ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"19">

La hache du bucheron n'a point de picot; elle est plus grosse que celle du tireur de bois; elle s'appelle cognée. Voyez Cognette.

Celle du marinier est une espece de marteau qui au lieu de la panne a un tranchant parallele au manche, large de trois à quatre pouces.

Il y a d'autres instrumens qui portent le même nom. Voyez les articles suivans, nos Planches & leurs explications.

Hache à main (Page 8:19)

* Hache à main, (Formier & autres ouvriers en bois grossiers.) instrument tranchant large de fer & court de manche, dont on se sert pour diviser les pieces de bois qui sont trop grosses. Voyez la Planche du Formier.

Hache d'Armes (Page 8:19)

Hache d'Armes, (Art milit. & hist.) espece de hache dont on se servoit autrefois dans les combats pour rompre les armes défensives des hommes d'armes. Elle ne sert plus guere aujourd'hui que dans la Marine, c'est - à - dire dans les combats sur mer. Le manche de la hache d'armes est souvent tout de fer: elle étoit taillée d'un côté en forme de hache ou cognée, & de l'autre en marteau ou en pointe. (Q)

Hache (Page 8:19)

* Hache, (Myth.) symbole de Jupiter Labradeus chez les Cariens. Au lieu de tenir la foudre ou le sceptre, il étoit armé de la hache.

Hache (Page 8:19)

* Hache, (ordre de) (Hist. mod.) Raymond Berenger devenu comte de Barcelonne, l'institua en mémoire de la victoire qu'il remporta sur ses ennemis, & de la belle défense que les femmes de Tortose armées de haches firent au siége de cette ville.

Hache (Page 8:19)

Hache, (Arpentage.) Nicod a dit que hache en fait d'arpentage, « est une certaine forme de cnamps, & conséquemment tenans ou aboutissans de flanc ou front courbe, & faisant tournailler, & non de droite ou pleine ligne »; ainsi l'on dit piece de terre assise en tel lieu, appartenante à Louis Grivon, contenant dix arpens en hache, tenant d'une part à Jean Floquart, & d'autre part à Pierre Amy. (D. J.)

Hache (Page 8:19)

Hache, (coup - de) Manege, Maréchallerie, voyez Encolure.

Hache, en Hache (Page 8:19)

Hache, en Hache, ou Hachée, (Imprimerie.) On se sert de cette expression, lorsque dans un ouvrage il y a des gloses, qui trop abondantes pour contenir à la marge où elles commencent, sont continuées en retournant sous le texte, dont pour cet effet on retranche à la page à proportion que la glose en a besoin. On dit encore d'une addition, qu'elle est hachée, quand après avoir rempli toute la colonne qui lui est destinée elle passe sous la matiere, & forme des lignes qui deviennent de la largeur de la matiere & de l'addition. Cela arrive toutes les fois que le discours de l'addition est trop abondant, & que pour éviter la confusion, on évite d'en rejetter une partie à la page suivante. Plusieurs des anciens ouvrages de Droit sont imprimés en cette maniere: telle est la bible hébraïque de Bomberg, & le talmud du même.

HACHÉE (Page 8:19)

* HACHÉE, s. f. (Hist. mod.) punition qu'on imposoit autrefois aux gens de guerre & même aux seigneurs; elle consistoit à porter une selle ou un chien pendant un espace de chemin désigné; elle deshonoroit. On indiquoit une procession solemnelle, toutes les fois qu'un coupable la subissoit. Les mots du latin de ces tems, harmiscari, harmiscare, signifient la hachée, être punie de la hachée.

Hachées (Page 8:19)

Hachées, (Chasse.) les pluviers cherchent les hachées ou les vers cachés sous les feuilles dont ils se nourrissent.

