussi être héritier des propres de sa ligne, quand il est en même tems le plus proche par cette ligne. (A)

Héritier mobiliaire (Page 8:164)

Héritier mobiliaire, est celui qui recueille la succession des meubles; dans quelques coûtumes, il est tenu d'acquitter toutes les dettes. (A)

Héritier naturel (Page 8:164)

Héritier naturel, est celui qui est appellé par la loi, & non par aucune disposition de l'homme. (A)

Héritiers nécessaires (Page 8:164)

Héritiers nécessaires étoient chez les Romains les esclaves institués par leurs maîtres, qui, en les nommant héritiers, leur laissoient aussi la liberté. On les appelloit nécessaires, parce qu'étant institués, il falloit absolument qu'ils fussent héritiers, & ils ne pouvoient pas renoncer à la succession quelque onéreuse qu'elle fût. Parmi nous, on ne connoît plus d'héritiers nécessaires; tout héritier présomptif a la liberté d'accepter ou de renoncer. Voyez §. 1. aux Institut. quibus ex causis manumittere non licet, & au tit. de hoeredum qualitate, & le code de necessariis senis instit. Voyez ci - après Héritiers siens. (A)

Heritier nommé (Page 8:164)

Heritier nommé ou élu se dit ordinairement de l'héritier fideicommissaire, qui est nommé par l'héritier fiduciaire lorsque celui - ci avoit le pouvoir de nommer entre plusieurs personnes celle qu'il jugeroit à propos. (A)

Heritier particulier (Page 8:164)

Heritier particulier, est celui qui ne recueille qu'une portion des biens du défunt, comme la moitié, le tiers, le quart, ou autre quotité, ou qui n'est héritier que d'un certain genre de biens, comme des meubles & acquêts, ou des propres, ou qui n'est institué héritier qu'à l'effet de recueillir un corps certain, comme une maison, une terre. L'héritier particulier est opposé à l'héritier universel.

Heritier paternel (Page 8:164)

Heritier paternel, est celui qui est le plus proche parent du côté paternel, & qui recueille les biens provenus au défunt de ce même côté, de même que l'héritier maternel prend les biens maternels. Voyez ci - devant Heritier maternel. (A)

Heritier portionnaire (Page 8:164)

Heritier portionnaire, est celui qui ne recueille pas l'universalité des biens, mais seulement une partie, soit une certaine quotité, ou une certaine nature des biens. C'est la même chose qu'héritier particulier. (A)

Heritier posthume (Page 8:164)

Heritier posthume, est celui qui est né depuis le décès du défunt de cujus bonis; mais qui étoit déja conçu au moment de l'ouverture de la succession. Voyez. Posthume. (A)

Heritier présomptif (Page 8:164)

Heritier présomptif, est celui qui est en degré auquel on peut succeder, & que l'on présum e qui sera héritier: on lui donne cette qualité, soit avant le décès du défunt, ou depuis l'ouverture de la succession, jusqu'à ce qu'il ait pris qualité, ou fait acte d'héritier, ou renoncé. (A)

Héritier principal (Page 8:164)

Héritier principal est celui d'entre plusieurs héritiers qui est le plus avantagé, soit par le bénéfice de la loi & de la coûtume, soit par les dispositions des pere, mere, ou autres, de la succession desquels il s'agit.

La coûtume de Poitou, art. 215 & 289, appelle le fils aîné héritier principal.

C'est aussi une clause assez ordinaire dans les contrats de mariage, que les pere & mere mariant un de leurs enfans, le marient comme leur fils aîné & principal héritier.

Il est parlé de ces reconnoissances & déclarations d'héritier principal, dans les coûtumes d'Anjou & Maine, Normandie, Touraine & Lodunois.

Dans ces coûtumes on ne peut disposer des biens que l'héritier marié comme héritier principal doit avoir en cette qualité; on peut seulement disposer des biens qui ont été acquis depuis.

Lorsque la coûtume n'en parle pas, la déclaration de principal héritier n'empêche pas de disposer à titre particulier & onéreux; ce n'est qu'une institution d'héritier dans sa portion héréditaire ab intestat, qui empêche seulement de faire aucun avantage aux autres héritiers à titre gratuit & universel; on peut pourtant rappeller les autres héritiers au droit naturel & commun des successions. Voyez le traité des conventions de succéder, par Boucheul. (A)

Héritier des propres (Page 8:164)

Héritier des propres, est celui qui est appellé par la loi à la succession des biens propres ou patrimoniaux; il y a l'héritier des propres paternels, & l'héritier des propres maternels. Voyez Propres & Succession. (A)

Héritier pur et simple (Page 8:164)

Héritier pur et simple, est celui qui accepte la succession, ou qui fait acte d'héritier sans prendre les précautions nécessaires pour jouir du bénéfice d'inventaire. Voyez Héritier bénéficiaire. (A)

