ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Gros (Page 7:953)

Gros, est aussi une monnoie étrangere qui répond au gros d'Angleterre. En Hollande & en Flandres on compte pai livres de gros, valant six florins chacune. Voyez Livre. Chambers. (G)

Gros (Page 7:953)

Gros, (Commerce.) droit d'ardes établi en plusieurs provinces de Fiance: on le nomme droit de gros, parce qu'il se perçoit sur les vins, bierres, cidres, poirés, & eaux - de - vie qui se vendent en gros.

Ce droit consiste au vingtieme du prix de la vente de ces liqueurs; on pretend que son établissement est de l'an 1355, sous le regne du roi Jean. Dtction. de Commerce. (G)

Gros (Page 7:953)

Gros, (Pharmacie.) voyez Dragmf.

Gros (Page 7:953)

Gros, (Marine.) le gros du vaisseau, c'est l'endroit de sa plus grande largeur vers le milieu; on y met les plus épais bordages, parce que le bâtiment fatigue plus en cet endroit, & qu'il a moins de force que vers l'avant & l'arriere. (Z)

Gros tems (Page 7:953)

Gros tems, signifie tems orageux, vent forcé, ou tempéte.

Gros d'Haleine (Page 7:953)

Gros d'Haleine, (Manége & Maréchall.) cheval qui souffle considérablement dans l'action & dans le travail, & dont le flanc néanmoins n'est nullement altéré dans le repos, ni plus agité qu'il ne doit l'être naturellement ensuite d'une course violente. Communément il fournit avec autant de vigueur que si l'on ne pouvoit pas lui reprocher cette incommodité, plus disgracieuse pour le cavalier qui le monte que préjudiciable au service dont l'animal lui peut être.

Nous l'attribuons en général à un défaut de conformation: dans ces sortes de chevaux en effet les côtes sont ordinairement plates & serrées, & la capacité du thorax trop peu vaste pour permettre une grande dilatation des poumons; or ce viscere se trouvant gêné dans son expansion & dans son jeu, il n'est pas étonnant que l'animal soit obligé d'inspirer & d'expirer plus fréquemment, sur - tout dans des momens où l'action des muscles hâte & accélere plus ou moins la marche circulaire, & où le cheval est machinalement obligé de faire de continuels efforts pour faciliter le cours du sang dans des canaux qu'il ne sauroit parcourir avec promptitude & avec aisance, dès que l'extension n'est pas telle qu'elle puisse en favoriser le passage.

Souvent aussi l'animal est gros d'haleine, attendu l'étroitesse de la glotte, de la trachée artere, & principalement des nasaux, dont il est d'autant plus essentiel que le diametre soit considérable, que la plus grande quantité de l'air inspiré & expiré enfile spécialement leurs cavités; c'est ce qu'il est très - aisé d'observer dans les tems froids & rigoureux; on voit en effet alors que l'espece de nuage résultant des vapeurs condensées des poumons, sort & s'échappe en plus grande partie par cette voie que par la bouche; d'où l'on doit juger de l'inconvénient du resserrement du double canal qui forme les fosses nasales, & de la nécessité de sa largeur & de son évasure, pour l'accomplissement d'une respiration libre & parfaite.

L'impossibilité de remédier à un vice qui reconnoît de pareules causes, est sensible; mais le cheval n'en étant pas moins utile, pourquoi nous plaindrions - nous de notre impuissance? Nous devons cependant faire attention à ce qu'il ne provienne pas d'un polype (voyez Polype), ou de la viscosité de l'humeur bronchiale; ce qui n'est pas extraordinaire dans des chevaux gros d'haleine, qui font entendre un rallement produit presque toûjours par les différentes collisions de l'air contre les matieres visqueuses qui tapissent les canaux aériens: dans ce dernier cas, le flanc de l'animal n'est point aussi tranquille, & il est fort à craindre qu'il ne devienne poussif, si l'on n'a recours promptement aux médicamens inci<cb-> sifs, atténuans, & fondans, tels que la poudre du lierre terrestre, de racine de meum, d'énula campana, d'iris de Florence, de cloportes, d'éthiops minéral, d'acier, ou de plumbum ustum, &c. qu'il est très - à - propos de lui donner exactement tous les matins & à jeun dans une jointee d'avoine. Voyez Pousse. (e)

GROS - DE - TOURS, & GROS - DE - NAPLES (Page 7:953)

* GROS - DE - TOURS, & GROS - DE - NAPLES, s. m. (Manufacture en soie.) étosse de soie, dont la chaine & la trame sont plus fortes qu'au taffetas. La différence du gros - de - Tours & du gros - de - Naples consiste en ce que la trame & la chaine de celui - ci sont encore plus fortes qu'au gros - de - Tours, ce qui lui donne un grain plus saillant. Il y en a d'unis, de rayés, de façonnés, de brochés en soie, & en dorure. Ceuxci ne different du taffetas, qu'en ce qu'au lieu de deux coups de navette qu'on passe au taffetas entre les lacs broches, on n'en passe qu'un ici; mais en revanche la trame en doit être d'autant plus grosse, n'y ayant qu'une duie ou un croisé entre les brochés, au lieu qu'il y en a deux au taffetas.

