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La terre étant bien cultivée, les animaux destructeurs
étant pris avec soin, il faut encore pour la sûreté
& la tranquillité des perdrix grises, qu'une plaine
ne soit point nue, qu'on y rencontre de tems en
tems des remises plantées en bois, ou de simples buissons
fourrés d'épines: ces remises garantissent la
perdrix contre les oiseaux de proie, les enhardissent
à tenir la plaine, & leur font aimer celle qu'elles habitent.
Quand on n'a pour objet que la conservation,
il ne faut pas donner une grande étendue à ces remises;
il vaut mieux les multiplier; des buissons de six
perches de superficie seroient tres suffisans, s'ils n'étoient
placés qu'à cent toises les uns des autres; mais
si l'on a le dessein de retenir les perdrix après qu'elles
ont été chassées & battues dans la plaine, pour
les tirer commodément pendant l'hyver, on ne peut
pas donner aux remises une étendue moindre que
celle d'un arpent. La maniere de les planter est différente
aussi, selon l'usage qu'on en veut faire. Voyez
On peut être sûr que dans un pays ainsi disposé & gardé, on aura beaucoup de perdrix; mais l'abondance étant une fois établie, il ne faut pas vouloit la porter à l'excès. Il faut tous les ans ôter une partie des perdrix, sans quoi elles s'embarrasseroient l'une l'autre au tems de la ponte, & la multiplication en seroit moindre. C'est un bien dont on est contraint de jouir pour le conserver. La trop grande quantité de coqs est sur - tout pernicieuse. Les perdrix grises s'apparient; les coqs surabondans troublent les ménages établis, & les empêchent de produire: il est donc nécessaire que le nombre des coqs ne soit qu'egal à celui des poules; on peut même laisser un peu moins de coqs: quelques - uns se chargent alors de deux poules, & leur suffisent; elles pondent chacune dans un nid separé, mais fort près l'une de l'autre; leurs petits édlosent dans le même tems, & les deux familles se réunissent en une compagnie sous la conduite du pere & des deux meres. Voilà ce qui concerne la conservation des perdrix grises.
Les rouges cherchent naturellement un pays disposé d'une maniere dusserente; elles se plaisent dans les lieux élevés, secs & pleinsde gravier; elles cherchent les bois, sur - tout les jeunes taillis & les fourrés de toute cspece. Dans les pays où la nature seule les a établies, on les trouve sur les bruyeres, dans les roches; & quand on n'a d'elles que des soins ordinaires, elles ne paroissent pas se multiplier beaucoup. Les perdrix rouges sont plus sauvages & plus sensibles au froid que ne sont les grises: il leur faut donc plus de retraites qui les rassûrent, & plus d'abris qui pendant l'hyver les garantissent du vent & du froid. Les perdrix grises ne quittent point la plaine lorsqu'elles y sont en sûreté; elles y couchent & sont pendant tout le jour occupées du soin de chercher à vivre. Les perdrix rouges ont des heures plus marquées pour aller aux gagnages; elles sortent le soir deux heures avant le soleil couchant; le matin lorsque la chaleur se fait sentir, c'est - à - dire pendant l'été vers neuf heures, elles rentrent dans les bois & surtout dans les taillis, que nous avons dit leur être nécessaires. Il faut donc que le pays où l'on veut multiplier les perdrix rouges, soit mêlé de bois & de piaines; il faut encore que ces plaines, quoique voisines des bois, soient fourrées d'un assez grand nom<cb->
