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GRU (Page 7:971)
GRU, s. m. (Gramm.) ancien terme des eaux & forêts. Il se dit de tous les fruits sauvages qui croissent dans les forêts.
GRUAGE (Page 7:971)
GRUAGE, s. m. (Jurisp.) terme usité dans quelques coûtumes, pour exprimer la maniere de vendre & exploiter les bois; c'est proprement l'exercice des droits de grurie ou grairie, tiers & danger segrairie.
Suivant un registre du thrésor des chartres de l'an 1315, le roi expose qu'il a droit de gruage dans les bois de Gilles Bergines son chambellan; mais en considération de ses services, il lui donne ledit gruage estimé 52 liv. 14 s. 6 den.
La coûtume de gruage est celle selon laquelle il faut mesurer, arpenter, layer, crier, & livrer le bois.
Droit de gruage se prend quelquefois pour grurie.
Voyez ci - après
Gruage est aussi quelquefois un droit qui appartient à certains officiers: par exemple, dans le registre du thrésor des chartres de l'an 1315, pag. 57. il se trouve une chartre, portant que les gruyers de la forêt auront pour leur gruage soixante arpens de bois, exempts de toute redevance. Le concierge & bailli du palais a le droit de gruage sur tous les bois de la forêt Yveline, lequel droit consiste en une certaine quantité de charbon & d'écorce, que doivent lui payer ceux qui en voiturent. Il est parlé de ce droit dans des lettres données au mois de Janvier 1358, par Charles V. alors régent du royaume. (A)
GRUAU (Page 7:971)
GRUAU, s. m. (Gram.) farine d'avoine ou d'orge
dont on a séparé le son, & qu'on a séchée au four;
on en fait de la bouillie; on en prend au lait & à l'eau.
C'est un aliment fort sain. Voyez
Le gruau est encore une espece de farine grossiere, mêlée de son, & qui dans le blé étoit voisine de l'écorce. Il y a des gruaux fins & des gruaux gros.
Les gruaux fins, c'est la farine au dessous de la blanche. Ces gruaux sont les meilleurs.
Les gruaux gros, c'est la farine au - dessous des gruaux fins.
Gruau (Page 7:971)
1°. Le sol; 2°. la fourchette; 3°. le poinçon; 4°.
les bras ou liens en contre - fiche; 5°. la jambette; 6°.
le treuil; 7°. l'arrêtier; 8°. la roue; 9°. le rancher
avec ses chevilles ou ranche. La volée qui est la partie
mouvante du gruau, comme de la grue, sont les
pieces suivantes; 10°. le rancher; 11°. le lien; 12°.
la grande moise; 13°. la poulie; 14°. les boulons;
15°. le chable. Voyez l'article
GRUE (Page 7:971)
GRUE, s. f. grus, (Ornith.) grand oiseau aquatique qui a le cou & les jambes fort longues. Il pese pour l'ordinaire dix livres, & il a près de cinq piés de longueur, depuis l'extrémité du bec jusqu'au bout des piés. Le bec est droit, pointu, & de couleur verdâtre teinte de noirâtre. Il a près de quatre pouces de longueur, & il est applati sur les côtés. Le sommet de la tête a une couleur noire, & il est couvert de poil ou de soie, au lieu de plumes. Il y a sur l'occiput une aréole rouge & nue; deux bandes blanches s'étendent depuis les yeux jusqu'au sommet d'une tache de couleur de cendrée qui est sur l'occiput, au - dessous de l'aréole dont il a été fait mention: ces deux bandes descendent ensuite jusqu'à la poitrine. La gorge & les côtés de la tête sont noirs; le dos, les épaules & la poitrine, le ventre en entier, les cuisses & presque toutes les petites plumes des aîles ont une couleur cendrée; les aîles sont très - étendues, & ont vingt - quatre grandes plumes; la queue est pe<cb->
Grue (Page 7:971)
Grue (Page 7:971)
M. Perrault dans ses notes sur Vitruve, prétend
que la grue est le corbeau des anciens. Voyez
La grue des modernes est composée de plusieurs pieces, dont la principale est un arbre élevé perpendiculairement, & terminé en poinçon par le haut: cet arbre est garni par le milieu de huit pieces de bois posées en croix, & soûtenu de huit bras ou liens en contre - fiche, qui s'assemblent vers le haut de l'arbre, & y sont joints avec tenon & mortoise. La piece de bois qui porte & qui sert à élever les fardeaux, s'appelle échelier ou rancher; elle est garnie de chevilles ou ranches, & posée sur un pivot de fer qui est au bout du poinçon de l'arbre: il est assemblé avec plusieurs moises à des liens montans. Il y a des pieces de bois que l'on nomme soûpentes, attachées à la grande moise d'en - bas & à l'échelier, & qui servent à porter la roue & le treuil, autour duquel se devide le cable. Le cable passe dans des poulies qui sont au bout des moises, & à l'extrémité de l'échelier. Tout le corps de la grue, c'est - à - dire, l'échelier, les moises, les liens montans, les soûpentes, la roue & le treuil, tourne sur le pivot autour de l'arbre pour placer les fardeaux où l'on veut. Chambers.
