ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"97">

Cette soustraction se fait parce que les années des Mahométans n'égalant pas, comme nous l'avons dit, celle des Chrétiens, il faut retrancher 1 an sur 33, 2 sur 66, 3 sur 99, 4 sur 132, &c.

Mais ceux qui voudront des calculs d'une sçavante chronologie, faits dans la derniere exactitude, doivent consulter les tables dressées par le P. Riccioli, dans sa chronolog. reform. Voyez aussi, sur la matiere que nous traitons, Scaliger, de emendat. tempor. Petau, de doctrinâ tempor. cap. l. & lib. VII. cap. xij. ou son ration. tempor. part. II. lib. IV. cap. xv. (D. J.)

HEGOW (Page 8:97)

HEGOW, (Géog.) petit pays d'Allemagne, situé entre le Danube, le Rhin, & le lac de Constance, dans la Souabe.

HÉGUMENES (Page 8:97)

* HÉGUMENES, s. m. (Hist. ecclés.) archimandrites, abbés supérieurs de monasteres chez les Grecs; ils ont un chef qu'on appelle l'exarque. On trouve dans le pontifical de l'église greque, la formule d'institution des hégumenes & de l'exarque.

HEIBACH (Page 8:97)

HEIBACH, (Géog.) il y a deux villes de ce nom en Allemagne, elles sont toutes deux en Franconie, sur les bords du Mayn.

HEIDA (Page 8:97)

HEIDA, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans la province de Ditmarsen, au duché de Holstein.

HEIDELBERG (Page 8:97)

HEIDELBERG, (Géog.) ville d'Allemagne, capitale du Bas Palatinat, avec une université fondée au quatorzieme fiecle; on ne sçait ni quand, ni par qui cette ville a été bâtie: on sçait seulement que ce n'étoit qu'un bourg en 1225. Le comte palatin Robert l'aggrandit en 1392. L'électeur Robert Maximilien de Baviere la prit, & en enleva la riche bibliotheque qu'il s'avisa de donner au pape. Le château des électeurs est auprès de la ville. Les François la saccagerent en 1688, malgré sa vaste tonne qui contient deux cents quatre foudres, & toutes les espérances qu'on avoit fondées sur sa prospérité. Il semble que cette ville ait été bâtie sous une malheureuse constellation, car elle fut ruinée dans un même siecle pour avoir été fidele à l'empereur, & pour lui avoir été contraire, toujours à plaindre de quelque maniere que les affaires ayent tourné.

Heidelberg est au pied d'une montagne, sur le Necker, à 5 lieues N. E. de Spire, 7 S. E. de Worms, 6 N. E. de Philisbourg, 16 S. de Francfort, 15 S. E. de Mayence, 140 N. O. de Vienne. Long. selon Harris, 27. 36. 15. lat. 49. 36.

Je connois trois savans natifs de Heidelberg, dont les noms sont illustres dans la république des Lettres, Alting, Béger & Junius.

Alting (Jacques) dont vous trouverez l'article dans Bayle, naquit en 1618, & devint professeur en Théologie à Groningue. Il mourut en 1679. Toutes ses oeuvres ont été imprimées à Amsterdam en 1687, en 5 volumes in - fol. On y voit un théologien plein d'érudition rabbinique, & toujours attaché dans ses commentaires & dans ses sentimens, au simple texte de l'Ecriture. Il eut un ennemi fort dangereux & fort injuste dans Samuel Desmarets son collegue.

Béger (Laurent) naquit en 1653. Il étoit fils d'un tanneur; mais il devint un des plus savans hommes du dix - septieme siecle dans la connoissance des médailles & des antiquités. Ses ouvrages en ce genre, tous curieux, forment 15 ou 16 volumes, soit infol. soit in - 4°. Le P. Nicéron vous en donnera la liste; le plus considérable est sa description du cabinet de l'électeur de Brandebourg, intitulée Thes. reg. elect. Brandeburgicus selectus, Colon. March. 1696. 3 vol. in - fol. Il avoit publié dans sa jeunesse une apologie de la polygamie, pour plaire à l'électeur palatin (Charles - Louis) dont il étoit bibliothécaire.

