ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"144"> & l'on les éprouvoit à cet égard, de maniere qu'il y avoit entre eux une espece de combat, à qui remporteroit le prix en ce genre, comme il paroît par des passages de Lucien & de Démosthene. Homere n'a point oublié de célébrer Stentor, dont la voix plus éclatante que l'airain, pouvoit servir de trompete, & se faisoit entendre plus loin, que celle de cinquante hommes des plus robustes. Tout étoit considéré chez les Grecs; tous les avantages du corps comme ceux de l'esprit, avoient part aux honneurs & aux récompenses. (D. J.)

Héraut (Page 8:144)

Héraut, (Hist. mod.) un héraut, ou héraut d'armes, étoit anciennement un officier de guerre & de cérémonie, qui avoit plusieurs belles fonctions, droits & privileges.

Du Cange tire ce mot de l'Allemand Heere - ald, qui signifie gendarme, sergent d'armes, ou de camp; d'autres le dérivent de heer - houd, fidele à son seigneur; ce sont là les deux étymologies les plus vraissemblables.

On divisoit ces officiers de guerre & de cérémonie, en roi d'armes, hérauts, & poursuivans. Le premier & le plus ancien s'appelloit roi d'armes. Voyez Roi d'armes. Les autres étoient simplement hérauts, & l'on donnoit le nom de poursuivans aux surnuméraires.

Les hérauts, y compris le roi d'armes, étoient au nombre de trente, qui avoient tous des noms particuliers qui les distinguoient. Montjoie Saint Denis étoit le titre affecté au roi d'armes; les autres portoient le nom des provinces de France, comme de Guienne, Bourgogne, Normandie, Dauphiné, Bretagne, &c.

Ils étoient revêtus aux cérémonies, de leur cotte d'armes de velours violet cramoisi, chargée devant & derriere de trois fleurs - de - lis d'or; de brodequins pour les cérémonies de paix, & de bottes pour celles de la guerre. Aux pompes funebres, ils portoient une longue robe de deuil traînante, & tenoient à la main un bâton, qu'on appelloit caducée, couvert de velours violet, & semé de fleurs - de - lis d'or en broderie.

Plusieurs auteurs ont décrit fort au long, les fonctions, droits & privileges de nos anciens hêrauts d'armes, en paix & en guerre; mais nous ne rapporterons ici que quelques - unes des particularités sur lesquelles ils s'accordent.

Le principal emploi des hérauts étoit de dresser des armoiries, des généalogies, des preuves de noblesse, de corriger les abus & usurpations des couronnes, casques, timbres, & supports; de faire dans leurs provinces les enquêtes nécessaires sur la noblesse, & d'avoir la communication de tous les vieux titres qui pouvoient leur servir à cet égard.

Il étoit de leur charge de publier les joûtes & tournois, de convier à y venir, de signifier les cartels, de marquer le champ, les lices, ou le lieu du duel, d'appeller tant l'assaillant que le tenant, & de partager également le soleil aux combattans à outrance. Ils publioient aussi la fête de la célébration des ordres de chevalerie; & s'y trouvoient en habit de leur corps.

Ils assistoient aux mariages des rois, & aux festins royaux qui se faisoient aux grandes fêtes de l'année, quand le roi tenoit cour pléniere, où ils appelloient le grand - maître, le grand pannetier, le grand bouteillier, pour venir remplir leur charge. Aux cérémonies des obseques des rois, ils enfermoient dans le tombeau les marques d'honneur, comme sceptre, couronne, main de justice, &c.

Ils étoient chargés d'annoncer dans les cours des princes étrangers, la guerre ou la paix, en faisant connoître leurs qualités & leurs pouvoirs; leurs per<cb-> sonnes alors étoient sacrées, comme celles des ambassadeurs.

Le jour d'une bataille, ils assistoient devant l'étendard, faisoient le dénombrement des morts, redemandoient les prisonniers, sommoient les places de se rendre, & marchoient dans les capitulations devant le gouverneur de la ville. Ils publioient les victoires, & en portoient les nouvelles dans les cours étrangeres alliées.

Les premiers commencemens des hérauts d'armes ne furent pas brillans; nous voyons par les anciens livres de Romancerie, & par l'histoire des rois qui ont précédé S. Louis, qu'on ne regardoit les hérauts que comme de vils messagers, dont on se servoit en toutes sortes d'occasions. Ils eurent un démêlé avec les trouveres & chanterres sur la préséance. Pour établir contre eux leur dignité, ils produisirent un titre, par lequel Charlemagne leur accordoit des droits excessifs, & c'étoit un faux titre; cependant ils parvinrent insensiblement à s'accréditer, à obtenir des privileges, & à composer leur corps de gens nobles; mais, dit Fauchet, « ce corps s'est abatardi par aucuns qui y sont entrés, indignes de telle charge, & par le peu de compte que les rois & princes en ont fait, principalement depuis la mort d'Henri II. quant à l'occasion des troubles, les cérémonies anciennes furent méprisées, faute d'en entendre les origines ». Depuis il n'a plus été question du corps des hérauts.

