ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"67"> On prépare deux pieux de bois à crochets longs de quatre à cinq piés pointus par les bouts d'en - bas pour être enfoncés en terre; deux bâtons gros comme le pouce qui soient droits & bien unis, & de longueur convenable pour servir de traverses aux deux pieux à crochet, un petit morceau de bois plat coché par le milieu, pour être attaché à un endroit d'une corde qu'on attache au - haut d'un baliveau qui fait agir le ressort, & qui sert de défense; il faut de plus quatre ou cinq bâtons gros comme le pouce, longs de cinq à six piés, suivant que le juge à - propos celui qui tend, pour servir de marchette; on les éguisera par les bouts d'en - bas; ils doivent être égaux en longueur; on prend les loups avec ce piége. Voyez la nouvelle maison rustique, tome II. quatrieme partie, livre II. chap. jx. page 709.

HAUSSEMENT ou ELEVATION (Page 8:67)

HAUSSEMENT ou ELEVATION, s. m. (Hydr.) dans l'opération du nivellement on appelle haussement, la partie du terrein ou le niveau s'éleve en sortant d'une gorge ou d'un fonds. Ce haussement se marque dans une table particuliere d'un côté avec les baissemens du terrein de l'autre. Voyez Niveller. (K)

HAUSSER (Page 8:67)

HAUSSER, verbe act. rendre plus élevé; c'est en terme de Commerce, augmenter le prix d'une chose, en offrir plus qu'un autre, y mettre de la hausse. Voyez Hausse.

Hausser (Page 8:67)

Hausser un vaisseau, (Marine.) en terme de mer, signifie approcher un vaisseau que l'on voit de loin; ensorte que l'on puisse mieux reconnoître sa fabrique, & quel il est. (R)

Hausser (Page 8:67)

Hausser, en terme d'Orfevre en grosserie; c'est élargir une piece d'orféverie, en lui donnant de la profondeur. Hausser un plat, une assiette, &c. c'est étendre la matiere du centre à sa circonférence pour faire les bouges ou les marlies d'égale épaisseur que le sond. Voyez Bouges & Marlies.

HAUSSIERE (Page 8:67)

HAUSSIERE, (Marine.) voyez Hansiere.

HAUT (Page 8:67)

HAUT, adj. (Grammaire.) terme relatif qui se dit d'un corps considéré selon sa troisieme dimension ou son élévation au - dessus de l'horison ou rezde - chaussée. Voyez Hauteur.

Le pic de Ténériffe passe pour la plus Laute montagne du monde. La grande pyramide d'Egypte avoit sept cents soixante & dix toises trois quarts de hauteur. La tour de S. Paul, avant que le feu l'eût consumée en 1086, avoit cinq cens vingt piés de haut, sans y comprendre un globe de cuivre sur lequel étoit une croix qui portoit quinze piés & demi de haut. Les tours de Notre - Dame de Paris n'ont que deux cens douze piés de haut. Voyez Hauteur.

Haut (Page 8:67)

Haut, signifie aussi élevé en pouvoir & en dignité. Voyez Titre & Qualité.

Dieu est souvent qualifié dans l'Ecriture, le Trèshaut.

On dit sur la terre haut & puissant seigneur.

On donne aux Etats - Généraux des Provinces - Unies, le titre de Hautes Puissances. Voyez Etats.

On dit en Angleterre la chambre haute du Parlement. Voyez Parlement.

Haut (Page 8:67)

Haut, en Musique, signifie la même chose qu'aigu; & ce terme est opposé à bas ou grave. C'est ainsi qu'on dira qu'il faut chanter plus haut; qu'un tel instrument est monté trop haut. Voyez Aigu, Son.

Haut, se dit encore des parties de la Musique qui se subdivisent, pour exprimer la plus élevée, la plus aiguë: haute - contre, haute - taille. Voyez ces mots.

Haut (Page 8:67)

Haut, en termes de Blason, se dit de l'épée droite.

Haut (Page 8:67)

Haut, (Marine.) mettre les mâts de hune hauts; c'est les relever & mettre en place.