Junius (François) s'est fait un nom très - célebre par ses ouvrages pleins d'érudition. Il passa sa vie en Angleterre, étudiant douze heures par jour, & demeura pendant trente ans avec le comte d'Arondel. Il mourut à Windsord, chez Isaac Vossius son neveu, en 1678, à 89 ans. Il avoit une telle passion pour les objets de son goût, qu'ayant appris qu'il y avoit en Frise quelques villages où l'ancienne langue des Saxons s'étoit conservée, il s'y rendit, & y resta deux ans. Il travailloit alors à un grand glossaire en cinq langues, pour découvrir l'origine des langues septentrionales dont il étoit amoureux: cet ouvrage unique en son genre, a été finalement publié à Oxford en 1745, par les soins du savant Anglois Edouard Lyc. On doit encore à Junius la paraphrase gothique des quatre évangélistes, corrigée sur les manuscrits, & enrichie des notes de Thomas Marshall. Son traité de pictura veterum, n'a pas besoin de mes éloges; je dirai seulement que la bonne édition est de Roterdam, 1694, in - fol. Il a légué beaucoup de manuscrits à l'université d'Oxford. Grae vius n'a point dédaigné d'être son biographe. (D. J.)

HEIDENHEIM (Page 8:97)

HEIDENHEIM, (Géog.) ville d'Allemagne en Suabe, sur la Brentz, dans le Bruntzthal, avec un château appartenant à la maison de Wirtemberg, à 5 milles d'Ulm, N. E. Long. 31. 54. lat. 48. 37. (D. J.)

HEIDUQUE ou HEIDUC (Page 8:97)

HEIDUQUE ou HEIDUC, s. m. (terme de relation), nom d'un fantassin hongrois. Les Hongrois appellent leur cavalerie Hussarts, & leur infanterie heiduques. Quelques hongrois s'étant attachés à des seigneurs allemands, & leur habit ayant paru propre à parer le cortege des grands du pays, la mode est venue, sur - tout dans les cours d'Allemagne, d'avoir quelques heiduques à leur service, & marchant autour d'un carosse. Ils sont vêtus, chaussés, & armés du sabre à la hongroise, avec une sorte de bonnet qui les fait paroître encore plus grands qu'ils ne sont, & une moustache pour relever leur mine guerriere.

Quelques soldats hongrois, dans les malheurs de leur patrie, étant devenus ce que nous appellons parti - bleu dans nos troupes, se sont rendus redoutables aux voyageurs en Turquie; Ricaut les appelle heidouts, & M. Dupuy a cru que c'étoit un nom particulier de fameux voleurs dans la Hongrie & dans les pays d'alentour; mais heiduque, heiduc, heidout, n'est qu'un même nom diversement écrit, & qui change de signification selon les occasions où l'on s'en sert. Un heiduque dans une armée d'hongrois, est un fantassin; dans l'équipage & à la suite d'un seigneur, c'est un domestique & une espece de valet - de - pied. Dans les bois, c'est un voleur de grand chemin, qui détrousse les passans. (D. J.)

HEILA (Page 8:97)

HEILA. Voy. Heel.

HEILDESHEIM (Page 8:97)

HEILDESHEIM, (Geogr.) petite ville d'Allemamagne, dans le bas Palatinat, sur la riviere de Seltza.

HEILIGAU (Page 8:97)

HEILIGAU, (Géog.) petite ville de Livonie sur une riviere de même nom.

HEILIGE - LAND, ou L'ISLE - SAINTE (Page 8:97)

HEILIGE - LAND, ou L'ISLE - SAINTE, Insula sancta, (Geog.) isle de la mer d'Allemagne, entre l'embouchure de l'Eider & celle de l'Elbe. Elle appartient au duc de Holstein depuis 1713, & le roi de Dannemarck tenta inutilement de s'en rendre maître. Long 25. 54. lat. 50. 28. (D. J.)

HEILIGENBEIL (Page 8:97)

HEILIGENBEIL, (Géogr.) ville de la Prusse brandebourgeoise, dans la province de Natangen.

HEILIGEN - CREUTZ (Page 8:97)

HEILIGEN - CREUTZ, (Géog.) petite ville d'Allemagne, dans la basse Autriche, à deux lieues de Vienne.

HEILIGEN - HAVE (Page 8:97)

HEILIGEN - HAVE, (Géogr.) port & petite ville d'Allemagne sur la mer Baltique en basse Saxe, dans la Wagrie, vis - à - vis de l'isle de Fémeren. Long. 28. 50. lat. 54. 30. (D. J.)