Héritier du sang (Page 8:164)

Héritier du sang ou Héritier légitime, est celui qui est du même sang que le défunt, & qui vient à la succession en vertu de la loi, à la différence des héritiers contractuels & testamentaires qui viennent en vertu de la disposition de l'homme. (A)

Héritiers siens et nécessaires (Page 8:164)

Héritiers siens et nécessaires, sui & necessarii, chez les Romains étoient les enfans ou petits - enfans du défunt qui étoient en sa puissance au tems de son décès. On les appelloit sui, siens, parce qu'ils étoient comme propres & domestiques du défunt, & en quelque façon propriétaires présomptifs de ses biens dès son vivant: on les appelloit aussi necessarii, parce que, suivant la lci des douze tables, ils étoient obligés de demeurer héritiers; en quoi ils étoient semblables aux esclaves qui étoient institués héritiers, lesquels étoient aussi héritiers nécessaires, mais non pas héritiers siens: ceux - ci avoient par l'autorité du préteur le bénéfice de se pouvoir abstenir de la succession, & par ce moyen ils devenoient héritiers volontaires: parmi nous il n'y en a plus d'autres. Voyez le §. 1. & 2. aux instit. de hoered. qualit. la loi in suis ff. de liberis & posthumis hoered. instit. & ci - devant Héritier nécessaire. (A)

Héritier simple (Page 8:164)

Héritier simple dans certaines coûtumes, se dit pour héritier pur & simple. Voyez Artois, Berry, Nivernois & Sedan. (A)

Héritier substitué (Page 8:164)

Héritier substitué, est celui qui recueille la succession au défaut d'un autre qui est le premier institué. Voyez Fidei - commis, Héritier institué & Substitution. (A)

Héritier testamentaire (Page 8:164)

Héritier testamentaire, est celui qui est institué par testament; on l'appelle ainsi pour le di<pb-> [p. 165] stinguer des héritiers légitimes qui sont appellés par la loi, & des héritiers contractuels qui sont institués par un contrat entre - vifs. Voyez Héritier, Succession, Testament . (A)

Héritier volontaire (Page 8:165)

Héritier volontaire, est celui qui est libre d'accepter la succession ou d'y renoncer; il y avoit chez les Romains des héritiers nécessaires, & d'autres volontaires, qu'on appelloit aussi héritiers étrangers; parmi nous tous héritiers sont volontaires. Voyez ci devant Héritier nécessaire & Héritiers siens & nécessaires. (A)

Héritier universel (Page 8:165)

Héritier universel, est celui qui succede à tous les biens & droits du défunt, soit en vertu de la loi ou de la disposition de l'homme; il est opposé à héritier particulier, lequel ne recueille qu'une portion des biens. (A)

HERMANE (Page 8:165)

HERMANE, sub. fém. (Hist. nat. bot.) hermannia, genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales faits en forme de tuyau & de cornet, & disposés en rond; le calice est circulaire & composé d'une seule feuille; il en sort un pistil qui devient dans la suite un fruit arrondi; il s'ouvre en cinq pieces, il est divisé en cinq loges, & il renferme de petites semences. M. de Tournefort a donné à ce genre de plante le nom de Paul Herman, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Les Botanistes hollandois cultivent dans leurs jardins plusieurs especes de ce genre de plante; ils en mettent des rejettons dans une couche de terre légere, qu'ils arrosent & abrient pendant une couple de mois, jusqu'à ce qu'ils ayent pris racine; ensuite ils portent la motte de terre avec les racines dans des pots garnis d'une nouvelle terre, qu'ils exposent en plein air, avec les myrthes & le géranium, jusqu'à la mi - Octobre; alors ils les placent dans l'endroit de la serre le moins chaud, & dans lequel ils puissent avoir de l'air frais; ils les arrosent souvent & les changent de pots aux mois de Mai & de Septembre, pour empêcher leurs racines de se matter.

Cette plante par une telle culture, fournit au commencement du printems une grande quantité de très - belles fleurs; mais elle ne produit point de graine. Celle qu'on reçoit des pays étrangers, requiert d'être semée dans une couche un peu chaude; & quand la jeune plante a poussé, on la transplante dans de petits pots qu'on plonge dans de nouvelles couches semblables pour avancer son enracinement; enfin, on l'endurcit par degrés à l'air de l'été, après quoi l'on est sûr de ses succès. (D. J.)

HERMANSTAD (Page 8:165)

HERMANSTAD, (Géog.) Cibinium, grande ville de Hongrie, capitale de la Transylvanie, & la résidence du prince de Transylvanie; elle est sur la riviere de Ceben, à 12 de nos lieues E. de Weissembourg, 36 N. O. de Tergowisk, 65 N. E. de Belgrade, 108 S. E. de Bude. Long. 43. lat. 46. 25. (D. J.)

