ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"23"> contiennent les livres des pseaumes, des proverbes, de Job, de Daniel, d'Esdras, des chroniques, du cantique des cantiques, de Ruth, des lamentations, de l'Ecclésiaste & d'Esther.

Les Juifs donnent aussi quelquefois à ces livres le nom d'écrits par excellence, comme ayant été composés d'après l'interprétation immédiate du Saint - Esprit. C'est ainsi qu'en parlent Kimchi dans sa préface sur les pseaumes; Maimonides, in more Nevoch & Elias Levite, dans son thisbi. Cependant ils distinguent les hagiographes des prophetes, parce que les premiers n'ont point reçu la matiere de leurs livres par la voie qu'ils appellent prophetia, laquelle consiste en songes, visions, souffles, paroles entendues, extases, &c. mais purement & simplement par l'inspiration & la direction du Saint - Esprit. Voyez Inspiration.

On appelle encore hagiographe en général, tout auteur qui a travaillé sur la vie & les actions des saints. Ainsi en ce sens les Bollandistes sont les plus savans & les plus volumineux hagiographes que nous ayons. (G)

HAGIOSIDERE (Page 8:23)

HAGIOSIDERE, s. m. (Théolog.) Les Grecs qui sont sous la domination des Turcs, ne pouvant point avoir de cloches, se servent d'un fer au bruit duquel les fideles s'assemblent à l'église; & ce fer s'appelle hagiosideron, mot composé d'A)GI/OS2, saint, & de SIDHROS2, fer.

Magios donne la description d'un hagiosidere qu'il a vû, & il dit que c'est une lame large de quatre doigts & longue de seize, attachée par le milieu à une corde qui la tient suspendue à la porte de l'église; on frappe dessus avec un marteau.

Lorsqu'on porte le viatique aux malades, celui qui marche devant le prêtre porte un hagiosidere sur lequel il frappe trois fois de tems - en - tems, comme on sonne ici une clochette pour avertir les passans d'adorer. Dictionn. de Trév. (G)

HAGR ou HAGIAR, ou HAGIAZ (Page 8:23)

HAGR ou HAGIAR, ou HAGIAZ, (Géogr.) ville de l'Arabie Heureuse en Asie dans la province d'Hagias, à 35 lieues N. de Médine. Cette ville paroît être celle que Ptolomée & Strabon appellent Petra deserti; elle fournit son nom à l'Arabie Petrée; les sultans de Syrie & d'Egypte l ont possédée long - tems. Voyez Petra. Nassireddin lui donne 83d. 30'. de long. & 25d. 15'. de latitude septentrionale. (D. J.)

HAGUENAU (Page 8:23)

HAGUENAU, Hagonoja, (Géogr.) petite ville de France en Alsace, capitale d'un bailliage ou préfecture de même nom, autrefois impériale. Les François la prirent en 1673, & les Impériaux en 1702; les François la reprirent en 1703, & les Impériaux en 1705, après que le prince Louis de Bade eut forcé les lignes des François, qui néanmoins s'en rendirent encore maîtres en 1706. Elle est sur la Motter qui la divise en deux parties, à 5 lieues N. de Strasbourg, 6 O. de Bade, 10 S. O. de Landau, 102 E. de Paris. Long. 25d. 27'. 55". latit. 48d. 48'. 45".

Haguenau a donné le jour à Capiton (Wolphang Fabrice), qui se fit recevoir docteur en Medecine, en Droit & en Théologie; mais il se distingua seulement dans cette detniere science: il devint un des plus habiles théologiens de son tems dans le parti d'OEcolampade, dont il épousa la veuve. Il mourut de la peste en 1542, âgé de 63 ans. (D. J.)

HAHELAND (Page 8:23)

HAHELAND, (Géogr.) district dans la Prusse polonoise, où est située la ville d'Elbingen.

HAI (Page 8:23)

HAI, s. m. il se dit en jargon de Riviere, d'un endroit dangereux où l'eau tournoyè, comme il arrive ordinairement à la culée d'une pile de pont, du côté d'aval.

