ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"148"> les feuilles, mais non pas sur le calice; au contraire, le calice du chardon est épineux, & la jacée n'a point d'épines sur le calice ni sur les feuilles. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe aux verrues (Page 8:148)

Herbe aux verrues, heliotropium, (Bot.) genre de plante à fleur monopétale en forme d'entonnoir, plissé en étoile dans le centre, & dont les bords sont découpés en cinq parties, entre lesquelles il s'en trouve cinq autres beaucoup plus petites; il sort du calice un pistil attaché comme un clou à la partie inférieure de la fleur, & entouré de quatre embryons qui deviennent dans la suite autant de semences inégales d'un côté, & renflées de l'autre. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe (Page 8:148)

Herbe, (Nomenclat. Botan.) On a tellement altéré ou changé les noms que les Botanistes ont donnés aux plantes, que nous prions les lecteurs de chercher les mots suivans, sous leurs dénominations botaniques.

Herbe aux ânes.                               Onagra.
Herbe des aulx.                               Alliaire.
Herbe à cent maux.                            Nummulaire.
Herbe aux charpentiers.                       Millefeuilles.
Herbe citronnée.                              Mélisse.
Herbe aux cueillers.                          Cochléaria.
Herbe enchanteresse.                          Circée.
Herbe à épervier.                             Hieracium.
Herbe à éternuer.                             Ptarmique.
Herbe aux fleches.                            Touloula.
Herbe flottante.                              Sargazo.
Herbe Gérard.                                 Angélique.
Herbe de la goutte.                           Ros solis.
Herbe aux gueux.                              Clématite.
Herbe aux hémorrhoïdes.                       Chélidoine.
Herbe de la houalt.                           Apocyne.
Herbe jaune.                                  Gaude.
Herbe de la lacque.                           Phytolacca.
Herbe aux mamelles.                           Lampsane.
Herbe à lait.                                 Polygala.
Herbe maure.                                  Réséda.
Herbe aux moucherons.                         Conise.
Herbe musc.                                   Ketmia.
Herbe musquée.                                Moschatelli<->
                                                         ne.
Herbe au nombril.                             Omphalodes.
Herbe d'or.              Voyez   Hélianthème.
Herbe à la paralysie.                         Primevere.
Herbe du Paraguay.                            Cassine.
Herbe à pauvre homme.                         Gratiole.
Herbe aux perles.                             Grémil.
Herbe aux poumons.                            Pulmonaire.
Herbe aux pous.                               Staphysaigre.
Herbe aux puces.                              Psyllium.
Herbe à la reine.                             Nicotiane.
Herbe aux rhagades.                           Rhagadiolus.
Herbe de S. Benoît.                           Bénoite.
Herbe de S. Etienne.                          Circée.
Herbe de S. Jacques.                          Jacobée.
Herbe de S. Jean.                             Armoise.
Herbe de S. Julien.                           Sarriete.
Herbe de S. Laurent.                          Bugle.
Herbe de S. Pierre.                           Primevere.
Herbe sans couture.                           Ophioglosse.
Herbe de Scythie.                             Réglisse.
Herbe du siége.                               Scrophulaire
                                                          aquatique.
Herbe aux sorçiers.                           
Pomme épineu<->                                                           se , ou 
Stra<->                                                           monium .
Herbe aux teigneux.                           Pétasite.
Herbe à sept tiges.                           Statice.
Herbe de la Trinité.                          Hépatique.
Herbe de Vulcain.                             Renoncule.

Herbe vénéneuse.                              Cigiie.
Herbe aux verrues.                            Héliotrope.
Herbe aux vers.          Voyez   Tanaisie.
Herbe aux viperes.                            Vipérine.
Herbe vive.                                   Sensitive, &c.

