ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"951"> par la grandeur du corps & par la couleur du plumage, soit par la qualité de la chair. Je désigne par le nom de grive, celle que l'on nomme en latin turdus simpliciter dictus, seu viscivorus minor, c'est - à - dire grive simplement dite, ou petite mangeuse de gui; cependant elle ne mange point de baies de gui; elle n'a été ainsi appellée, que parce qu'elle ressemble beaucoup à la drenne, qui mange réellement du gui.

La grive est plus petite que la litorne & un peu plus grosse que le mauvis; elle pese environ trois onces, elle a neuf pouces de longueur depuis l'extrémité du bec jusqu'au bout de la queue ou des pattes; le bec est long d'un pouce, & il a une couleur brune; la langue paroît fourchue quand on la regarde de près; l'intérieur du bec est jaune, & l'iris des yeux a une couleur de noisette. La grive ressemble beaucoup à la drenne par la couleur & les taches de la poitrine & du ventre; ces taches sont brunes, la poitrine a une couleur jaunâtre, & le ventre est blanc: les taches de la poitrine sont plus étendues & en plus grand nombre sur la grive que sur le mauvis. Les petites plumes qui couvrent la face inférieure de l'aîle sont de couleur rousse jaunâtre, & celles qui couvrent les grandes plumes sont jaunâtres à la pointe; les petites plumes du dessous de la queue ont une couleur blanchâtre. Il y a dix - huit grandes plumes dans les aîles; la queue a trois pouces un quart de longueur, & elle est composée de douze plumes. Les jambes & les piés sont d'un brun pâle; la plante est jaunâtre, le doigt extérieur tient au doigt du milieu par la premiere phalange.

Cet oiseau se nourrit plûtôt d'insectes que de baies, il mange de petits coquillages de terre: on ne connoît point le sexe par les couleurs. La grive construit l'extérieur de son nid avec de la mousse & des brins d'herbe ou de petits bois, & elle enduit le dedans avec du limon; elle dépose ses oeufs à nud sur ce limon. Il y a d'une seule ponte cinq ou six oeufs; ils sont d'un bleu verdâtre parsemé de quelques taches noires. Cet oiseau chante au printems, il est solitaire comme la drenne; il se perche sur les arbres, mais il niche plûtôt dans les haies que sur les grands arbres; il est aisé à prendre & bon à manger. Willug. Ornith. Voyez Drenne, Litorne, Mauvis, Oiseau . (I)

GRIVELÉE (Page 7:951)

GRIVELÉE, s. f. (Commerce.) profit injuste & secret que l'on fait dans un emploi ou sur les marchandises qu'on achete par commission. De ce mot on a fait griveler, grivelerie; & griveleur, celui qui grivele. Dictionnaire de Commerce.

GRODECK (Page 7:951)

GRODECK, (Géog.) nom de quatre petites villes de Pologne; la premiere dans la Russie Rouge, la seconde dans le palatinat de Podolie, la troisieme sur la rive gauche du Niester, la quatrieme au palatinat de Kiovie; les unes ni les autres ne méritent aucun détail. (D. J.)

GRODNO (Page 7:951)

GRODNO, Grodna, (Géog.) ville de Pologne en Lithuanie, au palatinat de Troki. Elle est remarquable par une citadelle, par l'assemblée de la diete qui s'y tient tous les trois ans, & pour avoir souffert en 1753 un incendie qui l'a presque entierement réduite en cendres: sa position est dans une plaine sur le Niémen, à trente lieues sud - oüest de Troki, cinquante N. E. de Varsovie, vingt - quatre oüest de Novogrodeck. Longit. 42. 45. latit. 53. 18. (D. J.)

GROENLAND (Page 7:951)

GROENLAND, (le) Groenlandia, (Géog.) grand pays des terres arctiques, entre le détroit de Davis au couchant, le détroit de Forbischer au midi, & l'Océan septentrional où est l'Islande, à l'oüest: on ignore ses bornes au nord, & on ne sait pas encore si ce vaste pays est un continent attaché à celui de l'Amérique ou à celui de la Tartarie, ou si n'étant joint à pas un des deux, ce n'est qu'une île.

