ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"65"> jusqu'à la Rochelle; elles ont vingt piés de l'étrave à l'étambor, quinze à seize piés de quille, deux piés & demi sur quille jusqu'à la lisse; au milieu six piés & demi de large; l'étrave haut; trois varangues; les bords faits communément de six planches à clin; le mât au tiers; une voile en langue; quelquefois un second mât à levant; jamais deux voiles, ni bannettes, ni étaines.

Dans la pêche, on ôte le gouvernail qui feroit plomber l'étambor par son poids. Le pêcheur doit veiller sans cesse au danger de couler bas, & avoir un hachoir tout prêt pour couper le cable au moindre mouvement de la félardiere.

Le haveneau de Garonne est le même instrument que celui dont se servent à pié les pêcheurs bas - normans, à la grandeur près.

La pêche des chevrettes qui se fait à ce filet, ne dure que pendant les chaleurs de Juillet, Août, & Septembre; passé ce tems, les Pêcheurs continuent au haveneau à plus grandes mailles la pêche des muges, mulets, gustes & gats.

Il y a à la félardiere une petite poutre appellée barioste, d'environ dix piés de haut, sur laquelle sont placées les deux barres de l'haveneau; ces barres faites de petits sapins ronds, d'environ vingt piés de long, plus menus par le bas que par le haut, se croisent & sont arrêtées par une cheville de fer; une traverse de bois les tient écartées. Au bout des barres, il y a une autre traverse de corde à laquelle la pêche ou le sac du haveneau est amarré. Il est aussi frappé sur les deux côtés des perches jusqu'auprès de l'étambor, lieu où correspond le fond de la pêche dont les mailles les plus larges sont à l'avant, d'où elles vont en diminuant jusqu'au fond qui est contenu par une corde lâche à oeillet que le pêcheur passe dans les chevilles qui attachent la barre à la félardiere; ces chevilles ont chacune environ dix - huit à vingt pouces de hauteur.

Un seul homme dans une félardiere peut faire la pêche; pour cet effet, il jette son ancre ou petit grappin: le cablot amarré à stribord a vingt à vingt - cinq brasses de long; & à dix brasses près de la félardiere, est frappée sur le cablot une traversiere de dix brasses, amarrée à bas - bord; l'étambot est exposé à la marée; & comme les barres du filet sont disposées sur la barcote de maniere que le haveneau est suspendu en équilibre, le pêcheur le plonge sans peine; il n'entre dans l'eau que de quatre piés au plus; le flot porte rapidement vers le sac les chevrettes & le frais.

On ne releve guere pendant une marée que deux ou trois fois, sur - tout quand on pêche de flot.

Si la pêche se continue de jussan, on revire de bord; on releve en pesant sur les barres; les barres levées, on les arrête avec un petit cordage placé à cet effet; alors le pêcheur ramasse dans un coin de la poche ce qu'il a pris, & le transporte dans un panier ou banastre.

Les Pêcheurs se placent toûjours plusieurs les uns à côté des autres, sur une même ligne, afin de s'entre - secourir au besoin, & sur - tout pour se tenir éveillés. Le moindre choc imprévû fait tourner la félardiere; chaque félardiere de pêcheur n'est guere éloignée de sa voisine que de deux brasses.

Les félardieres qui pêchent la chevrette ne se soûtiennent pas si facilement à la marée, que celles qui pêchent les mulets, parce que les lacs de haveneaux à chevrettes étant plus serrés font culer davantage & plomber à l'arriere.

Les mailles des haveneaux de quelques endroits sont de sept lignes en quarré aux côtés & à la tête, & diminuent successivement jusqu'à trois lignes qu'elles ont à peine vers le fond du sac. Voyez nos Planches de Pêche.

