ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"945"> lades à l'abri de l'incommodité de baver continuellement, ou d'éjaculer de la salive sur les personnes à qui ils parlent. (Y)

GRÈS (Page 7:945)

GRÈS, voyez Grais.

Grès (Page 7:945)

Grès, s. m. (Vénerie.) ce sont les grosses dents d'en - haut d'un sanglier qui touchent & frayent contre les défenses, & qui semblent les aiguiser; c'est d'où ce nom est venu.

GRESIL (Page 7:945)

GRESIL, s. m. (Verrerie.) c'est ainsi qu'on appelle des fragmens de crystal, destinés à être remis en fusion dans les pots. Voyez l'article Verrerie.

GRESILLER, GRÉSER, ou GROISER (Page 7:945)

GRESILLER, GRÉSER, ou GROISER du verre, en termes de Vitrier, c'est le façonner avec l'outil qu'on nomme un grésoir. Voyez Grésoir.

GRESOIR (Page 7:945)

GRESOIR, s. m. terme de Vitrier, est un instrument de ser qui sert à égruger les extrémités d'un carreau de verre. Cet instrument est de fer; il a à chaque extrémité une entaille, dans laquelle l'ouvrier engage le bord du verre à égriser; ce qu'il exécute en tenant serme son outil de la main droite, en tournant le poignet sur lui - même, & faisant glisser de la main gauche le bord du verre dans l'entaille du gresoir, à mesure que le travail avance.

GREVE (Page 7:945)

GREVE, s. f. (Géog.) le mot de Greve signifie une place sablonneuse, un rivage de gros sable & de gravier sur le bord de la mer ou d'une riviere, où l'on peut facilement aborder & décharger les marchandises. On appelle greve en Géographie, un fond de sable que la mer couvre & découvre, soit par ses vagues, soit par son flux & reflux: le mot de greve n'est usité que parmi les équipages des bâtimens de Terre - Neuve. (D. J.)

GREVER (Page 7:945)

GREVER, v. act. (Jurisp.) signifie charger quelqu'un de quelque condition; ce terme s'applique, surtout en matiere de substitution & de fidéi commis; on di grever un héritier ou légataire de substitution ou fidéi - commis: le grevant, gravans, est celui qui met la condition; le grevé, gravatus, est celui qui en est chargé.

On ne peut en général grever personne, qu'en lui faisant quelque avantage; c'est ce que signifie la maxime, nemo oneratus nisi honoratus. Voyez Fidéi - Commis & Substitution. (A)

GRIBANE (Page 7:945)

GRIBANE, s. f. (Marine.) c'est une espece de barque qui pour l'ordinaire est bâtie à sole, c'est - à - dire sans quille, & qui est du port depuis trente jusqu'à soixante tonneaux. Ce bâtiment porte un grand mât, un mât de misene sans hunier, & un beaupré; ses vergues sont mises de biais comme celle de l'artimon. On se sert de cette sorte de bâtiment pour transporter des marchandises le long des côtes de Normandie, & sur la riviere de Somme depuis S. Valleri jusqu'à Amiens. (Z)

GRIEFS (Page 7:945)

GRIEFS, s. m. pl. (Jurisprud.) signifie tort, préjudice qu'un jugement fait à quelqu'un.

On entend aussi singulierement par griefs, les différens chefs d'appel que l'on propose contre une sen tence rendue en procès par écrit; on distingue le premier, le second grief &c.

On appelle aussi griefs les écritures qui contiennent les causes & moyens d'appel dans un procès par écrit; au lieu que sur une appellation verbale appointée au conseil, ces mêmes écritures s'appellent causes & moyens d'appel.

Les griefs sont quelquefois intitulés, hors le procès, parce que c'est une piece qui ne fait pas partie du procès par écrit: mais cette qualification ne convient proprement que quand il y a déjà des griefs qui font partie du procès, comme cela arrive quand il y a déjà eu appel devant un premier juge, & reglé comme procès par écrit, où l'on a fourni des griefs. Lorsqu'il y a encore appel devant le juge supérieur, les griefs que l'on fournit devant lui sont hors le procès; à la différence des griefs qui ont été fournis de<cb-> vant les premiers juges, lesquels font partie du procès.

