ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"947"> c'est dans l'espace compris entre ces murs ou cloisons, que l'on arrange le bois & la mine pour le grillage. Dans d'autres endroits le fourneau de grillage est un grand quarré de maçonnerie, voyez la figure 4. aaa sont les soupiraux pour le cours libre de l'air; b est l'entrée du fourneau. A Freyberg en Saxe, on grille la mine d'argent & de plomb dans un fourneau qu'on voit représenté à la fig. 5. dont le sol AA sur lequel se fait le grillage, est revêtu de briques; ce fourneau est couvert d'un toît soûtenu par des piliers de brique, qui portent sur la maçonnerie des côtés du fourneau; on laisse une ouverture à ce toît, pour que la fumée se dégage. Il y a des occasions où l'on est obligé de faire le grillage dans des fourneaux de réverbere, voûtés & arrangés de maniere que la flamme qu'on allume dessous, vient rouler sur la matiere que l'on veut griller. Schlutter en inventa un de cette espece, dont il se servit avec succès; il pouvoit contenir jusqu'à 32 quintaux de mine à - la-fois. Il en donne une description très - circonstanciée dans son traité de la fonte des mines, tom. II. pag. 31. & §. de la traduction françoise.

Il y a encore un grand nombre de manieres pour faire le grillage des mines; & chaque endroit où l'on s'occupe des travaux de la métallurgie, suit à cet égard une méthode particuliere, qui differe à quelques égards de celle des autres pays; mais celles qui viennent d'être décrites, suffisent pour qu'on se fasse une idée de cette opération; ceux qui voudront de plus grands détails sur le grillage, les trouveront dans le traité de la fonte des mines d'André Schlutter, publié en françois par M. Hellot, tom. II. & dans Emmanuel Swedenborg, opera mineralia. De curpo.

Les regles générales à observer pour le grillage, c'est d'employer un feu doux qui fasse simplement rougit doucement la mine sans la faire entrer en fusion. Il est nécessaire que le feu soit doux; parce que s'il étoit violent, en dégageant les parties volatiles qu'on veut faire partir, son impétuosité entraîneroit aussi les parties métalliques qui sont écartées les unes des autres dans la mine, & divisées en particules très - déliées.

La plûpart des métallurgistes préferent le feu de bois à celui de charbon pour le grillage des mines, tant parce qu'il est moins coûteux que le charbon, que parce qu'il ne chauffe point si vivement, & remplit mieux les vûes qu'on se propose dans cette opération. On regarde le bois de pin & de sapin comme préférable à tous les autres; à son défaut on peut employer le bois de chêne ou de hêtre; on peut aussi se servir de fagots. Il y a des endroits où l'on grille avec du bois verd & mouillé; mais l'expérience a fait voir que l'usage du bois sec étoit beaucoup plus avantageux.

L'on est quelquefois obligé de réitérer le grillage de la même mine un grand nombre de fois; cela dépend de sa nature & de ses propriétés; & c'est l'expérience & l'habileté du métallurgiste qui doit en décider. Il y a des mines qu'on est obligé de faire passer par 16, 18, & même 20 feux ou grillages; on voit que le traitement de cessortes de mines ne peut être entrepris que dans des pays où le bois est très - commun, & la main - d'oeuvre à très - bon marché, comme en Suede.

Lorsqu'on fait griller des mines, on est souvent obligé d'y faire des additions qui, jointes à l'action du feu, servent à les developper & à détruire les substances étrangeres qui sont unies au métal dans sa mine; c'est ainsi que l'on joint des pyrites avec de certaines mines de cuivre lorsqu'on les fait griller; par - là l'acide du soufre que ces pyrites contiennent se dégage, & met en dissolution la miniere ou la pierre qui sert d'enveloppe à la mine, & détruit les parties ferrugineuses qui s'y trouvent jointes; lorsque les mines sont arsénicales, il est aussi à propos d'y joindre des pyrites, parce que leur soufre se combine avec l'arsenic, qui par - là se dégage du métal. Quelquefois lorsque la mine est sulfureuse, on y joint de la chaux, qui dans le grillage absorbe la trop grande quantité de soufre. Par ces additions la mine est développée, & plus propre à recevoir le feu de fusion. ( - )