Il seroit à souhaiter qu'on n'eût point introduit tous ces faux noms d'herbe à, aux, de, des, du, Saint, Sainte, & plusieurs autres semblables, à la place des noms botaniques: car il est arrivé de - là, que dans tous nos dictionnaires françois, celui de Richelet, de Furetiere, de l'académie, de Corneille, de Trévoux, &c. on trouve ici quantité de doubles emplois & de définitions, explications ou descriptions qui ne sont pas à leur lieu, indépendamment qu'on ne les a pas tirés communément des meilleures sources, parce que les auteurs qui y ont travaillé, n'étoient pas des gens de l'art. (D. J.)

Herbes mauvaises (Page 8:148)

Herbes mauvaises, (Agricult.) les jardiniers & les laboureurs nomment mauvaises herbes, toutes celles qui croissent d'elles - mêmes dans leurs jardins & dans leurs champs, & qu'ils ne se proposent pas d'y cultiver.

Elles dérobent aux autres une grande partie de la substance de la terre qu'elles épuisent, prennent souvent le dessus sur les bonnes plantes, & les étouffent par leur multiplication. Mais comme les mauvaises herbes nuisent principalement aux blés, nous les considérerons ici sous cette face, comme a fait M. du Hamel dans son Traité de la culture des terres.

Entre les mauvaises herbes que le laboureur redoute le plus dans les champs qu'il a ensemencés en blé, on compte 1°. une sorte de lychnis qu'on nomme nielle, & qui noircit le pain; 2°. la queue de renard, dont la semence rend le pain amer; 3°. le ponceau ou pavot sauvage, dont la graine est très fine, & qui étouffe le froment; 4°. le vesceron, qui couvre le blé quand il est versé, & le fait pourrir; 5°. le chiendent & le pas - d'ane, qui se multiplient par leurs semences, par leurs racines qui s'étendent en traînasse, & même par les tronçons de leurs racines, qu'on coupe en labourant la terre; 6°. le mélilot, qui donne au pain une mauvaise odeur; 7°. l'yvraie, qui le rend de qualité nuisible; 8°. enfin, les chardons, les hiebles, la folle avoine, la renouée, l'arrête - boeuf, & quantité d'autres plantes, dont le vent jette la graine de toutes parts, & qui ruinent le bon grain.

Pour empêcher que ces mauvaises herbes ne se multiplient, il faudroit les détruire avant que leur graine fût mûre; mais cela n'est pas possible dans les terres ensemencées à l'ordinaire, puisqu'elles croissent avec le bon grain, & que la plûpart meurissent plutôt que le froment: les graines de ces mauvaises herbes se sement d'elles - mêmes en tombant à terre, & les plantes nuisibles qu'elles fournissent, se multiplient en dépit du laboureur.

On ne peut pas non plus les détruire en laissant les terres en friche, car leurs semences se conservent en terre plusieurs années, sans s'altérer. M. du Hamel a observé que si l'on seme en sain - foin un champ où il y ait beaucoup de ponceau, dès la seconde année du sain - foin, l'on n'appercevra presque pas un pié de cette plante; mais lorsqu'au bout de neuf ans on défrichera le sain - foin, l'on verra souvent reparoître le ponceau; ce fait prouve bien que les graines de cette plante s'étoient conservées en terre pendant ce tems - là. Il y en a qui s'y conservent des quinze & vingt ans, & nous ignorons même jusqu'où le terme de leur conservation peut s'étendre.

Pour remédier à ce mal, plusieurs cultivateurs labourent soigneusement les terres qu'on laisse en jachere, c'est - à - dire en friche, & il est vrai que com<pb-> [p. 149] me quantité de graines levent pendant cette année de repos, les labours répétés en détruisent beaucoup; mais il y a plusieurs sortes de plantes, telles que la folle avoine & la queue de renard, dont la graine ne venant à lever que quand elles ont resté en terre deux ou trois ans, inutilement laboureroiton avec tout le soin possible, les champs où elles se trouvent, on ne réussiroit point à les faire lever plûtôt.