Voilà pour les haveneaux à chevrettes; ceux à mulets sont plus grands; ils servent à la pêche des mulets, surmulets & autres poissons qui entrent dans les rivieres. Ils ont la maille de neuf lignes en quarré; la pêche avec ces rets se fait toute l'année tant de jour que de nuit; les Pêcheurs s'assemblent en assez grand nombre pour barrer la riviere; le sac de l'haveneau a quatre brasses de largeur, & autant de profondeur. Les Pêcheurs s'établissent, comme nous l'avons décrit ci - dessus; mais ils risquent moins, par la facilité qu'ils ont à manoeuvrer leur ret, quoique plus grand étant moins pesant, & la largeur des mailles opposant à l'eau moins de surface & de résistance.

Lorsque la pêche des chevrettes finit, celle des mulets & surmulets commence; elle ne se fait que de marée montante ou descendante; les tems de gros vents y sont favorables; le ret ne plonge dans l'eau que de deux piés; le pêcheur a toûjours la main sur les barres du haveneau; s'il manquoit de relever au moindre mouvement, le poisson rebrousseroit chemin. Il n'en est pas ainsi des esquires ou chevrettes; quand elles sont dans le sac, elles y restent.

HAVENET (Page 8:65)

* HAVENET, s. m. (Pêche.) ce ret est usité dans l'amirauté de Saint - Malo; on prend le poisson plat au havenet; il est formé de deux perches croisées de bois leger, chacune d'environ douze piés de long. Ces perches portent à leur extrémité le filet qu'elles font ouvrir; il a treize à quatorze piés d'ouverture; il se traîne; il n'est chargé ni de plomb ni d'autre corps pesant; le pêcheur le releve d'autant plus facilement; les perches sont tenues ouvertes par une petite traverse qui s'emboîte à mortaise d'un bout, & qui est fourchue de l'autre. Elle est placée environ à trois piés, sur la longueur des perches du côté du pêcheur qui pousse cet instrument devant lui. Le reste du sac est amarré sur les côtés de la perche, & fermé d'un petit filet qui retient le poisson.

HAVERFORD - WEST (Page 8:65)

HAVERFORD - WEST, (Géog.) ville à marché d'Angleterre, en Pembrokeshire: elle envoye deux députés au Parlement, & est à 65 lieues O. de Londres. Long. 12. 40. lat. 51. 56. (D. J.)

HAVERIENNES (Page 8:65)

HAVERIENNES (Glandes), Anatomie. Havers medecin anglois, & membre de la société royale de Londres, a publié des nouvelles observations sur les os & sur leurs parties. Entre autres choses, il traite en particulier des glandes mucilagineuses; il a découvert qu'elles sont de deux especes; les unes petites & dispersées par pelotons sur les membranes des articulations, & les autres plus grandes & se réunissant par paquets; on les nomme glandes haveriennes. Voyez Mucilagineux. Son ouvrage est intitulé, Theologia nova, Londres 1691, in - 8°. le même traduit sous le titre de Novoe quoedam observationes de ossibus, versio nova, &c. Amstelodami, 1731. (L)

HAVET (Page 8:65)

* HAVET, s. m. (Métallurgie.) espece de crochet employé à différens usages dans le travail de la calamine & du cuivre mis en laiton. Il y a aussi un instrument de ce nom dans l'exploitation de l'ardoise. Voyez l'article Ardoise.

HAVRE (Page 8:65)

HAVRE, s. m. (Géog.) ce mot que les Latins expriment par celui de portus, étoit appellé par les Grecs LI/MNH, & O(\RMOS2; il ne répond pas au statio ncvium des Latins, comme l'a pensé le pere Lubin. Le port ou le havre marque un lieu fermé, ou capable d'être fermé; statio navium signifie au contraire, une rade, un abri, un moüillage, où les vaisseaux sont seulement à couvert de certains vents. L'usage du mot havre s'étend à quelques façons de parler, qui en marquent les avantages ou les inconvéniens.

On appelle havre de barre, un havre dont l'entrée est fermée par un banc de roches ou de sable, & [p. 66] dans lequel on ne peut aborder que de pleine mer. Le havre de Goa est un havre de barre, quoique ce soit un des plus beaux ports du monde.

Le havre de toutes marées est celui où l'on n'est pas obligé d'attendre pour entrer ou pour sortir, la commodité de la marée, mais où l'on peut entrer également de haute & de basse mer.

