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Les grenadiers se perpétuent aussi de bouture, & c'est une bonne méthode. Pour cet effet, on choisit les branches les plus droites & les plus unies, qu'on coupe à un pié de longueur; avant que de les mettre en terre, on en ratisse un peu l'écorce par le bas l'espace de deux travers de doigt; on rogne le haut, puis on les fiche dans quelque caisse ou pot rempli de terre convenable, & ensuite on les arrose. L'expérience a fait connoître qu'une branche de grenadier, accommodée de cette façon, prenoit aisément racine.
Le froid est l'ennemi mortel des grenadiers. Pour les en garantir, on met ceux qui sont en caisse dans une serre à l'épreuve de la gelée. A l'égard des grenadiers en pleine terre, on les conserve contre les rigueurs du froid, si on met à leur pié beaucoup de fumier, & si l'on couvre de paillassons toute la palissade.
Les grenadiers à fleur double, & qui ne donnent point de fruit, commencent à fleurir au mois de Mai, & durent en fleurs jusqu'en Août, pourvû qu'ils soient bien gouvernés. Les Anglois ont éprouvé que le grenadier à fruit, à fleur simple, & à fleur double, supportoient tres - bien les hyvers de leur climat; les uns les taillent en pomme, d'autres les mettent en espalier ou en treille, & d'autres préferent de les planter en haie, ou dans des bosquets pour les moins exposer à sentir la serpette & le ciseau.
Le grenadier nain d'Amérique que les habitans cultivent dans leurs jardins, parce qu'il porte des fleurs & des fruits la plus grande partie de l'année, s'éleve rarement au - dessus de trois piés, produit un fruit qui n'excede pas la grosseur d'une noix, & qui n'est pas trop bon à manger. Cet arbrisseau est fort délicat; cependant il prospere à merveille, si on le tient constamment dans la serre avec les autres plantes du même pays, & à un degré de chaleur modéré. (D. J.)
Grenadier (Page 7:935)
La création des grenadiers dans l'infanterie françoise est de l'année 1667. L'objet de leur institution étoit de se porter en avant pour escarmoucher & jetter des grenades parmi les troupes ennemies, afin d'y mettre le desordre au moment d'une action. C'est de ce service primitif qu'est dérivé leur nom. Les armés à la legere dans la légion romaine, & les ribauds dans les troupes de nos anciens rois, faisoient à - peu - près le même service que les grenadiers dans nos armées.
Toutes les puissances de l'Europe ont des grenadiers; quelques princes en ont même des corps entiers. Nous n'examinerons ici ni leur forme, ni leur établissement; notre objet est de faire connoître leur service dans les troupes de France.
Loüis XIV. en établit d'abord quatre par compagnie
d'infanterie; ils furent ensuite réunis, & formerent
des compagnies particulieres, à l'exception
de quelques régimens étrangers au service du Roi,
qui les ont conservés jusqu'ici sur le pié de leur premiere
distribution. Sa Majesté érablit aussi en 1744
des compagnies de grenadiers dans chacun des bataillons
de milice; nous en parlerons à l'article
Le corps des grenadiers est le modele de la bravoure & de l'intrépidité. C'est dans ce corps redoutable que l'impétuosité guerriere, caractere distinctif du soldat françois, brille avec le plus d'éclat. No<cb->
Le grenadier joüit d'une paye plus forte que le soldat, & d'autres distinctions. Une des plus flateuses est de porter un sabre au lieu d'épée, & dans le partage du service, d'occuper toûjours les postes d'honneur.
On conçoit que ces troupes, si souvent, & trop
souvent exposées, essuient de fréquentes pertes, &
ont besoin de réparations. On y fait remplir provisoirement
les places vacantes par des grenadiers postiches. Ces postiches sont des soldats aspirans au titre
de grenadier, designés pour l'ordinaire par le suffrage
des grenadiers même, sous les yeux desquels ils font
leurs preuves de vertu guerriere; ainsi le service
des postiches est le séminaire des grenadiers. Voyez
Il est sensible que chaque soldat choisi sur ce qu'il y a de meilleur pour entrer aux grenadiers, fait une plaie au corps du bataillon, & que par cette raison il seroit dangereux pour le service d'en multiplier trop l'espece. C'est aux maîtres de l'art à déterminer jusqu'à quel point ils peuvent être portés. On s'est fixé en France à une compagnie de quarantecinq grenadiers par bataillon composé de 685 hommes<->
C'est encore aux grands capitaines à décider la question, si dans une action on doit faire donner les grenadiers de prime - abord, à distinguer les cas où l'on doit faire mouvoir à - la - fois tous les ressorts de la machine, de ceux où l'on peut reserver l'effort des grenadiers.
