ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"860"> angles des triangles dans la mesure d'un degré du meridien, on se sert d'un instrument encore plus exact que le graphometre, d'un quart de cercle bien divisé & garni de lunette. Voyez Quart de Cercle. (O)

GRAPPE (Page 7:860)

GRAPPE, s. f. (Hist. nat.) on donne ce nom au fruit, & quelquefois à la semence de plusieurs plantes, lorsque ce fruit ou cette semence a ses grains distribués sur un soûtien branchu, comme on le voit au fruit de la vigne.

Grappe de Mer (Page 7:860)

Grappe de Mer, zoophyte, c'est un corps oblong qui a une sorte de pédicule, & qui ressemble par sa forme extérieure à une grappe de raisin en fleur. Les parties du dedans sont peu distinctes; on y reconnoît seulement plusieurs petites glandes, dont Rondelet a donné la figure avec celle du zoophyte entier. Hist. des insectes & zoophytes, pag. 90. (I)

Grappe (Page 7:860)

Grappe, (Manége & Maréch.) maladie cutanée, que quelques auteurs ont confondue avec celle que nous nommons arêtes ou queues de rat, & que d'autres ont imaginé avec raison être la même que celle que nous connoissons sous la dénomination de peignes. Voyez Peignes, Eaux, Maladie . (e)

Grappe de Raisin (Page 7:860)

Grappe de Raisin, (Peinture.) C'est au célebre Titien que l'art de la Peinture doit le principe caché sous l'emblème de la grappe de raisin. Ce savant peintre, le premier coloriste peut - être qui ait existé, en refléchissant sur l'accord du clair obscur & de la couleur, avoit observé cette harmonie, qui est le but où doivent tendre principalement ceux qui s'occupent à imiter la nature. Il avoit remarqué que la dégradation des couleurs & les différens effets de la lumiere & de l'ombre produisent dans un petit espace, à l'égard des grains qui composent une grappe de raisin, ce qu'ils produisent dans un plus vaste champ sur les corps qui sont offerts continuellement à nos yeux. Il se servoit de cet objet de comparaison pour développer ses idées, & pour rendre plus frappantes les instructions qu'il donnoit à ses éleves. Dans ces instructions il faisoit vraissemblablement remarquer aux jeunes artistes que chaque grain en particulier est l'objet d'une dégradation de couleur, d'une diminution de lumiere, & d'une progression d'ombre extrèmement combinées, à cause de la forme ronde du grain de raisin qui ne permet pas que la lumiere frappe également deux points de cette surface. Il observoit ensuite que cette combinaison si variée dans chaque grain est tellement subordonnée à une combinaison générale, qu'il en résulte, a l'égard de toute la grappe regardée comme un seul corps, un effet semblable à celui que produit un grain lorsqu'il est examiné en particulier. De ces observations tirées de l'exemple d'une grappe de raisin, il entroit sans doute dans des détails sur l'accord & l'union des grouppes, & sur l'harmonie du coloris & du clair obscur, qu'il seroit bien à souhaiter qu'il nous eût transmis. Nous en trouvons, il est vrai, l'application dans ses ouvrages; mais il faut avoir déjà fait un chemin considérable dans l'art de la Peinture par le raisonnement & par l'observation, pour être en état d'entendre ces leçons pratiques, & de lire dans les tableaux des grands maîtres. Rien n'est aussi commun & aussi juste que le conseil qu'on donne aux artistes qui commencent leur carriere, lorsqu'on leur dit: voyez les ouvrages des Titiens, des Raphaëls, des Wandik. Ils obéissent sans doute; mais s'il en est beaucoup qui regardent, il en est fort peu qui ayent l'avantage de voir. Article de M. Watelet.