Le havre d'entrée signifie la même chose; c'est un havre où il y a toûjours assez d'eau pour y entrer ou pour en sortir, même en basse marée.

Le havre brute ou crique est celui que la nature seule a formé, & auquel l'industrie des hommes n'a encore rien ajoûté pour le rendre plus sûr & plus commode; les François qui navigent en Amérique, appellent cul - de - sac un havre de cette espece.

Quelquefois le havre est resserré à son entrée par une longue digue qui s'avance dans la mer, ou même par deux digues qu'on appelle jettées. Voyez Jettée. Quelquefois, sur - tout en Italie & dans le Levant, au lieu de jettées il y a un mole qui ferme le port. Voyez Mole. (D. J.)

Havre - de - Grace (Page 8:66)

Havre - de - Grace (le), Géog. ville maritime de France dans la haute - Normandie, au pays de Caux, avec un excellent port, une citadelle, & un arsenal pour la marine. Elle doit son origine à François I. qui la fit bâtir & fortifier; les Anglois la bombarderent en 1694. Elle est à l'embouchure de la Seine, dans un endroit marécageux, à 12 lieues de Caën, 18 N. O. de Roüen, 8 S. O. de Fécamp, 2 d'Harfleur, 45 N. O. de Paris. Long. 17. 40. 10. lat. 49. 29. 9.

M. & Mademoiselle de Scudery sont de cette ville; M. de Scudery (Georges) y naquit en 1603. Favori du cardinal de Richelieu, il balança quelque tems la réputation de Corneille; son nom est aujourd'hui plus connu que ses ouvrages, sur lesquels on sait les vers satyriques de Despréaux. Il mourut à l'âge de 64 ans.

Scudery (Magdelaine) sa soeur, est née en 1607; elle publia quelques vers agréables, & les énormes romans de Clélie, d'Artamène, de Cyrus, & autres, outre dix volumes d'entretiens. Elle remporta en 1671 le premier prix d'éloquence fondé par l'académie françoise; elle a joüi d'une pension du cardinal Mazarin, d'une autre du chancelier Boucherat sur le sceau, & d'une troisieme de deux mille livres que Louis XIV. lui donna en 1683.

On nous a conservé son aventure dans un voyage qu'elle fit en Provence; elle causoit avec son frere dans l'hôtellerie de son roman de Cyrus, & lui demandoit ce qu'il pensoit qu'on devoit faire du prince Mazart, un des héros du roman, dont le dénoüement l'embarrassoit. Ils convinrent de le faire assassiner; des gens qui étoient dans la chambre voisine ayant entendu la conversation, crurent que c'étoit la mort de quelque prince appellé Mazart, dont on complotoit la perte; ils en avertirent la Justice du lieu; M. & Mademoiselle de Scudery furent mis en prison, & eurent besoin de quelque tems pour prouver leur innocence: cette Dame mourut en 1701. (D. J.)

HAUS (Page 8:66)

HAUS, (Hist. nat.) nom allemand d'un poisson cétacé dont on fait en Allemagne & en Russie la colle de poisson ou l'ichtyocolle. Voyez l'art. Huso.

HAUSSE (Page 8:66)

HAUSSE, s. f. (Commerce.) c'est le prix qu'on met au - dessus d'un autre dans les ventes publiques pour se faire adjuger la chose qui est criée par l'huissier - priseur. C'est ce qu'on appelle autrement enchere. Voyez Enchere. (G)

Hausse (Page 8:66)

* Hausse, en terme de Chauderonnier, se dit d'un cercle de cuivre qui se met immédiatement sur le fond d'une chaudiere de teinturier ou de brasseur, & se rabat sur les premieres calendes dont elle est composée. Voyez les Planches du Chauderonnier.

Hausse (Page 8:66)

Hausse, en Imprimerie, soit lettres, soit taille - douce. Les Imprimeurs appellent ainsi de petits morceaux de papier gris ou blanc qu'ils colent çà & là sur le grand tympan, pour rectifier les endroits où ils reconnoissent que l'impression vient plus foible qu'elle ne doit être par comparaison au reste de la feuille qu'ils impriment. Voyez Carton.