Dans le relâchement de la discipline, on a vû ce
corps conspirant sa ruine, ne respirer que le duel, &
ne mesurer sa considération que sur la quantité qu'il
versoit de son propre sang. Cette fureur destructive
s'est enfin ralentie. Le grenadier aujourd'hui moins
féroce, plus docile, & toûjours également brave,
n'exerce plus ordinairement son courage que contre
les ennemis de l'état. Nous devons cet heureux
changement & beaucoup d'autres avantages, au rétablissement
de notre discipline militaire; époque
glorieuse du ministere de M. le comte d'Argenson.
Cet article est de M.
Grenadiers a cheval (Page 7:935)
Le corps qui lui donna naissance, la soûtient encore aujourd'hui. Ce sont les compagnies de grenadiers de l'infanterie françoise qui fournissent chacune à leur tour les remplacemens qui y sont nécessaires. Les sujets présentés pour y être admis, sont séverement examinés & éprouvés avant leur réception. La taille, la figure, la bravoure, sont des qualités nécessaires; on exige encore la sagesse, la sobriété, & les bonnes moeurs; avantages qui dans le soldat s'allient rarement avec les premiers. Les sujets qui ne les réunissent pas tous, sont refusés & renvoyés à leurs compagnies.
Celle des grenadiers à cheval est par sa création la
plus nouvelle de la maison du Roi. Elle a souffert
plusieurs changemens depuis son institution. Formée
d'abord de quatre - vingt - quatre maîtres, elle fut portée
peu après à cent vingt, réduite à cent en 1679,
augmentée en 1691 jusqu'à cent cinquante maîtres,
remise à quatre - vingt quatre en 1725, & fixée enfin
à ce qui la compose aujourd'hui; savoir, un capitaine - lieutenant, trois lieutenans, trois sou - lieutenans, trois maréchaux - des - logis, six sergens, trois
brigadiers, six sou - brigadiers, & cent quinze grenadiers formant un escadron. Article de M.
Grenadiers de France (Page 7:936)
Lorsqu'il vaque des compagnies, il doit y être nommé alternativement un capitaine des troupes réglées ayant au - moins deux ans de commission de capitaine, & un lieutenant du régiment.
Chacune des quarante - huit compagnies est composée de quarante - cinq hommes, & commandée par un capitaine, un lieutenant, & un lieutenant en second. L'un des deux lieutenans est pour l'ordinaire un soldat de fortune, que son mérite & ses services ont élevé au grade d'officier. Il y a dans chaque brigade un sergent, un caporal, & onze grenadiers entretenus sous la dénomination de charpentiers.
Le remplacement des grenadiers qui y manquent,
se fait chaque année par les compagnies de grenadiers des bataillons des milices du royaume (voyez
ci - après
Le régiment des grenadiers de France depuis sa création, n'a pas eu jusqu'ici d'occasion de se signaler; mais que ne doit - on pas attendre du mérite des officiers qui le commandent, de l'excellente discipline qui y regne, & de la qualité des hommes qui le composent?
C'est avec ce corps, auquel fut joint pour cet effet
celui des volontaires royaux, que M. le chevalier
de Rostaing fit en 1754, sous les murs de Nancy,
l'essai de la légion dont il avoit donné le plan. Article de M.
Grenadier Postiche (Page 7:936)
Lorsqu'ils obtiennent ce grade, le capitaine des grenadiers paye 25 liv. pour chacun aux capitaines des compagnies dont ils ont été tirés, & rend en outre l'habit & les armes.
Les soldats destinés aux grenadiers ne peuvent être pris dans le nombre des hautes - payes des compagnies. Si une compagnie en tour de fournir un homme aux grenadiers, ne peut pas en présenter de qualité convenable au service de cette troupe, il est fourni par la compagnie qui suit immédiatement; mais dans ce cas le capitaine de cette derniere compagnie est autorisé à prendre dans la premiere un soldat à son choix; & le capitaine est en outre obligé de lui payer une indemnité réglée.
Dans les milices, les grenadiers postiches forment
une compagnie particuliere établie dans chaque bataillon
par ordonnance du 28 Janvier 1746. La compagnie
des grenadiers postiches fournit à celle des grenadiers les remplacemens qui y sont nécessaires, &
tire elle - même ceux dont elle a besoin de toutes les
compagnies de fusiliers du bataillon. Pendant la guerre,
ces deux troupes sont détachées des bataillons;
& de plusieurs réunies ensemble, on forme les régimens
de grenadiers royaux. Voyez ci - après
Grenadiers - Royaux (Page 7:936)
Le Roi par son ordonnance du 15 Septembre
1744, établit des compagnies de grenadiers dans tous
les bataillons de milice du royaume; & par celle du
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