Quoi qu'il en soit, il est habité par des sauvages; & malgré le grand froid qui regne, il s'y trouve du gros & du menu bétail, des rennes, des loups - cerviers, des renards, & des ours blancs; on y a pris autrefois de très - belles martres, & des faucons en grand nombre. La mer est pleine de loups, de chiens, de veaux marins, & sur - tout d'une quantité incroyable de baleines, à la pêche desquelles les Anglois & les Hollandois envoyent chaque année plusieurs bâtimens.

La Peyrere a donné une relation du Groenland, qu'il a tirée de deux chroniques, l'une islandoise & l'autre danoise; cette relation est imprimée dans les voyages au nord.

Il attribue la découverte de ce pays à Erric le Rousseau, norvégien, qui vivoit dans le neuvieme siecle; plusieurs de ses compatriotes s'y fixerent dans la suite, y bâtirent, & y établirent avec les habitans un commerce qui subsista jusqu'en 1348: il se perdit alors; & quelques tentatives que l'on ait faites depuis pour retrouver l'ancien Groenland, c'est - à - dire l'endroit autrefois habité par les Norvégiens, & où étoit leur ville de garde, il n'a pas été possible d'y réussir. Cependant Martin Forbisher crut avoir retrouvé ce pays en 1578, mais il ne put y aborder à cause de la nuit, des glaces, & de l'hyver; une compagnie danoise y envoya deux navires en 1636, mais ils aborderent seulement au détroit de Davis.

La partie des côtes la plus connue du Groenland, s'étend depuis environ le 325d. de longitude jusqu'au premier meridien, & de - là jusqu'au 12 ou 13d. en - deçà; sa latitude commence vers le 73d. on n'en connoît point les côtes au - delà du 78d. (D. J.)

GROGNAUT (Page 7:951)

GROGNAUT, s. m. voyez Rouget.

GROIZON (Page 7:951)

GROIZON, s. m. terme de Mégissier, c'est une craie blanche que les Mégissiers réduisent en poudre très fine, & dont ils se servent pour préparer le parchemin. Voyez Parchemin.

GROLL (Page 7:951)

GROLL, Grolla, (Géog.) petite ville des Pays - Bas dans la Gueldre, au comté de Zultphen; elle est à six lieues sud - est de Zultphen. Long. 24. 5. latit. 52. 7. (D. J.)

GROLLE (Page 7:951)

GROLLE, voyez Freux.

GROMA (Page 7:951)

GROMA, s. m. (Art milit. des Rom.) c'étoit une espece de perche ou piece de bois d'environ 20 piés, soûtenue en équilibre par le milieu comme un fléau de balance, qui servoit chez les Romains à mesurer l'étendue d'un camp pour la distribution des tentes. Aux deux extrémités de cette machine qu'on plantoit près de la tente du général, pendoient deux cordeaux, au bout desquels étoient attachés des poids de plomb qui servoient à niveler les logemens militaires; de - là vint qu'on appella cette espece de science, l'art gromatique, terme qui s'est étendu depuis à toutes sortes d'arpentage. Mais on est fatigué de l'érudition aussi grande qu'inutile, que Saumaise déploye sur ce seul mot dans ses notes sur Solin; l'objet n'en valoit pas la peine. (D. J.)

GRONEAU (Page 7:951)

GRONEAU, s. m. voyez Rouget.

GRONDEUR (Page 7:951)

GRONDEUR, voyez Rouget.

GRONINGUE (Page 7:951)

GRONINGUE, (la Seigneurie de) Groningerland, (Géog.) l'une des sept Provinces - Unies, bornée à l'est par l'Oost - Frise, à l'oüest par la Frise, au nord par la mer d'Allemagne, au sud par l'Overissel & le comté de Benthem qui est de la Westphalie. La province de Groningue n'est guere fertile qu'en très - gras pâturages où l'on nourrit quantité de gros chevaux.