HERMANUBIS (Page 8:165)

HERMANUBIS, sub. masc. (Antiquit.) c'est - à - dire Mercure & Anubis joints ensemble; divinité égyptienne, dont la statue représentoit un corps d'homme avec une tête de chien ou d'épervier, qui tient un caducée dans la main. La tête de chien ou d'épervier, sont les symboles d'Anubis, considéré comme grand chasseur en fauconnerie ou en vénerie. Ovide l'appelle en sa qualité de véneur, latrator Anubis; le caducée désigne Mercure: d'autres fois l'Hermanubis est vétu en habit de sénateur, tenant le caducée de la main gauche, & le sistre des Egyptiens de la main droite. On trouve ces deux especes de représentations sur des médailles & des pierres gravées, comme le remarque M. Spon, dans ses recherches curieuses d'antiquités. Plutarque parle aussi de cette divinité bisarre, & quelques mythologistes en expliquent les moralités à leur fantaisie. (D. J.)

HERMAPHRODITE (Page 8:165)

HERMAPHRODITE, sub. & adj. (Anat.) per<cb-> sonne qui a les deux sexes, ou les parties naturelles de l'homme & de la femme.

Ce terme nous vient des Grecs; ils l'ont composé du nom d'un dieu & d'une déesse, afin d'exprimer en un seul mot, suivant leur coûtume, le mélange ou la conjonction de Mercure & de Vénus, qu'ils ont cru présider à la naissance de ce sujet extraordinaire. Mais soit que les Grecs ayent puisé cette prévention dans les principes de l'Astrologie, ou qu'ils l'ayent tirée de la Philosophie hermétique, ils ont ingénieusement imaginé qu'hermaphrodite étoit fils de Mercure & de Vénus. Il falloit bien ensuite donner au fils d'un dieu & d'une déesse une place honorable; & c'est à quoi la fable a continué de prêter ses illusions. La nymphe Salmacis étant devenue éperduement amoureuse du jeune hermaphrodite, & n'ayant pu le rendre sensible, pria les dieux de ne faire de leurs deux corps qu'un seul assemblage; Salmacis obtint cette grace, mais les dieux y laisserent le type imprimé des deux sexes.

Cependant ce prodige de la nature, qui réunit les deux sexes dans un même être, n'a pas été favorablement accueilli de plusieurs peuples, s'il est vrai ce que raconte Alexander ab Alexandro, que les personnes qui portoient en elles le sexe d'homme & de femme, ou pour m'expliquer en un seul mot, les hermaphrodites, furent regardés par les Athéniens & les Romains comme des monstres, qu'on précipitoit dans la mer à Athènes & à Rome dans le Tibre.

Mais y a - t - il de véritables hermaphrodites? On pouvoit agiter cette question dans les tems d'ignorance; on ne devroit plus la proposer dans des siecles éclairés. Si la nature s'égare quelquefois dans la production de l'homme, elle ne va jamais jusqu'à faire des métamorphoses, des consusions de substances, & des assemblages parfaits des deux sexes. Celui qu'elle a donné à la naissance, & même peut - être à la conception, ne se change point dans un autre; il n'y a personne en qui les deux sexes soient parfaits, c'est - à - dire qui puisse engendrer en soi comme femme, & hors de soi comme homme, tanquam mas generare ex alio, & tanquam foemina generare in se ipso, disoit un canoniste. La nature ne confond jamais pour toûjours ni ses véritables marques, ni ses véritables sceaux; elle montre à la fin le caractere qui distingue le sexe; & si de tems à autre, elle le voile à quelques égards dans l'enfance, elle le décele indubitablement dans l'âge de puberté.

Tout cela se trouve également vrai pour l'un & l'autre sexe: que la nature puisse cacher quelquefois la femme sous le dehors d'un homme, ce dehors, cette écorce extérieure, cette apparence, n'en impose point aux gens éclairés, & ne constitue point dans cette femme le sexe masculin. Qu'il y ait eu des hommes qui ont passé pour femme, c'est certainement par des caracteres équivoques; mais la surabondance de vie, source de la force & de la santé, ne pouvant plus être contenue au - dedans, dans l'âge qui est la saison des plaisirs, cherche dans cet âge heureux à se manifester au - dehors, s'annonce, & y parvient effectivement. C'est ce qu'on vit arriver à la prétendue fille Italienne, qui devint homme du tems de Constantin, au rapport d'un pere de l'Eglise. Dans cet état vivifiant de l'humanité, le moindre effort peut produire des parties qu'on n'avoit point encore apperçûes; témoin Marie Germain, dont parle Paré, qui après avoir sauté un fossé, parut homme à la même heure, & ne se trouva plus du sexe sous lequel on l'avoit connue.

Les prétendus hommes hermaphrodites qui ont l'écoulement menstruel, ne sont que de véritables filles, dont Colombus dit avoir examiné les parties

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