Il arriva seulement que lorsque Louis XIII. vint en 1621 dans les provinces méridionales de son royaume, pour contenir les chefs de parti, il fit renouveller l'ancienne formalité suivante, qui est aujourd'hui entiérement abolie.

Lorsqu'on s'approchoit d'une ville où commandoit un homme suspect, un héraut d'armes se présentoit aux portes; le commandant de la ville l'écoutoit chapeau bas, & le héraut crioit: « A toi Isaac ou Jacob tel, le roi ton souverain seigneur & le mien, t'ordonne de lui ouvrir, & de le recevoir comme tu le dois, lui & son armée; à faute de quoi, je te déclare criminel de lése - majesté au premier chef, & roturier toi, & ta postérité; tes biens seront confisqués, tes maisons rasées, & celles de tes assistans.»

Le même Louis XIII. en 1634, envoya déclarer la guerre à Bruxelles par un héraut d'armes; ce héraut devoit présenter un cartel au cardinal infant, fils de Philippe III. gouverneur des pays - bas. C'est - là la derniere déclaration de guerre qui se soit faite par un héraut d'armes; depuis ce tems on s'est contenté de publier la guerre chez soi, sans l'aller signifier à ses ennemis. Et pour ce qui regarde les fonctions des hérauts à l'armée, c'est en partie les trompetes & les tambours qui les remplissent aujourd'hui.

Si quelqu'un est curieux de plus grands détails, il peut consulter Du Cange au mot Heraldus; le Glossar. Archoeolog. de Spelman; Jacob. Spencer de Art. heraldicâ, Francof. 2 vol. in - fol. la Science héraldique de Vulson de la Colombiere; Fauchet, Traité des Chevaliers; André Favin, Théâtre d'honneur; & finalement le livre intitulé, Traité du héraut d'armes, Paris 1610, in - 12. (D. J.)

Héraut d'armes (Page 8:144)

Héraut d'armes, (Hist. mod.) Leur college qu'on appelle en anglois the herald's - office, dépend du grand maréchal d'Angleterre.

Les hérauts d'armes anglois sont assez instruits des généalogies du royaume; ils tiennent registre des armoiries des familles, reglent les formalités des couronnemens, des mariages, des baptêmes, des funérailles, &c. On les distingue en trois classes, les kings of arms, les heralds & les pursevants at arms.

Il y a trois kings of arms; le premier qui s'appelle [p. 145] le Garter, fut institué par Henri V. pour assister aux solemnités des chevaliers de la Jarretiere, pour leur donner avis de leur élection, pour les inviter de se rendre a Windsor afin d'y être installés, & pour poser les armes au - dessus de la place où ils s'asseyent dans la chapelle: c'est encore lui qui a le droit de porter la jarretiere aux rois & princes étrangers, qui sont choisis membres de cet ordre; enfin c'est lui qui regle les funérailles solemnelles de la grande noblesse: sa création étoit autrefois une espece de couronnement accompagné des formalités du regne de la chevalerie: il est obligé, par son serment, d'obéir au souverain de l'ordre de la Jarretiere en tout ce qui regarde sa charge; il doit informer le roi & les chevaliers de la mort des membres de l'ordre, avoir une connoissance exacte de la noblesse, & instruire les hérauts de tous les points douteux qui regardent le blason; mais il doit être toujours plutôt prêt à excuser qu'à blâmer aucun noble, à moins qu'il ne soit contraint en justice à déposer contre lui.

Clarencieux & Norroy, les deux autres hérauts d'armes, sont appellés hérauts provinciaux, parce que la jurisdiction de l'un est bornée aux provinces qui sont au nord de la Trente, & l'autre a dans son district celles qui se trouvent au midi; ils ordonnent des funérailles de la petite noblesse, savoir des baronnets, chevaliers & écuyers: ils sont tous deux créés à peu près comme le Garter, avec le pouvoir par patentes, de blasonner les armes des nobles.

Ceux qu'on nomme simplement héralds sont au nombre de six, distingués par les noms de Richemond, de Lancaster, de Chester, de Windsor, de Sommerset & d'York. Leur office est d'aller à la cour du grand maréchal pour y recevoir ses ordres, d'assister aux solemnités publiques, de proclamer la paix & la guerre.

Les poursuivans, au nombre de quatre, s'appellent blue - mantles, ou manteaux bleus, rouge - croix, rouge - dragon & port - cullice; en françois, portecoulisse, probablement des marques de décoration, dont chacun d'eux jouissoit autrefois. Outre ces quatre poursuivans, il y en a deux autres qu'on appelle poursuivans extraordinaires.