D'autres fermiers, pour détruire ces mauvaises herbes, ces plantes si nuisibles, ont cru ne pouvoir rien imaginer de mieux, que de dessaisonner leurs terres, c'est - à - dire de mettre l'avoine dans l'année où on auroit dû les ensemencer en blé. L'expérience a appris qu'on fait par ce moyen périr certaines plantes, qui paroissant seulement tous les trois ans, ne se montrent que dans les blés; mais le laboureur perd une recolte, & il lui reste encore beaucoup de mauvaises herbes à détruire. Alors il prend quelquefois le parti de faire sarcler ses blés, c'est - à - dire d'arracher avec un sarcloir les méchantes herbes qui paroissent; mais cette opération se réduit presque seulement à détruire quelques têtes de chardons, & quelques piés de ponceau, ou de bluets; les plantes les plus menues qui sont aussi préjudiciables, telles que le vesceron, la folle avoine, l'yvraie, la nielle, la renouée, l'arrête - boeuf, la queue de renard, & tous les petits piés de ponceau, restent dans le champ. De plus, en coupant les mauvaises herbes, il n'est guere possible qu'on ne coupe du blé; enfin toutes les plantes bisannuelles qui sont dans ce champ, poussent de leurs racines, deux, trois, quatre tiges, au lieu d'une, & le mal devient encore plus considérable.

Le meilleur moyen connu jusqu'à ce jour, de déraciner & de détruire les mauvaises herbes des champs, est de continuer les labours pendant que les blés sont en terre, suivant la méthode de M. Tull, & c'est encore là un des beaux avantages de cette méthode. (D. J.)

HERBÉ (Page 8:149)

HERBÉ, adj. terme de commerce de cheveux. On appelle cheveux herbés des cheveux chatains qu'on a fait devenir blonds en les mettant sur l'herbe, & les y laissant exposés au soleil pendant longtems, après les avoir le civés plusieurs fois dans de l'eau limoneuse. Le blond que ces sortes de cheveux acquierent est si beau, que les perruquiers y sont souvent trompés eux - mêmes, & ne reconnoissent l'artifice qu'au débouilli, qui leur donne une couleur de feuille de noyer desséchée.

Il est défendu en France d'apprêter ainsi les cheveux.

Herber les cheveux, c'est les exposer sur l'herbe pour leur faire prendre une autre couleur que la leur naturelle. Voyez l'article precédent.

HERBEILLER (Page 8:149)

HERBEILLER, v. neut. (Vennerie.) Il se dit du sanglier, au lieu de paître.

HERBELINE (Page 8:149)

HERBELINE, s. f. (Econ. rustiq.) Il se dit pour germeline, diminutif d'hermine, brebis maigre & petite, comparée par cette raison au petit animal connu sous le nom d'hermine. Voyez Hermine.

HERBEMONT (Page 8:149)

HERBEMONT, (Géog.) petite ville des paysbas Autrichiens, au duché de Luxembourg, dans le comté de Chiny, près de la riviere de Semoy, à une lieue de Chiny, & à quatre de Montmédy. Long. 23. 6. lat. 49. 38. (D. J.)

HERBER (Page 8:149)

HERBER, v. act. (Maréchallerie.) c'est appliquer sous le poitrail du cheval la racine d'ellébore, ou d'autres plantes maturatives dans les maladies qui exigent ce remede.

HERBEUX (Page 8:149)

HERBEUX, adj. (Gramm. & économie rustique.) abondant en herbe; les bords de cette riviere sont herbeux; les bestiaux aiment les lieux herbeux.

HERBIER (Page 8:149)

* HERBIER, s. m. (Botan.) collection de plan<cb-> tes rangées selon quelque méthode de Botanique. séchées & conservées dans des cartons, séparées les unes des autres par des feuilles de papier.

Il se dit aussi d'un livre qui traite des plantes.