Grillage (Page 7:947)

* Grillage, (Serrurerie.) petit tissu ou de bois, ou de fil - de - fer, ou de laiton, qui s'entrelacent, qui se croisent, & qui laissent entr'eux des intervalles quarrés, oblongs, ou de toute autre figure. On pratique un grillage aux soupiraux des caves, aux portes d'un garde - manger, par - tout où l'on veut permettre l'entrée libre à l'air, & la fermer à toute autre chose.

Grillage (Page 7:947)

Grillage, en termes de Fabriquant de blonde, est un plein dessiné diversement selon les goûts divers, & travaillé avec un seul fuseau pour chaque fil ou trait, chargé d'un fil qui n'a qu'un double. Quoique tout grillage s'appelle plein ou point de fuseau, il ne faut pas croire qu'il n'y ait point d'espace d'un fil à l'autre; il y en a toûjours de petits qui, pour l'ordinaire forment autant de quarrés un peu inclinés.

Grillage (Page 7:947)

Grillage, en termes de Confiseur, est un ouvrage à qui l'on donne ce nom, parce que l'on le laisse un peu roussir sur le feu. On fait des grillages d'amandes, de tailladin, de citron, &c.

Grillage (Page 7:947)

Grillage, (Docimasie.) voyez l'article Rotissage.

GRILLE (Page 7:947)

* GRILLE, s. f. on donne communément ce nom à tout assemblage de matiere solide, fait à claire voie; ainsi la claie est une espece de grille. La barriere qui sépare en deux le parloir des religieuses, s'appelle la grille; les religieuses sont d'un côté en - dedans, ceux qui conversent avec elles sont de l'autre côté en - dehors; cette grille est quelquefois couverte d'un voile: quelquefois elle reste ouverte, mais elle est doublée, & les traverses de l'une coupe & divise en plus petits espaces les intervalles vuides de l'autre. Voyez dans les articles suivans différentes autres acceptions du même mot. Les grilles, soit en porte, soit autre, sont de grands ouvrages de Serrurerie; elles demandent du dessein, de la connoissance en Architecture, un grand art de manier le fer.

Grille (Page 7:947)

Grille, (Hydr.) en fait de Fontaines, est un assemblage de plusieurs cierges d'eau. Voyez Cierge. On le dit aussi d'un treillis de grosse charpente mis dans les fondations, dans l'eau, ou dans un terrein plein de glaise, qu'il ne faut pas éventer par le pilotage, pour mieux fonder dessus. (K)

Grille (Page 7:947)

Grille, (Econom. rustique.) on appelle grille de l'étang, le lieu par où l'eau se décharge quand il y en a trop.

Grille (Page 7:947)

* Grille, (Commerce.) on appelle à Genes compagnie des grilles, une association de marchands pour la traite des Negres. Voyez Compagnie.

Grille (Page 7:947)

* Grille, (Commerce.) laine d'Espagne; c'est de la prime, ou mere - laine, qu'on compare aux plus fines de Castille & d'Arragon.

Grille (Page 7:947)

Grille, terme de Blason, qui se dit de certains barreaux qui sont à la visiere d'un héaume, & qui empêchent les yeux du chevalier d'être offensés. On appelle aussi grille, une porte à - coulisse & grillée, qu'on peint quelquefois sur les écus.

Grille (Page 7:947)

* Grille, (Bas - au - métier.) il y a la grille & les ressorts de grille. Ce sont des parties de cette machine. Voyez l'article Bas - au - Metier.

Grille a Dorer (Page 7:947)

* Grille a Dorer, (Doreur.) treillis de fer dont les mailles sont en losange. Il sert aux Doreurs qui exposent au feu leurs ouvrages, avec commodité & propreté, en les plaçant sur cette grille.