Haut (Page 8:67)

Haut, (Commerce.) se dit en termes de banque, du change de l'argent, quand il est plus fort qu'on n'a coûtume de le payer. Voyez Change. (G)

Haut (Page 8:67)

Haut est encore en usage dans le Commerce, pour signifier, soit la valeur extraordinaire des especes, soit la cherté excessive des vivres. Jamais les monnoies en France n'ont été si hautes qu'en 1720. Le blé a été fort haut en 1741. (G)

Haut (Page 8:67)

Haut; on dit en Fauconnerie, voler haut & gras.

Haut à haut (Page 8:67)

Haut à haut, (Vénerie.) cri qui appelle les chiens & les fait venir à soi ou son camarade, & lui fait revoir de son cerf pendant un défaut.

Haut (Page 8:67)

Haut & Haute, (Géog.) ce mot en Géographie s'emploie par opposition à celui de bas, pour rendre le superior des Latins opposé de même à inferior, afin de diviser un pays plus commodément; il se dit le plus ordinairement du cours des rivieres, dont haut est toûjours le plus près de sa source. C'est ainsi que la haute - Saxe se distingue de la basse - Saxe, selon le cours de l'Elbe; souvent aussi il s'entend du voisinage des montagnes, comme la haute - Hongrie, parce qu'elle est entre le mont Crapack & le Danube; le haut - Languedoc, parce qu'il est plus du côté des Pyrénées; la haute - Egypte a quantité de montagnes, & la basse - Egypte n'en a point. Ce mot de haut ou haute sert donc à la division de plusieurs provinces, dans leurs articles particuliers; outre cela, il est joint inséparablement à plusieurs autres noms, & devient ainsi le nom propre de plusieurs lieux. (D. J.)

HAUTAIN (Page 8:67)

HAUTAIN, adj. (Gramm.) est le superlatif de haut & d'altier; ce mot ne se dit que de l'espece humaine. On peut dire en vers:

Un coursier plein de feu levant sa tête altiere. J'aime mieux ces forêts altieres Que ces jardins plantés par l'art. mais on ne peut pas dire, forêt hautaine, tête hautaine d'un coursier. On a blâmé dans Malherbe, & il paroît que c'est à tort, ces vers à jamais célebres:

Et dans ces grands tombeaux où leurs ames hautaines Font encore les vaines, Ils sont mangés des vers. On a prétendu que l'auteur a supposé mal - à - propos les ames dans ces sépulcres: mais on pouvoit se souvenir qu'il y avoit deux sortes d'ames chez les poëtes ancicns; l'une étoit l'entendement, & l'autre l'ombre légere, le simulacre du corps. Cette derniere restoit quelquefois dans les tombeaux, ou erroit autour d'eux. La théologie ancienne est toûjours celle des Poëtes, parce que c'est celle de l'imagination. On a crû cette petite observation nécessaire.

Hautain est toûjours pris en mauvaise part; c'est l'orgueil qui s'annonce par un extérieur arrogant: c'est le plus sûr moyen de se faire haïr, & le défaut dont on doit le plus soigneusement corriger les enfans. On peut être haut dans l'occasion avec bienséance. Un prince peut & doit rejetter avec une hauteur héroïque des propositions humiliantes, mais non pas avec des airs hautains, un ton hautain, des paroles hautaines. Les hommes pardonnent quelquefois aux femmes d'être hautaines, parce qu'ils leur passent tout; mais les autres femmes ne leur pardonnent pas.

L'ame haute est l'ame grande; la hautaine est superbe. On peut avoir le coeur haut, avec beaucoup de modestie; on n'a point l'humeur hautaine sans un peu d'insolence. L'insolent est à l'égard du hautain ce qu'est le hautain à l'impérieux; ce sont des nuances qui se suivent; & ces nuances sont ce qui détruit les synonymes.

