ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"1003"> plus que les calices; enfin ces calices jaunissent, se dessechent & tombent à leur tour.

Les boutons à fruit qui ne se rencontrent que sur les individus femelles, sont placés dans les mêmes endroits, & ne contiennent ordinairement que trois fleurs disposées en trefle, ou quatre, dont il y en a une plus relevée que les autres, & qui forment un triangle autour du pédicule. Toutes ces fleurs ne viennent pas à bien; il y en a qui périssent avant que de former leur fruit; c'est ce qui fait qu'on voit quelquefois des fruits qui sont seuls, ou deux - à - deux.

Ces boutons commencent à s'ouvrir dans le mois de Mars: quand ils sont tout - à - fait ouverts, on apperçoit les jeunes fruits ou les embryons surmontés de quatre pétales, dont ils paroissent ensuite être comme couronnés. Ces pétales tombent dans le mois de Juin, & l'on voit alors les fruits gros comme des grains de chenevi, renfermant l'amande dans le centre. Ces fruits continuent à grossir dans le mois de Juillet & d'Août; ils mûrissent en Septembre & Octobre, & on les peut semer en Février & Mars.

Toutefois comme le plus grand nombre des plantes est hermaphrodite, on ne sauroit assûrer qu'il ne se trouve jamais de fruit sur des guis mâles, ou quelques fleurs sur des guis femelles. Tout ce qu'un observateur peut dire, c'est qu'il n'en a pas vû.

Erreurs des anciens sur le gui. Telle est l'origine, l'accroissement du gui, sa fructification, & la différence du sexe de cette plante: c'est aux recherches des modernes qu'on en doit les connoissances, les anciens n'en avoient que de fausses.

Ils ont regardé le gui comme une production spontanée, provenant ou de l'extravasation du suc nourricier des arbres qui le portent, ou de leur transpiration; en conséquence ils lui ont refusé des racines. Ceux qui l'ont fait venir de semences, ont imaginé qu'elles étoient infructueuses, à - moins qu'elles n'eussent été mûries dans le corps des oiseaux. Ils ont créé des plantes différentes, des côtés ou des parties d'arbres sur lesquels croît le gui: de - là vient qu'ils ont nommé stelis ou ixia le gui attaché sur le bois du côté du nord, & hyphear celui qui est attaché du côté qui regarde le midi. C'est ce qu'on lit dans Pline, liv. XVI. ch. xxx.

La distinction qu'ils ont encore tire de la variété des arbres sur lesquels il vient pour en former différentes especes, n'a pas un fondement plus solide; comme si une plante cessoit d'être la même, parce qu'elle croît dans des terreins différens. Mathiole a beau répéter, d'après Théophraste, que le gui de chêne, du roure, du châtaignier, perd ses feuilles à l'approche de l'hyver; il n'a répété qu'une fausse observation, ainsi que nous l'avons dit ci - dessus.

Malpighi s'est bien gardé de tomber dans aucune de ces diverses erreurs. Cet admirable observateur en tout genre, qui ne s'en tenoit point aux apparences ni aux idées des autres, mais qui cherchoit à voir, & qui rapportoit après avoir bien vû, a décrit très exactement, quoiqu'en peu de mots, la semence du gui, sa germination & ses racines. M. de Tournefort ne nous a rien appris de plus, que ce qu'avoit enseigné l'ami & le medecin d'Innocent XII. & il paroît même s'être trompé sur la description des embryons qui forment le fruit du gui femelle. (D. J.)

Gui (Page 7:1003)

Gui, (Med. & Mat. med.) Si le gui touche la curiosité des Botanistes, je ne lui connois aucun point de vûe qui puisse intéresser le medecin. Il est vrai que cette plante parasite passoit autrefois pour une panacée; mais ces préjugés émanés de la superstition gauloise, doivent cesser aujourd'hui. Cependant on n'ignore pas les grandes vertus que quelques auteurs continuent de lui affigner; les uns le louent pour chasser la fievre quarte, pour provo<cb-> quer les regles, pour tuer les vers des enfans; & d'autres le recommandent dans plusieurs remedes externes, emplâtres & onguens, pour mûrir ou pour résoudre les tumeurs.