Le liage doit aussi différer. Il le faut prendre sur chaque lisse, c'est - à - dire de 4 le 5, afin qu'à chaque coup de navette, on puisse taire baisser la lisie sur laquelle se trouvent les fils qui doivent lier. A nsi dans l'ordre du remettage, la premiere lisse fournira le fil de la premiere lisse de liage; la seconde, celui de la seconde de liage, & ainsi des deux autres.

Si l'on veut commencer à lier par la premiere lisse, pour éviter la contrariété, on fera lever la seconde & la quatrieme au premier coup; au second coup, où la seconde lisse de liage doit baisser, on fera lever la premiere & la troisieme; au troisieme coup, où la troisieme lisse de liage doit baisser, on fera lever la seconde & la quatrieme; & au quatrieme & dernier coup du course, où la quatrieme lisse de liage doit baisser, on fera lever la premiere & la troisieme lisse.

Ii ne faut pas oublier que dans les taffetas & grosde - Tours façonnés ou à la tire, les fils sont doubles à chaque maille, & passés comme dans les satins brochés; mais comme ces étoffes levent la chaîne moitié par moitié, & qu'il y auroit à craindre que les fils de dessous ne suivîssent ceux de dessus, ou qui levent, on a soin de mettre à ces étoffes autant de lisses pour rabattre, que de lisses pour lever, c'est - à - dire quatre de chaque façon; de maniere que quand la premiere lisse & la troisieme levent, on a soin de faire baisser la seconde & la quatrieme: ce qui fait que l'ouverture est nette & que l'étoffe vient parfaite. Pareillement quand on fait lever la seconde & la quatrieme, on fait baisser la premiere & la troisieme.

Voici l'armure du gros - de - Tours broché à l'ordinaire.
[omission: image; to see, consult fac-similé version] [p. 954]

On fait aussi des gros - de - Tours dans lesquels on ne fait point baisser de lisses de rabat au coup de fond: parce qu'on tire un lac qui fait une figure ordinairement délicate, & qui ne paroîtroit pas, si on faisoit rabattre la moitié; elle ne formeroit pour lors que le gros - de - Tours ordinaire, comme si on ne tiroit point du - tout: au lieu que le rabat ne baissant point, cette figure embellit le fond. Il faut pour ce genre d'étoffe une soie très - belle, afin que les fils qui ne levent point, ne suivent pas en partie ceux qui levent.

C'est la même démonstration pour le taffetas façonné que pour le gros de - Tours, avec cette différence qu'au taffetas façonné, au lieu de commencer le liage par la quatrieme lisse, il faudroit le commencer par la premiere, afin d'éviter la contrariété des mouvemens dont on a parlé ci - dessus, & contre laquelle on ne peut trop se mettre en garde.

GROSCHEN ou GROS (Page 7:954)

GROSCHEN ou GROS, s. m. (Commerce.) monnoie usitée dans quelques parties de l'Allemagne. Il y en a de plusieurs especes. Le gros ou groschen de Saxc fait quatre dreyers, & il faut 24 groschen pour faire un écu d'Empire, qui vaut environ 3 liv. 15 s. argent de France. Le groschen ou gros impérial vaut 3 kreutzers; il en faut 30 pour faire un écu d'Empire. Le gros appellé en allemand marien - groschen, est une monnoie d'argent usitée dans les duchés de Brunswik & de Lunebourg, dont il faut 36 pour faire un écu d'Empire. Cette monnoie a cours aussi dans les états du roi de Prusse. Le gros ou groschen de Pologne ne vaut qu'un kreutzer: il en faut 90 pour faire un écu d'Empire, ou 3 liv. 15 s. de France. Hubner, dictionnaire géographique. Voyez Kreutzer, &c.

GROSEILLE (Page 7:954)

GROSEILLE, s. f. fruit du groselier. Il y en a de rouges & de blanches. Voyez Groselier.

Groseille rouge (Page 7:954)

Groseille rouge, (Chimie, Pharmac. & Mat. med.) ce fruit contient un suc aigrelet fort agréable au goût & legerement parfumé, qui appartient à la classe des corps doux végétaux dont il occupe une division caractérisée par l'excès d'acide avec le citron, l'orange, l'épine - vinette, &c. Voyez Doux & Muqueux.

Le suc de groseille un peu rapproché par le feu, ou mêlé d'un peu de sucre, acquiert facilement la consistence de gelée: on en obtient une belle, tremblante, & de garde, en le mêlant au sucre à parties égales; ensorte qu'on ne conçoit point comment on pourroit en préparer un sirop qui demanderoit qu'on employât une plus grande quantité de sucre, & que le mêlange restât cependant sous une consistence liquide. On peut donc avancer sans témérité que le sirop de groseille qu'on trouve au rang des compositions officinales dans plusieurs pharmacopées, est une préparation impossible, du moins si on employe le suc récent; car l'on peut aisément préparer un sirop avec ce suc altéré par la fermentation acéteuse qui est la seule dont il soit susceptible. Voyez Muqueux & Vin. Mais alors on a un firop de vinaigre plûtôt que de groseille. Voyez Vinaigre.