Grille (Page 7:947)

Grille, terme de Fonderie, est un chassis de plu<pb-> [p. 948] sieurs barres de fer d'un pouce & demi de grosseur, distantes de trois pouces, & couchées de niveau en croisant la galerie. Son usage est de porter le massif, sur lequel s'établit le modele, de soûtenir les briquaillons dont on remplit la fosse, & de lier les murs des galeries par une embrassure de fer, bandé avec des clavettes & des mouffles. Voyez les Planc. de la Fonderie des statues équestres.

Grille (Page 7:948)

Grille, terme de Hongroyeur, c'est un instrument de ser C (Pl. de l'Hongroyeur) garni de sept ou huit barres, qui entrent par leurs extrémités dans deux traverses aussi de fer, & recourbées par les bouts d'environ trois pouces, qui servent de pié à la grille. Cette grille se pose sur une grande pierre de taille, ou un massif de briques AB d'environ quatre piés en quarré, sur laquelle on a étendu des charbous ardens: c'est sur cette grille que l'on étend les cuirs frottés de suif, afin que par la chaleur des charbons, le suif puisse pénétrer dans l'intérieur du cuir. Voyez les figures 5. & 4. Planche de l'Hongroyeur, qui représentent deux ouvriers qui passent un cuir enduit de suif sur la grille.

Grille (Page 7:948)

Grille, (Jard.) est un ornement des jardins, propre à perpétuer la vûe d'une allée. (K)

Grille (Page 7:948)

Grille d'Imprimeur en Taille - douce; voyez l'article Imprimerie en Taille - douce.

Grille (Page 7:948)

Grille, (à la Monnoie.) sont les lames assemblées telles qu'elles sortent du moule, & comme elles se sont jointes à la tête du moule. On les sépare avec de grosses cisailles ou cisoir; c'est ce que l'on appelle ôter la tête des lames.

Grille (Page 7:948)

Grille, terme de jeu de Paume, c'est un trou d'environ trois piés de haut, sur environ deux piés de largeur, placé dans un des coins des jeux de paume, à la hauteur d'environ trois piés. Toute balle qui entre dans la grille vaut un quinze pour celui qui l'y a placée.

Grille (Page 7:948)

Grille, (Rubanier.) ce sont quantité de tours des mêmes ficelles posées & garnies en tête des hautes - lisses, sur le devant des deux porte - rames. Ces grilles ne sont point limitées; on en peut mettre tant que lesdits porte - rames en peuvent contenir. Ces grilles servent au passage des rames, dont on évite ainsi la confusion.

GRILLER (Page 7:948)

GRILLER, voyez l'article Rotissage.

GRILLET ou GRILLETTE (Page 7:948)

GRILLET ou GRILLETTE, terme de Blason; sonnette ronde qu'on met au cou des petits chiens & aux jambes des oiseaux de proie. On l'appelle aussi grillot.

GRILLETÉ (Page 7:948)

GRILLETÉ, adj. en termes de Blason, se dit des oiseaux de proie qui ont des sonnettes aux piés.

Leaulmont Puy - Gaillard, d'azur au faucon d'argent, perché, lié & grilleté de même.

GRILLON (Page 7:948)

GRILLON, s. m. grillus, insecte qui ressembleroit à a cigale, si elle n'avoit point d'aîles, & qui en differe peu par le bruit qu'il fait.

Il y a des grillons domestiques, & des grillons sauvages. Parmi ceux - ci, le mâle est presque aussi gros que la cigale, mais il a le corps plus long; sa couleur est noirâtre; il a la tête grande, & les yeux gros & saillans; il porte sur le front des antennes qui se meuvent facilement, quoiqu'elles n'ayent point d'articulation; il a six jambes de la même couleur que le corps, les dernieres sont très - longues, & donnent à cet insecte beaucoup de facilité pour sauter; il peut marcher en - arriere comme en - avant; les aîles couvrent presque tout le corps, elles sont courbes & legerement sillonnées; la queue est fourchue, & le corps est plus petit que celui de la femelle, qui a le ventre plus gras, les yeux verdâtres, les antennes rouges, & la queue semblable à un trident. On voit ces insectes dans les champs pendant l'été: ils entrent dans la terre & y nichent; ils y restent pendant l'hyver, mais les grands froids les font périr.

