ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"17"> tage pour les ordres accrédités; & chaque ordre se flate tôt ou tard de la préférence. (D. J.)

Habit de bord (Page 8:17)

Habit de bord, (Marine.) se dit du vétement que les Matelots portent à la mer. (Q)

HABITABLE (Page 8:17)

* HABITABLE, adj. masc. & fém. (Gram.) qui peut être habité: il se dit de la portion du globe terrestre occupée par des hommes; sur toute la terre habitable, il n'y a rien de plus grand: d'un climat; l'extrème chaleur de la zone torride, & le froid severe de la zone glaciale, n'empêchent point qu'elles ne soient habitables: d'une maison; les réparations qu'on y a faites l'ont rendue habitable.

HABITACLE (Page 8:17)

HABITACLE, s. m. (Marine.) c'est une espece d'armoire ou retranchement placé vers le mât d'artimon, devant le poste du timonnier, où l'on place les compas ou boussoles, les horloges, & la lumiere qui sert à éclairer le timonnier. Voyez sa situation, Planche IV. Marine, fig. 1. l'habitacle cotté 136. Les planches de cette armoire sont assemblées par des chevilles de bois, sans qu'il y ait aucune ferrure, de - peur que le fer ne dérange la direction de l'aiguille aimantée du compas de route qui y est enfermé. Les vaisseaux du premier rang ont deux habitacles, l'un pour le pilote, & l'autre pour le timonnier. La largeur ordinaire qu'on donne à l'habitacle est de la sixieme partie de la largeur du vaisseau: à l'égard de sa hauteur, on la fait d'une sixieme partie moindre que sa largeur. (Z)

HABITANT (Page 8:17)

HABITANT, s. m. (Gram.) qui est domicilié dans un endroit, soit qu'il soit venu s'y établir d'ailleurs, soit qu'il y ait demeuré de tout tems. Dans le premier cas on diroit en latin accola, & dans l'autre incola. En françois on dit habitant de quiconque demeure dans un endroit habituellement, & qui n'y est pas seulement en passant. Voyez Habitation.

Habitant (Page 8:17)

Habitant, (Commerce.) celui qui possede dans une colonie un certain espace de terre que le roi par ses lettres patentes ou les directeurs d'une compagnie par leurs concessions abandonnent en propre pour la planter & cultiver à son profit, moyennant certaine redevance convenue. On les appelle aussi en France colons & concessionnaires. Les Anglois les nomment Planteurs. Voyez Colon, Concessionnaire, Planteur . Dictionn. de Commerce. (G)

HABITATION (Page 8:17)

* HABITATION, s. f. (Gramm.) lieu qu'on habite quand on veut. J'ai hérité d'une habitation aux champs; c'est - là que je me dérobe au tumulte, & que je suis avec moi. On a une maison dans un endroit qu'on n'habite pas; un séjour dans un endroit qu'on n'habite que par intervalle; un domicile dans un endroit qu'on fixe aux autres comme le lieu de sa demeure; une demeure par - tout où l'on se propose d'être long - tems. Après le séjour assez court & assez troublé que nous faisons sur la terre, un tombeau est notre derniere demeure.

Habitation (Page 8:17)

Habitation, (Commcrce.) c'est un établissement que des particuliers entreprennent dans des terres nouvellement découvertes, après en avoir obtenu des lettres du roi ou des intéressés à la colonie, qui contiennent la quantité de terres qu'on leur accorde pour défricher, & la redevance ou droit de cens qu'ils en doivent payer tous les ans au Roi ou à la compagnie.