Cette province est distribuée en deux corps différens; les habitans de la ville de Groningue en composent un, & ceux du plat - pays qu'on appelle les Ommelandes, forment l'autre; ce sont ces deux corps assemblés par leurs députés, aux états de la provin. [p. 952] ce, qui en constituent la souveraineté: la moitié des députés est nommée par la ville, & l'autre moitié par les Ommelandes. Il semble en gros que le gouvernement de cette province a quelque conformité à ce lui de l'ancienne Rome, du - moins autant qu'il est permis de comparer le petit au grand. (D. J.)

Groningue (Page 7:952)

Groningue, (Géog.) ville des Pays - Bas, capitale de la province ou sergneurie de même nom, l'une des Provinces - Unies, avec une citadelle, une université fondée en 1614, & autrefois un évêché qui étoit suffragant d'Utrecht; elle est sur les rivieres de Hunnes & d'Aa, à quatre lieues de la mer, onze est de Leeuwarden, vingt - deux nord - est de Deventer, trente - quatre nord - est d'Amsterdam. Long. 24. latit. 53. 13.

Cette ville subsistoit déjà l'an 1040; on croit qu'elle est bâtie dans le même lieu où Corbulon général des Romains, fit construire une citadelle pour s'assûrer de la fidélité des Frisons: c'est la conjecture d'Altingius.

Entre les savans que cette ville a produits, je n'en citerai que trois qu'il n'est pas permis d'oublier, Wesselus, Trommius, & Schultens.

Vesselus, (Jean) l'un des plus habiles hommes du quinzieme siecle, naquit à Groningue vers l'an 1419, & doit être regardé comme le précurseur de Luther: ses manuscrits furent brûlés après sa mort; mais ceux qui échapperent des flimmes furent imprimés à Groningue en 1614, & puis à Amsterdam en 1617. Le pape Sixte IV. avec lequel cet homme rare avoit été autrefois fort lié, lui offrit toutes sortes d'honneurs & de faveurs, & des bénéfices & des mitres: Vesselus refusa tout, & n'accepta que deux exemplaires de la bible, l'un en grec & l'autre en hébreu; il revint chargé de ces deux livres plus chers à ses yeux que les dignités de la cour de Rome, & il en fit ses delices dans son pays.

Trommius, (Abraham) a immortalisé son nom par ses concordances flamande & greque de l'ancien testament de la version des Septante. Il est mort en 1719 âgé de quatre vingt - six ans.

Schultens, (Albert) réunit dans tous ses ouvrages la saine critique à la plus grande érudition. Le dix - huitieme siecle n'a point eu de savant plus versé dans les langues orientales que l'étoit M. Schultens; il a fini ses jours à Leyde en 1741. (D. J.)

GROS (Page 7:952)

* GROS, adj. (Gramm.) terme de comparaison; son correlatif est petit. Il me paroît dans presque tous les cas, s'étendre aux trois dimensions du corps, la longueur, la largeur, & la profondeur, & en marquer une quantité considérable dans le corps appellé gros par comparaison à des corps de la même espece. J'ai dit presque dans tous les cas, parce qu'il y en a où il ne désigne qu'une dimension; ainsi un gros homme est celui dont le corps a plus de diametre que l'homme n'en a communément, relativement à la hauteur de cet homme; alors petit n'est pas son correlatif; il se dit de la hauteur, & un petit homme est celui qui est au - dessous de la hauteur commune de l'homme.

GROS TOURNOIS (Page 7:952)

GROS TOURNOIS, (Hist. des monn.) ancienne monnoie de France en argent, qui fut d'abord faite à bordure de fleurs - de - lis.

Les gros tournois succéderent aux sous d'argent; ils sont quelquefois nommés gros deniers d'argent, gros deniers blancs, & même sous d'argent; il n'est rien de si célebre que cette monnoie depuis S. Louis jusqu'à Philippe de Valois, dans les titres & dans les auteurs anciens, où tantôt elle est appellée argenteus Turonensis, tantôt denarius grossus, & souvent grossus Turonensis. Le nom de gros fut donné à cette espece, parce qu'elle étoit alors la plus grosse monnoie d'argent qu'il y eût en France, & on l'appella tournois, parce qu'elle étoit fabriquée à Tours, com<cb-> me le marque la légende de Turonus civis pour Turenus civitas.