On peut employer l'acide de la groseille comme celui de l'épine - vinette à saturer les alkalis terreux, tels que le corail, les yeux d'écrevisse, &c. Voyez Corail, voyez aussi Yeux d'écrevisse.

On prépare un rob avec ce suc, mais on le conserve plus ordinairement sous la forme de gelée. Voyez Rob & Gelée.

Ce suc étendu de trois ou quatre parties d'eau & édulcoré avec suffisante quantité de sucre, est connu sous le nom d'eau de groseille. Le goût agréable de cette boisson l'a fait passer de la boutique de l'apotiquaire à celle du limonadier: comme la gelée a cessé bien - tôt d'être un remede officinal pour devenir une confiture très - agréable qu'on sert journellement sur les meilleures tables, & dont les bons bourgeois du vieux tems font seuls un remede domestique.

Cette gelée est un excellent analeptique; elle convient très - bien dans les convalescences des maladies aiguës, & sur - tout après les siévres putrides & bilieuses; elle fournit un aliment leger, tempérant, & véritablement rafraîchissant. Voyez Tempérant & Rafraîchissant.

L'eau de groseille prise à grandes doses est rafraîchissante & humectante; elle convient dans les chaleurs d'entrailles, les coliques bilieuses & néphrétitiques, certaines diarrhées (voyez Diarrhée), les digestions fongueuses, & toutes les autres incommodités comprises sous le nom général d'échauffement. Voyez Echauffement. Cette boisson est absolument analogue avec la limonade. Voyez Citron & Limonade. On peut la donner pour boisson ordinaire dans certaines fievres ardentes & putrides; mais dans ce cas, il faut la faire très - legere, & l'employer avec beaucoup de circonspection, principalement lorsqu'on craint l'inflammation des visceres du bas - ventre.

Il ne faut point donner de l'eau de groseille aux personnes qui ont l'estomac foible, facile à être agacé, ni à ceux qui sont sujets aux rhumes, à la toux, & qui ont la poitrine délicate; car selon une observation constante, les acides affectent particulierement ces organes, & excitent la toux tant pectorale que stomacale.

Geoffroy rapporte, d'après Hanneman cité par Donat, lib. II. Medic. septentrions. que l'usage trop continué des groseilles a causé la consomption; & d'après George Hannaeus, qu'un homme étoit attaqué de l'enchifrenement aussi - tôt qu'il avoit avalé deux grappes de groseilles rouges. (b)

GROSEILLIER - ÉPINEUX (Page 7:954)

GROSEILLIER - ÉPINEUX, s. m. (Botaniq.) bas arbrisseau dont toutes les tiges sont armées d'épines, & qui porrent des baies séparées les unes des autres; ce genre de plante renferme sous deux especes générales, l'une sauvage, qui vient parmi les buissons dans la campagne, ou en forme de haies: & l'autre cultivée dans un grand nombre de jardins. Ces deux especes générales contiennent en outre plusieurs especes particulieres; mais il suffira de caractériser la plante.

Ses feuilles sont laciniées ou déchiquetées; ses fleurs sont à cinq pétales; toute la plante est garnie d'épines; le fruit croît épars sur l'arbre, qui n'a d'ordinaire sur chaque bouton de ses tiges qu'un seul fruit, lequel est d'une figure ovalaire ou sphérique, renfermant plusieurs petites graines environnées d'une pulpe molle.

Ses noms botaniques sont grossularia ou uva, crispa, Park. théat. 1560. Ger. 1. 143. J. B. 147. Raii, hist<-> 1484. grossularia simplici acino, spinosa sylvestris, C. B. P. 455. Tourn. inst. 639. Boerh. ind. alt. 2. 153. En françois le groseillier - blanc - épineux, dont le fruit s'appelle groseille - blanche - épineuse, en anglois, the goose - berry tree.

Cet arbrisseau est haut de deux coudées & plus; sa racine est ligneuse, garnie de quelques fibres; ses tiges sont nombreuses, & se partagent en plusieurs rameaux; son écorce est purpurine dans les vieilles branches, blanchâtre dans les jeunes; son bois est de couleur de boüis pâle; il est garni de longues & fortes épines près de l'origine des feuilles; quelquefois les épines sont seules à seules; d'autres fois elles sont deux à deux, ou trois à trois.

Ses feuilles sont larges d'un doigt, quelquefois arrondies, legerement découpées, semblables en quelque façon à celles de la vigne, d'un verd foncé, luisantes en - dessus, d'un verd plus clair en - dessous, molles, un peu velues, acidules, & portées sur de courtes queues.

Ses fleurs sont petites, d'une odeur suave, mais un peu forte; elles naissent plusieurs ensemble du même

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