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Gigoté (Page 7:661)
GIGUE (Page 7:661)
GIGUE, s. f. (Musique.) air qui se marque ordinairement
d'un 6/8, qui se bat à deux tems inégaux
& vifs, & qui commence ordinairement en levant.
La gigue n'est proprement qu'une espece de loure
dont le mouvement est accéléré. Voyez
Les Italiens font aussi beaucoup d'usage de la gigue, même dans leurs pures symphonies; & on sait que Corelli entr autres a excellé dans ce genre. Mais ils ne bornent pas le mouvement de cet air à des sonates, ni même à des airs de chant gai; ils l'employent quelquefois très - à - propos dans des airs vifs de différente espece, d'amour, de fureus, de douleur même. La maniere dont nous notons nos airs de gigue, ne les rend propres qu'à rendre des paroles gaies; la petite différence dans la maniere de noter des Italiens, les met à portée d'exprimer par ce mouvement beaucoup plus que nous. Nous ne pouvons, il est vrai, nous persuader, graces à la finesse de notre tact en Musique, & aux modeles que nous en avons, qu'un mouvement vif puisse exprimer autre chose que la joie, comme si une douleur vive & furieuse parloit lentement. C'est en conséquence de cette persuasion que les morceaux vifs du Stabat, exécutés gaiement au concert spirituel, ont paru des contre - sens à plusieurs de ceux qui les ont entendus. Nous pensons sur cet article à - peu - près comme nous faisions il y a très - peu de tems sur l'usage des cors - de - chasse. On sait, pour peu qu'on ait entendu de beaux airs italiens pathétiques, l'effet admirable que cet instrument y produit; avant cela nous n'aurions jamais imaginé qu'il pût être placé ailleurs que dans une fête de Diane.
Au reste, pour en revenir à la gigue, comme elle se bat à deux tems, les François & les Italiens l'ont quelquefois marquée d'un 2 au lieu d'un 6/8, en y conservant d'ailleurs la maniere de noter que nous avons dite. (O)
GIHUN (Page 7:661)
GIHUN, (Géogr.) Les Arabes appellent ainsi l'Oxus des anciens, grande & célebre riviere d'Asie, qui prend sa source dans la province de Tokharestan, au pié du mont Imaüs. Elle a son cours géneral du couchant au levant; & après avoir coupé la Chowaresme en deux, & séparé la Perse du Turkestan, elle se jette dans la mer Caspienne. (D. J.)
GILBERTINS (Page 7:661)
GILBERTINS, s. m. pl. (Hist. ecclésiastiq.) ordre de religieux ainsi nommés de leur fondateur Gilbert de Semprlnghand, dans la province de Lincoln, qui institua cet ordre l'an 1148.
On n'y recevoit que des gens qui eussent été mariés. Les hommes suivoient la regle de saint Augustin, & étoient chanoines, & les femmes celle de saint Benoît.
Le fondateur ne bâtit qu'un monastere double; ou plûtôt deux monasteres différens qui se touchoient; l'un pour les hommes, & l'autre pour les semmes, mais séparés par de hautes murailles.
Cet ordre eut des monasteres semblables, où l'on compta dans la suite jusqu'à sept cents religieux, & plus d'une fois autant de religieuses. Mais il fut aboli avec tous les autres sous le regne d'Henri VIII. Dictionn. de Trévoux & Chambers. (G)
GILGUL (Page 7:661)
GILGUL, s. m. (Théologie.) mot qui se trouve souvent dans les écrits des juifs modernes, & surtout dans leurs livres allégoriques. Il signifie roulement; mais les auteurs sont partagés sur le vrai sens qu'y donnent les rabbins. Les uns croyent que tous ceux de leur nation qui sont dispersés dans le monde, & qui meurent hors de la terre de Chanaan, ne ressusciteront au jour du jugement dernier que par le moyen de ce gilgul, c'est - à - dire, selon eux, que leurs corps rouleront par les fentes de la terre pratiquées par Dieu même, jusqu'à ce qu'ils soient arrivés en Judée, ce qui porte plusieurs d'entr'eux à se rendre avant leur mort dans le pays qu'ont habité leurs peres, pour éviter ce roulement. Les rabbins ne sont pas eux mêmes d'accord sur la maniere dont les cadavres feront ce voyage, quelques - uns les faisant ressusciter dans le lieu même où ils auront été ensevclis; d'autres imaginant que Dieu leur creusera des cavernes & des soûterreins, qui de toutes les parties du monde aboutiront au mont des Olives. C'est ce que Buxtorf rapporte dans son dictionnaire chaldaïco - rabbinique. L'opinion de Léon de Modene est beaucoup plus vraissemblable. Il assûre qu'il y a des juifs qui, comme Pythagore, croyent la transmigration des ames d'un corps dans un autre; que cette maniere de penser, quoiqu'elle ne soit pas universellement reçue, a parmi eux ses défenseurs & ses adversaires, & que c'est cette espece de métempsycose qu'ils nomment gilgul. Quoique les Juifs prétendent fonder ces différentes explications du gilgul sur divers passages de l'Ecriture, on doit regarder leurs idées à cet égard comme tant d'autres visions extravagantes dont leurs livres sont remplis. Léon de Modene, cérëmonies des Juifs, part. V. chap. x. (G)
GILLES (Page 7:661)
GILLES, (
GILOLO (Page 7:661)
GILOLO, (Géogr.) grande île d'Asie avec une
capitale de même nom dans l'Archipel des Moluques.