HERBORISER (Page 8:149)

HERBORISER, v. neut. (Gramm. & Botan.) c'est parcourir les campagnes pour y reconnoître les plantes qu'on a étudiées dans l'école. M. Haller en Suisse, & M. de Jussieu à Paris, tous les deux grands botanistes, vont herboriser & sont suivis par une foule de jeunes étudians; ces courses utiles sont appellées des herborisations. On dit aussi de celui qui parcourt une contrée dans le dessein de recueillir les plantes qu'elle produit, qu'il herborise. Feu M. de Jussieu avoit herborisé en Espagne & en Portugal; M. de Tournefort avoit herborisé en Grece & en Egypte.

HERBORISTE (Page 8:149)

HERBORISTE, sub. masc. (Gram. & Bot.) celui qui a fait une étude particuliere des plantes & qui les connoît. La Fontaine dans ses fables l'a employé en ce sens; mais il ne se dit plus guere que de celui qui vend les plantes médicinales.

HERBORN (Page 8:149)

HERBORN, (Géog.) ville d'Allemagne en Wétéravie, dans la principauté de Nassau - Dillenbourg, avec une université fondée en 1584 par le comte Jean le Vieux. Cette ville est à 3 lieues S. O. de Dillenbourg, 4 N. O. de Solms. Long. 26. 10. lat. 50. 36.

Les deux Pasor pere & fils, naquirent à Herborn; le pere (Georges) est connu par son Lexicon groecum novi Tesiamenti, qui est toûjours d'un usage merveilleux, & par son analyse des mots difficiles d'Hésiode, Collegium Hesiodeum; il mourut en 1637. Le fils (Mathias) fut d'abord professeur à Heidelberg; mais Tilly ayant saccagé cette ville en 1622, il passa à Paris, pour s'y perfectionner sous Gabriel Sionite, professeur au college royal en chaldéen & en arabe, homme unique en son genre, qui avoit cessé d'enseigner, parce qu'il n'avoit pas deux écoliers dans tout le royaume; Passor ayant profité de ses leçons particulieres, vint à Oxford, obtint dans cette ville en 1626 une chaire en langues orientales, & trouva des auditeurs. Cependant au bout de quelques années, il accepta l'emploi de professeur en Théologie à Groningue, & mourut en 1658, âgé de 64 ans, sans avoir rien fait imprimer. (D. J.)

HERBU (Page 8:149)

HERBU, adj. (Gramm. & Bot.) qui est garni d'herbe. Il se dit des lieux & des plantes; un lieu herbu, une partie herbue.

HERCÉUS (Page 8:149)

HERCÉUS (Jupiter,) Mythol. le Jupiter Hercéus, étoit celui dont l'autel paroissoit à découvert dans un lieu enfermé de murailles. Virgile fait une description pathétique d'un autel de cette espece, que Priam avoit érigé dans son palais en l'honneur de ce dieu.

AEdibus in mediis, nudoque sub oetheris axe, Ingens ara fuit, juxtàque veterrima laurus Incumbens aroe, atque umbrâ complexa Penates. Cet autel étoit exposé à l'air, dans une enceinte fermée par une espece de balustrade; cette enceinte s'appelloit en grec *E=(RKOS2; de - là le nom de Jupiter Hercéus.

Ensuite le même poëte, pour rendre Pyrrhus plus odieux, nous le peint massacrant impitoyablement Priam au pié de cet autel.

Altaria ad ipsa trementem Traxit, & in multo lapsantem sanguine nati: Implicuitque comam loevâ, dextrâque coruscum Extulit, ac lateri capulo tenùs abdidit ensem. Mais Polygnote dans son tableau de la prise de Troie, nous représente avec plus de vraissemblance Priam tué comme par hasard, sur la porte de sa maison. Si nous en croyons le poete Leschée, dit Pausanias, Priam ne fut point tué devant l'autel de

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