HACHEMENS (Page 8:19)

HACHEMENS, s. m. pl. en termes de Blason, se dit des liens des pannaches à divers noeuds & lacets, & à longs bouts voltigeans en l'air. Les Allemans en lient leurs lambrequins, qui doivent être de mêmes émaux. On dit aussi hanchemens, & on y met un h par corruption: car achemens étoient autrefois synonymes à ornemens; & l'on entendoit par ce mot des lambrequins ou chaperons d'étoffe découpés qui enveloppent le casque & l'écu, & qui sont ordinairement des mêmes émaux que les armoiries. Voyez Casque, Feu, & Lambrequins.

HACHENBOURG (Page 8:19)

HACHENBOURG, (Géogr.) ville, château, & bailliage d'Allemagne, au comté de Sayn, près de Coblentz, sur le Rhin.

HACHER (Page 8:19)

* HACHER, v. act. (Gramm.) couper en morceaux; ce mot vient de l'instrument tranchant hache; il se prend au simple & au figuré: on dit de la viande hachée, & un style haché. Il a plusieurs acceptions dans les Arts. Voyez les articles suivans.

Hacher (Page 8:19)

Hacher, en Grav. & en Dess. est l'art de disposer des lignes à l'aide du burin ou du crayon, pour donner l'effet aux différens objets que l'on veut ombrer, soit en Gravure, soit en Dessein. Pour hacher, on se sert de lignes droites, courbes, ou ondées; quelquefois on les employe seules, quelquefois aussi on les employe ensemble en les croisant en forme de losange, plus ou moins obliquement. Le sens dans lequel il convient de disposer ces lignes ou traits pour former les ombres, n'est pas tout - à - fait arbitraire, comme bien des graveurs & dessinateurs le pensent; il faut que leur direction participe de la nature ou de la perspective de l'objet que l'on veut ombrer. Si l'objet est rond, le sens des hachures doit être circulaire; s'il est uni, les hachures doivent être unies; s'il est inégal, les hachures doivent participer de ces inégalités. Enfin pour parvenir à donner l'effet convenable, soit à une gravure, soit à un dessein, le grand art est de les varier, de maniere cependant qu'elles indiquent toûjours l'inflexion ou la forme générale des différens objets qu'elles couvrent. S'il y a plusieurs hachures les unes sur les autres, ainsi qu'il arrive le plus souvent, qui se croisent en maniere de losange; il faut toûjours affecter que celle qui peut exprimer la forme générale ou particuliere de différens objets ombrés, soit la dominante; ensorte que toutes les autres lignes ne servent que pour la glacer, l'unir, & en augmenter l'effet.

Hacher (Page 8:19)

* Hacher, (Jouaillier, Bijoutier, Fourbisseur, Argenteur, Damasquineur, Emailleur.) c'est taillader une piece pour donner sur elle plus de prise à la matiere qu'on y veut attacher, soit émail, soit or, soit argent. Pour cet effet, on se sert d'un instrument appellé couteau à hacher.

Hacher (Page 8:19)

* Hacher, (Lapidaire.) c'est la manoeuvre par laquelle ces ouvriers pratiquent des traits à leur roue, soit avec la lame d'un couteau, soit à la lime, soit autrement. La poudre du diamant s'engage dans ces traits, & forme une espece de lime qui prend dans le mouvement rapide de la roue, sur la pierre qu'on y applique, chargée d'un poids, l'use & lui donne du poli; sur - tout lorsqu'en appuyant la main sur la tenaille qui tient la pierre appliquée, on la presse contre la roue, en la faisant vaciller en sens contraires à celui de la roue: il arrive par ce vacillement leger, que les traits de la roue coupent les premiers traits qu'elle a faits sur la pierre, & les empêche de paroître. Sans ce petit tour de main, vous userez, mais vous ne polirez pas.

Hacher (Page 8:19)

Hacher, en Mâçonnerie, ou dans la Coupe des Pierres; c'est avec la hache du marteau à deux têtes, unir le parement d'une pierre pour la rustiquer & la layer ensuite.

Lorsqu'une pierre ou un moilon a été haché, on peut le couvrir de plâtre; & ce recouvrement s'appelle enduit ou crépi. Voy. Hachette, Crépi, & Enduit.

