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Gorge (Page 7:743)
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Gorge (Page 7:743)
On appelle gorge chaude la viande chaude qu'on donne aux oiseaux de proie, & qu'on prend du gibier qu'ils ont attrapé.
On dit aussi donner bonne gorge, quand les Fauconniers repaissent les oiseaux; demi - gorge ou quart de gorge, selon que l'on les veut traiter.
Enduire ou digérer sa gorge, se dit de l'aliment que l'oiseau a pris: on dit, l'oiseau a digéré sa gorge, lorsque cette gorge passe vîte & que l'oiseau émeutit incontinent sans prendre nourriture: on tient que c'est un mauvais signe, qu'il devient éthique; ce qu'on appelle mal subtil.
Gorge - rouge (Page 7:743)
L'hyver ces oiseaux approchent des maisons pour
chercher à manger: en eté des qu'ils peuvent trouver
de quoi se nourrir dans les bois, & que le froid
ne se fait plus sentir, ils se recirent avec leurs petits
dans les lieux les plus deserts. Ils aiment la solitude:
d'où vient le proverbe qui dit,
Cet oiseau fait son nid parmi les épines, dans les endroits les plus touffus des bois & les plus remplis de feuilles de chêne, & il le couvre avec ces feuilles: on dit qu'il n'y entre que par un seul endroit, & que toutes les fois qu'il en sort, il ferme l'ouverture avec les mêmes feuilles. On dittingue le mâle de la femelle, par les pattes qui sont plus noires, & par quelques poils qu'il a de chaque côté du bec. Ces oiseaux se nourrissent de petits vers & d'autres
GORGÉ, ENFLÉ (Page 7:743)
GORGÉ, ENFLÉ, adj. synon. (Manége.) des jambes
gorgées, des boulets gorgés. Voyez
Gorgé (Page 7:743)
GORGER (Page 7:743)
GORGER, en terme d'Artificier, c'est remplir de composition le trou de l'ame d'un artifice; ce qui ne se fait que rarement.
GORGERE, ou TAILLEMER (Page 7:743)
GORGERE, ou TAILLEMER, s. f. (Marine.) c'est une des principales pieces qui composent la poulaine ou éperon.
La gorgere s'étend à l'avant du vaisseau, depuis l'extrémité du brion ou la naissance de l'étrave, jusqu'à - peu - près au niveau du premier pont, suivant dans toute cette étendue le même courant que l'étrave, sur laquelle elle est appliquée exactement; elle repose par en - bas sur une dent qu'on ménage sur le brion ou sur l'étrave à laquelle elle est liée par plusieurs chevilles qui sont clavettées sur virole au - dedans du vaisseau.
A la hauteur du premier pont, la gorgere quitte l'étrave dont elle s'écarte en formant une grande gorge qui remonte à - mesure qu'elle s'éloigne du vaisseau, & va se torminer à la figure.
Le dehors de la gorgere représente une espece de console qui vient se terminer par - en - bas à la dent que nous avons dit être sur l'extrémité du brion ou à la naissance de l'étrave.
La gorgere est formée par deux ou un plus grand
nombre de pieces qui ont la même épaisseur que l'étrave,
à l'endroit où elles la touchent, & qui diminuent
un peu d'épaisseur à - mesure qu'elles s'en écartent: toutes ces pieces sont liées l'une à l'autre par
des empatures, & retenues avec des chevilles de
fer. Voyez
GORGERET (Page 7:743)
GORGERET, s. m. instrument de Chirurgie qui sert dans l'opération de la taisle, pour introduire les tenettes dans la vessie; son corps est un canal en forme de gouttiere longue de cinq pouces: son commencement ou sa partie la plus large a environ huit lignes de diametre & trois lignes & demie de profondeur; il va ensuite en diminuant insensiblement de largeur & de profondeur, se terminer par une coupe ronde. La cavité de cette gouttiere est exactement ceintrée & polie, & ses ailes ou parois sont aussi fort polis, afin de ne causer aucune irritation aux parties. L'entrée du canal est coupée en talud de l'étendue d'un travers de doigt.
L'extrémité antérieure est une petite crête qui s'éleve doucement du fond & du milieu de la fin de la gouttiere dont nous venons de parler; elle a environ seize lignes de longueur dans le canal, & sa hauteur a près de deux lignes en sortant du canal, où elle forme une languette de quatre lignes de longueur sur deux lignes & demie de largeur, recourbée de dehors en - dedans, plate sur les côtés, & arrondie par son extrémité.
L'extrémité postérieure de cet instrument est arbitraire;
elle est communément en croix, comme le
manche des conducteurs. Nous avons fait graver,
Le gorgeret (
M. Foubert a imaginé par sa nouvelle méthode
de tailler, un gorgeret formé de deux pieces ou branches
qui peuvent s'écarter & servir de dilatatoire.
Voyez
GORGERIN (Page 7:744)
GORGERIN, s. m. (Hist. mod.) partie d'une ancienne
armure qui servoit à couvrir la gorge quand
un homme étoit armé de toutes pieces. Voy.
Gorgerin (Page 7:744)
GORGET (Page 7:744)
GORGET, s. m. (Menuiserie.) espece de rabot; il y en a de plusieurs façons: il y a le gorget portant un quarré, le gorget portant double quarré: ces outils servent aux Menuisiers pour faire les gorges des moulures.