GRAPPIN (Page 7:860)

* GRAPPIN, s. m. (Econ. rustiq.) instrument de fer à plusieurs fourchons pointus, recourbés, séparés les uns des autres, distribués comme les doigts de la main, & se rassemblant pour former une douille creuse, où le manche du grappin est reçu. On se sert principalement du grappin à la campagne, pout séparer une partie de la raphe du grain du raisin dans les vaisseaux où on le porte immêdiatement apres qu'il est vendangé, avant que de le jetter dans la cuve. Il y a une autre sorte de grappin, qu'on attache aux piés pour grimper plus facilement sur les gros arbres. La Marine a aussi son grappin. Voyez l'article suivant.

Grappin (Page 7:860)

Grappin, (Marine.) c'est une petite anchre qui a cinq pattes, & qui sert à tenir une chaloupe ou un petit bâtiment. On porte souvent le grappin à terre. Quelques - uns l'appellent hérisson, risson, harpeau; mais le terme le meilleur est grappin. On dit mouiller le grappin.

Grappin à main, ou grappin d'abordage, c'est un croc qu'on jette à la main de dessus les haubans & le beaupré, sur un vaisseau ennemi qu'on veut accrocher. Ce sont les matelots qui doivent jetter le grappin, ou sur les haubans, ou sur le beaupré, & souvent sur les écotars; & lorsque le grappin s'est attaché à quelque manoeuvre ou autre partie du vaisseau ennemi, on hale la corde qui est attachée au grappin, & on fait approcher les deux

On jette encore les grappins dans les hauts du vaisseau qu'on veut aborder, tâchant d'accrocher la dunette ou le château d'avant, & d'y sauter en même tems.

Grappin de brûlots, c'est un grappin qui a des crochets au lieu de pattes. On les met au bout du mât de beaupré & des vergues des brûlots, pour accrocher le navire qu'on veut brûler. (Z)

GRAS (Page 7:860)

GRAS, adj. (Gramm.) Gras, qui a de la graisse. Voyez Graisse. Il se dit aussi de tous corps enduit de graisse, & de ceux qui donnent au toucher la même sensation que ces corps enduits de graisse, ou que la graisse même. Il s'oppose quelquefois à maigre; on dit faire gras, faire maigre. Il désigne en d'autres circonstances la marque principale de l'embonpoint: cette femme est grasse. Il se prend substantivement: je n'aime pas le gras de la viande; le gras de la jambe. Dans ce dernier exemple il est synonyme à charnu. On l'employe au figuré: il s'est engraissé dans cette affaire; une cause grasse.

Gras (Page 7:860)

Gras, (Coupe des pierres.) signifie un excès d'épaisseur de pierre, ou de bois, ou d'ouverture d'angle plus grand qu'il n'est nécessaire pour le lieu où la pierre, où le morceau de bois doit être placé. Le défaut opposé s'appelle maigre.

Gras (Page 7:860)

Gras, s. m. parler, chanter gras, défaut qui vient plus souvent de l'éducation que de l'organe. Voyez la grammaire de Restaut, sur la lettre R.

Il est rare que les enfans ne parlent pas gras, il est rare aussi qu'avec des soins on ne vienne pas à - bout de les guérir d'un défaut de prononciation aussi desagréable. Voyez Grasseyer, Grasseyement. (B)

Gras (Page 7:860)

Gras, en Peinture & en Sculpture, est un terme dont l'acception revient à celle de moëlleux, de flou & de large. On dit gras large, &c.

Gras de la Jambe (Page 7:860)

Gras de la Jambe, est sa partie charnue, en latin sura.

Gras de Jambe (Page 7:860)

Gras de Jambe, (Manége.) l'aide du gras de jambe est, après celle du pincer, la plus forte de toutes les aides des jambes du cavalier. Voyez Jambes & Manége. (e)

Gras fondu (Page 7:860)

Gras fondu, épithete par laquelle on désigne un cheval atteint de la maladie que l'on nomme gras fondure. Voyez ci - après Gras fondure. (e)

Gras - Fondure (Page 7:860)

Gras - Fondure, s. f. adipis fusio, (Manége & Maréchal.) maladie. Le nom qu'on lui a donné designant précisément ce qu'elle n'est pas, on ne sauroit former des doutes sur l'ignorance de ceux de qui elle l'a reçu.