Hausses (Page 8:66)

Hausses, (Fonderie en caractere.) sont deux petites pieces qui s'ajoûtent au moule à fondre les caracteres d'Imprimerie. Elles se posent entre le jet & les longues pieces du moule, & servent à prolonger la longueur du blanc pour faire les lettres plus hautes en papier qu'elles ne seroient sans cela. Les caracteres sont fixés à dix lignes & demie géométriques de hauteur; mais il arrive que des Imprimeurs, sans avoir égard aux ordonnances, veulent leurs caracteres plus hauts ou plus bas; & c'est par le moyen de ces hausses plus ou moins épaisses, qu'on fait servir un même moule à fondre ces caracteres plus ou moins hauts. Voyez Moule, Jet, Longues - Pieces , Planches, & figures de Fonderie en Caracteres.

Hausse (Page 8:66)

Hausse, (Lutherie.) c'est un petit morceau de bois placé sous l'archet de la viole, du violon, &c.

Hausses (Page 8:66)

* Hausses, chez les Rubaniers, se dit de petits morceaux de bois qui se placent ordinairement sur les potenceaux; ces hausses portent des broches de fer pour porter elles - mêmes de petits roquetins lorsqu'il en faut pour les ouvrages que l'on veut faire.

Hausses (Page 8:66)

* Hausses, (terme de manufacture en soie.) il y en a de deux sortes; la hausse de carette, & la hausse de cassin. Voyez Carette & Cassin. La premiere se dit de petits coins qui servent à élever la carette à mesure que le rouleau de l'étoffe grossit, afin que les lisses soient toûjours à fleur de la chaîne. La seconde se dit des traverses de bois qu'on met au brancard du cassin pour l'élever quand les semples sont trop longs. Voyez Lisses, Semples & Soie.

HAUSSÉ (Page 8:66)

HAUSSÉ, adj. en termes de Blason, se dit du chevron & de la fasce, quand ils sont plus hauts que leur situation ordinaire. Voyez Chevron, Fasce, &c.

Rostaing en Forès, d'azur à une roue d'or & une face haussèe de même.

HAUSSECOL (Page 8:66)

HAUSSECOL, s. m. (Art milit.) c'est un diminutif ou un reste des armes défensives que les officiers de l'infanterie étoient autrefois obligés de porter lorsqu'ils étoient de service, ou que leur troupe étoit de garde. Le haussecol n'est plus qu'un morceau de cuivre que l'on porte au cou, qui est arrondi d'un côté, & qui a de l'autre une échancrure pour pouvoir embrasser la partie extérieure du cou. Le haussecol est doré pour les officiers de l'infanterie françoise, & il est argenté pour les officiers Suisses.

Les majors & les aides - majors des régimens ne portent point le haussecol. La raison en est vraissemblablement de ce que ces officiers étant obligés d'être à cheval pour faire manoeuvrer leurs troupes dans les batailles, ils n'étoient point armés comme le reste des officiers de l'infanterie; c'est pourquoi lorsque le haussecol a été conservé comme un reste des anciennes armes défensives, les majors & les aides - majors ne se sont point trouvés dans le cas de porter le reste ou le symbole de ces armes, qui n'étoient point à leur usage.

On appelle ordinairement officiers à haussecol, les officiers qui ont droit de le porter, comme les colonels, les capitaines, lieutenans, sous - lieutenans & enseignes, lorsqu'il y en a. On les distingue parlà des bas officiers ou des sergens, caporaux, &c. qui ne sont pas brevetés du roi. (Q)

HAUSSEPIED (Page 8:66)

HAUSSEPIED, s. m. (Fauconnerie.) c'est le premier des oiseaux qui attaque le héron dans son vol.

Haussepied (Page 8:66)

Haussepied, (Chasse.) est aussi une espece de piége ou de lac coulant, dont voici la description.

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