On a fait cet article le plus court qu'on a pû, par les mêmes raisons qu'on peut voir au mot Habile; le lecteur sent combien il seroit aisé & ennuyeux de déclamer sur ces matieres. [p. 68]

HAUT - ALLEMAND (Page 8:68)

HAUT - ALLEMAND, (Grammaire.) c'est le langage allemand le plus délicat & le plus poli, tel qu'on le parle en Misnie. Voyez Langue & Teutonique.

HAUT - APPAREIL, ou TAILLE HYPOGASTRIQUE (Page 8:68)

HAUT - APPAREIL, ou TAILLE HYPOGASTRIQUE, (Chirurgie.) est une opération par laquelle on tire la pierre hors de la vessie, au moyen d'une incision faite à son fond, à la partie inférieure du bas - ventre, au - dessus de la symphise des os pubis.

On est redevable de l'idée de cette opération à Pierre Franco, natif de Turiers en Provence, qui fixa son établissement à Orange, après avoir exercé la Chirurgie avec distinction en Suisse, où il étoit pensionné des villes de Berne & de Lausanne. L'impossibilité de tirer une pierre du volume d'un oeuf de poule à un enfant de deux ans, après de vains efforts; les grandes douleurs du malade, les vives instances des parens, & un sentiment d'amour - propre, ne voulant pas, dit l'auteur, qu'il lui fût reproché de n'avoir sçû tirer la pierre; tous ces motifs le déterminerent à faire une incision au - dessus de l'os pubis, sur la pierre même qu'il soûlevoit avec les doigts d'une main, introduits dans l'anus, pendant qu'un aide l'assujettissoit par une compression à la partie inférieure du bas - ventre. La pierre fut tirée, & le malade guérit. Cette observation a été publiée dans la Chirurgie de l'auteur, Lyon, 1561.

Tous ceux qui ont écrit depuis sur l'opération de la taille en haut - appareil, l'ont blâmée sans reserve du conseil qu'il donne de ne pas suivre son exemple. Avec un peu de réflexion, on auroit trouvé dans cet avis & dans ses motifs le fondement du plus grand éloge. Ce trait est le triomphe de l'amour de l'humanité sur l'amour - propre, & la preuve d'un esprit mûr qui sçait juger des choses avec discernement; rien en effet n'auroit été plus pardonnable à l'auteur que de concevoir de son opération & du succès qu'elle a eu, l'opinion avantageuse qu'en ont pris ceux qui en ont parlé après lui; mais il n'y avoit aucun exemple d'une semblable opération; & l'auteur, en publiant celui - ci, loin d'en tirer aucun avantage personnel, se blâme de l'avoir entreprise par un principe de vanité; ce qui, suivant ses propres expressions, étoit à lui grande folie. Les accidens mirent l'enfant en danger, puisque Franco dit en termes formels que le patient fut guéri, nonobstant qu'il en fût bien malade. D'après ces considérations, comment sur un seul fait, l'auteur, judicieux comme il l'est, se seroit - il crû autorisé à établir une méthode particuliere de taille au - dessus de l'os pubis? le cas allégué, unique dans son espece, ne pouvoit être regardé que comme une chose extraordinaire; & cela est d'autant plus vrai, qu'aucun des partisans de la taille du haut - appareil n'a observé les mêmes circonstances. Dans le fait, Franco n'a pas pratiqué la méthode connue actuellement sous le nom de taille au haut appareil. Les Lithotomistes m'entendront, lorsque je dirai qu'il a simplement fait la taille hypogastrique au petit appareil.

Rousset, medecin françois, publia en 1591, son Traité sur l'opération césarienne; il s'y déclare partisan de la taille au haut - appareil, qu'il n'a jamais pratiquée ni vû pratiquer. Aussi ne parle - t - il qu'incidemment de cette maniere de tailler. Son objet est de prouver qu'elle doit avoir des avantages sur les méthodes de Celse & de Marianes qui se pratiquent au périnée. Le parallele qu'il fait de ces deux opérations avec le haut appareil, lui promettent des succès pour la taille hypogastrique; il en conclud que l'opération césarienne est pratiquable, à plus forte raison, puisque suivant son idée elle ne peut pas être sujette aux mêmes inconvéniens que l'incision de la vessie. Je n'ai pas trouvé d'ailleurs dans Rousset aucun des détails que des auteurs postérieurs disent donner d'après lui sur la théorie de cette opération & la méthode de la pratiquer.