Je sai qu'un docteur anglois nommé Colbatch, a fait un discours sur cette plante, dans lequel il a transcrit les merveilles que Pline, Galien & Dioscoride lui ont attribuées; il la vante comme eux dans toutes les especes de convulsions, dans le vertige, l'apoplexie, la paralysie; & pour comble de ridicule, il donne la préférence au gui du noisetier sur celui du chêne. On retrouve toutes ces sotises dans d'autres ouvrages; mais l'entiere inutilité du gui en Medecine, & du plus beau gui de chêne qui soit au monde, n'en est pas moins constatée par l'expérience; & dans le fond d'où tireroit - il son mérite, que des arbres dont il se nourrit?

Il y a même en particulier du danger à craindre dans l'usage des baies du gui; leur acreté, leur amertume & leur glutinosité, les font regarder comme une espece de poison. L'on prétend qu'employés intérieurement, elles purgent par le bas avec violence, & causent une grande inflammation dans l'estomac & les intestins. On comprend sans peine que l'acreté, la figure & la glu de ces baies, sont très propres à produire les mauvais effets dont on les accuse, en s'attachant fortement aux visceres & en les irritant: c'est néanmoins à l'expérience à décider. Mais au cas qu'on eût fait usage de ces baies en quelque quantité, soit par malheur ou par des conseils imprudens, un bon & simple remede seroit d'avaler peu - à - peu une grande abondance d'eau tiede, pour laver insensiblement cette glu, & faciliter par ce moyen l'expulsion des baies hors du corps.

On composoit jadis avec les baies de gui le viscum aucupum, ou la glu des oiseleurs; mais présentement on a abandonné cet usage. On fait la bonne glu avec l'écorce de houx. Voyez Glu. (D. J.)

Gui (Page 7:1003)

Gui ou Guy, (Marine.) c'est une piece de bois ronde & de moyenne grosseur; on y amarre le bas de la voile d'une chaloupe & de quelques autres petits bâtimens. Il tient la voile étendue par le bas, & vient appuyer contre le mât. C'est proprement une vergue qui est au - bas de cette sorte de voile; au lieu que les vergues sont par le haut dans les voiles à trait quarré. (Z)

GUJACANA (Page 7:1003)

GUJACANA, (Botaniq. exotiq.) arbre étranger dont voici les caracteres. Ses feuilles sont alternes & de peu de durée; le calice est divisé en quatre parties; ses fleurs sont monopétales en forme de cloche, saites en tuyau dans leur partie inférieure, & divisées dans la partie supérieure en cinq segmens, quelquefois même davantage; l'ovaire est posé au centre du calice, & se change en un fruit plat, charnu, arrondi, partagé en plusieurs loges qui contiennent un grand nombre de semences dures, rangées circulairement. Miller compte trois especes de gujacana, dont il enseigne la culture: on l'appelle en Angleterre the date - plumb - trec. Celui de Virginie qu'ils cultivent beaucoup, y croît à une hauteur considérable. (D. J.)

GUIAGE, GUIDAGE ou GUIONAGE (Page 7:1003)

GUIAGE, GUIDAGE ou GUIONAGE, guidagium, guidaticum, (Jurispr.) est un droit dû en Languedoc par les habitans des lieux qui sont le long de la côte de la mer, en vertu duquel ils sont obligés de tenir toutes les nuits des flambeaux allumés sur les tours les plus élevées, pour servir de guide aux vaisseaux qui sont en mer. Ce droit a été longtems sans être exigé; mais par arrêt du conseil d'état de 1673, il a été ordonné que ceux qui le devoient le payeroient à l'avenir. Les comtes de Toulouse levoient aussi autrefois un impôt pour la sûreté des chemins, appellé guiagt. Voyez le glossaire de Lauriere, au mot guiage. (A) [p. 1004]

GUIANACOES (Page 7:1004)