L'appellant en procès par écrit fournit donc ses griefs, & l'intimé ses réponses à griefs, auxquelles l'appellant peut répliquer par des écritures qu'on appelle salvations de griefs. (A)

GRIFFADE (Page 7:945)

GRIFFADE, s. f. (Vénerie.) c'est la blessure d'une bête onglée.

GRIFFE (Page 7:945)

GRIFFE, s. f. l'extrémité de la patte d'un animal lorsqu'elle est armée d'ongles crochus & recourbés: on dit la griffe d'un chat & la griffe de quelques oiseaux de proie, mais plus communément la serre de l'oiseau. Griffe se prend aussi quelquefois ou pour un doigt avec son ongle, ou pour l'ongle seul.

Griffes (Page 7:945)

Griffes, (Commerce.) marques en forme de pattes d'oie, que les essayeurs d'étain de la ville de Roüen font aux saumons de ce métal qui viennent d'Angleterre; ces marques désignent la qualité. L'étain le plus pur n'a point de griffes, il a un agneau pascal; les autres étains moins fins se marquent à une, deux, ou trois griffes.

Griffe (Page 7:945)

Griffe de renoncule, (Jardinage.) se dit de ses cayeux, & mieux qu'oignons. Ces griffes ont leurs doigts, d'où il sort des fibres, ainsi que du collet ou liaison dans lequel s'articulent les doigts de la griffe. (K)

Griffe (Page 7:945)

Griffe, en terme de Doreur, c'est une espece de tenailles ou serres montées sur un morceau de bois, qui servent à tenir le bouton pour le brunir à la main.

Griffe (Page 7:945)

Griffe, en terme de Bijoutier & de Metteur en oeuvre, sont de petites épaisseurs de forme conique, prises & réservées sur l'épaisseur des sertissures, dont la tête excédant un peu la sertissure & le feuillet des pierres, repose en s'inclinant sur les faces de ces pierres, & les retient assujetties dans leur oeuvre.

Dans les ouvrages à griffe, ce ne sont que de petites branches soudées aux bâtes sur lesquelles reposent les pierres, & excédantes de beaucoup ces bâtes, qui étant rabattues, embrassent les pierres par - dessus, & les tiennent assujetties; ces sortes d'ouvrages sont fort peu solides.

Griffe, ouvrage à griffe, ce sont des bijoux en pierreries fausses, dont les pierres reposent simplement sur une bâte, & sont retenues uniquement par des griffes.

Griffe (Page 7:945)

* Griffe, (Serrurerie.) on donne en général ce nom à un grand nombre de pieces de fer, qui sont recourbées, & qui servent à en fixer d'autres dans une situation requise, ou quelquefois à les reprendre, quand elles en sortent, & à les y ramener.

GRIFFENHAGEN (Page 7:945)

GRIFFENHAGEN, viritium, (Géog.) ville d'Allemagne, dans la Poméranie prussienne, au duché de Stétin, sur l'Oder, à 4 lieues de la ville de Stétin. Long. 38. 45. latit. 53. 17.

Elle ne fut érigée en ville que l'an 1262, après avoir été prise & reprise durant les guerres civiles de l'Empire. Elle a été finalement cédée à l'électeur de Brandebourg par le traité de Saint - Germain - en - Laye en 1679.

Griffenhagen est la patrie d'André Muller, dont les ouvrages montrent la grande érudition qu'il avoit acquise dans les langues orientales & la littérature chinoise; il mourut en 1694. (D. J.)

GRIFFER (Page 7:945)

GRIFFER, v. n. (Vénerie.) c'est prendre de la griffe, comme les oiseaux de proie.

GRIFFON (Page 7:945)

GRIFFON, ou plûtôt GRYPHON, s. m. (Myth. & Littérat.) en grec GRU\Y, animal fabuleux qui pardevant ressembloit à l'aigle, & par - derriere au lion; avec des oreilles droites, quatre piés, & une longue queue.