C'est à M. Douglass, chirurgien écossois, membre de la société royale de Londres, & lithotomiste de l'hôpital de Westminster, qu'on doit le renouvellement ou plûtôt la théorie fondamentale & la pratique de cette opération. Il n'y a aucun exemple sur ce point de Chirurgie entre Franco, avant 1560, & M. Douglass en 1719. M. Cheselden a depuis pratiqué la taille au haut - appareil, ainsi que MM. Paul, Macgill, & Thornhill. M. Pibrac, chevalier de l'ordre de S. Michel, membre de l'académie royale de Chirurgie, & chirurgien major de l'école royale militaire, a perfectionné cette opération, & l'a faite à Paris en 1726, avec le plus grand succès. En 1727, M. Morand tailla par cette méthode un officier invalide âgé de soixante - huit ans; & M. Berrier a fait deux fois cette opération à S. Germain - en - Laye.

La taille au haut - appareil est essentiellement fondée sur deux principes également vrais; 1°. qu'on peut ouvrir la vessie sans ouvrir le péritoine; 2°. que les blessures de la vessie ne sont pas nécessairement mortelles. Voyez le Traité de M. Morand sur le haut - appareil.

Pour pratiquer cette opération, le malade restera couché dans son lit; on injecte la vessie avec de l'eau tiede (voyez Injection), pour lui faire faire une éminence au - dessus de l'os pubis. Aussi - tôt on fait immédiatement au - dessus du pénil une incision longitudinale qui commence à un travers de doigt au - dessus de l'os pubis, & qui s'étend de quatre ou cinq travers de doigt du côté de l'ombilic. Cette premiere incision n'intéresse que la peau & la graisse, & découvre la ligne blanche.

Une seconde incision qui commencera supérieurement un peu au - dessous de la partie la plus éminente de la vessie, coupe la ligne blanche, & découvre la partie antérieure & supérieure de la vessie, dans laquelle l'opérateur plongera obliquement un bistouri droit, dont le dos doit être tourné du côté de l'ombilic, & le tranchant du côté de la symphise des os pubis. Cette ponction étant faite avec la main droite qui tient le bistouri dans la vessie, l'opérateur doit couler le doigt index gauche le long du dos du bistouri, entrer dans la vessie, & recourber ce doigt sous l'angle supérieur de la plaie de la vessie, pour la soûtenir du côté de l'ombilic, pendant qu'avec le bistouri on allonge autant qu'il est nécessaire l'incision vers le cou, sous la voûte que font les os pubis.

L'opérateur retire le bistouri; & continuant de soûtenir la partie supérieure de la vessie avec le doigt index de la main gauche, il introduit le pouce & l'index de la main droite, s'ils suffisent pour tirer la pierre, ou il la saisira avec des tenettes convenables pour en faire l'extraction.

Les partisans de cette opération répondent assez avantageusement à la plûpart des objections qu'on leur fait. On dit 1°. qu'il est très - difficile d'injecter la vessie au point nécessaire, pour lui faire faire éminence au - dessus des os pubis, sans exciter des douleurs insoûtenables, & que les malades par leurs cris & par l'action de toutes les forces qui servent à l'expulsion de l'urine, font sortir l'injection; 2°. que le peu de capacité naturelle ou accidentelle de la vessie, rendra cette injection absolument impraticable; 3°. que dans cette opération l'ouverture n'est pas placée aussi favorablement que dans les autres méthodes, pour procurer, quand la vessie est malade, l'écoulement de la suppuration; 4°. qu'il est extrèmement difficile de tirer les fragmens d'une pierre qui s'écrase; & que les injections ni l'urine ne pourront entraîner les graviers qui resteront dans le fond

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