GUIANACOES, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) animal quadrupede d'Amérique, qui est de la taille de nos plus grands cerfs; il a le cou fort long, les jambes menues, & le pié fourchu; sa tête ressemble tout - à - fait à celle du mouton, & il la porte avec grace; sa queue est touffue & d'un roux très - vif; son corps est garni de laine rouge sur le dos, blanche sur les côtés & sous le ventre. Cet animal est extrèmement agile; il a la vûe perçante & fuit dès qu'on veut l'approcher, Les Indiens se servent de sa peau pour faire leurs vêtemens. Voyez le voyage à la mer du Sud, fait par quelques officiers commandant le vaisseau le Wager. ( - )

GUIANE (Page 7:1004)

GUIANE, (Géog.) les Géographes donnent aujourd hui ce nom à tout le pays qui s'étend le long des côtes de l'Amérique méridionale, entre l'Orinoque & l'Amazone. On peut le diviser du nom de ses possesseurs d'orient en occident, en Guiane portugaise, Guiane françoise, Guiane hollandoise, & Guiane espagnole. La Guiane portugaise, que la France a cédée à la couronne de Portugal par la paix d'Utrecht, s'étend depuis la rive septentrionale & occidentale de l'Amazone jusqu'à la riviere d'Yapoco, que les François de Cayenne nomment Oyapoc, & qui fut mal - à - propos confondue alors avec la riviere de Vincent Pinçon, qui est beaucoup plus au sud. La Guiane françoise, ou la France équinoxiale, qui est la colonie de Cayenne, embrasse l'espace compris entre la riviere d'Oyapoc & celle de Marawini, que l'on nomme à Cayenne Marauni ou Maroni. La Guiane hollandoise commence à la riviere de Marawini, & se termine à celle d'Esséquébé. Il reste pour la Guiane espagnole le pays renfermé entre l'Esséquébé, où se termine la colonie hollandoise & l'Orinoco. Dans les premiers tems de la découverte de l'Amérique, où les Espagnols en prétendoient la possession exclusive, ils avoient donné le nom de nouvelle Andalousie à toutes les terres voisines des côtes, entre l'embouchure de l'Orinoco & celle de l'Amazone; & ils n'avoient donné le nom de Guiane ou plûtôt de Goyana, qui s'est depuis étendu jusqu'à la mer, qu'à la partie intérieure du Continent, renfermée entre leur nouvelle Andalousie & le sieuve des Amazones. C'est dans cet intérieur des terres qu'on placoit le fameux lac Parime, sur les bords duquel étoit située la ville fabuleuse de Manoa del Dorado. Voyez Parime & Manoa. Article de M. de la Con damine .

GUIBERT (Page 7:1004)

GUIBERT, (Manus. en toile.) espece de toiles de lin blanchi, qui se fabriquent à Louviers proche Roüen. Il y en a de fines, de moyennes, & de grosses. Elles sont appellées Guibert du nom de l'inventeur. Elles ont depuis 70 jusqu'à 75 aunes de longueur, & leur largeur de 2/3, de 7/8, ou de l'aune de Paris. On en fait des draps & des chemises.

GUIBRAI (Page 7:1004)

GUIBRAI, (Fil de) Cirier, fil d'étoupe blanchi dont on fait la meche des cierges, de la bougie filée, & des flambeaux de poing. Voyez les articles Cire, Cirier, Cierge, Bougie

GUICHET, ou VOLET (Page 7:1004)

GUICHET, ou VOLET, s. m. (Menuiserie.) c'est ce qui fermé sur les chassis à verre, des croisées pour empêcher le jour: on nomme aussi guichets les petites portes d'une grande porte cochere. Voyez les Planches de Menuiserie.

Guichet (Page 7:1004)

Guichet, (Hydraulique.) les guichets sont des ouvertures pratiquées dans les grandes portes & vannes des écluses, pour introduire l'eau dans les petits bassins appellés formes, pour faire sortir les vaisseaux qui y ont été radoubés & mis en état d'entreprendre de grandes routes: ces guichets se ferment avec de petites vannes qu'on leve & baisse à l'aide des crichs attachés sur l'entre - toise supérieure. (K)

GUICHETIER (Page 7:1004)

GUICHETIER, s. m. (Jurisprud.) est un valet de geolier ou concierge des prisons, qui est préposé à la garde des guichets ou portes de la geole, & qui a soin d'enfermer & de garder les prisonniers.