HEILIGENPEIL (Page 8:97)

HEILIGENPEIL, (Géog.) petite ville de Prusse, dans la province de Natangen, entre Braunsberg & [p. 98] Brandebourg. Longit. 38. 22. latit. 54. 47. (D. J.)

HEILIGENSTADT (Page 8:98)

HEILIGENSTADT, (Géog.) ville d'Allemagne, capitale du territoire d'Eichsfeldt, appartenant à l'électeur de Mayence. Elle est au confluent de la riviere de Gesled & de la Leine, à 12 lieues N. O. d'Eisenach. Long. 27. 42. lat. 51. 30. (D. J.)

HEILSPERG (Page 8:98)

HEILSPERG, (Géogr.) Heilsperga, ville ruinée de la Prusse Polonoise sur l'Alle, avec un château où l'évêque de Warmie fait sa résidence. Long. 39. 11. lat. 54. 6. (D. J.)

HEIMDALL (Page 8:98)

HEIMDALL, s. m. (Mythologie.) nom d'un dieu des anciens Celtes Scandinaves, ou des Goths. Suivant la mythologie de ces peuples, il est fils de neuf vierges qui sont soeurs; on l'appelloit aussi le dieu aux dents d'or; il demeuroit au bout de l'arc - en - ciel, dans le château nommé le fort céleste; il étoit le gardien des dieux, & devoit les défendre contre les efforts des géans leurs ennemis. Ces peuples barbares disoient qu'il dort moins qu'un oiseau, & voit la nuit comme le jour à cent lieues autour de lui: il entend l'herbe croître sur la terre, & la laine sur les brebis. Il a une trompette qui se fait entendre par tous les mondes. Il paroît que sous cette fable, les Celtes ont voulu peindre la Vigilance. Voy. l'Edda des Islandois, ou la Mythologie celtique, traduite par M. Mallet.

HEIMSEN (Page 8:98)

HEIMSEN, (Géogr.) petite ville de Suabe, au duché de Wirtemberg.

HEINRICHS STADT (Page 8:98)

HEINRICHS STADT, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans le duché de Brunswick, près de Wolfembutel.

HEINSBERG (Page 8:98)

HEINSBERG, (Géog.) petite ville d'Allemagne, dans le pays de Juliers, dépendant de l'électorat de Cologne.

Il y a une autre ville de même nom, en Suisse, chez les Grisons, près du Rhin, entre Razun & Furstenau.

HEKIM EFFENDI (Page 8:98)

HEKIM EFFENDI, s. m. (Hist. mod.) nom que les Turcs donnent au premier médecin du grandseigneur & de son sérail. Lorsqu'une sultane tombe malade, ce médecin ne peut lui parler qu'au - travers d'un voile dont le lit est entouré; s'il est besoin de lui tâter le pouls, c'est au - travers d'un linge fin qu'on jette sur le bras de la sultane. Voy. Cantemir, hist. Othomane.

HELA (Page 8:98)

HELA, s. f. (Hist. anc. & Mythologie.) C'est ainsi que les anciens Celtes, qui habitoient la Scandinavie, appelloient la déesse de la mort. Suivant leur mythologie, elle étoit fille de Loke ou du démon; elle habitoit un séjour appellé niflheim ou l'enfer. Son palais étoit l'angoisse; sa table, la famine; ses serviteurs, l'attente & la lenteur; le seuil de sa porte, le danger; son lit, la maigreur & la maladie: elle étoit livide, & ses regards inspiroient l'effroi.

Il paroît que c'est du mot hela que les Allemands ont emprunté le mot hell, dont ils servent pour désigner l'enfer. Voyez l'introduction à l'histoire de Dannemarck, par M. Mallet.

HELAS (Page 8:98)

HELAS, interjection de plainte, de repentir, de douleur. Hélas, que les peuples sont à plaindre, lorsqu'ils sont mal gouvernés! Hélas, que les soldats sont à plaindre, quand ils sont commandés par un mauvais général! Voyez l'article Interjection.

HELAVERDE (Page 8:98)

HELAVERDE, (Géog.) ville d'Asie dans la Perse, selon les géographes du pays cités par Tavernier. Sa long. est à 91. 30. lat. 35. 15. (D. J.)

HELCESAITE (Page 8:98)

HELCESAITE. Voyez Elcesaïte.