Hérodote, Pomponius Méla, Elien, Solin, & Apulée, semblent avoir crû que cette espece d'animal existoit dans la nature; car ils nous disent que [p. 946] près les Arismaspes dans les pays du nord, il y avoit des mines d'or gardées par des gryphons, & qu'on en immoloit quelquefois sur les hécatombes; mais tous les autres écrivains de l'antiquité ne reconnoissoient de gryphons que dans la fable, & les écrits des Poëtes. Quand Virgile, parlant du mariage mal assorti de Mopsus & de Nisa, s'écrie, qu'on joindroit plûtôt des gryphons avec des jumens; il ne veut que peindre la bisarrerie d'une pareille union.

Le gryphon n'étoit dans son origine qu'un hyéroglyphe des Egyptiens, par lequel ils désignoient Osiris, ou si l'on veut, par lequel ils vouloient exprimer l'activité du soleil, lorsqu'il est dans la constellation du lion. Les Grecs firent du hyéroglyphe un animal; la Gravure le représenta, la Poésie le peignit, & les Mythologistes trouverent de belles moralités renfermées dans cette peinture.

Les gryphons furent consacrés à Jupiter, à la déesse Némésis, mais particulierement à Apollon ou au Soleil; ils sont souvent attelés au char de ce dieu, & Claudien nous le représente visitant ses autels dans un char traîné par des gryphons.

Phoebus adest & froenis grypha jugalem Riphoeo, repetens tripodas, detorsit ab axe. In panegyr. Honorii.

Sidoine Apollinaire lui donne le même équipage; dans un grand nombre de médailles greques & latines, le gryphon entre avec le trépié, la lyre, & le laurier, dans les symboles qui indiquent le culte d'Apollon.

Les Panormitains, les Abdérites, les Teiens, les Sciotes, & la ville de Smyrne, ont aussi souvent un gryphon sur leurs médailles; mais pour abréger, les curieux d'érudition sur cette matiere peuvent consulter Spanheim, diss. v. Beger, tom. II. pag. 368. Vossius de idolol. lib. III. cap. xcjx. Bochart, hyérozoi. part. II. lib. II. cap. v. & vj. & enfin Aldrovandus parmi les Naturalistes. Cet animal chimérique entre dans les armoiries. Il y est ordinairement rampant. (D. J.)

Griffon (Page 7:946)

Griffon, (Tireur d'or.) lime plate en - dessous, dentelée par les bords, en forme de peigne dont les Tireurs d'or se servent pour canneler les lingots de cuivre qu'ils veulent argenter, pour en faire du fild'argent faux.

GRIGNAN (Page 7:946)

GRIGNAN, (Géog.) petite ville de Provence, ou plûtôt des annexes de la Provence, avec titre de comté, sur les confins du Dauphiné. Long. 22. 35. lat. 44. 25. (D. J.)

GRIGNON (Page 7:946)

GRIGNON, s. m. (Marine.) c'est du biscuit qui est par gros morceaux, & non en galettes. (Z)

GRIGRI (Page 7:946)

GRIGRI, s. m. (Hist. nat. Bot.) est une des especes de palmiers très - commune dans les îles Coraïbes. L'arbre porte des grappes de petits cocos, de la grosseur d'une balle de pistolet, très - durs à rompre, & renfermant une amande dont on peut faire de l'huile. Article de M. le Romain .

GRIL (Page 7:946)

GRIL, s. m. (Cuisine, Serrurerie.) assemblage de différentes tringles de fer sur un chassis à pié, qui leur sert de soûtien; cet instrument a une queue pardevant, qui n'est qu'un prolongement du chassis qui soûtient les tringles. On pose le gril sur des charbons ardens, & les viandes sur le gril, pour les faire cuire. Les viandes cuites de cette maniere sont ordinairement très - succulentes, l'ardeur du feu en saisissant brusquement l'extérieur, & ne permettant pas au suc de s'échapper.

GRILLADE (Page 7:946)

GRILLADE, s. f. (Cuisine.) viande cuite sur le gril.