Quoique Philippe d'Alsace comte de Flandres, qui succéda à son pere en 1185, eût fait fabriquer avant S. Louis des gros d'argent avec la bordure de fleursde - lis, S. Louis passe pour l'auteur des gros tournois de France avec pareille bordure; c'est pourquoi dans toutes les ordonnances de Philippe le Bel & de ses successeurs, où il est parlé de gros tournois, on commence toûjours par ceux de S. Louis: cette monnoie de son tems étoit à onze deniers douze grains de loi, & pesoit un gros sept grains 16/58: il y en avoit par conséquent cinquante - huit dans un marc. Chaque gros tournois valoit douze deniers tournois; de sorte qu'en ce tems - là le gros tournois étoit le sou tournois. Il ne faut pourtant pas confondre ces deux especes; la derniere a été invariable & vaut encore douze deniers, au lieu que le gros tournois a souvent changé de prix.

Remarquez d'abord, si vous le jugez à - propos, la différence de l'argent de nos jours à celui du tems de S. Louis; alors le marc d'argent valoit 54 sous 7 den. il vaut aujourd'hui 52 liv. ainsi le gros tournois de S. Louis, qui valoit 12 den. tournois, vaudroit environ 18 s. de notre monnoie actuelle.

Remarquez encore que les gros tournois, qui du tems de S. Louis étoient à 11 den. 12 grains de loi, ne diminuerent jamais de ce côté - là; qu'au contraire ils furent quelquefois d'argent fin, comme sous Philippe de Valois, & souvent sous ses successeurs, à 11 den. 15, 16, 17 grains: mais il n'en fut pas de même pour le poids & pour la valeur; car depuis 1343 sous Philippe de Valois, leur poids diminua toûjours, & au contraire leur valeur augmenta; ce qui montre que depuis S. Louis jusqu'à Louis XI. la bonté de la monnoie a toûjours diminué, puisqu'un gros tournois d'argent de même loi, qui pesoit sous Louis XI. 3 den. 7 grains, ne valoit sous S. Louis que 12 den. tournois, & que ce même gros sous Louis XI. ne pesant que 2 den. 18 grains & demi, valoit 34 den.

Enfin observez que le nom de gros s'est appliqué à diverses autres monnoies qu'il faut bien distinguer des gros tournois: ainsi l'on nomma les testons grosse capitones; les gros de Nesle ou négelleuses, étoient des pieces de six blancs. Les gros de Lorraine étoient des carolus, &c. mais ce qu'on nomma petits tournois d'argent étoit une petite monnoie qui valoit la moitié du gros tournois: on les appelloit autrement mailles ou oboles d'argent, & quelquefois mailles ou oboles blanches.

M. le Blanc, dans son traité des monnoies, vous donnera les représentations des gros tournois pendant tout le tems qu'ils ont eu cours. Au reste cette monnoie eut différens surnoms selon les différentes figures dont elle étoit marquée; on les appella gros à la bordure de lis, gros à la fleur - de - lis, gros royaux, gros à l'O, gros à la queue, parce que la croix qui s'y voyoit avoit une queue; gros à la couronne, parce qu'ils avoient une couronne, &c. (D. J.)

Gros (Page 7:952)

Gros, ou Groat, (Hist. mod.) en Angleterre signifie une monnoie de compte valant quatre sous. Voyez Sou.

Les autres nations, savoir les Hollandois, Polonois, Saxons, Bohémiens, François, &c. ont aussi leurs gros. Voyez Monnoie, Coin, &c.

Du tems des Saxons, il n'y avoit point de plus forte monnoie en Angleterre que le sou, ni même depuis la conquête qu'en firent les Normans jusqu'au regne d'Edoüard III. qui en 1350 fit fabriquer des gros, c'est - à - dire de grosses pieces, ayant cours pour 4 den. piece: la monnoie resta sur ce pié - là jusqu'au regne d'Henri VIII. qui en 1504 fit fabriquer le premier les schelins. Voyez Schelin & Groschen.

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