Un travail forcé, un repos excessif l'occasionnent, [p. 861] Le dégoût, l'agitation, l'inquiétude, l'action de l'animal qui se couche, se releve, & regarde sans cesse son flanc, & le battement plus ou moins violent de cette partie, en sont des signes fréquens, mais équivoques. Celui qui lui appartient essentiellement résulte de la présence d'une matiere visqueuse, épaisse & blanchâtre, qui se trouve mêlée avec les excrémens, & qui, sous la forme d'une espece de toile, en enveloppe & en coeffe, pour ainsi dire, les parties marronnées. C'est ce symptome univoque qui en a grossierement imposé, lorsque l'on s'est persuadé que cette humeur muqueuse & cette prétendue membrane ne sont autre chose que la graisse fondue, comme si le tube intestinal en étoit intérieurement & considérablement garni, & comme si, du tissu cellulaire du péritoine dans lequel elle est répandue, elle pouvoit en se fondant se frayer une route dans ce canal, & être dès - lors & par ce moyen évacuée avec la fiente.

Quiconque envisagera la maladie dont il s'agit sous l'aspect d'une affection inflammatoire du basventre, & spécialement du mésentere & des intestins, concevra une juste idée de son génie & de son caractere. En effet si l'on suppose, ensuite d'un exercice outré & de l'extrème accélération du mouvement circulaire, une phlogose fixée plus particulierement, & à raison de certaines dispositions, sur les parties de l'abdomen: ou, si l'on imagine, ensuite d'un repos trop long & conséquemment à la stase des humeurs, un engorgement dans le tissu vasculeux de ces mêmes parties, nécessairement enflammées, dès que leurs fibres nerveuses tiraillées, ou dès que les humeurs stagnantes ayant acquis un degré d'acrimonie susciteront des oscillations plus fréquentes & plus fortes, & donneront lieu à une effervescence; tous les signes qui caractérisent la grasfondure, ne présenteront rien qui ait droit de surprendre; & l'on verra sans peine comment le mucus, toûjours abondant dans les intestins qu'il lubréfie, & qui d'ailleurs est de la nature des sucs albumineux que la chaleur durcit, peut, dans un lieu que la main même du maréchal trouve brûlant, être parvenu au point de consistance qu'il a acquis, lorsqu'il est entraîné avec les crotins qu'il recouvre.

La phlogose qui se manifeste violemment dans la région abdominale est - elle universelle? la gras - fondure sera jointe à la courbature, ou à quelque autre maladie aiguë. Les engorgemens qui ont lieu dans le tissu vasculeux dont j'ai parlé, sont - ils accompagnés de celui des vaisseaux lymphatiques des parties membraneuses qui enveloppent les articulations? il y aura fourbure & gras - fondure en même tems. L'inflammation enfin est - elle très - legere & bornée seulement aux intestins? les desordres qu'elle suscitera seront à peine sensibles.

Du reste c'est une erreur née de la fausse idée que l'on s'est formée de cette maladie, de croire que les chevaux chargés de graisse soient les seuls qui puissent y être exposés; la masse des humeurs contenant en eux, il est vrai, une grande quantité de parties sulphureuses, est très - susceptible d'alkalisation & d'explosion; mais d'une autre part, la force & la rigidité des solides dans les chevaux maigres ne les y rend pas moins sujets.

Lorsque la gras - fondure est simple, il est rare que les suites en soient funestes. Elle est aussi plus ou moins dangereuse, selon ses diverses complications; elle cede néanmoins, dans tous les cas, à un traitement méthodique, pourvû que les secours qu'elle exige ne soient pas tardifs. Ce traitement méthodique consiste uniquement & en général, dans des saignées plus ou moins multipliées, dans l'administration d'un plus ou moins grand nombre de lavemens émolliens, & dans le soin de tenir exactement l'ani<cb-> mal à un régime, humectant & délayant; car on doit absolument proserire tous remedes cordiaux & purgatifs, capables d'enflammer, d'irriter encore davantage, & d'occasionner infailliblement la mort de l'animal. (e)

GRASSE ou GRACE (Page 7:861)

GRASSE ou GRACE, en latin Grinnicum, (Géog.) petite ville de France en Provence, avec un évêché suffragant d'Embrun. Elle est sur une montagne, à six lieues O. de Nice, cinq N. O. d'Antibes, vingt - six N. E. d'Aix. Longit. 24. 36. 5. lat. 43. 39. 25. (D. J.)