Elle est sous la ligne, entre l'île de Celebes & la
terre de Papous, dont elle n'est séparée que par un
petit canal; cette île est fort irréguliere. On lui
donne cent milles du N. au S. & autant de l'E. à l'O.
L'air y est fort chaud, & la terre fertile en riz &
en sagu. La mer qui l'environne, lui fournit quantité
de tortues. Long. 145
GILOTINS (Page 7:661)
* GILOTINS, s. m. pl. (Hist. mod.) jeunes gens [p. 662]
GIMBLETTE (Page 7:662)
GIMBLETTE, s. f. c'est un ouvrage de Confiserie fait en forme d'anneaux, de chiffres, &c. d'une pâte mêlée avec du vin d'Espagne ou du vin blanc commun, des oeufs, de la farine, à laquelle on donne telle odeur qui plaît.
GIMMA (Page 7:662)
GIMMA, (Hist. nat) nom donné par quelques auteurs à la pierre composée d'un assemblage de coquilles & de différens corps marins pétrifiés.
GIMMOR (Page 7:662)
GIMMOR, (Géogr.) montagne de Suisse dans le
canton d'Appenzell. On y trouve quantité de pierres
assez curieuses, dont les unes sont blanchâtres &
sans couleurs étrangeres, & les autres sont transparentes,
avec des traits noirs qui les coupent à angles
droits; ces pierres pourroient bien n'être autre
chose qu'une espece de talc. Voyez
GINDI ou DGINDI (Page 7:662)
GINDI ou DGINDI, s. m. pl. (Hist. mod.) espece de cavaliers turcs extrèmement adroits. On leur attribue des tours de force & de souplesse très - singuliers. Ils tamassent, dit - on, en courant une lance qu'ils ont jettée à terre; ils galopent quelquefois tenant un pié sur un cheval & un pié sur un autre, & en cet état tirent des oiseaux qu'on a placés exprès sur les plus hauts arbres. D'autres feignent de tomber, se laissent glisser sous le ventre du cheval, puis se remettent en selle. On ajoûte qu'Amurath IV. voulant un jour se divertir, leur commanda de courir l'un contre l'autre les deux piés sur la selle, ce qu'ils exécuterent après plusieurs chûtes. Un italien qui avoit été dix ans esclave à Constantinople, où il avoit appris de pareils exercices, les donna en spectacle à Paris en 1585, à ce que rapporte Vigenere. Ricaut, de l'empire ottoman. (G)
GINGEMBRE (Page 7:662)
GINGEMBRE, s. m. (Bot. exot.) plante exotique dont la fleur imitant celle de nos orchis, sort d'une masse écailleuse, & s'ouvre par six pétales qui la composent; l'ovaire devient ensuite un fruit triangulaire à trois loges, qui contiennent plusieurs graines.
Le détail suivant fera mieux connoître cette plante, diversement nommée dans les livres de Botanique; elle est appellee gingembre femelle à feuilles etroites, zingiber angustiori folio foemina, utriusque Indioe alumna, par Pluk. Alm. page 397. iris latifolia, tuberosa, zingiber dicta flore albo, H. Oxon; mangaratia, par Pison; gingibil, par Bontius; chilli Indioe orientalis, par Hernandes; inschi ou inschi - kua, H. Malab.