HAIÇONS (Page 8:23)

* HAIÇONS, s. m. pl. (terme de Péche) c'est ainsi qu'on appelle dans l'amirauté de Bayonne une sorte de petits bateaux peu différens de ceux qu'on y appelle des tillolles.

HAICTITES (Page 8:23)

HAICTITES, s. m. pl. (Hist. mod.) secte de la religion des Tures. Ceux qui y sont attachés croyent comme les Chrétiens que Jesus - Christ a pris un corps réel, & qu'il s'est incarné dans le tems, quoiqu'il fût éternel. Ils ont même inseré dans leur profession de foi, que le Christ viendra juger le monde au dernier jour, parce qu'il est écrit dans l'alcoran: ô Mahomet, tu verras ton Seigneur qui viendra dans les nues. Or ce mot de Seigneur, ils l'appliquent au Messie, & ils avouent que ce Messie est Jesus - Christ, qui, disent-ils, reviendra au monde avec le même corps dont il étoit revétu sur la terre, pour y régner quarante ans, & détruire l'empire de l'ante - christ, après quoi la fin du monde arrivera. Cette derniere opinion, selon Pocok, n'est pas particuliere à la secte des Haictites, mais généralement répandue parmi tous les Turcs. Ricaut, de l'empire ottoman. (G)

HAIDENSCHAFFT (Page 8:23)

HAIDENSCHAFFT, (Géog.) ville d'Allemagne, au duché de Carinthie, sur la riviere de Kobel.

HAIDINGSFELD (Page 8:23)

HAIDINGSFELD, (Géog.) petite ville d'Allemagne, en Franconie, dans l'évêché de Wurtsbourg.

HAIE, ou HAYE (Page 8:23)

HAIE, ou HAYE, s. f. (Agriculture.) c'est une longueur de plants servant de clôture à un jardin ou à un champ, laquelle est plantée d'épines blanches, de charmes, d'ormes, de ronces & de brossailles.

On dit une haie vive, une haie morte, une haie d'appui; la haie d'appui a pris ce nom de sa hauteur; la haie vive, de sa nature qui est de plan es ayant racines & vivaces; la haie morte, des échalats, fagots, ou branches seches dont elle est faite.

Haie (Page 8:23)

Haie, ou plûtôt Haye, (Droit franç. coutumier.) les haies sont quelquefois un sujet de disputes, que les Lois ont de la peine à prévenir, ou à régler. Suivant le Droit coutumier de France, ceux qui plantent une haie, doivent laisser un espace entre la haie & le fonds voisin: si elle est vive, la distance doit être d'un pié & demi: si elle est de bois mort, on peut l'établir sur l'extrémité du fonds, sans laisser aucun vuide; parce que semblable clôture ne sauroit préjudicier au fonds voisin. Ce n'est donc qu'à l'égard de la haie vive, qu'il survient des contestations de propriété; par exemple, lorsque deux voisins reclament chacun la haie, & que le juge ignore à qui elle doit appartenir; en ce cas, le sentiment de Coquille, dans ses quest. chap. cxlviij. est que s'il y a un fossé du côté de la haie, elle doit appartenir au propriétaire du fonds qui est au - delà du fossé & de la haie: dans le doute, ajoûte - t - il, on doit juger de la propriété de la haie par la qualité & par la nature des héritages qui sont aux deux côtés; car si elle est entre une terre que l'on seme & une vigne, la présomption sera qu'elle appartient au propriétaire de la vigne, à qui la clôture est plus nécessaire qu'à la terre. Il en est de même d'une haie plantée entre une terre & un pré, le pré étant exposé à la pâture du bétail, s'il n'est pas clos. Loisel, dans ses Institutions coutumieves, liv. II. tit. iij. art. 8. a décidé de même que Coquille. Aubert, addit. à Richelet. (D. J.)

Haie (Page 8:23)

Haie, c'est dans l'Art militaire une disposition de soldats sur une ligne droite ou sur un seul rang; ensorte que mettre des soldats en haie, c'est les mettre sur un seul rang. Voyez Evolutions. (Q)

HAIE (Page 8:23)

HAIE (la) Géog.) lieu charmant des Provinces - Unies dans la province d'Hollande, autrefois résidence des comtes de Hollande, d'où lui vient son nom flamand de S'Gravenhagen, que l'on exprime en latin par Haga Comitum.