Hacher (Page 8:19)

Hacher, (Tapissier, & autre Manufacturier en laine.) c'est réduire en poudre la tonture des draps [p. 20] ou des autres étoffes en laine; ou même pratiquer la même chose sur de la laine neuve.

HACHETTE (Page 8:20)

* HACHETTE, s. f. (Arts méchaniq.) instrument à l'usage d'un grand nombre d'ouvriers; c'est ainsi que le diminutif le désigne une petite hache. Les Charpentiers en ont une à marteau, dont ils se servent pour ajuster des pieces de bois. Les Tonneliers, les Charpentiers, les Couvreurs, les Mâçons ont aussi leur hachette. Les Mâçons se servent d'un des bouts pour équarrier, & de l'autre pour placer le moilon ou la pierre. A la hachette du Mâçon, au lieu de panne, il y a un tranchant large de deux pouces & demi: cet outil s'aciere comme le marteau. Voyez Aciérer. Voyez les Planches & leurs explications.

HACHI (Page 8:20)

HACHI, s. m. (Cuisine.) mets préparé de viandes ou poissons hachés menu & assaisonnés.

HACHOIR, ou HACHE - PAILLE (Page 8:20)

HACHOIR, ou HACHE - PAILLE, s. m. (Man. & Maréchall.) instrument appellé par quelques auteurs coupe paille, & dont les Espagnols, ainsi que les Allemans, font un fréquent usage; il n'est pas généralement employé parmi nous: quelques écuyers seulement & quelques amateurs des chevaux en sont pourvûs & s'en servent très - utilement. Il est composé de trois planches formant entr'elles une sorte de gouttiere sans inclinaison, qui diminue de largeur & de hauteur, en approchant de l'extrémité où se réunit toute la méchanique de la machine; sa longueur est d'environ trois pieds & demi; sa plus grande largeur intérieure d'un pied; la plus petite, de sept ou huit pouces. La paroi du fond a neuf lignes d'épaisseur; les parois latérales faites chacune de deux pieces dans leur longueur, en ont autant dans quelques parties, & n'en ont que six dans d'autres; leur plus grande hauteur est d'environ dix pouces & la plus petite de huit; leur extrémité la plus étroite est entr'ouverte par une mortaise qui la traverse de part en part paralellement à sa rive perpendiculaire, & à trois pouces de cette rive. Cette mortaise qui a environ six pouces de hauteur sur huit ou neuf lignes de largeur, est armée d'une platine de fer qui en garnit tout le contour, & qui est arrêtée par des cloux. Ces deux mêmes parois sont maintenues dans leur position perpendiculaire sur celle du fond, par une piece de fer figurée comme l'embrasure d'une porte quarrée & cintrée par le haut; le cintre excédant leur hauteur d'environ trois pouces; & cette piece, dans ce qui forme les montans & la traverse inférieure, est arrasée avec l'intérieur de la paroi du fond & des parois latérales auxquelles elle est réunie par deux cloux à vis qui les traversent dans leurs angles. On doit observer que dans celle des deux parties des parois qui est la plus grande, la plus longue & la plus mince, les fils du bois sont couchés; dans l'autre, qui est à - peu - près quarrée, les fils du bois sont debout: celle - ci, d'un tiers environ plus épaisse, est fortifiée par trois petites bandes de fer; deux d'entre elles sont attachées à une de leurs extrémités, par la même vis qui attache & qui tient les montans de l'embrasure de fer, & suivant parallelement au fond & à la rive supérieure toute la largeur de la portion à - peu - près quarrée, elles vont de l'autre part se terminer sur celle qui a le plus de longueur; la troisieme bande garnit l'épaisseur de ces portions; & sur cette même épaisseur sont fixés deux goujons, l'un à l'extrémité postérieure, & l'autre à un tiers de longueur à compter de cette même extrémité, lesquels servent à maintenir chacun un liteau ou une traverse qui repose sur la rive supérieure de chaque paroi: quant aux bandes, elles sont clouées d'espace en espace, & elles affermissent tous les assemblages. Ces assemblages sont deux tenons avec languette entre - deux, pour la partie de la paroi latérale qui porte la mortaise, & de simples languettes: pour ce qui concerne l'autre partie, qui est unie non - seule<cb-> ment à la premiere, mais au fond & à une emboîture qui termine l'extrémité la plus large des parois des côtés. Cette emboîture est légerement cintrée en - dehors; elle est assemblée par tenon avec la paroi du fond. Une petite bande de fer clouée sur l'épaisseur & supérieurement, en rend impossible la séparation d'avec les parois latérales, qui dans une partie de leur longueur, se ressentent du trait - d'arc ou du cintre leger dont j'ai parlé.