Les mâles des grillons domestiques ont le corps brun, alongé, & beaucoup moins gros que celui du grillon sauvage; la tête presque ronde, & les yeux noirs; il y a deux lignes blanches transversales sur le dos, près des jambes du milieu; la queue est fourchue. La femelle est plus grosse que le mâle; elle a le ventre plus long; elle vole avec quatre aîles, celles du dessus sont plus courtes que celles du dessous; la queue est divisée en trois soies. Il y a des grillons de plusieurs autres especes; M. Linnaeus en compte quatorze. Mouffet, insect. theat. pag. 134. Voyez Insecte. (I)

Grillon (Page 7:948)

Grillon, (Comm.) terme usité parmi les marchands de bois pour signifier le bout d'une pile.

GRIMACE (Page 7:948)

GRIMACE, s. f. (Peinture.) Je regarde comme trop essentiel à l'intérêt de l'art de la Peinture, de recommander la simplicité dans les imitations de la nature, pour ne pas insister encore sur ce principe intéressant à l'occasion d'un mot dont l'usage a peut - être droit de devenir plus fréquent que jamais dans les Arts.

Artistes qui voulez plaire & toucher, soyez donc persuadés que les figures qui grimacent, soit pour paroître avoir des graces, soit pour joüer l'expression, sont aussi rebutantes dans vos ouvrages aux yeux équitables d'un spectateur instruit, que les caracteres faux sont odieux dans la société pour les honnêtes gens.

Je sai que vous pouvez m'objecter que presque toutes les expressions que vous envisagez autour de vous sont ou chargées ou feintes, que presque tout ce qu'on appelle grace est affectation & grimace: ce sont - là des obstacles qui s'opposent au progres de l'art; il faut les connoitre, & sans perdre le tems à s'en plaindre, mettre ses efforts à les surmonter.

Resléchissez, pénétrez - vous des sujets que vous traitez, descendez en vous - mêmes, & cherchez - y cette naïveté des graces, cette franchise des passions, que l'intérêt que vous avez à les saisir, vous fera trouver.

Un intérêt mal - entendu qu'on envisage apparemment dans la société, à se tromper les uns & les autres, y introduit l'affectation des grimaces; celui que vou, avez à ne vous pas séduire vous - mêmes, vous fera dévoiler la vérité.

Etudiez les grands modeles, ils ne doivent leur réputation & leur gloire qu'à la simplicité & à la vérité; plus ils sont exempts de grimaceé, plus leur réputation doit augmenter.

Lisez aussi & relisez continuellement le petit nombre d'auteurs anciens, dans lesquels la simplicité de l'imitation triomphe des usages, des préjugés, des modes, des moeurs & des tems. Article de M. Watelet.

GRIMAUD (Page 7:948)

GRIMAUD, voyez Hulotte & Huette.

GRIMBERG (Page 7:948)

GRIMBERG, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans l'électorat de Treves, bâtie au douzieme siecle par Jean, quatre - vingts - sixieme évêque de Treves. Elle est à six lieues S. de cette ville. Long. 24. 10. lat. 49. 30. (D. J.)

GRIMELIN (Page 7:948)

GRIMELIN, s. m. (Commerce.) celui qui fait un commerce de peu de conséquence. Il se dit particulierement, en termes de négoce de bestiaux, de certains particuliers qui, sans être pourvûs d'office, se trouvent dans les marchés de Poissy & de Sceaux, & y font les fonctions de vendeurs, en avançant aux marchands, moyennant quelque droit, l'argent des boeufs & des moutons qu'ils ont vendus aux Bouchers de Paris.

Ce grimelinage est défendu & déclaré usuraire par arrêt de la Tournelle du 29 Avril 1694. (G)

GRIMELINAGE (Page 7:948)

GRIMELINAGE, petit gain que l'on fait dans un trafic ou dans une affaire. (G)

GRIMELINER (Page 7:948)

GRIMELINER, v. n. gagner peu dans un négoce,

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