C'est dans ces sortes d'habitations que suivant la qualité du sol, après avoir essarté les terres on cultive des cannes à sucre, du coton, du tabac, de l'indigo, & autres semblables marchandises qui y croissent aisément, & sont d'un très - bon débit en Europe. La culture de la terre & les autres ouvrages qui en dépendent, comme la conduite des moulins à suere, la préparation du tabac & de l'indigo, &c. sont confiés à des engagés qu'on appelle des trente - six mois, parce que leur engagement doit durer trois ans, ou à des negres esclaves pour toute leur vie. Voyez Negres & Trente - six mois. Dictionnaire de Commerce. (G)

Habitation (Page 8:17)

Habitation, signifie aussi quelquefois un établissement passager, que des habitans des colonies déjà bien établies, comme de celle de Québec, vont faire chez les nations amies des François pour le commerce des Pelleteries. Quand le séjour n'est pas long chez ces sauvages, on donne simplement au voyage le nom de course; mais on l'appelle habitation, quand on y demeure plusieurs années de suite. Dictionnaire de Commerce. (G)

HABITER (Page 8:17)

* HABITER, v. act. voyez Habitation. Il se dit aussi quelquefois du commerce de l'homme & de la femme. S'ils sont époux, on dit simplement, qu'ils ont habité; s'ils ne le sont pas, on joint à l'habitation l'épithete de charnelle.

HABITUDE (Page 8:17)

HABITUDE, s. f. (Morale.) c'est un penchant acquis par l'exercice des mêmes sentimens, ou par la répétition fréquente des mêmes actions. L'habitude instruit la nature, elle la change; elle donne de l'énergie aux sens, de la facilité & de la force aux mouvemens du corps & aux facultés de l'esprit; elle émousse le tranchant de la douleur. Par elle, l'absynthe le plus amer ne paroît plus qu'insipide. Elle ravit une partie de leurs charmes aux objets que l'imagination avoit embellis: elle donne leur juste prix aux - biens dont nos desirs avoient exagéré le mérite; elle ne dégoûte que parce qu'elle détrompe. L'habitude rend la joüissance insipide, & rend la privation cruelle.

Quand nos coeurs sont attachés à des êtres dignes de notre estime, quand nous nous sommes livrés à des occupations qui nous sauvent de l'ennui & nous honorent, l'habitude fortifie en nous le besoin des mêmes objets, des mêmes travaux; ils deviennent un mode essentiel de notre ame, une partie de notre être. Alors nous ne les séparons plus de notre chimere de bonheur. Il est sur - tout un plaisir que n'usent ni le tems ni l'habitude, parce que la réflexion l'augmente; celui de faire le bien.

On distingue les habitudes en habitudes du corps & en habitudes de l'ame, quoiqu'elles paroissent avoir toutes leur origine dans la disposition naturelle ou contractée des organes du corps; les unes dans la disposition des organes extérieurs, comme les yeux, la tête, les bras, les jambes; les autres dans la disposition des organes intérieurs, comme le coeur, l'estomac, les intestins, les fibres du cerveau. C'est à celles - ci qu'il est sur - tout difficile de remédier; c'est un mouvement qui s'excite involontairement; c'est une idée qui se réveille, qui nous agite, nous tourmente & nous entraîne avec impétuosité vers des objets dont la raison, l'âge, la santé, les bienséances, & une infinité d'autres considérations nous interdisent l'usage. C'est ainsi que nous recherchons dans la vieillesse avec des mains desséchées, tremblantes & goutteuses & des doigts recourbés, des objets qui demandent la chaleur & la vivacité des sens de la jeunesse. Le goût reste, la chose nous échappe, & la tristesse nous saisit.

Si l'on considere jusqu'où les enfans ressemblent quelquefois à leurs parens, on ne doutera guere qu'il n'y ait des penchans héréditaires. Ces penchans nous portent - ils à des choses honnêtes & loüables, on est heureusement né; à des choses deshonnêtes & honteuses, on est malheureusement né.

Les habitudes prennent le nom de vertus ou de vices, selon la nature des actions. Faites contracter à vos enfans l'habitude du bien. Accoutumez de petites machines à dire la vérité, à étendre la main pour soulager le malheureux, & bien - tôt elles feront par goût, avec facilité & plaisir, ce qu'elles auront fait en automates. Leurs coeurs innocens & [p. 18] tendres ne peuvent s'émouvoir de trop bonne heure aux accens de la loüange.