Cette gouttiere ainsi comparée est élevée d'environ un pied & demi à chaque extrémité, sur deux piés assemblés à - peu - près comme ceux des treteaux ordinaires; ceux de l'extrémité antérieure sont assez larges pour être refendus dans une portion de leur longueur, par une mortaise d'environ neuf lignes, parallele à leurs rives antérieures, & qui en est distante d'environ autant de lignes. L'un de ces piés n'est entr'ouvert que pour recevoir l'extrémité d'une lame de bois, dont l'autre extrémité doit joüer & mouvoir de haut en bas dans la mortaise du pié qui répond au premier. Celle - ci peut parcourir ainsi un arc d'environ quarante - cinq degrés; cette même lame est jumelée, & sa jumelle joue extérieurement: elles sont l'une & l'autre assemblées, d'une part par un boulon à vis & écrous à oreilles qui les traversent, ainsi que le pié, & qui devient le centre de leurs mouvemens; & de l'autre, c'est - à - dire à leur extrémité mobile, par un autre boulon semblable qui les traverse encore & qui passe en même tems dans l'oeil du grand couteau à - peu - près pareil à ceux dont se servent les Boulangers pour couper le pain. Le manche de ce couteau dont la lame a environ deux piés de longueur, n'offre rien de différent, si ce n'est qu'il est un peu plus incliné en contre - bas. Je remarque au surplus que les jumelles excedent la machine d'environ sept ou huit pouces, à compter du boulon qui tient le couteau; que les boulons sont distans de l'un à l'autre d'environ un pied huit pouces, & que le centre du mouvement des jumelles est éloigné d'environ un pié deux pouces de la paroi inférieure de la gouttiere.

Derriere les deux piés antérieurs est placée une pédale; elle est assemblée mobilement par l'une de ses extrémités, dans la partie inférieure du pié opposé au côté, sur lequel se présente le manche du couteau; son autre extrémité déborde de six pouces environ l'aplomb de la machine. De cette pédale & dans le lieu qui répond à l'aplomb du milieu, s'éleve une chaînette terminée par une lame percée de plusieurs trous, laquelle traverse un palonnier qui y est fixé par le moyen d'une goupille que l'on peut mettre, selon le besoin, dans les uns ou dans les autres de ces mêmes trous, tandis que de chaque extrémité du palonnier part une tringle qui s'y assemble à crochet, & qui percée par son bout supérieur, reçoit un boulon à écrou, qui passe dans les mortaises des parois latérales, & qui traverse en même tems une piece de bois qui remplit exactement la largeur de la gouttiere: en cet endroit cette piece de bois a environ huit pouces de longueur; elle est traversée dans son épaisseur, qui est d'environ un pouce & demi, non dans sa moitié, car sa partie antérieure se trouve un pouce & demi de moins que sa partie postérieure. Sa portion inférieure doit présenter antérieurement un plan parallele à la paroi du fond de la gouttiere, & postérieurement un plan recourbé en contre - haut, tel à - peu - près que celui qu'offre à nos yeux la proue d'un bateau. Enfin sur l'épaisseur des parois latérales, à environ trois pouces de l'extrémité antérieure, sont fermement & inébranlablement attachés par anneaux deux chaînes de fer d'environ un pié de longueur, lesquelles sont reçûes par leur autre extrémité, dans deux autres anneaux fixement arrêtés à la traverse d'un rateau de fer; les

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.