Ce mot se prend aussi pour un mets ou ragoût que l'on fait roussir, en passant dessus un fer rouge. Griller des huitres, c'est les mettre dans de grandes coquilles, les assaisonner de sel, de poivre, de persil, & de fines herbes hachées menu; les arroser de leur propre liqueur, les parsemer de chapelures de pain, les faire cuire une demi - heure, & les roussir enfin par - dessus avec une pelle rouge. Les chevrettes se grillent de la même maniere.

GRILLAGE (Page 7:946)

GRILLAGE, s. m. (Métallurgie.) c'est une opération de Métallurgie, par laquelle on se propose de calciner ou de dégager des mines avant que de les fondre les parties sultureuses, arsénicales, antimoniales & volatiles qui sont combinées avec le métal lorsqu'il est minéralisé; parce que ces parties étrangeres, si elles restoient unies avec le métal, nuiroient à sa pureté, le rendroient aigre, cassant, & difficile à fondre. Comme presque toutes les mines d'argent, de plomb, de cuivre, d'étain, &c. contiennent ou du soufre, ou de l'arsenic, ou l'un & l'autre à - la - fois, on est obligé de les faire passer par l'opération du grillage avant que de les faire fondre; cette opération est de la plus grande importance: & l'on en peut tirer un très - grand fruit quand elle se fait d'une façon convenable & analogue à la nature de la mine que l'on a à traiter. L'expérience a fait voir que le grillage n'est point du - tout indifférent, & que les mines qui ont été grillées, donnoient toûjours plus de métal que celles qui ne l'avoient point été.

La grande diversité qui se trouve dans la combinaison des différentes mines, fait que les méthodes qu'on employe pour le grillage, sont très - variées, & different autant que les mines elles mêmes; de là vient aussi qu'il y en a qu'on est obligé de griller un très - grand nombre de fois, tandis que d'autres n'exigent qu'un petit nombre de grillages; cela dépend de la quantité des matieres que l'on doit dégager, & de leur combinaison plus ou moins intime avec le métal lorsqu'il est minéralisé. C'est donc aux directeurs des mines & des fonderies à connoître parfaitement la nature de leur mine, & des matieres qui entrent dans sa composition & qui l'accompagnent, pour juger de la maniere dont le grillage doit lui être appliqué.

L'opération du grillage se pratique, ou avant de donner aux mines la premiere fonte au fourneau de fusion, ou bien il se fait sur la matte, c'est à - dire sur la matiere impure & mélangée que l'on obtient après la premiere fonte de la mine; ainsi on distingue deux especes de grillages: savoir, celui de la mine, & celui de la matte. L'une & l'autre de ces opérations se fait de plusieurs façons différentes, qui varient avec les lieux & suivant la nature des mines. On se contentera d'indiquer les méthodes les plus communes. Il y a des grillages qui se font à l'air libre: d'autres se font sous des angars ou toits; d'autres se font dans des fourneaux voûtés. Pour le grillage simple qui se fait à l'air libre, on choisit aupres de la fonderie un terrein uni, sur lequel on dispose en quarré du bois ou des fagots; l'on étend la mine par - dessus, & l'on continue ainsi à faire des couches alternatives de bois & de mine: ce qui fait un tas qui a la forme d'une pyramide tronquée, comme on peut voir dans les Planches de Métallurgie, fig. 1. On a soin de laisser un intervalle vuide entre le sol du terrein & la premiere couche de bois, afin de pouvoir allumer le tas que l'on veut griller.

Le grillage à l'air libre se fait aussi sur une aire entourée d'un mur, à qui on donne des formes différentes dans les différens pays. A Fahlun en Suede, ce mur ressemble à un fer à cheval (Voyez dans la Planche la figure 2. la lettre A marque le registre ou la cheminée qu'on pratique pour que l'air fasse aller le feu). Mais la forme la plus ordinaire qu'on donne à ce mur, est celle qu'on voit à la fig. 3. c'est un mur à trois côtés ABC, partagé par plusieurs autres murailles DDD, qui forment comme des cloisons;

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