HELDER (Page 8:98)

HELDER, (Géogr.) petite île dépendante de la Hollande septentrionale, dans le Zuydersée, entre celle de Wieringen & la pointe occidentale de la Frise.

HELENE (Page 8:98)

HELENE, s. f. (Hist. anc.) La vie de la fille de Tyndare, roi de Lacédémone, dont l'enlevement parPâris a causé la guerre & la ruine de Troie, est connue de tout le monde. Tous les historiens & les poëtes en ont parlé: les charmes & la beauté de cette infidele ont passé en proverbe; Homere lui - même raconte « que les vieillards, conseillers de Priam, n'eurent pas plutôt apperçu cette belle créature, qu'ils se dirent les uns aux autres: Faut - il s'étonner que les Grecs & les Troiens souffrent tant de maux pour une beauté si parfaite? elle ressemble véritablement aux déesses immortelles ». Eurypide assure que Ménélas, au sortir de Troie, s'avança pour la tuer; mais que l'épée lui tomba des mains, lorsqu'il vit venir cette femme enchanteresse, de sorte qu'il reçut ses embrassemens.

Le même poëte, dans cette tragédie, nous représente Hélene vertueuse; les Lacédémoniens intéréssés à accréditer cette opinion, lui consacrerent un temple où elle étoit honorée comme une déesse, dit Pausanias: Hérodote ajoute, qu'on l'invoquoit dans ce temple pour rendre beaux les enfans difformes.

L'auteur d'Athènes ancienne & moderne, a raison de remarquer que mille gens qui parlent de la belle Hélene, ne savent pas comment elle mourut; ce fut dans l'île de Rhodes, & voici de quelle maniere. Polixo, dont le mari avoit péri au siége de Troie, regardant Hélene comme la cause de son veuvage, envoya des femmes, pendant qu'elle étoit au bain, pour l'étrangler, & la pendre à un arbre. L'ordre ne fut que trop bien executé; mais les Rhodiens, touchés de cette injustice, lui bâtirent un temple, qu'ils appellerent le temple d'Hélene Dendritis, & c'est à Pausanias que nous devons encore cette particularité.

Isocrate a fait le panégyrique d'Hélene, dans lequel il assure qu'elle acquit non seulement l'immortalité, mais une puissance divine, dont elle se servit pour mettre ses freres, Castor & Pollux, au nombre des dieux.

C'étoit d'après Isocrate, & non d'après Eurypide, que Théodoret devoit attaquer les payens pour avoir érigé des temples à Hélene. Mais ils auroient pu lui répondre, qu'ils n'imputoient pas à cette femme les aventures qui avoient traversé sa vie, qu'ils les imputoient au destin & à la fortune; qu'ils savoient d'ailleurs, par le témoignage d'Hérodote, un de leurs principaux historiens, qu'Hélene avoit été retenue à Memphis chez le roi Protée; enfin que les Troiens n'avoient pu rendre aux Grecs cette princesse, ni leur persuader qu'ils ne l'avoient pas, la providence conduisant ainsi ces événemens, afin que Troie fût saccagée, & qu'elle apprît à tous les hommes que les péchés d'une ville entiere attirent des dieux de grandes & de terribles punitions. (D. J.)

Hélene (Page 8:98)

Hélene, (Géog. anc.) île de Grece dans le golfe Laconique, à l'embouchure de l'Eurotas, devant la ville de Gythium, selon Pausanias, l. III. ch. xxij. qui l'appelle Cranaé: la Guilletiere nous apprend qu'on la nomme aujourd'hui Spatara, & qu'elle est à trois lieues de Colochina, & à demi - lieue de Pagana. Il ajoute: « Comme nous y étions arrivés, un de nos voyageurs se ressouvint que ce fut dans cette île de Cranaé, ou de Spatara, que la belle Hélene accorda ses faveurs à Pâris; & il nous dit que sur le rivage de la terre - ferme qui est à l'opposite, cet heureux amant avoit fait bâtir, après cette conquête, un temple à Vénus, pour lui marquer les transports de sa joie & de sa reconnoissance. Il donna le nom de Migonitis à cette Vénus, & nomma ce territoire Migonium, d'un mot qui signifioit l'amoureux mystere qui s'y étoit passé: Ménélas, le malheureux époux de cette princesse, dix - huit ans après qu'on la lui eut enlevée, vint visiter ce temple, dont le terrein avoit

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.