La racine, selon le P. Plumier, a du rapport avec celle du roseau; elle est tendre, écailleuse, branchue, blanche en - dedans, pâle & jaunâtre en - dehors, d'un goût très - piquant. Cette racine pousse trois ou quatre petites tiges, cylindriques, épaisses d'un demi - doigt, renflées & rouges a leur origine, mais entierement vertes dans le reste de leur longueur.
De ces tiges, les unes sont garnies de feuilles, les autres se terminent en une masse écailleuse; celles qui sont feuillées sont en grand nombre, alternes, épanoüies en tout sens, semblables à celles du roseau, mais plus petites & plus molles, longues d'environ un demi - pié, pointues, & ayant un peu plus d'un pouce dans leur plus grande largeur. Elles sont lisses, d'un verd gai, & partagées par une petite côte saillante en - dessous; les petites tiges qui finissent en masse ont à peine un pié de hauteur; elles sont entourées & couvertes de petites feuilles ver<cb->
De l'aisselle de ses écailles sortent des fleurs qui imitent celles de nos orchis, & qui s'ouvrent en six pieces aigues, en partie pâles, & en partie rouges foncé, & tachetées de jaunâtre. Le pistil qui s'éleve du centre est très - menu, court, blanc, terminé par une pointe blanche recourbée, & rouge à l'extrémité. Sa base devient un fruit coriace, ovalaire, trangulaire, à trois loges, à trois panneaux remplis de plusieurs graines. Les masses ont une vive odeur; les fleurs qui en sortent durent à peine un jour, & s'épanoüissent successivement l'une après l'autre.
Quoiqu'on cultive cette plante en Amérique, elle ne paroît pas originaire de cette partie du monde; & l'on a lieu de croire qu'elle y a été apportée, de même qu'au Bresil, des Indes orientales ou des Philippines.
La seconde espece de gingembre appellée gingembre mâle, zingiber sylvestre mas, par Pison Mant. Arom. anchoas ou zingiber mas, par Hernandes; & katon - inschi - kua, par Commellin. H. Malab. ne differe de la précédente, qu'en ce que ses feuilles sont rudes, plus épaisses & plus larges, ses racines plus grosses, d'une odeur moins forte, d'un gout moins brûlant & moins aromatique; & c'est aussi pour cette raison qu'on n'en fait pas autant de cas.
Il y a une troisieme plante qui est nommée gingembre
sauvage à larges feuilles, zingiber majus latifolium
sylvestre, par Herman. C'est celle qui donne
la racine de zérumbeth; nous la décrirons à sa place.
Voyez
Gingembre (Page 7:662)
Les habitans de Malabar conservent d'une année à l'autre des racines noüeuses & filandreuses de cette plante. Après avoir fait plusieurs creux d'une certaine profondeur & à certaines distances dans un terrein gras, bien fumé & bien labouré, ils enfoncent des tranches de racines dans chaque creux, les couvrent d'un peu de terre, & les arrosent plus ou moins, selon que le terrein est plus ou moins sec. Ils continuent les arrosemens jusqu'au tems de la récolte qui se fait ordinairement en Janvier, & qui est indiquée par les feuilles fannées de la plante; alors ils arrachent les racines de terre, & les font sécher lentement. Aussi - tôt qu'elles sont passablement seches, ils les enduisent de bol pour empêcher les insectes de s'y mettre. Linschotten dit que pour garantir efficacement les racines de gingembre des injures de l'air, des vers, & des teignes, ils font de grands amas de ces racines, les couvrent de terre de potier, & les laissent sécher insensiblement sous cette couverture impénétrable.
On suit à - peu - près la même méthode de culture
dans les îles Antilles qu'aux Indes orientales; on y
plante le gingembre sur la fin de la saison des pluies,
c'est - à - dire en Octobre & en Novembre. Après que
la terre a été labourée à la houe, on met de pié - enpié une branche de la racine qui a été conservée de
la derniere récolte; on préfere celles à qui il est resté
le plus de chevelure, & on les recouvre de trois ou
quatre doigts de terre. Au bout de dix à douze jours
la plante commence à pousser une pointe, qui ne
paroît d'abord que comme la pousse des jeunes ciboules,
tant les feuilles sont foibles. Alors on prend
soin de tenir la terre bien nette, d'en arracher les
mauvaises herbes, & de continuer cette pratique
jusqu'à ce que la plantè soit assez forte pour couvrir
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