Le college des hérauts a pour obiet tout ce qui regarde les honneurs, parce qu'ils sont considérés tanquam sacrorum custodes, & templi honoris oeditui. Ils assistent le grand maréchal dans sa cour de chevalerie, qui se tient ordinairement dans la sale des hérauts, où ils prenoient place autrefois vêtus de leur cotte - d'armes. Il faut qu'ils soient, à l'exception des poursuivans, gentlemen de naissance, & les six hérauts sont faits écuyers, squiers, lors de leur création. Ils ont tous des gages du Roi; mais le Garter a double salaire, outre certains droits à l'instaliation des chevaliers de l'ordre, & quelques émolumens annuels de chacun d'eux. (D. J.)

Herbacé (Page 8:145)

Herbacé, adj. (Gram.) qui est de la nature de l'herbe, ou des plantes herbacées.

HERBAGE (Page 8:145)

HERBAGE, s. m. (Gram. Bot.) nom collectif, qui comprend toutes sortes de plantes basses qui croissent dans les prés, dans les marais, dans les potagers. Ce qui donne au lait sa bonne ou mauvaise qualité, ce sont les herbages dont les bestiaux se nourrissent. Il y a des moines qui ne vivent que d'eau, de pain & d'herbages. Cette terre a beaucoup d'herbages. Il y a un droit qu'on appelle droit d'herbage. Il consiste à pouvoir mener paître ses troupeaux, ou à couper l'herbe en certains cantons pour leur nourriture.

HERBAN (Page 8:145)

HERBAN, s. m. (Jurisprud.) c'est un cri public, par lequel un souverain fait armer ses vassaux; ou l'amende payée par les vassaux pour n'avoir pas obéi à la convocation; ou en général toutes les prestations, charges & corvées exigées par un seigneur sur ses sujets.

HERBE (Page 8:145)

HERBE, subst. f. (Botan.) selon M. Tournefort, le nom d'herbe, à proprement parler, convient à toutes les plantes, dont les tiges poussent tous les ans après que les semences sont mûres.

Il y a des herbes dont les racines vivent pendant quelques années, & d'autres dont les racines périssent avec les tiges; on appelle annuelles celles qui meurent dans la même année après avoir porté leurs fleurs & leurs graines, comme le froment, le segle & autres. On nomme bisannuelles celles qui ne donnent des fleurs & des graines que la seconde ou même la troisieme année après qu elles ont levé, & qui périssent ensuite; telles sont l'angélique des jardins & quelques autres. Les herbes dont la racine ne périt pas après qu'elles ont donné leurs semences, s'appellent des herbes vivaces; telles sont le fenouil, la menthe & autres: nous en trouvons plusieurs parmi celles qui sont toujours vertes, comme le cabaret, le violier, &c. & d'autres qui perdent leurs feuilles pendant une partie de l'année, comme le pas - d'asne, le pied de - veau, la fougere, &c.

Herbe aux anes (Page 8:145)

Herbe aux anes, ou Agra (Bot.) genre de plante à fleur, composée de quatre pétales disposés en rose, & soutenus par un calice. Le pistil sort de la partie supérieure du calice, qui forme un tuyau; la partie inférieure devient un fruit cylindrique qui s'ouvre en quatre parties, qui est divisé en quatre loges, & qui renferme des semences attachées à un placenta, & le plus souvent anguleuses. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe Saint - Antoine (Page 8:145)

Herbe Saint - Antoine, chamoenerion, (Bot.) genre de plante à fleur, composée de quatre pétales disposés en rose; il sort du milieu de la fleur un pistil qui s'ouvre dans plusieurs especes de ce genre en quatre pieces; le calice est de forme cylindrique, il a pour l'ordinaire quatre feuilles, il devient un fruit divisé en quatre loges qui s'ouvrent aussi en quatre pieces par la pointe: ce fruit renferme des semences garnies d'aigrettes, & attachées à un placenta qui a quatre feuillets; ils forment les cloisons du fruit. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe blanche (Page 8:145)

Herbe blanche, gnaphalium, (Bot.) genre de plante à fleur, composée de plusieurs fleurons découpés, portés sur un embryon, séparés les uns des autres par des feuilles pliées en gouttiere, & soutenues par un calice écailleux presque demi - sphérique. L'embryon devient dans la suite une semence enveloppée d'une coëffe. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe à coton (Page 8:145)

Herbe à coton, filago, (Bot.) genre de plante à fleur composée de plusieurs fleurons découpés en étoile, portés chacun sur embryon, & soutenus par un calice écailleux qui n'est pas luisant: chaque embryon devient une semence garnie d'une aigrette. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

L'Herbe à coton ou gnaphalium vulgare est d'un genre différent que le gnaphalium montanum, ou pié - de - chat.

La racine de l'herbe à coton est fibreuse & chevelue; ses tiges sont grêles, hautes de six à neuf pouces, droites, cylindriques, blanches à leurs sommités, couvertes d'un grand nombre de feuilles, placées sans ordre, velues, étroites & oblongues. Il naît à l'extrémité des rameaux, ou dans les angles qu'ils font en s'écartant de la tige, des bouquets de plusieurs fleurs ramassées ensemble & sans pédicule; elles sont composées de fleurons si petits, qu'à peine peut - on les voir, divisés en cinq parties, appuyés sur un embryon & renfermés dans un ca<pb->

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