A proprement parler, la grue est un composé du
treuil & de la poulie: ainsi pour connoître l'effet de
cette machine & sa force, il ne saut qu'y appliquer ce
que nous dirons de ces deux machines. Voyez donc
Grue (Page 7:971)
La danse de la grue fut nommée ainsi, parce que
tous les danseurs s'y suivoient à la file, comme sont
les grues lorsqu'elles volent en troupe. Plutarque,
dans la vie de Thesée. Voyez
GRUGER ou EGRUGER (Page 7:971)
GRUGER ou EGRUGER, v. act. (Gramm.) il se dit en général de l'action de réduire en poudre un corps dur par le moyen de quelque instrument; ainsi on gruge le marbre avec la marteline. Le même terme se prend aussi au figuré.
GRUME (Page 7:971)
GRUME, s. f. (Eaux & Forêts.) c'est en général le bois couvert de son écorce & non équarri. On vend beaucoup de bois engrume.
GRUMEAU (Page 7:971)
GRUMEAU, s. m. grumus, (Med.) ce terme est employé pour signifier une petite masse de sang, de lait, ou d'autre humeur concrescible, qui s'est figée même jusqu'à devenir assez dure.
Hippocrate fait souvent mention de sang grumelé, aph. 80. sect. 4. coac. t. 123. l. V. epid. v. 5. Il se sert aussi quelquefois de cette expression à l'égard de différentes matieres excrémentitielles; comme de la bile (l. II. de morb. lxxiij. 2.), de l'urine, aph. 69. [p. 972]
La conerétion des humeurs sous forme de grumeau,
est ce que les Latins appellent grumescentia, & les
grecs
On a long - tems attribué le vice des humeurs qui
les dispose à se grumeler, à l'acide prédominant dans
leur masse. Castell. lexic. Voyez
Les pulmoniques crachent souvent du sang sous
forme de grumeaux. Voyez
On appelle grumeaux de lait, ou lait grumelé, les
petits durillons qui restent dans le sein des nouvelles
accouchées, surtout lorsqu'elles n'allaitent pas leurs
enfans. Voyez
De grumeau on fait grumeler, grumeleux, &c. (d)
GRUMENTUM (Page 7:972)
GRUMENTUM, (Géog. anc.) petite ville de la
grande Grece dans la Lucanie, vers le golphe de Tarente. Titus Sempronius y remporta la victoire sur
Hannon, au rapport de Tite - Live; Ptolomée, dans
sa géographie, Pline dans son histoire naturelle, & Antonin dans son itinéraire, parlent aussi de cette ville.
C'est la Saponara de nos jours, qui est dans le diocèse
de Massico, ainsi qu'on l'a démontré par des
inscriptions & d'autres monumens qui ont été trouvés
aux environs. Voyez
GRUNINGEN (Page 7:972)
GRUNINGEN, (Géog.) petite ville d'Allemagne au cerele de la Basse Saxe, dans la principauté d'Halbou stadt, sur la riviere de Felk, à l'E. & à une lieue d'Halberstadt. Long. 26. lat. 56. 7. 6. (D. J.)
GRUNSFELD (Page 7:972)
GRUNSFELD, (Géog.) petite ville d'Allemagne en Franconie, à trois lieues E. de Rothenbourg: elle appartrent au langdrave de Leuchtenberg. Lon. 27. 7. lat. 49. 41. (D. J.)
GRUNSTADT (Page 7:972)
GRUNSTADT, Grunstadium, (Géogr.) petite ville d'Allemagne au Palatinat du Rhin, située dans un terroir fertile. Lon. 25. 40. lat. 49. 31. (D. J.)
GRURIE (Page 7:972)
GRURIE, s. f. (Jurispr.) est une jurisdiction qui connoit en premiere instance de toutes les contestations qui peuvent s'élever au sujet des eaux & forêts de son ressort, & des délits & malversations qui peuvent y être commis.
Il y a des gruries royales, & d'autres seigneuriales.
