ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"95"> penhague, qui voyageoient dans la vûe d'observer les curiosités naturelles de leur pays; ils n'y trouverent que des pierres, du sable, des cendres, plusieurs fentes qui s'étoient faites en différens endroits de la montagne, & quelques sources d'eau bouillante: après avoir long - tems marché dans les cendres jusqu'aux genoux, ils en revinrent sans accident, mais très - fatigués, & ne trouvant nulle part le moindre vestige de feu.

Le mont Hecla est fort élevé; son sommet est toûjours couvert de neige & de glace: il y a cependant en Islande des montagnes plus hautes.

Depuis qu'il a cessé de jetter des flammes, d'autres montagnes de ce pays ont eu des éruptions aussi fortes que jamais ce volcan en ait eues: les monts d'Ocraife & de Kotlegau sont dans ce cas; ce sont de vrais volcans.

Il y a des personnes qui ont prétendu qu'il y avoit de la correspondance entre le mont Hecla & le Vésuve & l'Ethna; mais l'expérience réfute cette opinion, attendu que durant les dernieres éruptions de ces volcans, l'Hecla est toûjours demeuré tranquille. Voyez Horrebon, descript. de l'Islande, § 8. & Voyez Volcan. ( - )

HECTÉE (Page 8:95)

* HECTÉE, subst. f. (Hist. anc.) mesure attique; c'est la sixieme partie du médimne, qui contenoit 72 sextiers.

HECTIQUE (Page 8:95)

HECTIQUE, subst. & adj. (Médecine.) épithete que l'on donne à une espece de fievre continue qui consume le corps & qui le réduit à une extrême maigreur. Ce mot vient du grec E(TIKO\S2, & celui - ci de E)/CIS2, habitude, qualité inhérente au sujet. Hectique se dit aussi du malade; il se prend aussi simplement pour maigre. On dit, un homme, une femme hectique; un poulet hectique: mais on prononce hétique, & l'h n'est point aspirée; quelquefois même on la supprime en écrivant. On ordonne les bouillons de tortue aux hectiques.

HEDE (Page 8:95)

HEDE, (Géogr.) ville de Bretagne.

HÉDÉMUORA (Page 8:95)

HÉDÉMUORA, Hedemora, (Géog.) ville de Suede dans le Westerdal, sur le bord oriental de la Dala, aux confins de la Gestricie, de l'Uplande & de la Westmanie. Elle est à 12 lieues S. O. de Gevali, 22 N. O. d'Upsal. Long. 33. 50. latit. 6. 14. (D. J.)

HEDERACE' (Page 8:95)

HEDERACE', adj. (Anat.) On donne cette épithete au plexus pampiniforme, composé de la veine & de l'artere spermatique qui s'unissent aux testicules.

HÉDÉRIFORME (Page 8:95)

HÉDÉRIFORME, (Anatomie.) voyez Pampiniforme.

HÉDÉTAINS (Page 8:95)

HÉDÉTAINS, s. m. pl. (Géog. anc.) peuple de l'Espagne Tarragonoise. Les anciens écrivoient indifféremment Hedetani, Edetani, & Sedetani. Le P. Briet dit que les Edetani répondent à une partie de l'évêché de Sarragosse & à une partie du royaume de Valence. (D. J.)

HÉDICROON (Page 8:95)

HÉDICROON, & plus communément HÉDYCROI, (Pharmacie.) trochisques. Prenez marum, marjolaine, racine de cabaret, de chacun deux gros; bois d'aloës, de schaenante, roseau aromatique, grande valériane, bois de baume de Judée, ou xylobalsamum, vrai baume de Judée, canelle, costus arabique, de chacun trois gros; myrrhe, feuille indienne, saffran, spicanard, cassia - lignea, de chacun six gros; amome en grappe, douze gros; mastic, un gros: mettez toutes ces drogues en poudre, incorporez - les avec suffisante quantité de vin d'Espagne, pour en faire des trochisques selon l'art.