La force des habitudes est si grande, & leur influence s'étend si loin, que si nous pouvions avoir une histoire assez fidelle de toute notre vie, & une connoissance assez exacte de notre organisation, nous y découvririons l'origine d'une infinité de bons & de faux goûts, d'inclinations raisonnables & de folies qui durent souvent autant que notre vie. Qui est - ce qui connoît bien toute la force d'une idée, d'une terreur jettée de bonne heure dans une ame toute nouvelle?

On prend l'habitude de respirer un certain air, & de vivre de certains alimens; on se fait à une sorte de boisson, à des mouvemens, des remedes, des venins, &c.

Un changement subit de ce qui nous est devenu familier à des choses nouvelles est toûjours pénible, & quelquefois dangereux, même en passant de ce qui est regardé comme contraire à la santé, à ce que l'expérience nous a fait regarder comme salutaire.

Une soeur de l'Hôtel - Dieu alloit chaque année voir sa famille à Saint - Germain - en - Laye; elle y tomboit toûjours malade, & elle ne guérissoit qu'en revenant respirer l'air de cet hôpital.

En seroit - il ainsi des habitudes morales? & un homme parviendroit - il à contracter une telle habitude du vice, qu'il ne pourroit plus être que malheureux par l'exercice de la vertu?

Si les organes ont pris l'habitude de s'émouvoir à la présence de certains objets, ils s'émouvront malgré tous les efforts de la raison. Pourquoi Hobbes ne pouvoit - il passer dans les ténebres sans trembler & sans voir des revenans? C'est que ses organes prenoient alors involontairement les oscillations de la crainte, auxquelles les contes de sa nourice les avoient accoutumés.

Le mot habitude a plusieurs acceptions differentes; il se prend en Medecine pour l'état général de la machine; l'habitude du corps est mauvaise. Voyez Habitude, (Medecine.) Il est synonyme à connoissances; & l'on dit, il ne faut pas s'absenter long - tems de la Cour, pour perdre les habitudes qu'on y avoit. Il se dit aussi d'une sorte de timidité naturelle qui donne de l'aversion pour les objets nouveaux; c'est un homme d'habitude; je suis femme d'habitude; je n'aime point les nouveaux visages; il y en a peu de celles - là. On l'employe quelquefois pour désigner une passion qui dure depuis long - tems, & que l'usage fait sinon respecter, du - moins excuser; c'est une habitude de vingt ans. Habitude a dans les Philosophes quelquefois le même sens que rapport; mais alors ils parlent latin en françois.

Habitude (Page 8:18)

Habitude, E(\CIS2, habitudo, habitus, (Medecine.) ce terme est employé dans les ouvrages qui traitent de l'économie animale, & particulierement dans ceux de Medecine, pour signifier la disposition du corps de l'animal ou de l'homme vivant, relativement à ses qualités extérieures, c'est - à - dire à celles de sa surface, qui tombent sous les sens & qui sont susceptibles de différences par rapport aux différens individus, tant dans l'état de santé, que dans celui de maladie.

Ainsi ceux qui ont la peau douce, souple, sans poil, ou au - moins très - peu velue, assez épaisse, avec une sorte de fermeté, à raison de sa tension, ont l'habitude qui accompagne l'embonpoint: ceux au contraire qui ont la peau rude, mince, fort velue, peu flexible, avec sécheresse & disposition aux rides, ont l'habitude qui se trouve ordinairement jointe à la maigreur de tempérament.

L'habitude qui réunit le plus de bonnes qualités, c'est - à - dire de celles qui accompagnent l'état de san<cb-> té (voyez Santé), est appellée des Grecs EUECIA, evexia; & celle qui n'est composée que de mauvaises qualités est nommée XAKECIA, cachexia.