Les faitans se plaisent assez dans les lieux humides; mais avec de l'attention on peut en retenir partout où il y a du bois & du grain. Il faut aux faitans des taillis qui les couvrent, des arbres sur lesquels ils se perchent, des plaines fertiles qui les nourrissent, dans ces plaines des buissons qui les assûrent, & autant que tout cela une tranquillité profonde, qui seule peut les fixer. Si je voulois peupler d'une grande quantité de faisans un pays nud, je plinterois des bosquets de vingt arpens, à trois cents toises les uns des autres. Ces bosquets seroient divisés en quatre parties, dont chacune seroit coupée à l'âge de seize ans, afin qu'il y eût toûjours des taillis fourrés & dequoi percher. Les entre - deux de ces bosquets seroient cultivés comme la terre l'est ordinairement; une partie seroit semée en blé; l'autre en mars, pendant que le troisieme resteroit en jachere. Je voudrois outre cela planter à cent toises de chacun de ces grands bosquets, des buissons alongés en haies, qui établiroient la sûreté des faisans dans la plaine; & ces buissons serviroient à les faire tuer. Le terrein ainsi disposé, on ne tourmenteroit jamais les faisans dans les grands bosquets dont j'ai parlé; ils y trouveroient un asyle assûré, lorsqu'on les auroit chassés à la faveur des buissons. Si vous faites partir deux ou trois fois les faisans, ils s'effrayent & desertent. On espere en vain d'en retenir beaucoup par - tout où l'on chasse souvent. Ce seroit dans ces haies intermédiaires dont nous avons parlé, qu'on donneroit à manger aux faisans pendant l'hyver. L'orge & le sarrasin sont leur nourriture ordinaire; ils sont très - friands des féverolles: on peut aussi leur planter des topinambours; c'est une espece de pomme de terre qu'ils aiment, & qui sert à les retenir, parce qu'il leur faut beaucoup de tems pour la déterrer. Des qu'on s'apperçoit que la campagne ne fournit plus aux faisans beaucoup de nourriture; dès que les coqs commencent à s'ecarter, il faut leur jetter du grain: on ne leur en donne pas [p. 660]
Il faut découvrir le gason des prés pour les perdrix
grises. Pour cela on se sert de traîneaux triangulaires
qui doivent être fort pesans, & armés pardevant
d'une espece de soc de fer qui fende la neige.
On y attele un ou deux chevaux, & on attache sur
le derriere, pour faire l'office du balai, une bourrée
d'épines fort rudes, qu'on a soin de charger. Il faut
que des hommes balayent, le long des buissons au
midi, des places, pour donner à manger aux perdrix
rouges. Il faut pour les faisans répandre dans
différentes places du fumier, sur lequel on jette du
grain. Il est nécessaire qu'ils soient long - tems à le
trouver. Si on ne le leur donnoit pas de cette maniere,
il seroit dévoré sur le champ; & après cela leur
oisiveté & leur inquiétude naturelle les feroient deserter.
Malgré tous ces soins on perd encore beaucoup
de faisans, sur - tout pendant les brouiliards qui
sont fréquens à la fin de l'automne. Voilà ce que nous
connoissons de plus essentiel pour la conservation du
gibier. Les détails de pratique ne peuvent point être
écrits; mais ils ne seront ignorés d'aucun de ceux qui
voudront s'en instruire par l'usage. Nous en avons
peut - être trop dit, vû le peu d'importance de la matiere.
Le nombre de ceux qu'intéresse la conservation
du gibier, ne peut pas être comparé à la foule
d'honnêtes gens qu'elle tourmente. Nous ne devons
pas finir sans avertir ceux - ci, qu'en fumant leurs
terres un peu plus, & en semant leurs blés quinze
jours plûtôt, les faisans & les perdrix ne leur feront
qu'un leger dommage. A l'égard des lievres & des
lapins, leur abondance fait un tort auquel il n'y a
point de remede; on ne les multiplie qu'aux dépens
des autres especes de gibier, & à la ruine des recoltes.
Ce projet ne peut donc appartenir qu'à des hommes
qui ont oublié ce qu'ils sont, & ce qu'en cette
qualité ils doivent aux autres. Cet article est ce M.