GORGONA (Page 7:744)
GORGONA, (Géog.) petite île d'Italie dans la mer de Toscane, près de l'île de Capraïa, entre la côte du Pisan à l'est & l'île de Corse au sud: son circuit est d'environ trois lieues. Longit. 27. 35. latit. 43. 22. (D. J.)
GORGONE (Page 7:744)
GORGONE (
GORGONEION (Page 7:744)
GORGONEION, s. m. (Littérat. greq.) nom de
masque particulier, en usage sur l'ancien théatre des
Grecs: c'est proprement le nom qu'on donnoit à certains
masques faits exprès pour inspirer l'effroi, & ne
représenter que des figures horribles, telles que les
furies & les Gorgones; d'où leur vint la dénomination
de
GORGONELLES (Page 7:744)
* GORGONELLES, s. f. (Commerce.) sorte de toile qui se fabrique en Hollande & à Hambourg; la longueur & la qualité varient; on en trasique aux îles Canaries. Voyez le dictionn. du Commerce.
GORGONES (Page 7:744)
GORGONES, s. f. (Myth. & Littér.) trois soeurs silles de Phorcus & de Céto, & soeurs cadettes des Grées. Elles demeuroient, selon Hésiode, au - delà de l'Océan, à l'extrémité du monde, près du séjour de la nuit, là même où les Hespérides sont entendre les doux accens de leur voix.
Les noms des Gorgones sont Sthéno, Euryale & Méduse si célebre par ses malheurs: elle étoit mortelle, au lieu que ses deux soeurs n'étoient sujettes ni à la vieillesse ni à la mort. Le dieu souverain de la mer fut sensible aux charmes de Méduse; & sur le gazon d'une prairie, au milieu des fleurs que le printems fait éclorre, il lui donna des marques de son amour. Elle périt ensuite d'une maniere funeste; Persée lui coupa la tête.
Les trois Gorgones, disent encore les Poëtes, ont des aîles aux épaules; leurs têtes sont hérissées de serpens; leurs mains sont d'airain; leurs dents sont aussi longues que les défenses des plus grands sangliers, objet d'effroi & d'horreur pour les pauvres
Multaque proeterea variarum monstra ferarum.... Gorgones, Harpiioeque......
Il n'y a peut - être rien de plus célebre dans les traditions fabuleuses que les Gorgones, ni rien de plus ignoré dans les annales du monde. C'est sous ces deux points de vûe que M. l'abbé Massieu envisage ce sujet dans une savante dissertation, dont le précis pourra du - moins servir à nous convaincre du goût inconcevable de l'esprit humain pour les chimeres.
En effet la fable des Gorgones ne semble être autre chose qu'un produit extravagant de l'imagination, ou bien un édifice monstrueux élevé sur des fondemens, dont l'origine est l'écueil de la sagacité des critiques. Il est vrai que plusieurs historiens ont tâché de donner à cette fable une sorte de réalité; mais il ne paroît pas qu'on puisse faire aucun fond sur ce qu'ils en rapportent, puisque le récit même de Diodore de Sicile & de Pausanias n'a l'air que d'un roman.
Diodore assûre que les Gorgones étoient des femmes guerrieres qui habitoient la Lybie près du lac Tritonide; qu'elles furent souvent en guerre avec les Amazones leurs voisines; qu'elles avoient Méduse pour reine, du tems de Persée qui les vainquit; & qu'enfin Hercule les détruisit entierement ainsi que leurs rivales, persuadé que dans le grand projet qu'il avoit formé d'être utile au genre humain, il n'exécuteroit son dessein qu'en partie, s'il souffroit qu'il y eût au monde quelques nations qui fussent soûmises à la domination des femmes.
La narration de Pausanias s'accorde assez bien avec celle de Diodore de Sicile; & tandis que tous les deux font passer les Gorgones pour des héroines, d'autres écrivains en font des monstres terribles. Suivant ces derniers, les Gorgones ne sont point des femmes belliqueuses qui ayent vécu sous une forme de gouvernement, & dont la puissance se soit long - tems soûtenue; c'étoient, disent - ils, des femmes féroces d'une figure monstrueuse, qui habitoient les antres & les forêts, se jettoient sur les passans, & faisoient d'affreux ravages: mais ces mêmes auteurs qui conviennent sur ce point, different sur l'endroit où ils assignent la demeure de ces monstres. Proclus de Carthage, Alexandre de Mynde & Athenée les placent dans la Lybie; au lieu que Xenophon de Lampsaque, Pline & Solin prétendent qu'elles habitoient les îles Gorgades.
Alexandre de Mynde cité par Athenée, ne veut
pas même que les Gorgones fussent des femmes; il
soûtient que c'étoient de vraies bêtes séroces, qui
pétrisioient les hommes en les regardant. Il y a, ditil,
dans la Lybie un animal que les Nomades appellent
Gorgone, qui a beaucoup l'air d'une brebis
sauvage, & dont le souffle est si empesté, qu'il
infecte tous ceux qui l'approchent; une longue
criniere lui tombe sur les yeux, & lui dérobe l'usage
de la vûe; elle est si épaisse & si pesante cette
criniere, qu'il a bien de la peine à l'écarter pour
voir les objets qui sont autour de lui; lorsqu'il en
vient à - bout par quelque effort extraordinaire, il
renverse par terre ceux qu'il regarde, & les tue
avec le poison qui sort de ses yeux: quelques soldats
de Marius, ajoûte - t - il, en firent une triste ex<pb->
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