L'ordonnance de 1660, tit. xiij. contient plusieurs dispositions sur le devoir des guichetiers. (A)

GUIDAUX, GUIDELES, QUIRIATES, QUIDIATES, HAUTS ETALIERS (Page 7:1004)

GUIDAUX, GUIDELES, QUIRIATES, QUIDIATES, HAUTS ETALIERS, terme de Peche; c'est une sorte de silet composé de mailles de diverses grandeurs; il a la forme d'un sac de rets, ou d'une chausse d'apothicaire, à cette différence près, que le bout en est plus long, & qu'il finit en pointe émoussée.

Cette espece de chausse a en tout environ trois brasses & demie ou quatre brasses, le haut une brasse de plus que le bas; ce qui donne une ouverture d'environ sept à huit piés de large.

Pour établir ce filet, on plante sur les fonds de fortes perches ou de petits poteaux de la longueur de neuf à dix piés; ils sont enfoncés entre les roches ou dans le terrein d'environ deux piés; ce qui les fait sortir d'environ sept à huit piés, pour soûtenir les pieux à l'ebbe & à la marée; ils ont chacun deux étais frappés d'un bout sur la tête du pieux & de l'autre à un piquet convenablement éloigné. Ces pieux des bouts de la rangée sont en cone chacun, soâtenu par un étai, l'un dans l'eau, & l'autre vers la tête.

L'ouverture du sac est garnie d'une ralingue ou gros cordage au haut du pieu du côté de l'eau: il y a au cordage un tillet de fer & un de corde du côté de terre; on distend cette ouverture tant par le haut que par le bas, qui est éloigné du terrein d'environ dix - huit pouces.

Ce silet ne peut pêcher que d'ebbe, l'ouverture étant de ce côté, ensorte que rien ne s'y prend de flot; il y a quelques petites cordes qui tiennent l'ouverture en état. Après que les Pêcheurs ont nettoyé & vuidé le bout de leur guidau, ils le retroussent sur le haut des pieux; la marée retournant le fait tomber en s'entonnant dedans; il arrête toutes sortes de poissons en grande quantité, sur - tout du fretin si petit qu'à peine l'espece s'en peut - elle distinguer. Qu'on juge par - là du tort que ce filet fait en général à la Pêche.

On met sur une même ligne plusieurs de ces guidaux; il y en a jusqu'à vingt, trente, & plus, ce qui forme ce que les Pêcheurs appellent des étaliers; ils se réunissent ensemble pour cela. Voyez la disposition de ces guidaux dans nos Planches de Péche.

On se sert aussi de ce filet dans les rivieres; on le place à une arche de pont dont on retrécit l'ouverture par un clayonnage: cette dispositlon differe peu de ce qu'on appelle gore ou gort.

Les basches ne sont autre chose que des guidaux à bas étaliers, c'est - à - dire dont l'ouverture est beaucoup plus petite; les perches qui les soûliennent n'ont que six piés de haut, & leur chausse n'a que deux brasses & demie à trois brasses au plus de long: on les établit pour pêcher au reflux, mais on peut s'en servir de flot ou d'ebbe.

La basche est encore une espece de bout de quievre; il consiste en un sac de grosse toile formé en pointe, d'environ trois brasses de long & de deux de large: lorsqu'il est monté, les deux côtés sont arrêtées sur deux morceaux de bois que les Pêcheurs nomment canons ou colonnes. Ces canons ont trois piés & demi de haut; on passe dans le milieu une traverse de deux brasses de long pour distendre le haut & le bas du sac, ensorte que cette charpente a la figure H: au haut & au bas de ces deux colonnes est frappé un moyen cordage de deux à trois brasses de long. Les Pêcheurs passent sur leurs épaules les cordages des colonnes, & traînent cet instrument derriere eux à un jusqu'à deux & trois piés d'eau; il differe en ceci du boutteux ou bout de

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.