L'habitude, comme le tempérament en général, dépend de la disposition physique des parties consistantes principalement, qui entrent dans la composition des organes, & de celle des humeurs qui s'y distribuent: en quoi l'habitude differe de la constitution ou complexion, qui dépend de la disposition des parties méchaniques, de la conformation, de la faculté propres à chacun des organes & des qualités des humeurs qu'il reçoit. L'habitude differe du tempérament en ce qu'il renferme les qualités communes à toutes les parties du corps, tant externes qu'internes, au lieu qu'elle ne regarde que l'extérieur du corps. Voyez Tempérament.

HABITUÉ (Page 8:18)

* HABITUÉ, adj. pris subst. c'est un ecclésiastique qui s'est attaché volontairement au service d'une paroisse.

HABITUEL (Page 8:18)

* HABITUEL, adj. (Gramm.) qui est tourné en habitude. Ainsi on dit une maladie habituelle, la grace habituelle. La grace habituelle se reçoit par le baptême & s'accroît par les autres sacremens. Il faut avoir la grace actuelle pour bien faire, & l'habituelle pour être sauvé.

HABOUTS (Page 8:18)

HABOUTS, s. m. plur. (Jurisprud.) terme usité dans quelques coûtumes, pour exprimer les tenans & aboutissans d'un héritage. (A)

HABSAL (Page 8:18)

HABSAL, (Géog.) ville de Livonie dans le comté d'Esthonie, près de la mer Baltique.

HABSBOURG (Page 8:18)

HABSBOURG, s. m. (Géog.) ancien château de Suisse au canton de Berne, dans le bailliage de Lentzbourg. Je n'en parle que parce qu'il a donné son nom à Rodolphe, comte d'Habsbourg, seigneur Suisse, fondateur d'une maison long - tems la plus florissante de l'Europe, & qui a été quelquefois sur le point d'avoir dans l'Empire la même puissance que Charlemagne. Rodolphe d'Habsbourg, avant que d'être élu empereur en 1273, « avoit été champion de l'abbé de Saint - Gall contre l'évêque de Basle, dans une petite guerre pour quelques tonneaux de vin. Sa fortune étoit alors si peu proportionnée à son courage, qu'il fut quelque tems grand - maître d'hôtel d'Ottocare, roi de Bohème, qui depuis pressé de lui rendre hommage, répondit qu'il ne lui devoit rien, qu'il lui avoit payé ses gages ». Voltaire, hist. génér. tome II. (D. J.)

HACACHAN (Page 8:18)

HACACHAN, (Géogr.) royaume d'Asie dans la peninsule de l'Inde, dépendant du Grand - Mogol.

HACHA (Page 8:18)

HACHA, (Géogr.) province du continent de l'Amérique méridionale, arrosée par une riviere de même nom, de la domination espagnole; elle est riche en or, en pierres précieuses, & en fontaines salantes.

HACHE (Page 8:18)

* HACHE, s. f. (Tailland.) terme qui désigne tout gros outil de fer aciéré qui sert à couper, & dont le nom change suivant l'emploi & la forme ou la partie tranchante dans cet outil. Ainsi dans le marteau à tailler la pierre, la partie tranchante qui n'est ni bretée ni dentée, se nomme la hache; l'autre partie, la breture, & le haut, marteau.

Il y a un grand nombre de haches; celle du Tourneur ressemble à une doloire, voyez Doloire; mais elle est plus petite; sa planche & sa douille sont soudées ensemble par leurs extrémités, comme aux cognées à douille ou en épaule des Charrons.

La hache du tireur de bois, ou l'instrument dont ils se servent pour couper les liens des perches qui forment les trains de bois, voyez Trains, a son tranchant à deux biseaux large de quatre à cinq pouces, parallelement à l'outil & au manche. Au côté opposé relativement à l'outil est un picot d'environ six pouces, qui sert à tirer les buches de l'eau. Cet outil est aciéré comme les autres.

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