C'est aujourd'hui le centre du gouvernement de la république, la demeure des membres des Etatsgénéraux, des ambassadeurs & ministres étrangers. [p. 24] Quoique la Haie n'ait point encore de rang marqué parmi les villes de la Hollande, elle a par son étendue, par le nombre & la beauté de ses palais, par la dignité de ses habitans, par les prérogatives de ses magistrats, & par la magnificence de ses promenades, de quoi tenir rang entre les plus belles villes de l'Europe.

C'est d'une petite maison de chasse dans un bois où les comtes de Hollande venoient quelquefois, que s'est formé ce beau lieu; mais l'éclat où nous le voyons aujourd'hui, n'existoit pas encore au treizieme siecle; il arriva seulement qu'alors Guillaume II. comte de Hollande, élu & couronné empereur en 1248, transporta de tems en tems son séjour à la Haie, où il commença le palais qui est aujourd'hui la cour. En 1291 la Haie devint le cheflieu d'un bailliage; avec le tems il prit le nom de village, & même en 1557, il ne passoit point encore pour être une ville. Voyez Altingius & Boxhornius sur tous les autres détails.

La Haie est située à une petite lieue de la mer, à environ autant de Delft, au N. O. à trois lieues S. O. de Leyde, quatre N. O. de Rotterdam, & douze S. O. d'Amsterdam. Long. 21. 45. lat. 52. 4. 10.

Puisque la Hollande est si féconde en gens de lettres du premier ordre, il ne faut pas s'étonner que la Haie participe à cette gloire; mais entre un grand nombre de savans dont elle est la patrie, je me contenterai de citer ici Golius, Huyghens, Meursius, Ruysch, Sallengre, & Second.

Golius (Jacques) fut un des plus habiles hommes de son siecle dans les langues orientales; nous lui devons deux excellens dictionnaires, l'un arabe & l'autre persan; l'histoire des Sarrasins par Elmacin, & les élémens astronomiques d'Alfergan avec des commentaires: il voyagea tant en Asie qu'en Afrique, & mourut à Leyde en 1667 à l'âge de 71 ans.

Huyghens (Chrétien), en latin Hugenius, se montra l'un des plus grands mathématiciens & des meilleurs astronomes du dix - septieme siecle. Il apperçut le premier un anneau & un troisieme satellite dans Saturne; il trouva le secret de donner de la justesse aux horloges, en y appliquant un pendule, & en rendant toutes les vibrations égales par la cycloïde; il perfectionna les télescopes, & fit un grand nombre de découvertes utiles. Il mourut dans sa patrie en 1695 à 66 ans: on peut voir son éloge dans le journal de M. de Beauval, Août 1695; mais il faut le lire dans l'hist. de l'Acad. des Sciences, dont il étoit associé étranger. Ses ouvrages ont été recueillis, & forment trois volumes in - 4°.

Meursius (Jean) l'un des plus érudits & des plus laborieux écrivains du siecle passé, méritoit bien son emploi de professeur en histoire & en langue greque à Leyden. Il a tellement développé l'état de l'ancienne Grece par ses divers ouvrages, insérés ensuite dans le trésor de Graevius, qu'il n'a rien laissé à glaner après lui; voyez - en la liste étonnante dans Morery, ou dans le P. Niceron, tome XII. page 181. Il mourut de la pierre à Sora en 1639, à 60 ans; son fils Jean (car il se nommoit comme son pere) qui marchoit sur ses traces, mourut à la fleur de son âge, ayant déjà publié quelques écrits très estimés.

Ruysch (Fréderic) paroît encore un homme plus rare en son genre. Les gens de l'art savent avant moi, qu'il n'y a personne au monde à qui la fine Anatomie soit plus redevable, qu'au talent supérieur de ses injections. Ses ouvrages si curieux sont entre les mains de tous ceux qui cultivent la Medecine & l'Anatomie. Il mourut à Amsterdam en 1731, comblé de gloire pour ses admirables découvertes, âgé presque de 93 ans. Le docteur Schreiber a donné sa vie, en medecin vraiment éclairé; M. de Fontenelle a fait son éloge dans l'hist. de l'académie des Sciences, dont il étoit membre.