Grasse Bouline (Page 7:861)

Grasse Bouline, (Marine.) Voyez Bouline.

GRASSEL (Page 7:861)

GRASSEL, s. m. (Manége & Maréch) Le grassel termine la portion de l'arriere - main, que je nomme la cuisse. Il occupe conséquemment la partie supérieure de celle que l'on doit appeller la jambe, suivant la nouvelle distinction que j'ai cru devoir faire, eu égard aux extrémités postérieures de l'animal. Voyez les élémens d'Hipp. vol. I.

Il est formé par un os d'une figure à - peu - près quarrée, désigné par le nom de rotule, qui se trouve sur l'éminence antérieure, lisse & polie de l'extrémité inférieure du fémur. Cet os est maintenu par les ligamens capsulaires de l'articulation qu'il recouvre, & par les tendons des muscles extenseurs de la jambe, qui s'y attachent avant de parvenir au tibia. Il fait l'office d'une poulie, en glissant lors de la contraction de ces muscles sur l'éminence dont j'ai parlé.

Les chevaux peuvent boiter du grassel. Voyez Effort. (e)

GRASSETTE (Page 7:861)

GRASSETTE, s. f. pinguicula (Hist. nat. botan.) genre de plante à fleur monopétale anomale, ouverte des deux côtés, mais ressemblante à la fleur de la violette, presque divisée en deux levres, & terminée par une sorte de queue. Il sort du calice un pistil qui passe dans la partie postérieure de la fleur, & qui devient un fruit ou une coque qui s'ouvre en deux pieces, & qui renferme de petites semences attachées à un placenta. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

GRASSEYEMENT (Page 7:861)

GRASSEYEMENT, s. m. (Voix.) défaut de l'organe qui gâte la prononciation ordinaire, celle que nous desirons dans la déclamation & dans le chant, sur - tout dans celui du théatre. Voyez Grasseyer. On parle gras, on chante gras, lorsqu'on donne le son r comme si elle étoit précédée d'un c ou d'un g, & qu'on dit l comme si elle étoit un y, sur - tout quand elle est double. Ainsi le mot race dans la bouche de ceux qui grasseyent, sonne comme le mot grace ou trace dans celle des gens qui parlent ou chantent bien; & au lieu de dire carillon, groseille, on prononce niaisement caryon, groseye. Voyez les articles B & L.

Le grasseyement sur les autres lettres de la langue sont au - moins aussi insupportables. Il y en a sur le c qu'on prononce comme s'il étoit un t. On a mis sur le théatre des personnages de ce genre qui y ont beaucoup grasseyé & fait rire. Il y a eu un motif raisonnable de ridiculifer ce défaut, rarement naturel, & qui presque toûjours n'est produit que par l'affectation ou la mignardise.

On a vû sur le théatre lyrique une jeune actrice qui auroit peut - être distrait les spectateurs de ce défaut, si sa voix avoit secondé son talent. Elle arriva un jour sur la scene par ce monologue qu'on eut la mal - adresse de lui faire chanter:

Déesse des amours, Vénus, daigne m'entendre, Sois sensible aux soupirs de mon coeur amoureux. Il est rare que dans les premiers ans on ne puisse pas corriger les enfans de ce vice de prononciation, qui ne vient presque jamais du défaut de l'organe: celui de r, par exemple, n'est formé que par un mouvement d'habitude qu'on donne aux cartilages de la gorge, & qui est poussé du dedans au - dehors. Ce

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