Ces trochisques n'ont d'autre usage en Pharmacie, que d'être un très - inutile ingrédient de la thériaque, qui contient d'ailleurs la plûpart des drogues qui entrent dans celui - ci. (b)

HÉDYPNOIS (Page 8:95)

HÉDYPNOIS, s. f. (Botan.) genre de plante à fleur composée de plusieurs demi - fleurons portés sur un embryon & soûtenus d'un calice qui devient dans la suite un fruit ressemblant à un melon. Ce fruit renferme deux sortes de semences; les unes ont une tête en forme de brosse, & sont placées dans le milieu de la fleur; les autres sont terminées par une sorte de nombril, elles tiennent aux bords de la fleur, & sont enveloppées dans les feuilles de calice, comme dans des capsules. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

La plus commune espece, nommée simplement hedypnoïs annua par les Botanistes, a les feuilles assez semblables à celles de la chicorée sauvage, sinueuses & rudes: sa tige soûtient en son sommet une tête presque cylindrique, courbée, garnie de demi - fleurons; quand ils sont tombés, cette tête devient un fruit fermé à - peu - près comme un petit melon, qui en mûrissant s'ouvre & laisse paroitre deux sortes de graines; celles qui sont vers le milieu ont un chapiteau ou une brosse de poils ordinairement fort rude; mais les graines qui sont à la circonférence, se terminent en haut par un petit rebord membraneux, & sont enchâssées dans une des feuilles qui forment l'extérieur de ce fruit. Cette plante croît aux pays chauds, dans les campagnes, & passe pour apéritive; si on la transplante, & qu'on la cultive dans nos jardins, elle perd toute son acreté. (D. J.)

HEDISARUM (Page 8:95)

HEDISARUM, ou SAINFOIN D'ESPAGNE, (Jardin.) est une plante qui s'éleve à trois pieds de haut, dont les feuilles ressemblent à celles de la reglisse; ses fleurs, d'un beau rouge & d'une odeur agréable, paroissent en été, elles naissent en épis sur des pédicules qui sortent des aisselles des feuilles, & elles sont soûtenues chacune par un calice dentelé: des gousses assez grosses renferment des semences, & naissent à la place de ces fleurs. On trouve cette plante sur les montagnes, & elle se cultive aisément dans les jardins. (K)

HÉEL (Page 8:95)

HÉEL, & par les François HEILA, (Géog.) petite ville de Prusse dans la Cassubie, à l'embouchure de la Vistule dans la mer Baitique, sujette au roi de Pologne, à quinze lieues N. E. de Dantzick. Longit. 37. latit. 54. 53. (D. J.)

HÉEMER (Page 8:95)

HÉEMER, s. m. (Comm.) mesure des liquides dont on se sert en Allemagne. Le héemer est de trente - deux achtelings, l'achteling de quatre seiltens; il faut vingt - quatre héemers pour le driclink, & trente - deux pour le féoder. Voyez achteling, seilten, driclink, & féoder. Dictionn. de Commerce. (G)

HEERDLING (Page 8:95)

HEERDLING, s. m. (Métallurgie.) c'est ainsi que l'on nomme en Allemagne, dans les fonderies où l'on traite la mine d'étain, une matiere composée d'un peu de fer, d'arsenic & d'étain, qui se dégage de la mine & de la partie métallique de l'étain, pendant la fusion. M. Homberg a cru que c'étoit de ce mélange que se formoit le zinc. M. Lehmann pense que le héerdling est une combinaison de fer, d'arsenic, & d'une grande quantité de phlogistique. Voyez le traité de la formation des métaux. ( - )

HEGEMONÉ (Page 8:95)

* HEGEMONÉ, s. f. (Mythol.) une des deux graces des Athéniens; l'autre étoit Auxo: c'étoit aussi un des surnonis de Diane. Diane Hégémoné ou conductrice étoit représentée portant des flambeaux; elle étoit honorée sous cette forme & sous ce titre en Arcadie, où elle avoit un temple. Voyez Hégémonies, article suivant.

HEGEMONIES (Page 8:95)

HEGEMONIES, s. f. pl. (Antiq.) fêtes qu'on célébroit en l'honneur de Diane, dans un temple qu'elle avoit en Arcadie, où on lui donnoit le nom d'Hégémone qui signifie conductrice: elle portoit des flambeaux, dit Pausanias, comme pour montrer le chemin. (D. J.)