On appelle aussi grurie par rapport au roi, un droit qui se perçoit en quelques endroits à son profit sur les bois d'autrui lors de la vente des coupes, à cause de la justice qu'il fait exercer sur ces bois.
Ailleurs ce droit est nommé grairie, segrairie, ou segreage, tiers & danger, gruage; tous ces différens noms sont synonymes, excepté que la quotité des droits qu'ils désignent, n'est pas communément la même; le nom & la quotité du droit dépendent de l'usage des lieux.
Quelques - uns tirent l'étymologie de grurie & de
gruyer, à gruibus, à cause que ces animaux veillent
la nuit, soutenant une pierre en l'air avec leur pié.
D'autres font venir grurie du mot grec
La grurie prise pour jurisdiction sur les eaux & forêts, est un attribut naturel de la haute - justice. Avant que l'on eût introduit les inféodations, les seigneurs qui avoient des hautes - justices, soit à cause de leurs aleux, ou à cause de leurs bénéfices civils, avoient droit de grurie. Ce ne fut que depuis l'usage des inféodations que la grurie fut démembrée de plusieurs hautes - justices, pour en former un sief séparé; ce qui arriva dans les xj. & xij. siecle, où l'on donnoit en fief toutes sortes de choses, ainsi que le remarque M. Brussel, usage des fiefs.
En Champagne la grurie étoit encore séparée de la haute - justice en l'an 1317; comme il paroît par une contestation rapportée dans les registres olim, laquelle se mut entre le gruyer de Champagne & le procureur dû comte palatin de Champagne & de Brie. Le gruyer prétendoit avoir droit de chasse dans la garenne, dans les bois & dans tout le territoire du village appellé la Chapelle, de nuit, de jour, à cor & à cri, tant par lui - même que par ses gens; d'y prendre des bêtes de toute espece, de punir les délinquans, d'en exiger des amendes quand le cas y échéoit. La contestation fut décidée en sa faveur après une enquête.
La grurie de la forêt de la Cuisse est encore un fief héréditaire dans la personne du seigneur du Haroy. Ses titres lui donnent la qualité de gruyer hérédital, & à son fief celle de fief de la grurie en ladite forêt. Les prérogatives de ce fief sont entre autres de mener le roi quand il chasse dans cette forêt; de pouvoir chasser lui - même dans tous les endroits de la forêt, son valet après lui portant une trousse de la gutte avec trois levriers & trois petits chiens, & un vautour sur le poing; d'y prendre toutes sortes de bêtes à pié rond; & en cas qu'il en prenne à pié fourché, il en est quitte en avertissant le garde de la forêt: plus le pouvoir de sargenter, allant par ladite forêt à cheval ou à pié; de prendre 60 sous & un denier sur les chevaux; en cas de confiscation de charrette & chariots, de pouvoir mener un sergent en sa place; d'avoir droit de panage & d'herbage; de prendre la fille ou filles du chesne, tant pour adoire que pour édifier, faire cuves, tonneaux, &c. & ce au haut du genou, à la serpe & à la coignée; comme aussi d'ébrancher les chênes jusqu'à la premiere fourche. Voyez le droit public de M. Bouquet, tom. I. p. 331.
Miraumont cite une vieille loi de Louis & de Clotaire, en laquelle il est parlé du droit de grurie, jus gruarioe, & où il est dit que l'on institua des gruyers, verdiers, gardes des eaux & forêts: & ne fraus fieret canoni, instituti proefecti, gruarii, viridarii, custodes silvarii, aliique quibus silvarum procuratio demandata; mais dans les justices des seigneurs, lorsque la grurie n'en avoit point été démembrée, ou qu'elle y avoit été réunie, elle en faisoit toûjours partie. Voyez M. Bouquet, pag. 331.
Une ordonnance de Philippe - le - Bel de 1291, dit que les maîtres des eaux & forêts, les gruyers, gruerir, & forestiers, feront serment entre les mains de leurs supérieurs, en la forme qui avoit déjà été ordonnée.
Les gruries avoient dès - lors l'inspection sur les eaux, de même que sur les sorêts: en effet Philippe V. ordonna en 1318 que les gruyers gouverneroient les eaux & les viviers en la maniere accoûtumée; que sous prétexte d'aucun don ou mandement du roi, ils ne délivreroient à personne aucuns poissons du roi, jusqu'à ce que tous ses viviers & ses eaux fussent à plein publiés; que quand les sergens des bois auroient compté de leurs prises & des exploits des sorêts, les gruyers leur feroient écroues de leur compte sous leurs sceaux; enfin que les gruyers ne feroient aucunes ventes, qu'elles ne fussent mesurées.
Les gruries royales furent érigées en titre d'office
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