M. de Sallengre (Albert Henri) n'avoit que 30 ans, quand la petite vérole trancha ses jours en 1723; cependant il avoit déjà publié des ouvrages pleins d'érudition. On connoît son grand recueil latin d'antiquités romaines, en 3 vol. in - fol. & ses mémoires de littérature en 2 vol. in - 12.

Second, (Jean) Secundus, a donné des poésies latines où regnent la fécondité & l'agrément; ses élégies & ses pieces funebres sont touchantes; ses sylves sont bucoliques; ses poésies intitulées Basia, réunissent la délicatesse & la galanterie trop licentieuse. Il les auroit condamné lui - même dans un âge mûr, mais il n'y parvint pas; il mourut tout jeune, à 25 ans, en 1536.

Je ne sais si je dois nommer à la suite des savans qu'a produit la Haie, ce monarque célebre du dernier siecle, qu'on appelloit le stathouder des Anglois, & le roi des Hollandois. Il fut, dit M. de Voltaire, simple & modeste dans ses moeurs, méprisa toutes les superstitions humaines, ne persécuta personne pour la Religion, eut les ressources d'un général & la valeur d'un soldat, devint l'ame & le chef de la moitié de l'Europe, gouverna souverainement la Hollande sans la subjuguer, acquit un royaume contre les droits de la nature, & s'y maintint sans être aimé. Il termina sa carriere en 1702, à l'âge de 52 ans. (D. J.)

Haie (Page 8:24)

Haie (la) Haga, Géog. petite ville de France en Touraine sur la Creuse, aux frontieres du Poitou, à deux lieues de Guierche, quatre de Châtelleraut, dix de Tours, 54 S. O. de Paris; long. 18. 20. latit. 47. 2.

Cette petite ville peut se glorifier d'avoir donné le jour à Descartes, un des plus beaux génies du siecle passé, & le plus grand mathématicien de son tems; il résolvoit des problèmes au milieu des siéges; car il embrassa dans sa jeunesse le parti des armes, & servit avec beaucoup d'honneur en Allemagne & en Hongrie; mais l'envie de philosopher tranquillement en liberté, lui fit chercher le repos dont il avoit besoin dans la solitude de la Hollande, & qu'il auroit dû y trouver sans mélange. Ce fut au village d'Egmont sur mer, Egmont - opzec, qu'il ouvrit la carriere d'étudier la nature, & qu'il s'y égara; cependant ses Méditations & son discours sur la méthode, sont toûjours estimés, tandis que sa physique n'a plus de sectateurs, parce qu'elle n'est pas fondée sur l'expérience. Il passa presque toute sa vie hors du royaume; & ce ne fut qu'après bien des sollicitations, qu'il vint à Paris en 1647. Le cardinal Mazarin lui obtint du roi une pension de trois mille livres, dont il paya le brevet sans en rien toucher; ce qui lui fit dire en riant, que jamais parchemin ne lui avoit tant coûté. La reine Christine le prioit avec instance depuis plusieurs années de se rendre auprès d'elle, il obéit; mais il mourut à Stockolm peu de tems après, en 1650, âgé seulement de 54 ans. Lisez dans le discours préliminaire de l'Encyclopédie, pages 25 & 26 le jugement qu'on y porte du mérite de cet homme rare. Baillet a écrit sa vie, & M. Perrault ne pouvoit pas oublier son éloge dans les hommes illustres du xvij. siecle. (D. J.)

HAIGERLOCH (Page 8:24)

HAIGERLOCH, (Géogr.) petite ville d'Allemagne, en Soüabe, dans la principauté de Hohenzollern.

HAILBRON, ou HEILBRON (Page 8:24)

HAILBRON, ou HEILBRON, (Géog.) selon Zeiler, Alisum, ville libre, impériale, fortifiée, & frontiere d'Allemagne dans la Soüabe; son nom qui signifie sources salutaires, lui vient des eaux médicinales qu'elle possede dans son territoire. Il est vraissemblable que l'an 1240, sous Fréderic II, elle

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.