HEGER, ou HEIGER (Page 8:95)

HEGER, ou HEIGER, (Géogr.) petite ville d'Allemagne, dans la principauté de Nassau, sur la Dill. [p. 96]

HEGETMATIA (Page 8:96)

HEGETMATIA, (Géog. anc.) ancienne ville de la grande Germanie, selon Ptolomée: quelle est cette ville? nous n'en sçavons rien. Quelques - uns cependant assûrent que c'est Lignitz en Silésie; mais cette décision est insoûtenable, par les raisons suivantes. 1°. Les deux positions ne s'accordent point; la longit. d'Hégetmatia, selon Ptolomée, est 39. 40. 11. latit. 50. la longit. de Lignitz est 33. 50. lat. 51. 55. De plus, du tems de Ptolomée, la grande Germanie, ou la Germanie d'au - delà le Rhin, n'avoit point de villes: il est vrai qu'il se sert du nom de ville pour désigner ces habitations, mais en effet ce n'étoient que des bourgades. (D. J.)

HÉGIRE (Page 8:96)

HÉGIRE, s. f. (Chronol.) fameuse époque des Arabes & des Musulmans. Le mot hégire, ou plûtôt hégiratan en arabe, veut dire fuite, parce que Mahomet fut obligé de s'enfuir de Médine, pour éviter d'être pris par les magistrats de cette ville, qui vouloient l'arrêter. Prideaux, dans la vie qu'il a donnée de ce célebre fondateur d'une fausse religion, nous apprend que l'époque de l'hégire fut établie par Omar, troisieme empereur des Sarrasins, & que les Arabes commencerent à compter leurs années depuis le jour de l'évasion de Mahomet de la Mecque, qui fut la nuit du 15 au 16 Juillet de l'an de J. C. 622, sous le regne de l'empereur Héraclius: jusqu'à l'établissement de cette époque, ils ne comptoient que depuis la derniere guerre considérable où ils s'étoient trouvés engagés.

Pour bien entendre l'époque nommée hégire, & la chose le mérite, il faut remarquer 1°. que l'année des nouveaux Arabes ou Mahométans est purement des mois lunaires, qui sont alternativement de trente & de vingt - neuf jours civils: de sorte que l'année commune est de trois cens cinquante - quatre jours: 2°. qu'ils ont une période de trente ans, composée de dix - neuf années & d'onze surabondantes, c'est - à - dire qui sont de trois cents cinquante - cinq jours. Ces années surabondantes sont la 2, 5, 7, 10, 13, 16, 18, 21, 24, 26 & 29; les autres, sçavoir la 1, 3, 4, 6, 8, 9, &c. - sont ordinaires: 3°. il faut observer que cette année lunaire des Mahométans est plus courte d'onze jours que notre année solaire & grégorienne, qui est de trois cents soixante - cinq jours; ainsi en trente - deux ans arabes finis, il manque trente - deux fois onze jours, qui font trois cents cinquante - deux jours, & par conséquent environ un an grégorien: donc trente - trois années arabes font trente - deux années grégoriennes, ou environ; & par une méthode qui suffit pour l'Histoire, afin de désigner à - peu - près les tems, on peut faire une trente - troisieme année intercalaire, & recommencer ainsi de trente - trois en trente - trois ans: 4°. enfin, pour éclaircir encore cette matiere & éviter les erreurs, il faut remarquer que la premiere année de l'hégire commença, comme je l'ai dit, la nuit du 15 au 16 Juillet 622 de notre ere; la seconde au 4 Juillet 623; la troisieme au 23 Juin 624; & ainsi en rétrogadant d'onze jours, & parcourant tous les mois de l'année grégorienne.

On peut réduire en plusieurs manieres les années de l'hégire, à l'année julienne ou grégorienne, c'est - à - dire trouver à quelle année grégorienne tombe chaque année de l'hégire.