GIBRALTAR (Page 7:660)
GIBRALTAR, (
Gibraltar (Page 7:660)
GIEN (Page 7:660)
GIEN, Giemacum, (Géog.) ville de France dans le Hurepoix, sur la Loire, à trois lieues au - dessous de Briare, à dix d'Orléans, à trente - quatre S. E. de Paris. C'est un comté qui appartenoit autrefois aux seigneurs de Donzy, & relevoit des évêques d'Auxerre. Gien est toujours du diocèse d'Auxerre; mais quant au comté, Louis XIV. l'a vendu ou engagé au chancelier Seguier. Long. 20. 17. 42. latit. 47. 4. 8. (D. J.)
GIENGEN (Page 7:660)
GIENGEN, Gienga, (Géog.) petite ville libre & impériale d'Allemagne, dans la Soüabe, sur la riviere de Brentz, entre Ulm & Nordlingen. Long. 28. 2. lat. 48. 38. (D. J.)
GIENZOR (Page 7:660)
GIENZOR, (Géog.) ville ouverte d'Asrique dans la Barbarie, au royaume de Tripoli, dont elle est à quatre lieues. Long. 56. 35. lat. 34. 18. (D. J.)
GIERACE (Page 7:660)
GIERACE, Hieracium ou Sancta Hieracia, (Géog.) ville d'Italie au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, avec un évêché suffragant de Reggio. Elle est sur une montagne près de la mer, à 13 lieues N. E. de Reggio, 11 S. E. de Nicotera. Long. 34. 18. lat. 38. 15. (D. J.)
GIESSEN (Page 7:660)
GIESSEN, Giessa, (Géog.) ville forte d'Allemagne dans la haute Hesse, avec une université fondée en 1607, un château & un arsenal; elle est dans le partage de la maison de Darmstadt, dans un terrein fertile, sur la riviere de Lohn, à deux lieues de Wetzlar, à quatre S. O. de Marpurg, neuf S. E. de Francfort. Voyez Zeyler, Harsioe. topog. Long. 26. 26. lat. 50. 30.
Hertius (Jean Nicolas) jurisconsulte, mort en 1710 à 59 ans, étoit de Giessen. Il est connu par quelques ouvrages estimés, & entr'autres par des opuscules écrits en latin sur l'histoire & la géographie de l'ancienne Germanie. (D. J.)
GIFT - MEHL (Page 7:660)
GIFT - MEHL, s. m. (Métallurgie.) ce mot est allemand,
& signifie farine empoisonnée. Il est usité dans
les atteliers où l'on grille le cobalt pour en dégager
l'arsenic: cet arsenic se dissipe en fumée, & est reçu
dans une longue cheminée horisontale, aux parois
de laquelle il s'attache sous la forme d'une poudre
blanche ou d'une farine legere. On la recueille au
bout de quelques tems, pour la mettre à sublimer &
en faire soit de l'arsenic crystallin, soit de l'orpiment
& du réalgar, en y joignant du soufre. Voyez
GIGANTESQUE (Page 7:660)
GIGANTESQUE, adj. qui est d'une taille démesurée
ou de géant. Voyez
GIGANTOMACHIE (Page 7:660)
GIGANTOMACHIE, s. f. (Littérat.) description
du combat des géans contre les dieux fabuleux de
l'antiquité. Voyez ci - devant
Plusieurs poëtes ont composé des gigantomachies; celle de Scarron est assez connue.
GIGLIO (Page 7:660)
GIGLIO, AEgilium ou Igilium, (Géog.) petite île d'Italie sur la côte de Toscane, avec un château pour la défendre des corsaires. Elle est située au N. O. de l'île d'Elve, & fait partie de l'état de Sienne. Le portulan de la Méditerranée dit qu'elle est environ à 12 milles S. O. de la pointe de l'O. d'Argentaro, & lui donne 6 à 7 milles de longueur. Long. 28. 35. latit. 42. 24. (D. J.)
GIGOT (Page 7:660)
GIGOT, s. m. (Boucherie & Cuisine.) c'est la cuisse du mouton, qu'on appelle aussi l'éclanche.
GIGOTÉ (Page 7:660)
GIGOTÉ, adj. (Manége.) expression basse, mais
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