Premiere maniere. Il faut prendre le nombre donné d'années de l'hégire, & le réduire en une somme de jours, réduire ensuite ces jours en années grégoriennes de trois cents soixante - cinq jours; c'est - à - dire voir combien 365 est dans le nombre de jours trouvé; puis du quotient retrancher les intercalations, je veux dire autant de jours qu'il y a de fois quatre années, excepté chaque centieme, à quoi l'on n'ajoûte rien; au contraire, à chaque centaine d'années il faut retrancher vingt - quatre jours. Enfin il faut ajoûter le nombre d'années grégoriennes trouvé, à 622, & le produit sera l'année grégorienne, à laquelle tombe l'année de l'hégire donnée.

Autre maniere. Il faut ajoûter le nombre d'années de l'hégire donné, à 622; puis prendre autant de fois 11 qu'il y a d'unités ou d'années de l'hégire dans le nombre donné; c'est - à - dire multiplier ce nombre par 11, ajoûter au produit le nombre des jours intercalaires qu'il y a dû avoir dans le nombre des années de l'hégire donné, voir combien cette somme fait d'années grégoriennes, & les retrancher de la somme d'années trouvées d'abord; le restant donnera l'année grégorienne à laquelle tombe l'année de l'hégire donnée.

Troisieme maniere. Prenez l'année de l'hégire donnée, ajoûtez y 621, puis retranchez de la somme autant de fois 1 que 33 est compris dans le nombre de l'hégire donné: la raison de cette soustraction est que l'année mahométane ne répond pas exactement à l'année chrétienne, & que sur trente - trois il s'en faut une année à - peu - près, c'est - à - dire que trente - trois années mahométanes n'en font qu'environ trente - deux des nôtres. De même, pour réduire les années de J. C. à celles de l'hégire, par la même raison, après avoir retranché 621 de l'année de J. C. il faut ajoûter au restant autant de fois 33 que 33 est contenu de fois dans ce restant.

Donnons des exemples. Vous voulez sçavoir quelle est l'année 960 de l'hégire; ajoûtez 621 à 960, vous aurez 1581. Or 33 est vingt - neuf fois, plus 3 années, dans 960; négligez les trois années de plus, & retranchez 29 de 1581, il restera 1552, qui est l'année de l'ere chrétienne qui répond à l'année de l'hégire 960.

Voulez - vous sçavoir quelle année de l'hégire comptent aujourd'hui les Musulmans en 1758? retranchez 621 de 1758, il restera 1137. Or 33 est 34 fois, plus 15 années, dans 1137. Négligez les 15 années, & ajoûtez seulement 33 à 77, vous aurez 1170 pour l'année de l'hégire qui répond à notre année présente 1758.

Mais pour faciliter encore davantage la réduction des années de l'hégire, à celles de l'ere chrétienne, nous allons joindre ici une table méthodique qui pourra servir à ce dessein. Il suffit pour l'entendre, de sçavoir qu'après avoir ajoûté 621 à l'année de l'hégire, il faut soustraire du produit le nombre qui est marqué dans cette table.

33 . . . 1   363 . . . 11   693 . . . 21   1023 . . . 31
66 . . . 2   396 . . . 12   726 . . . 22   1056 . . . 32
99 . . . 3   429 . . . 13   759 . . . 23   1089 . . . 33
132 . . . 4   462 . . . 14   792 . . . 24   1122 . . . 34
165 . . . 5   495 . . . 15   825 . . . 25   1155 . . . 35
198 . . . 6   528 . . . 16   858 . . . 26
231 . . . 7   561 . . . 17   891 . . . 27
264 . . . 8   594 . . . 18   924 . . . 28
297 . . . 9   627 . . . 19   957 . . . 29
330 . . .10   660 . . . 20   990 . . . 30

Par exemple, pour réduire l'année 757 de l'hégire à l'année de J. C. il faut premierement ajoûter 621, ce qui fait 1378; puis voir dans la table si le nombre de 757 s'y trouve. Comme il ne s'y trouve pas, on prend celui qui le précede, qui est 726, l'on soustrait le nombre qui lui répond, sçavoir 22, de 1378, & il vient 1356, qui est la véritable année de l'ere chrétienne. [omission: table; to see, consult fac-similé version]

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